un moyen d’expression qui nait de son inconformité vers un monde étouffant, une tentative
subversive sans aucune complaisance à l’égard du spectateur, dans l’idée de déconstruire
une esthétisation qui arrive forcément avec la photographie.
Antoine d’Agata avec ses photos et ses textes parle de la douleur, la peur, la panique, la
solitude, le sexe, la mort et la vie. Ses photos sont souvent des corps déformés de femmes,
des corps qui ressemblent à des fantômes, parfois ce sont deux corps qui se mélangent en
un seul. Il transforme la réalité avec l’aide du temps, des textures mélangées ou des couleurs
diffuses qui fabriquent des formes humaines et qui se perdent dans le flux.
On peut comparer les photos d’Agatha avec les figures qui réapparaissent
obsessionnellement dans les portraits de Francis Bacon : des visages et des corps
consumés par quelque chose qui vient de l’intérieur. Les images de Antoine d’Agata montrent
la chair déformée et évaporée. Ses images renvoient à une fiction, ou peut-être à une réalité,
la mort et le sexe s’entremêlent dans des images qui tentent de transmettre un sentiment
dans son état le plus pur, presque animal.
Comme le disait le philosophe Gilles Deleuze « Devenir animal, c’est partir loin hors de soi,
sortir de chez soi, se « déterritorialiser », éprouver les extases d’un être-là qui s’ouvre à
l’altérité. » car nous sommes habités par une démesure, qui nous excède, nous dépasse.
L’image est alors un outil, qui enregistre leur existence. L’appareil photo comme un prétexte
libérateur qui enregistre des corps dans leur violence, dans leur jouissance, dans leur
solitude. Ses photos sont à la fois une représentation de sa propre existence et aussi un outil
d’engagement politique. Ses photos et ses journaux intimes servent à exprimer une position
engagée contre le fait d’exister dans un monde cruel avec des lois incompressibles.