QUI PEUT-ON CONSIDÉRER COMME UN HOMME PARFAIT OU COMME UNE GRANDE ÂME ? SATHYA SAI BABA Un jour, Adi Shankaracharya arriva dans la ville sainte de Kasi (Bénarès), après avoir terminé victorieusement sa campagne nationale de débats philosophiques. Là-bas, tandis qu’il recevait le darshan de la déité du lieu, Viswanatha, il lui adressa la prière suivante : ‘’Ô Seigneur ! Je suis venu Te voir pour expier mes péchés.’’ N’est-ce pas étrange ? Adi Shankaracharya avait sanctifié sa courte vie en étudiant toutes les Ecritures du pays et en écrivant de nombreux volumes contenant des exposés brillants et des commentaires profonds sur les Védas, sur les Upanishads et sur d’autres textes. Qui plus est, il avait dirigé sa vie en fonction des directives prescrites par les Ecritures. En raison de ses glorieux accomplissements, il est acclamé comme l’incarnation même du Seigneur Shiva. Par conséquent, il peut paraître étrange et même paradoxal qu’une personne aussi illustre et de son standing prie de la sorte. Quels furent donc les péchés qu’il a commis ? Luimême donne cette réponse : ‘’Ô Seigneur Shankara ! Mon premier péché, c’est que malgré que je sache (et que j’enseigne également aux autres) que Dieu se situe au-delà du mental et du langage, j’ai tenté de Te décrire par l’entremise de plusieurs hymnes (stotras) que j’ai composés, ce qui témoigne d’un défaut de conformité entre ma pensée et ma parole. Ensuite, convaincu par les paroles des Ecritures, suivant lesquelles Dieu imprègne toutes choses dans l’univers manifesté, je prêche cette vérité à chacun et pourtant, je suis venu à Bénarès pour avoir Ton darshan et ceci indique que mes pensées, mes paroles et mes actes se contredisent. C’est ma deuxième offense. Troisièmement, j’ai une foi ferme dans l’enseignement des Ecritures selon lequel le même Atma (Soi) est immanent dans tous les êtres et suivant lequel il n’y a aucune différence entre le jivatma (âme individuelle) et le Paramatma (Ame suprême). Alors même que je proclame ceci dans tous mes discours, je suis maintenant venu ici pour me tenir devant Toi, comme si nous étions tous les deux séparés et différents l’un de l’autre. C’est ma troisième faute. Par conséquent, je prie pour pouvoir être absous de ces trois péchés dont je suis coupable.’’ De l’épisode qui précède tiré de la vie illustre de Shankaracharya, nous devons apprendre une leçon importante. L’idée populaire, c’est que seulement se livrer à des activités comme accuser, critiquer, injurier, insulter, outrager, vilipender, abuser, blesser ou nuire physiquement à autrui peut être considéré comme un péché, mais contrairement à cette idée, le fait de penser une chose, d’en dire une autre et puis de faire quelque chose de tout à fait différent constitue également un péché qui est commis par la majorité des gens. Ce n’est que si l’homme renonce à ce type de péché et s’il veille à l’harmonie et à l’unité entre ses pensées, ses paroles et ses actes qu’il peut être considéré comme un homme parfait. Les Upanishads ont déclaré qu’un Mahatma (une grande âme), c’est celui (celle) qui pratique la pureté et l’unité entre la pensée, la parole et l’acte, tandis que celui (ou celle) dont les pensées, les paroles et les actes se contredisent est une âme mutilée ou déchue… (Référence : Sathya Sai Baba, Chinna Katha, Volume 2) Partage-pdf.webnode.fr