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LES DÉFIS QUI S'OPPOSENT AU FLOW - GINA LAKE

LES DÉFIS QUI S’OPPOSENT
AU FLOW
GINA LAKE
Extrait de ‘’Return to Essence : how to be in the flow and fulfill your life’s purpose’’
L’OPPOSITION DE L’EGO AU FLOW
Tôt ou tard, nous vivrons presque continuellement dans le flow. En attendant, nous
l'expérimentons dans une certaine mesure, ce qui dépend de plusieurs facteurs. Un des
grands défis pour être dans le flow, c'est de ne pas reconnaître qu'il existe puisque, sans une
telle prise de conscience, nous ne pouvons pas choisir d'être dans le flow. Notre position par
défaut est de ne pas être dans le flow, puisque que c'est l'état d'identification à l'ego, qui est
l'état de la majorité des êtres humains. L'identification à l'ego garantit que nous ne serons
pas dans le flow, ou pas longtemps, puisque la raison d'être de l'ego est de nous empêcher
d'être dans le flow.
L’ego a été créé et programmé pour nous maintenir en dehors du flow, en dehors de l’instant
présent. L’ego s’oppose au cours naturel de la vie, qui nous fait passer par des expériences
merveilleuses et par des expériences pas si merveilleuses. L’ego rejette la plupart des
expériences, et il participe au cours de la vie, comme s’il luttait contre lui. Sa posture de base,
c’est de tenter de changer ce qui se passe. A chaque instant, l'ego cherche soit à améliorer ce
qu'il aime, soit à se débarrasser de ce qu'il n'apprécie pas.
L’Unité entend avoir toute une série d’expériences avec chacun, et elle a aussi programmé
chacun avec un ego qui s’oppose automatiquement à ce qui est expérimenté. Cette situation
crée la souffrance de la vie. Ainsi, on pourrait dire que nous sommes programmés à souffrir,
au moins un peu, jusqu’à ce que nous nous éveillions. Nous ne sommes pas condamnés à
souffrir à tout jamais. En fait, souffrir, c’est ce qui nous éveille, au bout du compte.
On pourrait définir la souffrance comme l’opposition de l’ego à tout ce qui est. Cette
opposition produit un mécontentement sous-jacent à l'égard de la vie, ce qui rend difficile
l'expérience de la joie et du bonheur qui sont à tout moment accessibles. Comment faire
l'expérience de cette joie, pendant que l'ego vous garde si occupé à juger la vie et ourdir des
plans pour la changer ou l'améliorer ? Ces activités occupent l'esprit presque en permanence,
et en s’impliquant dans les perceptions du mental de la réalité et ses tentatives pour
l’arranger, on se coupe de l'expérience réelle de l’instant.
L’implication dans des constructions mentales et le détachement de l’expérience réelle font en
sorte que nous vivons dans une réalité produite par le mental. Cette réalité est remplie de
raisons pour lesquelles les choses ne vont pas bien, de la façon dont elles pourraient aller
mieux (évaluations, jugements), de rêves et d'imaginations par rapport à la façon dont les
choses pourraient être, de comparaisons entre le présent et le passé, de convictions par
rapport à la manière dont les choses devraient être, de désirs que les choses soient
autrement, de ressassement d'événements du passé et de répétitions mentales pour un
moment futur. Les sentiments qui sont produits par toute cette activité mentale font partie
de cette réalité inventée et produisent à leur tour d'autres pensées et d'autres sentiments.
Ce monde mental est le monde dans lequel la plupart des gens vivent, la plupart du temps, et
il n’est pas réel. Il n’a ni la solidité, ni le jus de la vraie vie où l’on vit en contact étroit avec la
vitalité et la joie de l’instant. Cette vitalité et cette joie ne peuvent jaillir que d’un oui à la vie,
et pas d’un non.
Dire oui à tout ce qui survient dans notre vie nous permet d’être présent à tout ce qui se
passe. Dire autre chose que oui nous identifie instantanément au mental égoïque qui invente
une histoire et établit un plan d’action pour améliorer ou supprimer quelque chose de la
réalité actuelle. De telles pensées et de telles actions peuvent nous garder très occupés et ont
tendance à structurer la vie de la plupart des gens.
Réfléchissez-y. A quoi passez-vous votre temps ? Comment décidez-vous quoi faire de votre
temps ? Ceci n’est-il pas généralement déterminé par une idée sur la manière dont quelque
chose pourrait être mieux ? Ceci ne signifie pas que cela ne devrait pas se produire, parce que
nous sommes ici pour avoir des expériences, et l’Unité nous permet de faire les choix que
nous faisons, parce qu’elle aime vivre toute expérience que nous choisissons. Néanmoins,
certains choix génèrent plus de bonheur, de liberté et de satisfaction que d’autres. Les choix
dictés par l’ego n’aboutissent pas à ce que vous voulez réellement.
Il y a une autre possibilité, et c’est de permettre à l’Essence de choisir spontanément ce que
vous ferez, d’instant en instant. Un tel choix spontané jaillit de l’instant, cependant, et donc,
vous ne trouverez pas ces choix dans le monde mental de l’ego. De tels choix jaillissent du
flow et pour opter pour eux, il faut être dans le flow et non dans le monde mental inventé par
l’ego.
L’IDENTIFICATION À L’EGO
Les gens veulent être heureux et ils croient généralement qu’ils le seront s’ils font ce que leur
suggère le mental égoïque. C’est là le piège et la grosse incompréhension, parce que suivre le
mental égoïque est une ordonnance malheureuse et non heureuse. Nous sommes
programmés à croire que le bonheur se trouve dans une autre direction que là où il se trouve.
La recherche du bonheur dans tous les mauvais endroits, comme dans le succès, l’argent, la
sécurité, la célébrité, les relations, la beauté, la nourriture, le sexe ou le plaisir produit des
situations stimulantes et intéressantes, l’évolution et une peine considérable. L’Unité entend
que nous vivions de telles expériences et cette évolution. Elle entend aussi que nous
finissions par découvrir la véritable source du bonheur. Elle entend que nous découvrions qui
nous sommes vraiment, mais jusqu’à ce que nous soyons prêts à la faire, il y a une grande
richesse dans le drame humain et même dans la souffrance.
Apprendre, grandir, découvrir, créer, acquérir de la sagesse, développer des talents et des
qualités positives sont intrinsèquement gratifiants, même si on doit souffrir pour cet
accomplissement. Telles sont les récompenses qui résultent d’une implication totale dans le
drame de la vie et l’identification à l’ego.
L’Unité n’est pas sadique et ne se réjouit pas de l’expérience de la souffrance. Ce que l’Unité
aime et ce qu’elle célèbre, ce sont les nombreux dons inestimables qui résultent de la
souffrance : la sagesse, la compassion, la bonté, la compréhension, la patience, l’amour de la
paix, l’amour de la liberté, l’appréciation de la vie, la force intérieure, la générosité et la foi,
pour n’en citer que quelques-uns.
Ces dons ne peuvent souvent pas être obtenus autrement que par la souffrance, en tout cas
pas dans cette réalité. Ils donnent de la richesse et du sens à la vie. Ainsi, même des vies qui
sont vécues en pleine identification à l'ego ont leurs récompenses et leur but.
Le vrai bonheur est trop simple et trop ordinaire pour l'ego. Il préfère éprouver l'euphorie
d'une dépendance plutôt que ressentir le contentement du moment présent. L'ego recherche
les frissons, les sensations extrêmes et les sentiments extrêmes. Le bonheur et la joie du
moment présent sont trop subtils pour être appréciés par l'ego. Il trouve le contentement et
la joie ennuyeux et inintéressants, et il utilise ces sentiments comme une excuse pour se
tourner vers autre chose, vers le monde de la pensée.
Plus que tout, l'ego veut se sentir spécial, et ce qui ressort de l'instant présent ressemble plus
à l'unité qu'à de la singularité. Le bonheur et la joie qui viennent de se situer dans le moment
présent résultent de la reconnaissance de l'Essence et de votre unité avec tout ce qui est. Ce
bonheur est très différent du bonheur que l’ego ressent, lorsqu’il obtient ce qu'il veut,
généralement quelque chose qui le fait se sentir spécial ou supérieur aux autres. Le pire
cauchemar pour l'ego, c’est de ne pas exister comme une entité distinct(iv)e, c'est pourquoi il
se détourne de l’instant présent et de l'Essence.
L’expérience de l’Essence est effrayante pour l’ego et pour lui, elle n’a aucune valeur. Par
conséquent, l'ego s'investit dans le rejet de l'instant. Il rejette et passe outre de la joie de
l’instant présent et de l'expérience subtile de l'Essence, qui ne peut être ressentie que lorsque
l'esprit est calme. L'ego s'éteint quand l'esprit est calme, donc l'ego veut éviter ça. Les
pensées détournent l'attention de l'Essence et nous introduisent dans le domaine des idées,
des croyances, des jugements, des rêves, des souvenirs, des désirs et des sentiments, qui est
le monde dans lequel l'ego survit et prospère. L'ego ne peut pas exister en dehors de ce
monde mental, et il cherche donc à nous attirer dans son monde.
Les anges et les démons constituent une bonne métaphore de la dualité de la vie, représentée
par l’Essence et l’ego. La vie dans le monde de la dualité donne souvent l’impression d’avoir
un ange qui murmure à une oreille et un démon qui susurre dans l’autre. Bien sûr, l’ego n’est
pas un démon et il n’est même pas séparé de l’Unité qui a créé l’ego précisément pour faire ce
qu’il fait, mais cette dualité sert à créer le drame humain et finalement à nous éveiller.
La souffrance engendrée par la séparation d’avec l'Essence et l’alignement sur quelque chose
qui s’oppose à elle, l'ego, finit par produire une aspiration à rentrer chez nous, à revenir à un
état d'amour, de paix, de joie et de contentement. De brèves expériences de ces états purs
alimentent l’enthousiasme pour revenir à l'Essence. En évoluant, nous avons plus
d'expériences des qualités de notre nature essentielle, et l’envoûtement par le mental égoïque
diminue. Nous commençons alors à nous interroger davantage sur la nature de la vie, sur le
pourquoi de nos souffrances et sur qui nous sommes réellement.
Nous commençons à réaliser qu’il existe deux conditions possibles : l’état d’identification à
l’ego et l’expérience de l’Essence. Il s’agit d’une prise de conscience très importante et
nécessaire, car sans cette réalisation, l’identification à l’ego continuera d’être l'état dans
lequel la vie sera vécue la plupart du temps, puisque nous sommes programmés pour
demeurer dans cet état jusqu’à l’Eveil.
NE PAS CROIRE À L’EXISTENCE DU FLOW
Si l’ego n’est pas qui vous êtes et s’il n’a pas les réponses, quant à la bonne manière de vivre,
alors qui les a ? Y a-t-il quelque chose d’autre ? Certaines personnes sont coincées là et elles
décident qu’il n’y a rien d’autre. Si elles se mettent en quête de quelque chose d’autre pour
guider leur vie, elles ne trouvent rien et abandonnent. Néanmoins, un tel rien (une telle nonchose) est précisément ce qui guide la vie. Cette non-chose que l’on trouve est réellement
‘’quelque chose’’. C’est juste que ce n’est pas une chose.
Lorsque vous demandez ‘’qui suis-je ?’’, vous ne trouvez rien qu’un espace, mais cette nonchosité spacieuse est vraiment ce que vous êtes – vous n’êtes pas une chose. Ce que vous
êtes et qui peut guider votre vie n’est pas quelque chose que vous pouvez sentir, comme on
sent des objets. Cela relève d’une autre dimension et nécessite la sensibilité d’une autre
dimension.
Puisque vous êtes l'Essence et que vous êtes un être multidimensionnel, vous êtes capable de
ressentir l'Essence, mais l'Essence ne ressemble pas au moi physique auquel vous vous
identifiez habituellement. On fait l’expérience de l’Essence en étant dans le flow, ce qui arrive
quand on est dans l’instant présent, pas dans sa tête. L'Essence possède les qualités du flow :
l’amour, la paix, l’acceptation, la compassion, le contentement, le bonheur, la clarté, la sagesse
et la joie. Quand on fait l’expérience de telles qualités, on fait l’expérience de l'Essence.
Être dans le flow et y rester nécessite de reconnaître qu’il existe. Pour beaucoup de
personnes, cela nécessite un acte de foi. Elles redoutent de s’égarer en admettant quelque
chose qu’elles ne peuvent pas comprendre ou prouver. De telles personnes ont souvent
besoin d’être encouragées par ceux qui ont déjà sauté, et l’Unité a les moyens de proposer
des aides à ceux qui sont prêts à faire ce bond dans l’inconnu. Certaines étapes de l’évolution
ne peuvent être franchies que si d’autres indiquent la voie.
SE DÉTOURNER DU FLOW
Pour être heureux, reconnaître que le flow existe ne suffit pas. Pour vivre dans le flow, on doit
s’engager à le suivre. Reconnaître le flow, puis nous engager à le suivre est une grosse étape.
Il n’est pas si facile de rester dans le flow, une fois que nous y sommes, car la programmation
qui nous pousse à nous en détourner est très forte. Pour contrer cette programmation, nous
devons faire appel à notre volonté.
Jusqu'à ce stade de notre évolution, notre libre arbitre n'a pas fonctionné si librement. Nos
choix ont surtout été façonnés par un conditionnement, une programmation spécifique que
nous avons reçue. En règle générale, notre volonté a été synonyme de la volonté de l'ego. Une
fois que nous commençons à sortir de l'illusion créée par l'ego et par sa programmation, un
autre type de volonté entre plus parfaitement en jeu : la volonté ou les intentions de
l'Essence.
Bien que l'Essence ait toujours été impliquée dans le façonnement de notre vie, elle devient
plus prévalente et elle s’implique plus activement, lorsque nous en prenons conscience.
Lorsque cela se produit, nous commençons à coordonner notre volonté personnelle avec les
intentions de l'Essence, et nos choix reflètent de plus en plus l'Essence. La danse entre
l'Essence et l'ego est menée davantage par l'Essence que par l'ego. Au final, elle deviendra
une danse entre l'individu éveillé et l'Essence.
Les intentions de l’Essence diffèrent des désirs. Le désir a un but spécifique et l’Essence cible
plus largement. L’Essence a des intentions générales plutôt que des désirs spécifiques. Elle
vise le développement, l’apprentissage et à développer certaines qualités, comme l’amour, la
paix, la bonté, la générosité et la patience, et elle nous laisse choisir spécifiquement comment
réaliser ces intentions.
Nous avons toujours eu le choix de suivre soit les intentions de l'Essence, soit la volonté de
l'ego. Cependant, pendant la plus grande partie de notre évolution, notre programmation
nous incite à suivre la volonté de l'ego sans nous poser de questions sur sa valeur, sa validité.
Nous ne nous demandons pas si ce que nous sommes incités à faire est juste et authentique.
Nous ne nous demandons pas si c'est pour le plus grand bien de toutes les personnes
concernées ou si cela nous sert ou sert le Tout. Nous faisons simplement ce que nous
sommes poussés à faire et puis nous faisons face aux conséquences. Heureusement, les
conséquences de suivre aveuglément les pulsions de l'ego finissent par nous amener à
évaluer nos choix et à nous poser ces questions.
Poser ces questions peut nous faire sortir de l’identification à l’ego et nous amener dans le
flow. Qu’est-ce qui remet en question les motivations et les choix de l’ego, si ce n’est pas
l’ego ? Ces questions n’émanent pas de l’ego, puisqu’il n’est pas dans l’intérêt de l’ego de
saboter ses propres stratégies et ses objectifs. Qu’y a-t-il d’autre ici ?
Même lorsque vous êtes profondément empêtré dans l'état de conscience égoïque, l'Essence
est active dans votre vie et elle pose ces questions. Elle vous attire à elle en posant ces
questions. Elle vous attire vers elle, mais elle vous permet de suivre l'ego, si vous le souhaitez.
Le processus de l’Eveil est lent, puisque vous avez toujours le choix de retourner à
l'identification à l'ego. À chaque instant, il y a un choix à faire : suis-je d'accord avec le mental
égoïque, et je suis les pulsions et les désirs de l'ego, ou est-ce que je suis quelque chose
d’autre ?
S’IDENTIFIER AUX PENSÉES
Le plus grand défi qui s’oppose à suivre le cours de la vie, c’est s’identifier à la pensée. En fait,
la pensée n’est pas le problème, mais notre relation à celle-ci : le fait de nous identifier à elle
et de la croire ou pas. Des pensées surgiront toujours dans l’esprit et toutes ne constituent
pas un problème. Certaines sont même inspirées par l’Essence. Toutefois, la majorité des
pensées représentent la programmation qui nous a été attribuée et qui maintient le
sentiment du moi et l’état de conscience égoïque. La majorité des pensées sont inutiles pour
vivre et elles ne font qu’interférer avec le bonheur.
L’ego n’est rien, si ce n’est des pensées, et particulièrement des pensées me concernant, moi
et ma vie. L’ego est créé et il est entretenu par des pensées me concernant. Lorsque ce type
de pensées égoïques cesse ou lorsqu’il est simplement ignoré, l’identification passe de l’ego à
l’Essence. C’est la raison pour laquelle la méditation est importante pour ceux qui cherchent à
s’affranchir de l’identification à l’ego. La méditation et d’autres techniques qui réduisent au
silence le mental égoïque (la voix dans votre tête) ou qui cultivent le détachement vis à vis de
lui peuvent vous aider à être dans le flow et à y rester.
Être conscient des pensées produites par le mental égoïque est l’antidote à l’identification
avec elles. Vous ne devez pas arrêter de penser, ni éliminer de telles pensées pour être
heureux et vous aligner sur l’Essence. Il suffit d’arrêter d’y répondre. Être conscient de ces
pensées, mais détaché d’elles, vous permet de les voir pour ce qu’elles sont. Ce que vous
découvrez, c’est que la voix dans votre tête a très peu de choses à dire qui soit vrai ou utile.
Jusqu'à ce que vous appreniez à interrompre l'identification au mental égoïque en prenant de
la distance par rapport à ces pensées, vous les trouverez intéressantes et convaincantes, et
vous présumerez que vos pensées sont de vrais guides utiles, quant à la manière de vous
comporter. Nous sommes programmés pour croire cela de nos pensées. Sans cette
programmation, il serait impossible pour l'Unité de jouer les rôles qu'elle joue. Il arrive
toutefois un moment où ces rôles sont repris par l'Essence et où elle déplace le personnage
que vous jouez comme elle le souhaite.
Lorsque ce moment approche, vous vous interrogez davantage sur vos pensées : "D'où
viennent-elles ? Est-ce que c'est vrai ? Pourquoi est-ce que je pense ainsi ?" Vous vous lassez
d’avoir les mêmes pensées qui reviennent répétitivement. Vous vous renseignez sur la
psychologie et sur l'inconscient et vous découvrez des perspectives spirituelles qui vous
poussent à remettre en question vos croyances et vos attitudes depuis longtemps chéries.
Vous commencez à vous libérer de certains de vos conditionnements, peut-être par le biais
d’une thérapie ou de la méditation, et cette liberté est exaltante.
Une fois que vous avez goûté à la liberté et à la paix de l’Essence, vous ne voulez plus vous
réidentifier avec l’ego. S’identifier à l’ego est pénible, et vous avez découvert que les remèdes
de l’ego contre cette douleur sont de courte durée et insatisfaisants. Vous en voulez plus.
Vous aspirez à découvrir quel est le secret de la vie, le secret pour être heureux. C’est ainsi
que débute la recherche de la Vérité.
S’IDENTIFIER À DES CROYANCES
Les croyances sont des schémas de pensée profondément ancrés qui structurent
l'expérience : nous croyons quelque chose et nous agissons en conséquence. La majorité des
activités dans lesquelles nous nous engageons se basent sur nos croyances. Par exemple, si
vous pensez que des études sont nécessaires pour être compétitif dans le monde, vous allez à
l'école et vous étudiez sérieusement. Si vous croyez qu'avoir une famille donnera un sens à
votre vie, vous avez des enfants. Vous faites des choses qui s’accordent avec vos croyances.
Ceux qui ont des croyances et des valeurs différentes passent leur temps à faire des choses
différentes. Ces différences font tourner le monde. Chacun est programmé avec des
croyances différentes.
Ces croyances et ces valeurs sont rarement remises en question, et lorsqu’elles le sont, cela
crée une crise d'identité. Les croyances sont très liées à l'identité, à l'idée que l'on se fait de
soi-même : "Je suis quelqu'un qui croit au christianisme. Je suis quelqu'un qui croit à une
alimentation équilibrée. Je suis quelqu'un qui croit qu'il faut s'amuser. Je suis quelqu'un qui
remet tout en question". Les croyances constituent la base de l'identité. Sans elles, qui êtesvous ? Comment vous décririez-vous ? Même vos rôles reflètent vos croyances : si vous êtes
mère, vous croyez en la maternité. Si vous êtes professeur, vous croyez en l'éducation. Les
rôles reflètent vos croyances et l'identité que vous avez formée autour de vos croyances.
Les croyances maintiennent l'identité intacte. Lorsque les croyances changent ou lorsqu’elles
sont remises en question, l'identité change ou elle est remise en question. C’est pourquoi
contester les croyances de quelqu'un peut paraître si menaçant. L'ego se définit par ces
identités et ces rôles, et sans eux, il n'est rien. Les croyances créent et maintiennent l'ego.
Comme pour la pensée, les croyances elles-mêmes ne sont pas le problème, mais notre
relation avec elles. S'identifier à nos croyances entraîne une identification à l'ego. Une autre
possibilité existe, qui est d'avoir des croyances, mais sans s’y attacher. On peut remarquer les
croyances et les opinions qui surgissent dans l’esprit sans les prendre personnellement, les
considérer comme siennes. Vous voyez que ces croyances et opinions relèvent du corpsmental et qu’elles font partie du drame que joue votre corps-mental, mais qu’elles ne sont pas
qui vous êtes, ni nécessairement une façon utile de structurer votre vie.
Nos croyances doivent être examinées. Lorsque nous le ferons, de nombreuses croyances
seront considérées comme fausses et comme n'ayant jamais été utiles, certaines seront
considérées comme ayant été utiles, mais comme ne l'étant plus maintenant, et d'autres
seront considérées comme utiles maintenant, du moins pour le moment.
La plupart des croyances nous distinguent des autres, ce qui constitue l’état d’identification
de l’ego. Quand nous nous identifions avec une croyance, avec un jugement ou avec toute
autre pensée, nous avons créé un moi qui y croit et qui s’oppose à tous ceux qui n’y croient
pas. Cependant, si l’on peut voir qu’une croyance n’est juste qu’une autre pensée et si l’on ne
s’y attache pas, cette croyance ne doit pas interférer avec l’appréciation des autres et
l’acceptation de leurs différences et de leurs croyances. Moins on s’attache à ses croyances, et
plus il est facile de ne pas se sentir séparé des autres, et plus il est facile de ressentir de la
compassion pour ceux qui s’embrouillent provisoirement dans l’identification de l’ego et qui
s’attachent fermement à leurs croyances.
La séparation d’avec les autres et la vie est l'expérience première de l'ego, alors que l'unité est
l'expérience première de l'Essence. Comme aucune croyance ne peut contenir toute la vérité,
aucune croyance n'est la vérité ultime. Les croyances ne valent tout simplement pas la peine
que l’on se batte pour elles. Elles ne valent pas la séparation d’avec les autres et l'Essence
qu'elles provoquent. En reconnaissant que les croyances, les opinions et les jugements sont
une source primaire de séparation de l'Essence et la façon dont l'ego est créé et maintenu,
nous pouvons nous en libérer. Vous pouvez toujours choisir de suivre les croyances qui créent
plus d'amour, de paix, de joie et de bonheur, mais vous pouvez vous libérer de la douleur de la
séparation que créent la plupart des croyances.
LAISSER LA PEUR RÉGNER
La peur est le mécanisme utilisé par l’ego pour nous garder attachés à nos pensées et à nos
croyances et donc, à l’état de conscience égoïque. La peur est l’arme que l’ego utilise pour
nous attacher à lui, et la peur est ce qu’il faut surmonter pour se libérer de l’identification à
l’ego. Heureusement, ce n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît. Après tout, la peur n’est juste
qu’une autre idée et comme toutes les idées, la peur n’a pas de réalité. Quelle difficulté y a-t-il
à surmonter quelque chose qui n’a aucune réalité ? Surmonter la peur n’est difficile que si
vous donnez une réalité à la peur en la croyant.
La peur est une création de l’ego. Si vous examinez n’importe laquelle de vos peurs, vous
verrez qu’elle se rapporte à une possibilité future, et pas à une réalité actuelle. La peur est
virtuellement toujours associée à une idée négative concernant quelque chose dans le futur,
qui ne s’est pas produit et qui ne se produira sans doute pas. C’est l’émotion produite en
pensant à quelque possibilité redoutée dans le futur. Cette émotion devient le carburant
d’une activité conçue pour vaincre ce qui est redouté. Beaucoup de nos activités sont des
réponses à nos peurs. Il est particulièrement difficile d’ignorer ou de se détacher des pensées
craintives, parce que nous avons l’impression que notre survie pourrait être en jeu si nous ne
les prenons pas au sérieux.
Certains avertissements méritent d'être pris en compte, bien entendu, mais une grande partie
de la peur qui motive le comportement humain repose sur des idées fausses. Par exemple,
vous craignez de ne pas être aimé en n’ayant pas une certaine apparence, alors vous vous
donnez beaucoup de mal pour avoir cette apparence. Cette peur vous pousse à faire
beaucoup de choses qui sont essentiellement inutiles. Être aimé ne dépend pas de votre
apparence – pas le véritable amour, en tout cas.
Beaucoup de fausses croyances sont alimentées par la peur (par exemple, "si vous ne tuez
pas les terroristes, ils vous tueront"). Les fausses croyances sont responsables d'une grande
partie de la souffrance sur terre. Elles causent de la souffrance, non seulement parce qu'il est
douloureux d'être dans un état de peur, mais aussi parce que l'état de peur et les activités qui
en découlent nous empêchent d’être dans le flow et de faire l’expérience de la joie qui est
accessible dans l’instant présent et de faire des choses plus épanouissantes.
Nous pensons que l’ego est utile pour nous garder en sécurité, mais ce n’est pas le cas. Nous
pouvons nous fier au flow pour nous garder en sécurité, parce qu’il en émane une vraie
sagesse et une véritable perspicacité par rapport au moment présent. Quand nous sommes
dans le flow, nous sommes guidés pour agir de manière appropriée, et ces actions seront des
actions qui soutiendront notre survie et notre sécurité, en supposant que c’est bien là
l’intention de l’Essence. Le flow est éminemment fiable et il dispose de tout ce dont nous
avons besoin pour être heureux – et en sécurité.
L'ego veut que nous croyions le contraire, puisque cela lui laisse l'opportunité de structurer
notre vie, ce qui donne un semblant de réalité à son existence irréelle. Si nous ne prêtions pas
attention à ses peurs et si nous n'agissions pas en conséquence, l'ego n'aurait pas le
sentiment d'exister. L'ego a quelque chose à craindre, puisque si nous voyons la vérité - qu'il
n'existe pas - il perd sa réalité.
S’IDENTIFIER AUX SENTIMENTS
Un autre défi à surmonter pour être dans le flow et en vue d’y rester, ce sont les sentiments.
Comme les idées et les croyances, les sentiments sont conçus par l'ego et ils ne peuvent pas
exister ni être maintenus sans la pensée. Les idées et les croyances, y compris celles qui sont
inconscientes, alimentent les sentiments, et les sentiments alimentent les actions.
Les sentiments peuvent être très convaincants. Souvent, de nouvelles idées et de nouveaux
sentiments surgissent pour alimenter les idées et les sentiments initiaux et bien vite, une idée
se solidifie en histoire, qui est un point de vue qui laisse beaucoup à désirer : "Elle a été une
mère terrible pour moi… ; personne ne m'aime… ; je ne serai jamais heureuse… ; il est toujours
méchant avec moi…" Notre mental crée des histoires, et ces histoires suscitent des
sentiments qui résultent en certaines réponses, certaines actions.
Nous pouvons devenir très occupés avec nos pensées. Ce processus perpétue l'état de
conscience égoïque. L'histoire est toujours au service de l'ego, d'une manière ou d'une autre.
Elle soutient l'image personnelle, une croyance, un mode de vie, ou quelque chose d'autre
auquel nous nous sommes identifiés. L'histoire assure l'idée d'un moi au milieu de
nombreuses preuves du contraire.
Sans l'histoire, il n'y aurait pas de moi. Les histoires que nous racontons sur nous sont
concoctées. Il peut s’agir de n'importe quoi, mais votre histoire prend une certaine tournure,
parce que vous êtes programmé pour vous voir d'une certaine façon. L'image que vous avez
de vous-même, qui n'est qu'une idée, fait partie de votre programmation, et vos histoires sont
conçues pour expliquer cette image aux autres et à vous-même.
Nous nous sentons réconfortés de pouvoir nous décrire d'une certaine façon. Même si
l'histoire n'est pas heureuse, au moins c’est une histoire. Au moins, nous existons. L'ego a
peur du Néant, qui est notre vraie nature. S’il en fait l'expérience, l'ego retourne vite à ses
pensées et à ses histoires. Peu importe à quel point elles peuvent être terribles, elles
semblent meilleures que rien.
Si nous éprouvons un sentiment, comme de la colère, de la tristesse, de la déprime, de la
haine, de la jalousie, de la souffrance, du ressentiment, du désespoir, de la culpabilité ou de la
honte - c'est un signe que nous avons gobé une idée en nous identifiant à une certaine façon
de voir les choses. Cette histoire est ce qui cause notre douleur, et pas la situation ou
l'expérience réelle. L'histoire crée des émotions douloureuses, et nous nous éloignons encore
plus de la vérité de la situation ou de l'expérience en essayant de justifier ces émotions et les
actions qui en découlent par d'autres histoires. Nous tournons en rond, coincés dans notre
perception particulière.
Être dans le flow est beaucoup plus simple. Si nous sommes dans le flow, nous faisons
l’expérience de ce dont nous faisons l’expérience sans raconter d'histoire là-dessus. Des
pensées peuvent surgir, mais nous les reconnaissons comme telles — une tentative de la part
de l'ego de définir le moment, car c'est ce que l'ego tente de faire. Pendant ce temps, nous
restons simplement dans l'expérience du moment, qui se transforme toujours en quelque
chose d'autre. Si nous sommes dans le flow, nous nous connaissons comme ce qui est
conscient des pensées, et non comme quelqu'un qui les pense.
Observez le mental qui tente à chaque instant de récupérer l'expérience en la traduisant en
une histoire. Il essaie de nous attirer en dehors de l'expérience dans un monde mental qui
simule l'expérience. Il essaie de nous attirer dans une histoire imaginaire de l'expérience. Si
elle réussit, cette histoire devient notre réalité. Si nous acceptons d'aller dans ce monde
mental, des sentiments surgiront aussi et ils ajouteront de la réalité à ce monde, mais il s'agit
toujours d'un monde mental. Une fois que nous agissons sur la base de ces pensées et de ces
sentiments, nous créons de nouvelles expériences.
C’est ainsi que l’ego réussit à façonner notre vie, et cela continuera tant que nous le
permettons. Les vies de la majorité des gens sont presque entièrement façonnées par l’ego.
L’Essence le permet, parce qu’elle apprécie la croissance qui en résulte, mais vivre ainsi est
rempli de souffrances. L’Essence propose d’autres opportunités de vie que nous pouvons
manquer, en n’étant pas dans le flow…
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