sont ‘’mauvais’’, simplement parce qu’ils résultent d’un manque profond de
compréhension de la nature du Soi. Un meilleur terme pourrait être
‘’inappropriés’’. Une autre manière de voir, c’est de considérer ces activités comme
égocentriques ou égoïstes (c’est-à-dire qu’elles opèrent à partir du point de
référence d’un sentiment de soi qui est faux, limité et mal conçu).
Pour ceux et celles peu enclin(e)s à aller jusqu’à la racine du problème, les religions
exotériques ont proposé des incitants pour contrôler de telles pensées, de telles
paroles et de telles actions égocentriques, égoïstes et ignorantes. Ainsi a-t-on les
dix commandements du judaïsme et du christianisme, les cinq principes laïques du
bouddhisme, etc.
Une ‘’bonne’’ vie est essentiellement une vie qui ne se focalise
pas sur ‘’soi-même’’ (c’est-à-dire dont l’orientation est désintéressée et
généreuse). La plupart des gens perçoivent intuitivement la valeur de ceci, même
s’ils ne sont pas ‘’religieux’’. La raison en est qu’une telle vie démontre la
diminution du faux ego ou faux sentiment du ‘’moi’’. Une autre norme de moralité
pourrait être que ce qui gonfle le sentiment du faux ‘’moi’’ est ‘’mauvais’’ et que
ce qui diminue le faux sentiment du ‘’moi’’ est ‘’bon’’, relativement parlant. Ceci
suggère que la cible ou que l’objectif ultime de la moralité ou de l’éthique, c’est la
transcendance de la notion d’ego ou du ‘’je’’. Puisque ce ‘’je’’ est une fausse
croyance, on peut la dépasser à l’aide d’une compréhension claire. Toute croyance,
tout attachement et toute fixation sur cette fausse identité sont alors infirmés.
Comment peut-il y avoir une activité égocentrique sans croyance en un moi
distinct(if) ?
Au bout du compte, on peut voir que le "bien" et le "mal" sont des conceptions
relatives qui découlent finalement de la vision que l'on a de la nature de soi-même.
Se considérer comme une personne séparée, limitée et déficiente en dehors de la
réalité est le ‘’péché’’ ou le ‘’mal’’ suprême, simplement parce qu’il s’agit là d’une
falsification ou d’une ignorance ou d’une méconnaissance absolue des faits.
Renoncer à une telle notion est le ‘’bien’’ ultime, car cela déracine l’ignorance
basique et car cela rétablit l’harmonie essentielle des choses.
Il est important de voir que rien de tout cela ne prescrit une action spécifique. Ce
serait impossible. Un homme peut tuer pour satisfaire sa cupidité égoïste, tandis
qu’un autre peut combattre pour le service désintéressé et la défense de son pays.
Quelqu’un peut donner à des associations caritatives en vue d’améliorer son image
personnelle aux yeux d’autrui et un autre peut le faire sans songer du tout à lui-
même, par un souci sincère et authentique de l’autre. Sur le plan psychologique,
vous pouvez constater que la plupart des actes brutaux, égoïstes et irréfléchis