qui existe dans la situation et voir si on peut parvenir à une plus grande guérison. La 
colère retomba, et le sentiment de devoir être contre quelque chose plutôt que pour 
évolua radicalement. Sans armes à feu, notre outil le plus efficace est d’être prêt à 
nous dresser collectivement face à la violence et à faire appel au témoignage du 
monde entier de l’injustice qui se produit. 
 
La pratique de la méditation retourne le regard afin de voir comment vous vous 
inventez un moi et une histoire. Vous vous familiarisez avec la façon dont les pensées 
et les émotions vous poussent. Alors, le moi égoïste perd de son emprise. Vous n’êtes 
plus aussi impulsif, ni aussi réactif. Vous répondez à ce qui se passe, mais sans plus 
réagir contre quoi que ce soit. Vous commencez aussi à comprendre l’équanimité, 
comment préserver votre équilibre, quand des émotions ou des pensées troublantes 
jaillissent. C’est rencontrer la personne en colère en vous disant : ‘’J’écoute ce que 
vous dites, mais je ne le comprends pas avec toute cette colère’’. C’est ce qui faisait 
que Gandhi et King étaient brillants et respectés, même par ceux qui les détestaient.  
 
A l’instar du militantisme, la méditation veut révéler la réalité derrière l’illusion. Vous 
voyez clair et vous ne vous laissez plus abuser par les histoires. Vous commencez à 
réaliser que les soldats ne sont pas nécessairement des héros, mais des victimes. 
Dans la vision du monde non-violente, il n’y a aucun blâme. Vous pouvez tenir 
quelqu’un pour responsable, mais il n’y a pas de blâme pour ce qui se passe. En étant 
plein d’agressivité et d’agitation, vous ne faites qu’ajouter de la négativité à la 
confusion. C’est pourquoi la guerre ne peut pas engendrer la paix.’’    
 
 
ON N’A PAS LE CHOIX ! 
 
L'impulsion d'aider les autres, de s'élever contre l'injustice, de faire une différence 
dans la vie de ceux qui sont incapables de s'aider eux-mêmes et de le faire d'une 
manière qui ne crée pas d'autres dommages fait partie intégrante de la vie 
contemplative. Pour Ed, passer du monde de la drogue et des discothèques de New 
York à l'Inde, où il est devenu un 
swami 
et un pratiquant du yoga résidant dans un 
ashram où il a vu son maître donner tout le nécessaire aux plus pauvres d’entre les 
pauvres, l'a relié au cœur du service. Pour Deb, le fait d’avoir été élevée comme une 
quaker a profondément influencé son désir de participer à des activités non violentes. 
Et pour Kirsten, c'est dû à son enfance bouddhiste, où on lui a appris à méditer, 
quand elle n’était encore qu’une enfant et à toujours penser aux autres en premier.