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PDF ESC Session 4 - la rupture du contrat de travail

La rupture du contrat de travail
Partie 1
1. Rupture de la période d’essai
2. Rupture du contrat à l’initiative du salarié
3. Rupture amiable
1.
Rupture de la période
d’essai
La période d’essai
Conditions
•
o Le principe et la durée de la période d’essai sont prévus par le contrat de travail
o
o
Durées fixées par le code du travail ou durées plus longues fixées par les accords de branche conclus avant le 26-6-2008, ou durées plus courtes fixées par des
accords collectifs conclus après cette même date ou par le contrat de travail
Renouvellement possible avec l’accord du salarié : signature du salarié accompagnée de la mention « lu et approuvé » sur la lettre
Comment ? Forme de la rupture
•
o Principe : Règles spécifiques de rupture avant le terme de la période d’essai (plus souples)
o
o
Attention : Nécessité de respecter la procédure disciplinaire en cas de faute grave revendiquée par l’employeur
Attention : Toujours vérifier les dispositions conventionnelles
o Préférable (pour des raisons probatoires) : LRAR ou lettre remise en main propre contre décharge datée et signée par le salarié pour notifier la rupture de
l’essai
o Délai de prévenance à respecter
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La période d’essai
Quand ? Rupture assortie d’un délai de prévenance
o Délai de prévenance à respecter :
•
Si rupture par le salarié : Le salarié doit prévenir l'employeur au moins 48H à l'avance, 24H s'il est depuis moins de 8j dans l'entreprise
•
Si rupture par l’employeur :
•
24H si le salarié est depuis moins de 8j dans l’entreprise,
•
48H entre 8j et 1 mois de présence,
•
2 semaines après un mois de présence,
•
1 mois après trois mois de présence.
o Attention : le fait de poursuivre l'exécution du contrat après la fin de cette période fait naître un nouveau CDI (Cass. soc. 5 novembre
2014, n° 13-18.114)
o En conséquence, à l’expiration de la période de préavis, le salarié doit cesser de travailler
•
•
•
le non-respect du délai ne remet pas en cause la validité de la rupture de la période d’essai (Cass. soc. 23 janvier 2013)
l'inexécution du préavis ouvre droit à une indemnité compensatrice pour le salarié, sauf s'il a commis une faute grave (Ordonnance du 26 juin 2014)
cette indemnité est égale au montant des salaires et avantages que le salarié aurait perçus s'il avait accompli son travail jusqu'à l'expiration de ce
délai, indemnité compensatrice de CP comprise
5
La période d’essai
Qui ? Rupture ouverte au salarié et à l’employeur
•
pas de motivation
•
mais rupture abusive ou discriminatoire si le motif ne repose pas sur l’appréciation des qualités professionnelles
•
autorisation de l’inspection du travail en cas de salarié protégé
•
respect de l’obligation de reclassement si le salarié est déclaré inapte
6
2.
Rupture du contrat de
travail à l’initiative du
salarié
2.1
La démission
Sous-titre
8
La démission
De la part
du salarié
Sans
motivation
Exprimée de façon explicite, ce qui
signifie que la volonté de
démissionner ne peut se déduire
du comportement du salarié
(abandon de poste, absence
injustifiée…
Une
décision
claire et
non
équivoque
De rompre
le contrat de
travail
Exprimée librement, en
dehors de toute contrainte
ou pressions de
l’employeur
9
La démission
motivée par des griefs reprochés à
l’employeur
équivoque si :
La démission
sera
remise en cause par le salarié dans un délai raisonnable (Cass.
soc.5 déc. 2007 n°06-43871) et s’il est établi qu’un différend
antérieur ou contemporain à la rupture opposait les parties
(Cass. soc. 19 déc. 2007 n°06-42550)
=> Le salarié pourra demander la requalification de la
rupture de son contrat en prise d’acte qui produit les
effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse
Non équivoque
si :
la lettre de démission ne comportait aucune réserve, même
en présence de faits de harcèlement qui s'étaient produits
plus de six mois avant la rupture, car l'employeur y avait
rapidement mis fin (Cass. soc 19 novembre 2014 n° 1317.729)
10
La démission
Caractère définitif
de la démission
Effets de la
démission
• Renonciation à la démission seulement avec l’accord des deux parties
• Ne vaut pas renonciation commune à la démission d'un salarié le seul fait
pour l'employeur de convoquer ultérieurement l'intéressé à un entretien
en vue d'une rupture conventionnelle. (Cass. soc. 16-9-2015 n° 14-10.291)
• Rupture du contrat
• Respect du préavis (dispense ou demande anticipée dans les conditions
de Droit commun)
• Paiement des CP non pris dans le cadre du solde de tout compte
11
2.2
La résiliation judiciaire
Sous-titre
12
La résiliation judiciaire : Définition
= Action du salarié en raison des manquements graves reprochés à
l’employeur
Manquement aux obligations
conventionnelles, légales,
réglementaires
• Les manquements ne doivent pas
être anciens
• et ne doivent pas avoir été
régularisés par l’employeur
• Exigence d’un manquement
suffisamment grave empêchant la
poursuite du contrat de travail
La gravité des manquements est
appréciée par les juges
• Exemple :
• non paiement du salaire
• modification unilatérale du contrat
de travail,
• absence de fourniture de travail,
• suppression des fonctions,
• le fait de laisser perdurer une
ambiance de travail délétère…
Dans l’attente de la décision,
• Le contrat de travail s’exécute
normalement
• sauf cause particulière de suspension
• Le contrat peut être rompu pendant
l’instance
• par le salarié (prise d’acte...)
• ou l’employeur (licenciement...)
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La résiliation judiciaire : Les effets
Rejet des
prétentions du
salarié
Mode de rupture
fermé à l’employeur
Admission des
prétentions du
salarié
Poursuite du contrat
= Résiliation judiciaire
du contrat requalifiée
en licenciement sans
cause réelle et
sérieuse
=> L’action du salarié
ne constitue pas un
motif de licenciement
Rupture = fixée à la
date du jugement
Prise de d’effet de la RJ à la date de la
décision, dès lors qu'à cette date le
contrat de travail n'a pas été rompu et
que le salarié est toujours au service de
son employeur
14
2.3
La prise d’acte de la
rupture du contrat
Sous-titre
15
La prise d’acte de la rupture du contrat
= Rupture immédiate motivée par des manquements
suffisamment graves de l’employeur
Qui l’initie ?
• Le salarié
• Son avocat (mandat apparent dès lors que celui-ci indique s’exprimer au nom du salarié et que le
courrier est suffisamment circonstancié.
Procédure
•
•
•
•
Pas de formalisme particulier, pas de préavis
Action en justice : Saisine du Conseil de prud’hommes (CPH)
Saisine directe du bureau de jugement du CPH qui statue au fond dans un délai d'un mois suivant sa saisine
Motivation à apporter pour justifier l’action
Effets
• Rupture immédiate du contrat de travail
• Pas de préavis
Manquements de l’employeur
• = Doivent être suffisamment graves pour faire ressortir que la poursuite du contrat de travail n’est plus possible
• Ne doivent pas être trop anciens (+ certains manquements régularisés à temps par l’employeur ne sont plus suffisamment graves)
• Tout doute sur la réalité des faits profite à l’employeur
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La prise d’acte de la rupture du contrat : Exemples
Modification unilatérale du contrat
ayant une influence notable
•mais tel n’est pas le cas d’une
modification unilatérale de la
rémunération contractuelle, sans
influence sur le montant du salaire perçu
par le salarié ou ayant entrainé une baisse
minime
Manquement à l’obligation de
sécurité
Inégalité de traitement
Agissements constitutifs de
violences morales et
psychologiques
Défaut d’organisation de la visite
médicale de reprise après une
absence maladie malgré une
demande du salarié
Défaut de fixation des objectifs en
cas de rémunération variable
Non paiement du salaire
•mais tel n’est pas le cas du défaut de
paiement de quelques heures
supplémentaires et d'une demie journée
de RTT
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La prise d’acte de la rupture du contrat : Effets
 La prise d'acte de la rupture par le salarié, en raison de faits qu'il reproche à son employeur, entraîne la cessation
immédiate du contrat de travail
 elle ne peut être rétractée
Manquements
graves
Cessation
immédiate
du contrat
de travail
Absence de
manquement
grave
Licenciement sans
cause réelle et sérieuse
si les faits invoqués le
justifiaient
(licenciement nul si
salarié protégé, en cas
de harcèlement, si les
faits invoqués sont
discriminatoires ….)
Démission
Indemnité de licenciement,
préavis, congés payés et
dommages et intérêts
Le salarié peut être condamné à payer à
l’employeur l’indemnité compensatrice de
préavis non exécuté sans que l’employeur
ait à prouver l’existence d’un préjudice
(Cass. soc. 15 avril 2015 n° 13-25.815)
Si le salarié propose d’effectuer le
préavis et que l’employeur l’en
dispense, l’indemnité compensatrice
de préavis n’est pas due
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3.
La rupture amiable
Le départ négocié : Attention au formalisme !
« Sauf
dispositions
légales contraire »
Interdiction de « négocier » un départ
entre les parties en dehors des dispositions
légales prévues
= La rupture du contrat de
travail par accord des
parties ne peut intervenir
que dans les conditions
prévues pour la rupture
conventionnelle
Si le document signé par
les parties ne satisfait pas
aux exigences de l'article
L1237-11 du code du
travail, relatif à la rupture
conventionnelle, la rupture
s'analyse en un
licenciement sans cause
réelle et sérieuse
20
La rupture conventionnelle : Définition
Article L. 1237-11 du code du travail :
« l'employeur et le salarié peuvent convenir en commun des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie.
La rupture conventionnelle, exclusive du licenciement ou de la démission, ne peut être imposée par l'une ou l'autre des parties.
Elle résulte d'une convention signée par les parties au contrat. elle est soumise aux dispositions de la présente section destinées à garantir la
liberté du consentement des parties.»
Mode de rupture
autonome du CDI
Encadrée par des
dispositions garantissant
la liberté du
consentement des parties
Nécessité une rupture
conventionnelle
homologuée
(Ou autorisée si salarié
protégé)
21
La rupture conventionnelle : Champ
Quels contrats concernés : Rompre un CDI définitif
• Sont exclus :
• les salariés en CDD (dont les contrats d’apprentissage), en contrats d’intérim
• Les contrats spéciaux
• Les salariés en période d’essai
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« Si l’existence, au moment de sa conclusion, d’un
différend entre les parties au contrat de travail
n’affecte pas par elle-même la validité de la
convention de rupture, la rupture conventionnelle
ne peut être imposée par l’une ou l’autre des
parties.
• Après avoir relevé que l’employeur avait
menacé la salariée de voir ternir la poursuite de
son parcours professionnel en raison des erreurs
et manquements de sa part justifiant un
licenciement et l’avait incitée, par une pression,
à choisir la voie de la rupture conventionnelle,
la cour d’appel qui, exerçant son pouvoir
souverain d’appréciation, a fait ressortir que le
consentement de la salariée avait été vicié »
Une cour d'appel a pu annuler l'acte de rupture
conventionnelle et décider que la rupture
produisait les effets d'un licenciement sans
cause réelle et sérieuse après avoir estimé que le
salarié était, au moment de la signature de l'acte
de rupture conventionnelle, dans une situation
de violence morale du fait du harcèlement moral
dont elle a constaté l'existence et des troubles
psychologiques qui en sont résultés.
•Cass. soc. 30 janvier 2013 n° 11-22.332.
•(Cass soc 23 mai 2013)
Contexte de harcèlement moral
Contexte conflictuel avec le salarié
La rupture conventionnelle : Attention au contexte !
= nullité de la rupture
23
La rupture conventionnelle : Attention au contexte !
Vigilance dans certaines situations
• Grossesse, maternité (L 1225-4 du Code du Travail)
• Accident du travail ou maladie professionnelle (L 1226-9 du Code du Travail)
• Sauf en cas de fraude ou de vice du consentement, ces salariés peuvent conclure une
rupture conventionnelle, y compris pendant la suspension de leur contrat de travail
• (Cass soc 30 septembre 2014; Cass. soc. 25-3-2015 n° 14-10.149 )
• Si le salarié ne bénéficie d’aucune protection particulière pendant la suspension de
son contrat, notamment pendant :
• Congé parental d’éducation, Congé sabbatique, Congé sans solde, Etc……
• Rupture conventionnelle possible (Circ. 17/03/2009)
La rupture conventionnelle : Procédure
Un ou plusieurs
entretien(s)
Signature d’une
convention de
RC (CERFA)
Délai de
rétractation
Délai
d’homologation
Homologation
ou non /
Rupture ou non
La rupture conventionnelle : Procédure
Invitation à
l’entretien
• Aucun formalisme particulier (mail, courrier, verbal)
• Rappel de la possibilité pour le salarié de se faire assister même si cette information ne constitue pas une obligation pour
l’employeur
• En principe pas de délai mais attention à sa brièveté
•
•
Entretien(s) •
•
« aucun formalisme particulier pour la tenue de l’entretien » (Circ. 22/07/2008)
Qui conduit l’entretien ? L’employeur
Assistance des parties
Rôle de l’assistant : Participer ou aider à la négociation et à son aboutissement
Convention
de rupture
•
•
•
•
•
La rupture conventionnelle résulte d'une convention signée entre les parties (formulaire CERFA + éventuellement convention annexe)
Importance de la liberté du consentement des parties
Contenu : informations sur les parties (nom, CCN, ancienneté….), déroulement de la procédure, montant de l’indemnité spécifique,…
Les dates et signatures doivent être précédées des mentions « lu et approuvé »
Cerfa obligatoire en x 3 (à destination de l’employeur, du salarié et de l’administration/DREETS)
La rupture conventionnelle : Procédure
Délai de
rétractation
• Article L 1237-13 : « A compter de la date de sa signature par les deux parties, chacune d'entre elles
dispose d'un délai de quinze jours calendaires pour exercer son droit de rétractation. Ce droit est exercé
sous la forme d'une lettre adressée par tout moyen attestant de sa date de réception par l'autre partie. »
• A compter du lendemain de la signature de la convention jusqu’au 15ème jour à minuit pour revenir sur
leur décision.
• Par LRAR ou lettre remise en main propre contre décharge à l’autre partie
• Aucune motivation nécessaire
• Pendant ce délai :
• Le salarié peut prendre acte de la rupture du contrat de travail ou démissionner
• L’employeur peut entamer une procédure de licenciement
• Effets de la rétractation : la convention est anéantie
La rupture conventionnelle : Procédure
Quels sont les effet de la rétractation ?
Anéantissement de la
rupture conventionnelle :
possibilité de
Signer une nouvelle
convention
Renoncer à la rupture
Démissionner, pour le salarié
Engager la procédure de
licenciement, par
l’employeur
Prescription des faits fautifs
non suspendue (Cass. soc. 3
mars 2015 n° 13-23.348 )
La rupture conventionnelle : Procédure
• Si pas de rétractation
• Par la partie la plus diligente (en général, l’employeur)
• Pas de délai maximum
Envoi du formulaire • Aucune indication sur la forme : LRAR conseillée, mais la remise directe à
l’Administration est possible
à la DREETS pour
• Avec le formulaire et le cas échéant la convention
homologation
La rupture conventionnelle : Procédure
Instruction par la
DREETS
• Délai d’instruction : 15 j ouvrables à compter du lendemain de la réception de la demande par la DREETS (si le délai expire
un samedi, dimanche, jour férié ou chômé -> prolongation du délai au 1er j ouvrable suivant)
• AR envoyé par la DREETS à chaque partie avec mention de la date d’arrivée de la demande, celle à laquelle le délai
d’instruction expire et qu’à défaut de décision dans le délai d’instruction, l’homologation est réputée acquise
• Étendue du contrôle de la DREETS :
• Respect des conditions légales (assistance, respect des délais et de la procédure, signature, montant de l’indemnité
spécifique de rupture,…)
• Liberté de consentement : contrôle des vices de consentement, erreur, dol, violence
• Non contournement des procédures et garanties légales : période de protection de l’emploi, A.T., MP, maternité, inaptitude,
maladie
• Et non-discrimination
• Pendant ce temps : le contrat continue et les parties peuvent rompre le contrat de travail
• Date de la rupture = à/c du lendemain du jour de l’homologation
• Les parties sont libres de choisir la date. Il n’existe pas de préavis. Possibilité de différer la rupture après le
lendemain de l’homologation
Rupture du
contrat de travail • Ne pas indiquer de motif qui conduit à la RCH
La rupture conventionnelle : Procédure
Homologation
Tacite ou
expresse
Expiration du délai
d’instruction :
Refus
Motivé (raisons de
fait ou de droit)
Rupture du
contrat de travail
Les parties restent
liées par le contrat
de travail
Possibilité de
contester le refus
d’homologation
La rupture conventionnelle : Effets
Si la convention est homologuée :
Le contrat de travail se poursuit
normalement jusqu’à la date de
rupture prévue (sauf dispense
d’activité avec l’accord du
salarié, ou sur sa demande, ou
congés payés) (Circ. 17/03/2009)
Le contrat peut être rompu dès
le lendemain du jour de
l’homologation (Circ.
22/07/2008)
La rupture conventionnelle : Procédure
Quelles sont les sanctions de l’inobservation des règles de procédure ?
N’entrainent pas la nullité de la RCH
sauf si elles ont pour effet de vicier le consentement du salarié :
• une erreur sur la date d’expiration du délai de rétractation
• l'absence d'information sur la possibilité de prendre contact
avec le service public de l'emploi en vue d'envisager la suite de
son parcours
• consentement vicié en raison d'une information erronée au
salarié sur le calcul de l'allocation chômage par l’employeur
(Cass. soc., 5 nov. 2014, n°13-16.372)
La rupture conventionnelle : Cas particuliers (salariés protégés)
Consultation du Comité Social et Economique (CSE) préalable à la signature de la convention
(sauf pour les délégués syndicaux)
Demande d’autorisation (et non simplement homologation)
Avec formulaire spécifique à présenter après le délai de rétractation,
auprès de l’Inspection du Travail
Contrôle limité de l’inspecteur du travail
: précédé d’une enquête contradictoire
Joindre l’avis du CSE
→ L’inspection ne peut apprécier
tenir compte de tous les mandatsl’existence de la validité du motif mais
pour la demande d’autorisation seulement :
Délai pour décision de
l’Inspection du Travail : 15 jours,
Vérification du consentement du
mais prolongation possible
salarié et non sur le motif ou le
Le silence de l’inspection du
travail vaut rejet implicite de
l’autorisation de rompre le contrat
à l’expiration du délai de 2 mois
contenu de la convention
Absence de pression et/ou de
discrimination
La rupture conventionnelle : Quelle indemnité de rupture ?
L’indemnité spécifique de rupture :
Montant : au moins égale à l’indemnité légale prévue pour le licenciement
Mais peut être bien
supérieure
Le salarié ne peut pas
renoncer au paiement de
cette indemnité
La rupture conventionnelle : Quelle indemnité de rupture ?
Position de l’administration :
l’indemnité se calcule au prorata
des mois de présence
(circ. 17/03/2009)
Cas particulier des salariés ayant
moins de huit mois d’ancienneté
Contra : CA Montpellier 1er juin
2011, n°10/06114 ; pas
d’indemnité légale obligatoire si
ancienneté inférieure à « 8 mois »
(depuis l’ord. n°2017-1387).
La rupture conventionnelle : Quelle indemnité de rupture ?
Le traitement fiscal et social
NON
Exonération sociale et
fiscale dans certaines
limites (code de la sécurité
sociale et code général des
impôts)
Mais contribution sociale
de 30% sur ce montant (à
la charge de l’employeur)
Le salarié est-il en droit
de bénéficier d’une
pension de retraite d’un
régime légalement
obligatoire ?
Indemnité intégralement
soumise à l’impôt
OUI
Application du régime fiscal
et social de l’indemnité de
départ en retraite
Indemnité intégralement
soumise à charges sociales
et à CSG/CRDS
La rupture conventionnelle : assurance chômage
Droits à chômage ouverts dans conditions de
droit commun, si homologation
Attention : Application du délai d’attente et
du différé d’indemnisation à compter de la
date de rupture du contrat
La rupture conventionnelle : les litiges
Pourquoi ?
• Convention
• Homologation
• Consentement du salarié
• Procédure
• Refus d’homologation
Où ?
• CPH
• Ministre /TJ pour les
salariés protégés
Quand ?
• Dans les 12 mois à
compter de la date
d’homologation
• Applicable aux recours
dirigés à l’encontre de la
convention ou
l’homologation
• Mais ne peut concerner
des droits non visés par la
convention (rappel de
salaire par exemple)
Conséquences ?
• Le CPH ne peut pas accorder
d’homologation !! Certains
juges reconnaissent toutefois ce
pouvoir
• Rejet de la demande du salarié
par le CPH : la RCH est valable
• Requalification de la rupture en
licenciement sans cause réelle
et sérieuse ou en licenciement
nul si discrimination,
harcèlement ou non respect
d’une protection particulière
Partie 2
1. La rupture du contrat à l’initiative de
l’employeur (focus sur le licenciement)
2. Les conséquences de la rupture du contrat
3. Les litiges consécutifs à la rupture du contrat
de travail
1.
Rupture du contrat de
travail à l’initiative de
l’employeur
Focus sur le
licenciement
1.1
Le licenciement
42
A vous de jouer …
Quelles sont les questions à se poser avant d’engager une procédure de licenciement ?
43
Le licenciement
La cause réelle
et sérieuse
Les
procédures de
licenciement
44
Le licenciement : la cause réelle et sérieuse
Cause réelle
et sérieuse
Personnelle
Disciplinaire
Économique
Non
disciplinaire
45
Cause
Le licenciement : la cause réelle et sérieuse
Réelle
Établie : vérifiable et vérifiée
(matérialité des faits sur lesquels
le licenciement repose)
objective
Sérieuse
Telle que la rupture du contrat
est envisagée
46
Le licenciement : exemples de motifs de licenciement valables
Absence prolongées
ou répétées
désorganisant
l’entreprise et
nécessitant de
procéder au
remplacement
définitif
Trouble objectif au
fonctionnement
normal de
l’entreprise rendant
impossible la
poursuite du contrat
Faute
disciplinaire
Insuffisance
professionnelle
Licenciement
pour cause
réelle et
sérieuse
Insuffisance de
résultats
Inaptitude
constatée par le
médecin du
travail et
impossibilité de
reclassement
Motif
économique
47
Le licenciement : différence entre insuffisance professionnelle et de
résultat
Insuffisance professionnelle
• = Incapacité objective et durable d'un salarié à
exécuter de façon satisfaisante un emploi
correspondant à sa qualification
• Mauvaise qualité du travail due soit à une
incompétence professionnelle, soit à une
inadaptation à l'emploi
• L’employeur ne peut invoquer une insuffisance
professionnelle s’il n’a pas satisfait à l’obligation
d'adapter le salarié à l'évolution de son emploi
• Attention : l’incompétence ne doit pas être à
l’origine d’une mauvaise volonté ou d’une
abstention délibérée (= discipline)
Insuffisance de résultat
• Non atteinte des objectifs quantitatifs
• = salariés affectés à des fonctions à caractère
commercial, payés au rendement ou occupant
des postes de direction
• Objectifs fixés et réalistes compte tenu de la
situation du marché et des conditions
d'exercice de son activité
• Attendre la fin de la période de réalisation des
objectifs pour évaluer
• Le salarié a t-il eu les moyens ? Comparaison ?
Suivi ?
Salariés généralement concernés
= salariés affectés à des fonctions
à caractère commercial, payés au
rendement ou occupant des
postes de direction
48
Le licenciement : différence entre insuffisance professionnelle et de résultat
L’insuffisance professionnelle n’est
pas une faute de la part du
salarié. Ainsi, le licenciement qui en
découle sera, certes,
un licenciement pour motif
personnel, mais pas disciplinaire.
Le licenciement pour insuffisance
professionnelle a lieu lorsqu’un salarié, par
des faits précis, objectifs, vérifiables et
dus au salarié (sans être une faute pour
autant), a fait preuve d’incompétence et n’a
pas su effectuer sa tâche comme le stipulait
le contrat de travail.
49
Le licenciement - les motifs
La non réalisation doit être imputable au salarié
Éléments de comparaison :
•
ancienneté du salarié,
•
reproches antérieurs de l’employeur,
•
comparaison avec d’autres salariés du même secteur,
•
conjoncture économique difficile,
•
modification des conditions d’activité (absence de collègue, charge supplémentaire),
•
politique commerciale de l’employeur,
•
qualité défectueuse des produits.
50
Le licenciement : rappel en cas de motif disciplinaire
Prescription de la faute
Connaissance du fait
fautif par l’employeur
• Pas uniquement le
représentant légal de
l’entreprise ;
• L’employeur s’entend du
supérieur hiérarchique du
salarié.
Délai de 2 mois
• Délai expirant à 24h00 le
jour du 2ème mois suivant
qui porte le même
quantième que le jour où
l’employeur a eu
connaissance des faits
fautifs.
• Délai ni suspendu, ni
interrompu par la maladie
du salarié, un AT-MP.
Exceptions :
Engagement poursuites
disciplinaires
• Acte d’engagement
s’entend de la lettre de
convocation à un
entretien préalable à une
éventuelle sanction
disciplinaire.
Poursuites
pénales
Répétition
des fautes
51
Le licenciement : les motifs
Pluralité de motifs possible si :
Chaque motif repose sur des faits distincts
Respect de chaque procédure de licenciement
Mais l’irrégularité d’une procédure est sans conséquence si le licenciement est régulier au regard de l’autre
Pas de cumul de motif économique et d’un motif personnel
Exemple : salarié déclaré inapte par le médecin du travail et ayant commis une faute grave
52
Le licenciement : les motifs inopérants ou prohibés
Sont prohibés les motifs discriminatoires et les motifs en lien avec un harcèlement (licenciement nul)
Exemple : état de grossesse, handicap, état de santé, convictions religieuses, opinions politiques, activité syndicale, droit de grève (sauf faute lourde)
Sont inopérants les motifs reposant sur la liberté d’expression du salarié sauf abus
Exemple d’abus : terme injurieux, diffamatoires ou excessifs
Est inopérant le motif de dénonciation sauf mauvaise foi du salarié
Exemple : dénoncer un harcèlement moral
Mauvaise foi = connaissance par le salarié de la fausseté des faits dénoncés
Sont inopérants les motifs reposant sur la vie personnelle du salarié (licenciement sans cause réelle et sérieuse) sauf :
fait relevant de la vie privée mais causant un trouble à l’entreprise
pour un fait en lien avec le travail :
• manquement à l’obligation de loyauté pendant la suspension du contrat de travail
• pour un fait se rattachant à la vie professionnelle et à l’entreprise
53
Le licenciement : les motifs inopérants ou prohibés
Sont inopérants les motifs reposant sur la vie personnelle du
salarié (licenciement sans cause réelle et sérieuse) sauf :
pour un fait en lien avec le travail :
fait relevant de la vie privée mais causant un
trouble à l’entreprise
=> Problème de la perte du permis de conduire…
•manquement à l’obligation de loyauté pendant la
suspension du contrat de travail (ex : activité
concurrente pendant la maladie)
•pour un fait se rattachant à la vie professionnelle et à
l’entreprise
54
Le licenciement : la procédure
Convocation
à entretien
préalable
Entretien
préalable
Notification
du
licenciement
55
2 jours ouvrables minimum
/ 1 mois maximum en cas de licenciement disciplinaire
Le licenciement : la procédure
• Mentions obligatoires :
• mesure de licenciement est envisagée
• faculté d’assistance
• Si IRP : assistance par une personne de son
choix, appartenant au personnel de l'entreprise
• A défaut : assistance soit par une personne de
son choix appartenant au personnel de
l'entreprise, soit par un conseiller choisi sur une
liste dressée par l'autorité administrative
• Forme :
• LRAR ou par lettre remise en main propre contre
décharge
• Signature par représentant légal ou délégataire
de pouvoirs ou DRH
Entretien
• Exposé des motifs et
recueil des explications
• Assistance de l’employeur
possible par une personne
appartenant au personnel
de l'entreprise
Convocation
•Forme :
•LRAR pour des raisons de preuve
•Mais peut être apportée par tous
moyens, une lettre simple remise en
main propre notifie valablement un
licenciement
•Auteur : représentant légal ou titulaire
du pouvoir de licencier (si un tiers signe
la lettre de licenciement, invalidité du
licenciement)
•Contenu :
•tous les motifs
•Autres mentions : préavis dispensé ?
levée de clause de non concurrence ?
Priorité de réembauchage ?
Informations sur la portabilité ?
Notification
5 jours ouvrables minimum
56
Calcul du délai de 5 jours ouvrables entre convocation et entretien
préalable
En cas de remise
en main propre
de la
convocation
Tenir compte des
délais postaux
en cas d’envoi
par LRAR
J
Jour de la
remise en
main propre
R
Jour le plus
proche
admis pour
la tenue de
l’entretien
(1) Le samedi est comptabilisé dans le calcul du délai, sauf lorsque le délai expire un samedi. Dans ce cas, le délai
est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.
(2) Le dimanche n'est jamais comptabilisé dans le calcul du délai lorsque c'est le jour de repos hebdomadaire. Si le
57
délai expire un dimanche, il est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.
(3) L'entretien pourrait en théorie se tenir le samedi mais seulement s'il est travaillé.
Le licenciement : attention aux salariés protégés
Qui ?
• Salariés demandant les élections
(6 mois)
• Candidats aux élections (6 mois)
• Représentants élus au CSE
(mandat + 6 mois)
• Représentants désignés par les
syndicats (mandat + 6 ou 12
mois)
• Mandats extérieurs (si
information de l’employeur)
• Salariés désignés par un syndicat
pour négocier un accord collectif
Quand ?
• Tous les motifs de licenciement
• Refus de la modification d’une
condition de travail
Comment ?
• Le cas échéant, Consultation du
CSE
• Demande préalable de
l’autorisation de licencier auprès
de l’inspection du travail
58
Procédure de licenciement : procédure pour les salariés protégés
Convocation du
CSE
Convocation à
l'entretien
préalable
Entretien
• Sauf pour les DS,
RSS
• Sauf pour les
entreprises de
moins de 50
salariés
3 jours mini
Consultation du
CSE
• Audition du
salarié
• Vote à bulletin
secret
Demande
d’autorisation de
l’inspection du
travail
• Complète
• PV du CSE le cas
échéant
15 jours mini
Si MAP : 48 h
maxi
Décision de
l’inspection
• Après enquête
contradictoire
• Vérification fond/
forme/ absence de
lien avec le mandat
• Recours possible
Notification
du
licenciement
15 jours sauf nécessité de
l’enquête / 2 mois maxi
Si pas consultation CSE : 8 jours maxi
59
Les questions à se poser, pour tout salarié avant d’engager une procédure de
licenciement
Quel motif ? Personnel,
économique, disciplinaire ?
Situation actuelle (maternité,
ATMP, maladie...)
Salarié protégé ? Si oui quel
motif ? Non lié au mandat?
Ancienneté du collaborateur,
âge
Contexte de harcèlement, stress
?
Dispositions spécifiques dans la
convention collective ? Le
règlement intérieur ? Usage ?
Preuve : Recensement de tous
les écrits en lien avec le motif
de licenciement (entretien
d’évaluation, mails, courriers,
dossier disciplinaire, arrêts de
travail.....)
En cas de faute disciplinaire :
date des faits, sanctions
antérieures ..
Est-ce que les faits sont graves
?
Période d’essai ?
60
2
Les conséquences de la
rupture
61
Les conséquences financières
Préavis
Indemnité de
licenciement
Indemnité
compensatric
e de congés
payés
62
Les conséquences financières : Focus sur l’indemnité de licenciement
Conditions
•Ancienneté : 8 mois d’ancienneté
ininterrompue
•Motif de rupture :
•Licenciement pour un motif
autre qu'une faute grave ou
lourde
•Rupture conventionnelle
•Mise à la retraite
•Toute rupture à l’initiative du
salarié requalifiée en
licenciement sans cause réelle et
sérieuse (prise d’acte, résiliation
judiciaire, démission)
Formule
•Légale : 1/4 de mois de
salaire/par année d'ancienneté
pour les 10 premières années +
1/3 de mois de salaire par année
d'ancienneté au-delà de 10 ans
Salaire de référence selon la
formule la plus favorable au
salarié
•moyenne mensuelle des 12
derniers mois précédant le
licenciement, ou lorsque la durée
de service du salarié est inférieure
à 12 mois, la moyenne mensuelle
de la rémunération de l'ensemble
des mois précédant le
licenciement
•soit 1/3 des 3 derniers mois (prise
en compte des prime ou
gratification de caractère annuel
ou exceptionnel, versée au salarié
pendant cette période, n'est prise
en compte que dans la limite d'un
montant calculé à due
proportion)
Régime
•Différent selon
•nature de salaires ou de
dommages et intérêts réparant
un préjudice et
•mode de rupture
•Assujettissement en tant que
salaire de :
•indemnité compensatrice de
congés payés
•L’indemnité de non concurrence
•indemnité de préavis (exécuté ou
non)
63
Les conséquences financières : les formalités de fin de contrat
Reçu pour solde de tout compte
Documents à
remettre au salarié
à la fin du contrat
Certificat de travail
Attestation pole emploi
64
Les conséquences financières : Remise d’un certificat de travail
À la fin du contrat de travail, l'employeur doit
remettre au salarié un certificat de travail daté et
signé.
S'il ne respecte pas cette obligation,
l'employeur peut être condamné à
payer une contravention de 4e classe
(amende de 750 € maximum pour une
personne physique ou de 3 750 € pour une
personne morale).
65
Les conséquences financières : Remise du reçu pour solde de tout compte
Le reçu de solde de tout compte précise
l'ensemble des sommes versées au salarié
lors de la rupture du contrat de travail.
Il peut s'agir de l'indemnité de rupture, du dernier salaire
perçu, de l'indemnité compensatrice de congés payés et
de préavis, de primes.
Il est établi en double exemplaire, dont l'un est
remis au salarié avec la dernière fiche de paie.
Le reçu est obligatoirement daté.
La date du reçu permet de déterminer le
point de départ du délai de contestation
des sommes mentionnées.
Le salarié est libre de
signer ou non le reçu.
66
Les conséquences financières : Remise de l’attestation pôle emploi
L'attestation Pôle emploi
doit être remise
obligatoirement au
salarié à la fin de son
contrat de travail.
Elle permet au salarié
de percevoir des
droits à l'allocation
chômage, sous
conditions.
67
Panorama des conséquences (synthèse)
68
3. Les litiges consécutifs à
la rupture du contrat de
travail
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail
Les litiges devant le conseil de prud'hommes
Les sanctions du licenciement
70
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : Quels délais ?
Délais de contestation :
La prescription
Contrat
Son exécution du
contrat
Sa rupture
Rupture
conventionnelle
2 ans à partir de la date de la
notification de la rupture du contrat
12 mois à partir de la date de la notification de la
rupture du contrat
12 mois à compter de
la rupture
3 ans à partir du jour où le demandeur a eu
(ou aurait dû avoir) connaissance des faits à
l'origine de son action.
Salaires/primes
6 mois si le demandeur conteste un
montant mentionné dans le reçu pour
solde de tout compte, signé par le salarié.
Harcèlement/discrimina
tion
Dommages corporels
survenu pendant le
travail
5 ans à partir du jour où le demandeur a
eu (ou aurait dû avoir) connaissance des
faits à l'origine de son action.
10 ans à partir de la date de consolidation
du dommage.
71
Les litiges devant le conseil de prud’hommes : quelle juridiction ?
•
•
Section
commerce
Juridiction paritaire et
élective
Présence d’un nombre
égal de salariés et
d’employeurs
Section
Agriculture
CPH
Section
Activités
diverses
Section
encadrement
Section
industrie
72
Les litiges devant le conseil de prud’hommes (CPH)
Assistance et représentation des parties
Les parties se défendent
elles-mêmes.
Elles ont la faculté de se
faire assister ou
représenter.
Principes
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Les litiges devant le conseil de prud’hommes (CPH) : Qui ?
Assistance et représentation des parties
Par qui ?
Salariés ou employeurs appartenant à la même branche d’activité,
Défenseurs syndicaux,
Conjoint, partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou le concubin,
Les avocats,
L’employeur peut aussi se faire assister et représenter par un membre de l’entreprise ou de
l’établissement
→ Le mandataire, s’il n’est pas avocat, doit être porteur d’un pouvoir.
Notamment devant le BCO : l’employeur pourra être représenté par un « fondé de pouvoir » muni d’un
pouvoir spécial l’autorisant à concilier au nom et pour le compte du mandant, et prendre part aux
mesures d’orientation devant le BCO
74
Les litiges devant le conseil de prud’hommes (CPH) : Comment ?
Synthèse du déroulé d’un dossier
Saisine par
requête
Convocation
par le greffe
du défendeur
Bureau de
conciliation et
d’orientation
Échanges des
pièces et
argumentaire
Bureau de
jugement
Délibéré
Notification
du jugement
75
Les litiges devant le conseil de prud’hommes (CPH) : Comment ?
La charge de la preuve pèse sur les deux parties
Exception : la gravité de la faute doit être
prouvée par l’employeur
Le doute profite au salarié
La licéité des procédés de preuve (absence de fraude ou déloyauté)
76
Les litiges devant le conseil de prud’hommes (CPH) : Comment ?
Pouvoirs du juges
• Requalification de la rupture en un licenciement sans cause réelle et sérieuse, voire nul
• Condamnation au paiement de dommages-intérêts (ci-après)
• Proposition de réintégration
• Ordonner la remise de documents (éventuellement sous astreinte)
• Article 700 CPC
Limites au pouvoir du juge :
• Il ne peut pas aggraver la sanction (mais il peut déqualifier une faute grave en une faute simple)
• Il ne peut pas modifier la nature du licenciement
• Il est tenu par le jugement du tribunal administratif (ex : retrait de permis annulé) ou par une décision de l’inspecteur du travail
(autorisation de licencier)
• Il est tenu par un jugement de relaxe si le licenciement est motivé par la commission d’une infraction pénale
77
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : Les sanctions du
licenciement
Irrégulier
• Le juge peut imposer à l'employeur d'accomplir la procédure prévue
• Indemnité qui ne peut pas être supérieure à un 1 mois de salaire
Injustifié
• Réintégration possible sur proposition du juge si le salarié a au moins 2 ans d'ancienneté + l'entreprise emploie au moins 11 salariés + absence
d’opposition de l'employeur et du salarié
• À défaut : indemnités de fin de contrat + indemnité dont le montant, déterminé par le juge, est compris entre les montants minimaux et maximaux
• Le juge peut tenir compte des indemnités versées à l’occasion de la rupture
Nul
• Dans certaines situations : violation d'une liberté fondamentale, de la protection liée à la maternité ou à la paternité, discriminatoire ou en liaison avec
des actes de harcèlement moral ou sexuel, consécutif à une action en justice en matière d'égalité professionnelle hommes-femmes, à une action en
justice en matière de dénonciation de crimes et délits, lié à l'exercice normal du droit de grève, sans respecter la protection accordée à certains salariés,
en raison de l'exercice des fonctions de juré ou de citoyen assesseur, lié au refus d'une mutation géographique dans un État incriminant l'homosexualité
en raison de son orientation sexuelle.
• Réintégration du salarié à sa demande dans son emploi ou, à défaut, dans un emploi équivalent. L'employeur ne peut pas s'y opposer (sauf si la
réintégration est impossible) avec paiement d'une somme s'élevant au maximum aux salaires dont il a été privé au cours de la période qui s'est écoulée
entre la rupture du contrat et sa réintégration.
• A défaut de demande ou réintégration impossible : indemnités de fin de contrat + indemnité à la charge de l'employeur, dont le montant ne peut
pas être inférieur aux salaires des 6 derniers mois (cette indemnité n'est pas plafonnée).
78
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : Le « barème Macron »
79
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail
La transaction
• Définition
• Intérêts
• Portée / Effets
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Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : La transaction
= Contrat ayant pour objet de régler un litige, bien souvent les conséquences de la rupture du contrat de travail - et non
de rompre le contrat de travail
Intérêts
• Rapidité
• Confidentialité
• Efficacité à prémunir l’entreprise contre un
contentieux
• Régime social et fiscal de l’indemnité
transactionnelle (sous conditions)
Limites principales :
• Conditions de validité renforcées par la
jurisprudence en matière de droit du travail
• Effet limité aux points expressément fixés
dans la transaction
• La Chambre sociale de la Cour de cassation
a toutefois estimé récemment qu’une
transaction rédigée en des termes généraux
dans laquelle le salarié s’estime rempli de ses
droits, vaut renonciation à l’ensemble de ses
demandes.
81
Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : La transaction
Forme
Moment de la
signature
Fond
• Écrit daté et signé par chacune des parties
• 1 exemplaire pour chaque partie
• Signature de la transaction après la rupture du contrat
• Et donc après la réception de la lettre de licenciement qui constitue une condition
de sa validité
• Désaccord préalable entre les parties sur l'existence ou l'étendue de leurs droits = existence d’un
litige à régler (mais il n’est pas nécessaire qu’une action soit introduite en justice)
• Consentement libre des parties (absence d’erreur, de dol ou de violence) – le salarié doit avoir
disposé d’un délai de réflexion suffisant avant de prendre son engagement
• Concessions réciproques et réelles (non dérisoires)
• Transaction nulle si le licenciement n’est pas motivé et que l’indemnité est inférieure au minimum
légal
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Les litiges liés à la rupture du contrat de travail : La transaction
Autorité de la chose jugée
entre les parties en dernier
ressort
Elle éteint définitivement les contestations qui
sont évoquées dans l’exposé du litige (préjudice
résultant de la rupture du contrat de travail par
exemple)
Les demandes
ayant un objet
distinct restent
recevables
Inclure dans la renonciation la clause de non
concurrence, la priorité de réembauchage, le rappel
de salaire, les indemnités au titre du harcèlement,
de la discrimination, de l’égalité de traitement, la
durée du travail, l’épargne salariale, les indemnités
conventionnelles ou contractuelles de licenciement
83
Questions / Discussion
Contact
Mélanie AMBIER
Avocate en Droit social
02 99 33 33 20
[email protected]
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Le droit d’inventer demain
Membre de
et
fidal.com