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Spectrophotométrie

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Spectrophotométrie
La spectrophotométrie est une méthode permettant de mesurer la quantité de lumière absorbée par
une substance chimique en mesurant l’intensité de la lumière lorsqu’un faisceau de lumière traverse
une solution d’échantillon. Le principe de base est que chaque composé absorbe ou transmet la
lumière sur une certaine plage de longueur d’onde. Cette mesure peut également être utilisée pour
mesurer la quantité d’une substance chimique connue. La spectrophotométrie est l’une des
méthodes d’analyse quantitative les plus utiles dans divers domaines tels que la chimie, la
physique, la biochimie, le génie des matériaux et la chimie et les applications cliniques.
Introduction
Chaque composé chimique absorbe, transmet ou réfléchit la lumière (rayonnement
électromagnétique) sur une certaine gamme de longueurs d’onde. La spectrophotométrie est une
mesure de la quantité d’absorption ou de transmission d’une substance chimique. La
spectrophotométrie est largement utilisée pour l’analyse quantitative dans divers domaines (par
exemple, chimie, physique, biologie, biochimie, génie des matériaux et chimique, applications
cliniques, applications industrielles, etc.). Toute application traitant de substances ou de matériaux
chimiques peut utiliser cette technique. En biochimie, par exemple, il est utilisé pour déterminer les
réactions catalysées par les enzymes. Dans les applications cliniques, il est utilisé pour examiner le
sang ou les tissus à des fins de diagnostic clinique. Il existe également plusieurs variantes de la
spectrophotométrie telles que la spectrophotométrie d’absorption atomique et la spectrophotométrie
d’émission atomique.
Un spectrophotomètre est un instrument qui mesure la quantité de photons (l’intensité de la
lumière) absorbée après son passage à travers la solution échantillon. Avec le spectrophotomètre, la
quantité d’une substance chimique connue (concentrations) peut également être déterminée en
mesurant l’intensité de la lumière détectée. Selon la gamme de longueur d’onde de la source
lumineuse, elle peut être classée en deux types différents :
o
o
Spectrophotomètre UV-visible : utilise la lumière sur la gamme ultraviolette (185 – 400 nm)
et la gamme visible (400 – 700 nm) du spectre de rayonnement électromagnétique.
Spectrophotomètre IR : utilise la lumière dans la gamme infrarouge (700 – 15000 nm) du
spectre de rayonnement électromagnétique.
En spectrophotométrie visible, l’absorption ou la transmission d’une certaine substance peut être
déterminée par la couleur observée. Par exemple, un échantillon de solution qui absorbe la lumière
sur toutes les gammes visibles (c’est-à-dire, ne transmet aucune des longueurs d’onde visibles)
apparaît noir en théorie. D’autre part, si toutes les longueurs d’onde visibles sont transmises (c’està-dire qu’elles n’absorbent rien), l’échantillon de solution apparaît blanc. Si un échantillon de
solution absorbe la lumière rouge (~ 700 nm), il apparaît vert car le vert est la couleur
complémentaire du rouge. Les spectrophotomètres visibles, en pratique, utilisent un prisme pour
réduire une certaine gamme de longueurs d’onde (pour filtrer d’autres longueurs d’onde) afin que
le faisceau de lumière particulier passe à travers un échantillon de solution.
Principes de la spectrophotométrie
La spectrophotométrie est une technique d’analyse qualitative et quantitative, de substances
absorbant un rayonnement électromagnétique de longueur d’onde comprise entre 300 et
900 nm avec le type d’appareil utilisé. Lorsqu’une substance absorbe dans le domaine du
visible (400 nm < l < 700 nm), l’œil ne perçoit en regardant cette substance, que les
radiations non absorbées, c’est pourquoi celle-ci apparaît colorée, de la couleur
complémentaire à celle de la radiation absorbée.
1.1) Principe
Soit un faisceau parallèle de lumière monochromatique (de longueur d’onde l ) d’intensité
P0
traversant une solution absorbante de concentration C sur une longueur de cuve de 1
cm. L’intensité du faisceau émergeant est P . On définit la transmittance par:
On définie l’absorbance de la façon suivante :
1.2) Loi de Beer-Lambert
Elle permet de déterminer A grâce à la relation empirique suivante :

A    ℓC
C : concentration (mol.L-1 ) dans un solvant non absorbant ou dont l’absorption est
compensée.
e : coefficient d’extinction molaire du soluté.
ℓ : longueur de la cuve (cm).
e dépend de la substance absorbante, de la longueur d’onde du faisceau l et de la
température. La loi de Beer-Lambert est une loi limite, valable si la solution est diluée et
si on se place à une longueur d’onde proche du maximum d’absorption.
1.3) Loi d’additivité des densités optiques
Dans le cas de mélanges homogènes dilués, les densités optiques des différentes espèces
contenues sans le mélange sont additives A = ℓ ! e i Ci .
i
Le solvant est souvent lui-même absorbant. Pour connaître l’absorbance d’un soluté, il faut
compenser l’absorbance du solvant en réglant le « zéro » de l’appareil.
Par la suite, on notera absorbance ou densité optique d’une espèce, la valeur de l’absorbance
due uniquement à la contribution de cette espèce (absorbance totale diminuée de
l’absorbance du solvant).
1.3) Utilisation du spectrophotomètre
L’appareil comprend :
 Une source lumineuse (lampe à iode)
 Un dispositif optique (prisme ou réseau) permet de sélectionner une longueur d’onde,
afin de disposer d’un faisceau quasi monochromatique.
Après avoir traversé une cuve contenant le solvant seul ou la solution étudiée, le faisceau
arrive sur une cellule photoélectrique permettent de mesurer l’intensité lumineuse
émergente.
Il est préférable de tenir les cuves par l’extrémité supérieure afin de ne pas laisser de traces
de doigts sur la partie traversée par le faisceau lumineux. Les cuves doivent être
remplies avec précaution afin d’éviter la formation de bulles. On les essuie avec du
papier Joseph avant de les introduire dans le porte-cuve.
2) Vérification de la loi de Beer-Lambert
On dispose d’une solution colorée de concentration = 5 ´ 10-4 mol.L-1 de KM O .
C0
A
l’aide d’une fiole jaugée de 50 mL et des pipettes disponibles, réaliser des solutions
diluées de concentration C0 / 2, C0 /5 et C0 /10 .
Sachant que l’on a besoin seulement de quelques mL de chaque solution pour effectuer
une
mesure d’absorbance, on peut prélever une fraction de solution diluée pour réaliser
une solution encore plus diluée.
En vous plaçant au maximum d’absorption de la substance colorée, indiquée sur le
flacon de la solution initiale, mesurer les absorbances des 4 solutions de concentration
différentes. Vérifier ainsi la loi de Beer-Lambert.
3) Détermination du pKa d’un indicateur coloré
3.1) Principe
L’indicateur coloré est le bleu de bromothymol (BBT) qui est jaune en milieu acide et
bleu en milieu basique.
La détermination du rapport se fait à partir des valeurs des absorbances des trois solutions
suivantes, pour une longueur d’onde donnée.
Solution 1
BBT à pH connu (7,2)
Solution verte
Les deux formes colorées
présentes le sont à des
concentrations molaires
du même ordre de
grandeur.
[HIn]1 + [In–]1 = C
Absorbance A1
Solution 2
Solution 3
BBT à pH = 1
solution jaune
[In–]<<[HIn]
BBT à pH = 14
solution bleue
[HIn] << [In–]
Forme majoritaire : HIn
[HIn]2 » C
Absorbance A2
Forme majoritaire In–
[In–]3 » C
Absorbance A3
3.2) Protocole opératoire
Þ La solution mère de bleu de bromothymol est à 1 g.L-1.
Þ La solution tampon de pH = 7,2 est obtenue en mélangeant 50 mL d'une solution
d'hydrogénophosphate de sodium (2Na+ + HPO2-) à 4×10-1 mol.L-1 avec 50 mL
d'une
solution d'acide chlorhydrique à 2×10-1 mol.L-1. On a alors pH = pKa du couple
H2PO- /
HPO2- .
On prépare 100 mL de chacune des solutions.
fiole2- jaugée de 100 mL rincée avec le milieu tampon
Solution Dans une
H
PO
/
HPO
2
S1
4
4 , introduire 5 mL de la solution mère de BBT.
Compléter avec la solution tampon, homogénéiser. On obtient
une solution verte S1 dont le pH est de 7,2.
Solution Dans une fiole jaugée de 100 mL rincée avec de l'acide
S2
chlorhydrique à 0,1 mol.L-1, introduire 5 mL de la solution
mère de BBT. Compléter avec la solution d'acide
chlorhydrique et
homogénéiser. On obtient la solution jaune S2 dont le pH » 1.
Solution Dans une fiole jaugée de 100 mL rincée avec une solution de
S3
soude à 1 mol.L-1, introduire 5 mL de la solution mère de BBT.
Compléter avec de la soude et homogénéiser. On obtient la
solution bleue dont le pH » 14.
Pour chacune des trois solutions, on trace le spectre d'absorption A = f (l ) à l'aide du
spectrophotomètre. On superpose les trois spectres: les résultats obtenus se trouvent
sur la page suivante.
Remarque: Le blanc réactif est fait en prenant pour S1 la solution tampon pH =7,2 ; en
prenant pour S2, l'acide chlorhydrique 0,1 mol.L-1; en prenant pour S3, la soude 1
mol.L-1.
Limites
Plusieurs facteurs peuvent dégrader la loi de Beer-Lambert et limiter la validité de la
spectrophotométrie :




le domaine de mesure idéal est pour les valeurs de T situées entre 20 et 60 % ;
plusieurs aberrations optiques liés à la diffusion, la réflexion et la diffraction de la lumière
peuvent fausser la mesure ;
les phénomènes de fluorescence ainsi que d'autres particularités chimiques liées aux substances
absorbantes peuvent interférer ;
plus la densité du soluté est importante, plus le faisceau de lumière incident sera réfracté avec
une valeur donnée. Cette tendance est normalement infime mais devient plus prononcée avec
les hautes concentrations. Ainsi, la réfraction réduit l'intensité de la lumière transmise et
l'instrument indique faussement une absorbance plus élevée. Généralement, ce phénomène peut
être évité en travaillant avec des concentrations inférieures à 0,01 mol.L−1
Les domaines d’application
En biologie
Le spectromètre est utilisé lors de la réalisation du test MTT.

En biologie moléculaire,
Il est utilisé lors de l'extraction d'ADN, pour quantifier l'ADN et déterminer sa pureté. On
utilise la longueur d'onde 260 nm qui est la zone d'absorbance maximale des acides nucléiques.
Une seconde mesure à 280 nm permet de contrôler la pureté de l'extraction, à savoir la présence
de protéines résiduelles dans la solution d'ADN.
Pour une solution d'ADN purifiée, le rapport R. doit être compris entre 1,8 et 2. Si R est nettement
inférieur à 1,8 alors des protéines contaminent probablement la solution. Supérieur à 2, ce rapport
indique une probable contamination par des ARN.
R = (A260 - A320)/(A280 - A320)
R est simplifié lorsque (cas fréquent) A320 = 0.
La concentration d'ADN peut être calculée à partir de la mesure à 260 nm en utilisant un
facteur de corrélation :



ADN double-brin : 1 Abs = 50 ng/µl
ADN simple-brin : 33 ng/µl (comme l'ARN simple brin)
ARN : 1 Abs = 40 ng/µl.
En biochimie,
il est utilisé lors de la purification de protéines, pour les quantifier (longueur
d'onde 280 nm) et déterminer leur niveau de pureté (longueur d'onde 260 nm).
En médecine
L'analyse cinétique de différentes enzymes sanguines, dosage de la phosphatase alcaline :
cholestase, lactate déshydrogénase : infarctus du myocarde, hémolyse.
En physique
L'analyse de la lumière permet de déterminer les composants chimiques à l'origine de
l'émission lumineuse : par exemple, la composition chimique des étoiles.
En chimie
L'analyse de l'absorption des solutions à une longueur d'onde donnée permet le dosage de
ces solutions selon la loi de Beer-Lambert (la concentration est proportionnelle au
logarithme de l'absorption lumineuse). Il y a donc relation directe entre la quantité de
lumière absorbée et la concentration en composé chimique de la solution. Le suivi dans le
temps de l'absorption est une méthode de caractérisation de la vitesse de réactions chimiques
(cinétique).
Un balayage en fréquence permet de caractériser l'espèce présente en solution en remontant
à la nature de la transition énergétique considérée.
Dans les industries graphiques
Il permet de mesurer les couleurs afin de calibrer des périphériques de sortie tels que
les traceurs.
Bibliographie
Georges Bruhat, Optique, sixième édition, collection les cours de référence, Dunod,
2005, 1152 p.
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