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Si l’histoire moderne de la chirurgie du rachis ne démarre réellement qu’avec
l’invention de la radiologie par Conrad Röntgen (1895), les travaux de Semmelweis
(1847) et l’emploi par Lister des antiseptiques (1867), on trouve, dans les siècles
précédant le XXème siècle, une série d’observations pertinentes sur la pathologie
rachidienne. La première allusion à une fracture du rachis cervical avec troubles
neurologiques se trouve dans le papyrus Smith qui est une copie de documents plus
anciens, effectuée vers 1650 av. J.-C..
L’héritage gréco-égyptien nous apporte, grâce à Hérophile (325 ou 340–255
av. J.-C.) et Erasistrate (310 ou 330–250 av J.-C.), deux notions nouvelles : le siège
de la pensée est situé dans le cerveau et les nerfs (dissociés des tendons) sont
conducteurs de l’influx moteur et de la sensibilité.
Oubliée au moyen âge, la chirurgie rachidienne renaît au XXème siècle et
s'épanouit par l’innovation du microscope opératoire puis du scanner et de
l’imagerie par résonance magnétique.
Si la chirurgie du rachis par voie postérieure a commencé depuis 1829, en
Amérique du Nord, où Alban Gilpin Smith (1788–1869) réalise, avec succès, la
première laminectomie lombaire pour fracture avec aggravation secondaire, l’abord
antérieur du rachis thoraco-lombaire n’a commencé qu’en 1933 où Van Lackum a
été le premier à rapporter une ablation d’un corps vertébral par voie antérieure pour
corriger une scoliose.
Il fallait attendre 1960 pour qu'Hodgson, fort de son expérience dans la
pathologie tuberculeuse et la correction des déformations vertébrales, généralise
cette voie. Puis, c'est avec Dwyer en 1969, qui a proposé une instrumentation
antérieure pour la correction des scolioses, que la chirurgie antérieure a repris un
second élan. Ce concept sera repris en 1976 avec les travaux de Zielke qui modifie
l'instrumentation rachidienne.