corrects lorsqu’ils parlent de ces infections avec les clients. En effet, parler d’une
infection canine à SPRM en l’appelant “SARM” peut être effrayant pour le client. Si le
laboratoire qui effectue les analyses indique la présence de staphylocoques résistants à la
méthicilline (SRM), l’isolat sera cliniquement résistant à toutes les pénicillines et à
toutes les céphalosporines.
Quelle est l’importance de ces organismes? D’abord, si vous traitez un chien qui a une
pyodermite à staphylocoques avec des antibiotiques de la famille des bêta-lactamines
(céphalosporines ou pénicilline) et qu’il y a peu ou pas de réponse, il est désormais
obligatoire de réaliser un test de culture et sensibilité. Heureusement, la plupart des
souches de SRM sont toujours sensibles à des antibiotiques de routine comme le
trimethoprim-sulphaméthazole, la clindamycine ou les fluoroquinolones comme
l’enrofloxacine ou la marbofloxacine. Néanmoins, il est important de noter qu’il est
impossible de prédire avec certitude quel antibiotique sera indiqué sans avoir effectué un
test de sensibilité. L’usage empirique des antibiotiques est dangereux car chaque
traitement différent augmente le risque d’apparition d’une multi-résistance.
Deuxièmement, si vous identifiez un organisme SMR, et surtout s’il paraît être très
résistant, il est indispensable de demander un test de spéciation du staphylocoque bien
que la plupart des laboratoires le fassent systématiquement. Si vous avez un patient avec
un SPRM (par exemple la souche canine), il ne sera pas nécessaire de garder le chien à
l’isolement strict dans votre hôpital mais il faudra prendre des mesures de quarantaine
pour éviter les échanges avec les autres chiens de la clinique, surtout dans les unités de
chirurgie et soins intensifs. Par contre, si l’organisme résistant à la méthicilline détecté
s’avère être d’origine humaine - S. aureus (SARM), il faut prévenir le propriétaire afin
qu’il puisse en parler à son médecin et des gants devront être portés pour examiner
l’animal. Ce patient représente un danger potentiel pour la santé humaine et doit être
considéré comme tel jusqu’à ce que les lésions aient totalement disparu. En effet, le
risque dans ce cas est que, si on ne prend pas de précaution, le SARM peut contaminer le
propriétaire ou un membre de son entourage sans oublier bien sûr le personnel de la
clinique ou vous-même. Il est toutefois important de comprendre que le fait d’être
colonisé par un SARM n’est pas dramatique en soi. Après tout, entre 3% et 5% des gens
se retrouvent porteurs à un moment ou l’autre, cette colonisation étant dynamique et
temporaire. La situation devient dangereuse si la personne est blessée, malade ou
immunodéprimée.
Troisièmement, l’apparition des SRM dans le monde vétérinaire impose que nous
redoublions nos efforts pour utiliser les antibiotiques prudemment et judicieusement et
que nous fassions tous les efforts possibles pour avoir recours à des solutions
thérapeutiques alternatives et si possible non-antibiotiques pour traiter les infections
récurrentes.
Stratégies pour limiter l’usage des antibiotiques et prévenir les récidives.