Les germes dans l’alimentation humaine – Le cas de la charcuterie
INTRODUCTION
La présence de germes dans les aliments est immédiatement connotée de façon négative par la
majorité des personnes ; pourtant, il faut savoir faire la différence entre les agents néfastes et ceux qui sont,
bien au contraire, utiles et parfois même indispensables. Le suivi apporté à la fabrication et au
conditionnement des produits dans les industries alimentaires a pour but de limiter au maximum les risques
potentiels liés aux contaminations par des microorganismes néfastes ou par une mauvaise gestion de la flore
utile.
Dans le cadre du partenariat avec l’entreprise artisanale Salaisons Bentz, nous avons été amenés à nous
intéresser à de nombreux domaines, très variés et différents les uns des autres. Pour M. Jean-François
Antoine, directeur de l’entreprise, l’optimisation des additifs utilisés lors de la fabrication de charcuteries est
un enjeu, compte tenu de la tendance actuelle. En effet le consommateur est demandeur de produits
« naturels » c’est-à-dire dans lesquels on limite les additifs chimiques. Dans cette optique, l’utilisation de
ferments pourrait s’avérer être une bonne alternative.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux germes dans leur globalité, en faisant la distinction
entre ceux qui sont pathogènes et ceux qui constituent la flore utile ; puis, nous présenterons les résultats de
nos différentes recherches sur les industries qui utilisent à l’heure actuelle des microorganismes ; par la suite,
nous nous intéresserons plus particulièrement à l’utilisation des ferments dans les industries alimentaires ;
enfin, dans un dernier point, nous présenterons les pistes de recherches spécifiques à la charcuterie et les
évolutions futures qui sont à espérer dans ces domaines.
I. LES GERMES DANS L’AGROALIMENTAIRE
Les microorganismes sont utilisés dans diverses industries et en particulier dans l’industrie
alimentaire dans des buts variés : obtention de produits fermentés, de cultures microbiennes ou de
métabolites utilisables comme additifs alimentaires. Avant de nous intéresser à des cas précis de leur
utilisation, une liste non exhaustive de germes, pathogènes ou utiles, est faite dans ce chapitre.
A. PRESENTATION DES TYPES DE GERMES RENCONTRES
Nos aliments sont rarement stériles. Ils constituent pour l’immense majorité des milieux favorables
au développement de différents germes. Toutefois, ce terme de germe (ou de microbe) est à nuancer ; en
effet, celui-ci est connoté négativement et est perçu en général comme néfaste ou pathogène. Pourtant, ce
terme recoupe une grande diversité d’agents, et tous ne sont pas dangereux ; bien au contraire, certains sont
utiles et même parfois indispensables, comme les ferments.
Toutefois, les règles sanitaires, parfois draconiennes, imposées aux industries alimentaires, ont pour but
d’empêcher la contamination des produits par certains microorganismes néfastes. Ceux-ci peuvent être à
l’origine de dégradations organoleptiques ou nutritionnelles (modification de l’apparence, de la texture et de
la saveur des aliments) ou bien d’infections et d’intoxications après ingestion par le consommateur.