En outre, rappelons que de manière générale, bien qu’elles représentent 76 % des 2 000
entreprises-cœur de la BITD, les PME ne réalisent, en direct, que 2 % du chiffre d’affaires
militaire de la France à l’exportation.
L’État actionnaire exerce une grande influence dans la gouvernance des entreprises de la
BITD. Via l’Agence des participations de l’État (APE), la puissance publique dispose de
parts significatives dans le capital des plus grands donneurs d’ordres de l’industrie de
défense. (Airbus, Safran, Thales, Naval group, TechnicAtome).
Février 2021: les constats et conclusions du rapport flash
L’industrie de défense fait face à des difficultés accrues de financement venant
principalement du poids croissant de la conformité (renforcée depuis la loi «Sapin 2» et
la crainte de la mise en œuvre de mesures à portée extraterritoriale par des compétiteurs
stratégiques, au premier rang desquels les États-Unis) et de la plus forte prise en compte
de critères extra-financiers (risque d’image, montée en puissance des critères «ESG»)
dans les stratégies d’investissement des fonds, de leurs clients et de la force publique.
Mais également certaines raisons structurelles peuvent faire fuir les investisseurs comme
la place importante de l’état dans la vie de ces entreprise (actions préférentielles,
dépendance vis-à-vis de la commande publique, droit de véto sur le rachat diminuant les
perspectives de liquidités) ou la longueur des cycles de développement.
Si la situation semble relativement maitrisée, la tendance est à un durcissement
préjudiciable pour l’autonomie stratégique de la BITD, et de fait pour la souveraineté de la
France. Les banques françaises, reconnaissant la nouvelle importance des enjeux de
conformité, indiquent qu’il n’y a aucun désengagement structurel du secteur de la défense
malgré quelques tensions pour l’heure circonscrites et s’estiment être les victimes d’un
faux procès, résultant d’une forme de méconnaissance de la part des groupements
industriels. Également le secteur de la défense bénéficie de la robustesse de ses grands
groupes pour soutenir les ETI et PME de défense (création de Pacte Défense PME ou du
plan Action PME). Enfin, le soutien public à l’industrie de défense est conséquent, tant en
crédits budgétaires qu’en investissement de plus long terme (crédits inscrits chaque
année en loi de finances, simplification de l’accès aux mécanismes publics de soutien à
l’innovation, à l’instar des dispositifs ASTRID ou RAPID, création d’un guichet unique sous
l’égide de l’Agence de l’innovation de défense (AID) pour les start-up et PME, mise en
place par l’état de véhicules d’investissement en capital comme Definvest et Innovation
Défense).