INTRODUCTION La syphilis est une infection bactérienne sexuellement transmissible qui faisait des ravages avant la découverte des antibiotiques. Les symptômes de la syphilis sont très variables d’une personne à l’autre. Les signes de cette infection peuvent ressembler à de très nombreuses maladies, ce qui a valu à la syphilis le surnom de « grande simulatrice ». Non traitée, la syphilis peut évoluer à bas bruit pendant des dizaines d’années en provoquant de graves complications. I/QU'EST-CE QUE LA SYPHILIS ? La syphilis est une infection bactérienne sexuellement transmissible très présente dans les pays en voie de développement. Depuis les années 1990, cette maladie très contagieuse est réapparue dans les pays industrialisés, en particulier chez les homosexuels masculins qui représentent 80 % des cas. Chez 40 % des personnes touchées, en l’absence de traitement, de graves complications apparaissent après 10 à 30 ans : rupture de gros vaisseaux sanguins, troubles neurologiques ou psychiatriques, destruction d’organes, voire décès. II/QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE LA SYPHILIS ? Après la contamination, le patient remarque un ou plusieurs boutons rouges sur ses organes génitaux, son anus ou au fond de sa gorge. Ce bouton évolue en ulcère non douloureux qui peut persister pendant 1 à 2 mois. Quelques semaines après l’apparition de l'ulcère, le patient se plaint d’un syndrome de type grippal. Des plaques de boutons ou des rougeurs peuvent apparaître sur la paume des mains et la plante des pieds. Parfois, des troubles neurologiques sont présents : méningite, paralysie d'une partie du visage, par exemple. Dans certains cas, les yeux sont touchés : inflammation de l'enveloppe des yeux (uvéite) ou de la rétine (rétinite). Deux ans après la contamination, les symptômes disparaissent. Cette phase peut durer plusieurs dizaines d’années. III/QUELLES SONT LES COMPLICATIONS DE LA SYPHILIS ? Chez 40 % des personnes touchées, de graves complications apparaissent après dix à trente ans : rupture de gros vaisseaux sanguins, troubles neurologiques ou psychiatriques, destruction d’organes. Ces complications, également appelées stade tertiaire de la syphilis, peuvent entraîner le décès de la personne. La syphilis expose également à un risque accru d’infection par le VIH/sida via les lésions que provoque cette infection (risque de trois à cinq fois plus élevé). Pendant la grossesse, la syphilis peut être transmise de la mère au fœtus. Le risque de transmission est d’environ 70 % en cas de syphilis précoce et de 10 % en cas de syphilis tardive. Les complications pour le fœtus et l’enfant à naître sont fréquent. La syphilis est une infection bactérienne sexuellement transmissible qui faisait des ravages avant la découverte des antibiotiques. Les symptômes de la syphilis sont très variables d’une personne à l’autre. Les signes de cette infection peuvent ressembler à de très nombreuses maladies, ce qui a valu à la syphilis le surnom de « grande simulatrice ». Non traitée, la syphilis peut évoluer à bas bruit pendant des dizaines d’années en provoquant de graves complications. IV/COMMENT SE TRANSMET LA SYPHILIS ? La syphilis est due à une bactérie, Treponema pallidum (tréponème pâle). Cette bactérie se transmet lors de rapport sexuel non protégé avec une personne atteinte de syphilis pendant les premiers stades de la maladie (avant l’installation du stade de latence, lorsqu’il existe encore des ulcères ou des plaques muqueuses qui contiennent le tréponème). Tous les types de rapports sexuels non protégés peuvent être contaminants, y compris la fellation ou, parfois, le baiser profond. La syphilis peut également être transmise pendant la grossesse ou lors d’échanges de matériel injectable utilisé par les personnes toxicomanes. Les personnes séropositives pour le VIH/sida semblent plus à risque d’être infectées par le tréponème de la syphilis : elles représentent plus de la moitié des cas observés en France. V/COMMENT PRÉVENIR LA SYPHILIS ? Comme toutes les infections sexuellement transmissibles, la prévention de la syphilis repose sur l’utilisation systématique de préservatifs (même pour la fellation) et sur un dépistage régulier chez les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels. Même s’ils restent indispensables, les préservatifs n’offrent pas une protection absolue contre la syphilis, dans la mesure où la contamination peut avoir lieu lors d’un baiser profond. Il existe des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) dans de nombreuses villes qui proposent un dépistage de la syphilis. Comme il existe un risque de transmission de la mère au fœtus de la syphilis, le dépistage de la syphilis est pris en charge à 100 % par l’assurance maladie dès la déclaration de la grossesse. Il n’existe pas de vaccin contre la syphilis. IV/COMMENT DIAGNOSTIQUE-T-ON LA SYPHILIS ? La durée et les symptômes des différents stades de la syphilis sont très variables d’un individu à l’autre, ce qui fait de la syphilis une maladie difficile à diagnostiquer. Comme les signes cliniques peuvent être absents, le diagnostic repose sur l’interrogatoire et sur un examen sérologique. Cet examen se fait à partir d’une prise de sang et consiste à doser des anticorps spécifiques, dirigés notamment contre les tréponèmes. Les deux tests les plus utilisés sont le VDRL (Venereal Disease Research Laboratory) et le TPHA (Treponema Pallidum Haemagglutination Assay). En cas de boutons (chancre) sur les organes génitaux, le médecin peut également faire un prélèvement pour visualiser directement la bactérie au microscope (le tréponème, à la différence d’autres bactéries, ne peut pas être cultivé in vitro). Cet examen n’est réalisé que dans des centres très spécialisés. Quand il y a diagnostic de syphilis, la personne infectée est invitée à contacter ses partenaires sexuels récents (et plus anciens si la maladie est à un stade avancé) afin qu’ils subissent un test de dépistage et, le cas échéant, un traitement adapté. VII/COMMENT TRAITE-T-ON LA SYPHILIS ? La syphilis, comme la gonorrhée et la chlamydiose, peut être traitée par des antibiotiques. Cependant les cas de résistance au traitement antibiotique se multiplient, en lien avec un usage inapproprié ou abusif de ces médicaments. Le traitement repose sur une injection unique d'un antibiotique de la famille des pénicillines. Lorsque cette substance ne peut pas être utilisée, d’autres options antibiotiques existent. L’efficacité du traitement antibiotique peut être évaluée par des prises de sang régulières. VIII/QUELS SONT ANTIBIOTIQUES RECOMMANDÉS DANS LA SYPHILIS ? L’OMS recommande la prescription d'une injection unique de benzathine benzylpénicilline (2,4 MU), par voie intramusculaire (IM), ou en cas d’allergie à cet antibiotique, de doxycycline, de la famille des cyclines, pendant 10 à 15 jours. En cas de rupture de stock, d’autres alternatives sont possibles, notamment la ceftriaxone. CONCLUSION Le contexte épidémiologique des MST rend compte de l’association fréquente des pathologies. Le diagnostic doit donc être précis et complet, afin de ne pas laisser évoluer une infection inapparente qui se compliquerait plus tard. Le traitement doit concerner le sujet source et les sujets contacts afin de briser la chaîne épidémique. Le meilleur traitement, est la prévention.