Collection les mémentos finance
dirigée par Jack FORGET
Analyse financière
De l’interprétation des états financiers
à la compréhension des logiques boursières
Jack FORGET
© Éditions d’Organisation, 2005
ISBN : 2-7081-3253-9
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
© Éditions d’Organisation 9
Introduction
L’analyse financière : quel enjeu ?
Interpréter les documents comptables et financiers
pour évaluer les équilibres de l’entreprise
Abyssus abyssum invocat
L’abîme appelle l’abîme
(Expression figurée empruntée à un psaume de David)
Dans le champ de la gestion financière, l’analyse financière se rap-
porte à l’interprétation des états financiers de l’entreprise. Elle vise à
la compréhension en profondeur des équilibres et des dynamiques
financières de l’entreprise. Mais cet exercice d’interprétation des
documents financiers de l’entreprise obéit à plusieurs logiques selon
les finalités qu’elle poursuit.
L’analyse financière appliquée aux actions ne poursuit qu’un seul
objectif : déterminer la capacité bénéficiaire future de l’entreprise.
Afin de disposer d’informations suffisamment fiables (même s’il ne
s’agit que d’anticipations), il faut collecter les données fondamenta-
les permettant d’anticiper la rentabilité future de l’entreprise.
La finalité de l’analyse financière est de sélectionner les actions pré-
sentant les meilleurs potentiels d’appréciation de leur rentabilité. Le
métier d’analyste financier se distingue, en conséquence, de celui
d’auditeur qui vérifie la validité des comptes et de celui du banquier
qui s’intéresse principalement à la solvabilité future de l’entreprise. Il
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
Analyse financière
10 © Éditions d’Organisation
se rapproche, en revanche, de la fonction que les agences de nota-
tion assument, le rating des emprunteurs s’appuyant à la fois sur les
notions de rentabilité et de solvabilité.
L’analyse financière est une expertise qui requiert des compétences
techniques spécifiques.
L’objectif de cet ouvrage, toutefois, n’est pas qu’une simple initia-
tion à une technique qui, pour être maîtrisée de manière approfon-
die, supposerait des développements en comptabilité financière, en
techniques actuarielles et en droit des sociétés qui excèdent large-
ment son cadre.
Cet ouvrage s’adresse à l’ensemble des parties prenantes à la vie de
l’entreprise. Son niveau de technicité est strictement limité aux
notions prérequises nécessaires pour analyser des états financiers.
En revanche, il se propose de mettre en perspective les dysfonc-
tionnements, voire les scandales financiers, qui ont défrayé la
chronique boursière ces dernières années.
Un premier chapitre traite de l’information financière et comptable.
Elle constitue la matière première que l’analyse financière se propose
d’interpréter. Sa qualité et sa fiabilité déterminent tous les commen-
taires qu’elle est susceptible de susciter. Or, les dysfonctionnements
récents constatés sur les marchés financiers ont révélé une véritable
crise de l’information financière et comptable.
Le deuxième chapitre se rapporte à l’analyse stratégique appliquée à
l’analyse financière. Les états financiers ne sont que la traduction
financière des performances économiques de l’entreprise. Une com-
préhension approfondie de leurs significations repose d’abord sur la
compréhension des activités de l’entreprise, de ses métiers et de leurs
logiques. Une analyse financière prospective doit prendre en compte
les perspectives de croissance à long terme de l’entreprise.
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
Introduction
© Éditions d’Organisation 11
Le troisième chapitre se réfère à l’interprétation des états financiers. Elle
se situe au cœur même de l’analyse financière. La méthode des ratios
est celle qui est la plus répandue pour rendre compte des grands
équilibres financiers à partir de quelques indicateurs significatifs.
Elle constitue le préliminaire indispensable pour mener une évalua-
tion des entreprises. La pluralité des méthodes mises en œuvre indi-
que que la valorisation d’une entreprise est un processus complexe
qui peut conduire à des résultats divergents, surtout si elle est
combinée avec une analyse boursière.
Le quatrième chapitre a trait à l’évaluation boursière des entreprises. La
valorisation des actions dépend d’un nombre plus important de
paramètres, mais beaucoup plus incertains, que les autres catégories
de créances. L’évaluation de leur prix relatif se confond en grande
partie avec l’évaluation de la rentabilité prévisionnelle des entrepri-
ses qui les émettent, et donc correspond à la finalité première de
l’analyse financière.
Le cinquième chapitre essaie de redéfinir les critères boursiers de ges-
tion au vu de la chronique boursière de la dernière décennie : à la
formation de la bulle boursière durant la seconde partie des années
quatre-vingt dix a succédé un krach rampant à partir de l’an 2000 et
une phase consécutive de stagnation des cours boursiers. Il est vrai
que l’on a constaté historiquement qu’après la résorption des bulles
spéculatives, les cours des actifs tendent à stagner pendant une
période de temps assez longue.
En conclusion, quelques enseignements seront tirés de la crise bour-
sière que vient de traverser la quasi-totalité des pays développés.Toute
crise est salutaire au sens où elle contraint les agents économiques à
prendre conscience des dilemmes auxquels ils sont confrontés, et à se
remémorer les principes fondamentaux qui sous-tendent les phéno-
mènes économiques.
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
Analyse financière
12 © Éditions d’Organisation
Face à la généralisation d’un endettement de moins en moins con-
trôlable, l’inflation peut apparaître comme une solution pour alléger
la valeur réelle des créances. Les retraites par capitalisation ont, par
ailleurs, profondément modifié les règles du jeu boursier.
Le rôle des analystes financiers est redevenu essentiel dans un
contexte dans lequel l’évolution des marchés n’est plus guidée par un
trend haussier ou baissier, mais est soumise à de fortes incertitudes.
La reconfiguration de l’actionnariat a permis de transférer le risque
en capital à de nouveaux agents économiques. Enfin, le retour au
principe de réalité a été précipité par les récentes tensions géo-
politiques, par les incertitudes liées à la situation du secteur énergé-
tique et par l’inégal accès des différentes catégories d’acteurs
économiques aux innovations technologiques.
Alliance des consultants industriels francophones - http://www.acifr.org
1 / 66 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !