Universit´e Pierre et Marie Curie
Master de Sciences et Technologies Universit´e Pierre et Marie Curie
1.3 Lagrangien et ´equations de Lagrange
Fonction de Lagrange ou lagrangien: c’est une fonction des coordonn´ees g´en´eralis´ees qα, des vitesses g´en´eralis´ees
˙qαet du temps tqui permet de d´ecrire la dynamique d’un syst`eme. Elle est d´efinie par:
L(q, ˙q, t)d´ef
=T(q, ˙q, t)−V(q, t),(12)
qui correspond `a la diff´erence entre l’´energie cin´etique totale du syst`eme T≡T(q, ˙q, t) et l’´energie potentielle du syst`eme:
V≡V(q, t) et o`u: q= (q1, q2, . . . , qn) et ˙q= ( ˙q1,˙q2,..., ˙qn). Notons que, au niveau de L, les coordonn´ees g´en´eralis´ees
qsont suppos´ees ˆetre ind´ependantes des vitesses g´en´eralis´ees ˙q. De plus, l’´energie potentielle ne d´epend pas de ˙qce qui
traduit le fait que, au niveau du lagrangien (12), les forces appliqu´ees d´erivant de Vsont suppos´ees ˆetre conservatives.2
Equations de Lagrange (ou ´equations d’Euler-Lagrange): ce sont les ´equations du mouvement du syst`eme dans
le cadre de la m´ecanique de Lagrange. Pour un syst`eme `a ndegr´es de libert´e, d´ecrit par un lagrangien L(q, ˙q, t), ces
´equations forment un ensemble de n´equations diff´erentielles du second ordre donn´e par:
d
dt
∂L
∂˙qα
−∂L
∂qα
= 0 (α= 1, . . . , n).(13)
Les ´equations de Lagrange sont une reformulation des ´equations du mouvement de Newton faisant intervenir l’´energie
cin´etique et l’´energie potentielle du syst`eme via le lagrangien et s’exprimant en fonction des coordonn´ees g´en´eralis´ees.
Equations de Lagrange en pr´esence de forces non conservatives: en pr´esence de forces appliqu´ees non conser-
vatives, ~
Fa(nc)
i≡~
Fa(nc)
i(q, ˙q, t), 3les ´equations de Lagrange (13) deviennent:
d
dt
∂L
∂˙qα
−∂L
∂qα
=Qα, Qα
d´ef
=
N
X
i=1
~
Fa(nc)
i·∂~ri
∂qα
(α= 1, . . . , n),(14)
o`u Qαest la force g´en´eralis´ee.
El´ements de preuve (pour une preuve compl`ete voir, par exemple, la r´ef´erence [4] disponible en ligne ou le livre [1] pages 16-24):
Tenant compte de la force de contrainte ~
Fc
iet d’´eventuelles forces appliqu´ees ~
Fa
ila force totale s’exer¸cant sur la particule iest
donn´ee par:
~
Fi=~
Fa
i+~
Fc
i.(15)
La 2`eme loi de Newton pour la particule is’´ecrit alors:
mi¨
~ri−~
Fa
i−~
Fc
i= 0.(16)
En combinant la loi de Newton (16) au principe de d’Alembert (10) la force de contrainte s’´elimine et il vient:
N
X
i=1 mi¨
~ri−~
Fa
i·∂~ri
∂qα
= 0 (α= 1,...,n),(17)
o`u l’on a tenu compte du fait que les ncoordonn´ees g´en´eralis´ees qαvarient ind´ependamment les unes des autres. Dans (17), le
premier terme peut s’exprimer comme:
N
X
i=1
mi¨
~ri·∂~ri
∂qα
=d
dt
∂T
∂˙qα
−∂T
∂qα
,(18)
o`u Test l’´energie cin´etique totale du syst`eme: T=1
2PN
i=1 mi˙
~r 2
iqui peut, en toute g´en´eralit´e, s’exprimer en fonction des
coordonn´ees g´en´eralis´ees qα, des vitesses g´en´eralis´ees ˙qαet du temps t. Dans le deuxi`eme terme de (17), la force appliqu´ee
2Un cas particulier est celui du champ ´electromagn´etique. La force de Lorentz d´epend de la vitesse: ~
F=q~
E+q~v ×~
B, ou ~
Eest le champ
´electrique et ~
Ble champ magn´etique. Dans ce cas l’´equation (12) est toujours valable `a condition d’introduire un “potentiel g´en´eralis´e” ou
“potentiel d´ependant des vitesses”: U≡U(~r, ~v, t). On a alors: L=T−U, o`u: U(~r, ~v, t) = qφ(~r, t)−q~
A(~r, t)·~v,φest le potentiel scalaire et
~
Ale potentiel vecteur. Ces derniers sont reli´es aux champs ~
Eet ~
Bpar les ´equations: ~
E=−~
∇φ−∂~
A
∂t et ~
B=~
∇ × ~
A.
3Un exemple de force non-conservative est donn´e par les forces de frottement fluide: ~
Fa(nc)
i=−k~vi, o`u krepr´esente le coefficient de
r´esistance du syst`eme dans le fluide en question.
S. Teber El´ements de m´ecanique analytique