2. Contexte économique : Endettement de l'Afrique, les différents plans
d'ajustement structurel et l'euphorie de la mondialisation
Au lendemain de la seconde guerre mondiale (GM), le plan Marshal conçu et mis
en place par les Etats-Unis pour la reconstruction de l'Europe, a eu comme
conséquence la prolifération de l'euro dollars en Europe. Et pour éviter
l'assèchement de leur coffre-fort en or par le principe de la convertibilité, les
États- Unis ont encouragé (vers les années 1970) les banques occidentales à
prêter leur surplus aux pays du sud à des taux bien alléchant pour ces derniers.
C'était la première cause de l'endettement. Ensuite, le choc pétrolier de 1973
qui a apporté d'énormes revenus aux pays producteurs va amplifier
l'endettement des Etats du sud. D'autres parts, la récession provoquée par la
2ème GM dans les pays du nord, s'est généralisée après les chocs pétroliers (1973
- 1975) et a eu comme incidence la mévente des produits manufacturés du nord.
Pour remédier à cette situation, les Etats du nord ont proposé des prêts au Etats
du sud pour élever leur pouvoir d'achat dans le but d'écouler leurs produits.
Enfin, la dernière cause de l'endettement de l'Afrique est les financements
provenant des institutions financières internationales (banque mondiale, FMI
etc.) qui ont conçu un plan de développement pour les pays du sud :
- Prêts aux Etats du tiers-monde
- modernisation de l'industrie et de l'agriculture d'exportation
- Hausse des revenus d'exportation
- Remboursement de la dette et participation à) la croissance mondiale.
Selon le rapport du PNUD sur le développement mondial
: « le poids de la dette
étouffe les budgets publics de nombreux pays en développement, et, ce bien
souvent pour rembourser le financement des projet improductifs entrepris
longtemps auparavant par des régimes autoritaires. » c'est cette triste situation
de la crise de la dette qui a amené l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui a
vu le jour en Mai 1963 à Addis-Abeba, à concevoir un plan de sortir de crise en
1980, dénommé le plan de Lagos (PAL). Mais ce plan fut "torpillé" par les IFI qui
en lui ont préféré les Programmes d'ajustement structurels [Millet ; 2005] (PAS
)
avec des conséquences néfastes qui restent encore visibles sur le plan social.
Selon Aminata Traoré : « l'ajustement structurel est au corps social ce que le virus
PNUD, rapport mondial sur le développement humain 2002
Le PAS comme thérapie de choc a pour but de prendre des mesures immédiates pour attirer les
capitaux étrangers et trouver des ressources pour rembourser la dette : abandon des subventions aux
produits et services de premières nécessité, réduction drastique des dépenses publics notamment les
budgets sociaux, dévaluation de la monnaie locale, taux d'intérêts élevé, développement des
exportations, ouverture totale des marchés et suppression des barrières douanières, libéralisation de
l'économie, privatisation massive des entreprises publiques, etc.