Introduction
L’arganier (Argania spinosa L.) est une sapotacée endémique du Maroc, localisée dans le sud-
ouest du Royaume. Elle couvre une supercie de 871 210 ha (IFN, 1999) occupant ainsi le deuxième
rang des essences forestières marocaines. C’est une espèce très rustique et très robuste, qui peut se
développer dans des conditions écologiques variées et difciles (milieux secs, sols superciels …).
Les arganeraies se présentent sous forme de futaies, ou de taillis provenant de recépage. On
distingue actuellement deux grands types d’arganeraie : l’arganeraie-verger et l’arganeraie-forêt.
L’arganeraie-verger se rencontre généralement dans les zones peu accidentées, sa densité moyenne
est de 100 souches/ha ; ce type de forêts est soumis à une utilisation agricole très poussée et à
un pâturage très intense par le cheptel local. L’arganeraie-forêt se cantonne dans les parties non
cultivables du littoral atlantique (Essaouira-Agadir) et dans les parties accidentées (montagne), la
densité peut atteindre 500 souches/ha.
La régénération de l’arganier en forêt naturelle est actuellement très faible voire absente car
toutes les noix sont précieusement ramassées pour l’extraction de l’huile (principale source de revenus
pour les populations locales). Les jeunes plantules issues de graines qui échappent à la récolte sont
systématiquement broutées par les animaux (M’hirit et al, 1998).
La régénération articielle, quant à elle, ne semble pas avoir été pratiquée dans les temps
anciens, malgré l’intérêt accordé par les populations à cet arbre. Elle a pourtant démontré son intérêt
à l’occasion de reboisements sur certains sites dans le Souss (forêt d’Admine, forêt de la région
de Tiznit) ou dans des emplacements de charbonnière, même si des échecs ont été observés dans
l’arganeraie d’Essaouira et de Tamanar. Cependant, cette opération se heurte à diverses difcultés
techniques. Jusqu’à présent, les taux de réussite de ce mode de régénération sont très faibles (moins
de 20%). Les techniques d’élevage des plants et la transplantation sont mises en cause.
Les difcultés rencontrées au niveau de la régénération naturelle par semis et articielle
par plantation font du rejet de souche, à l’état actuel, le mode de régénération le plus usité pour
l’arganier.
L’arganier présente une longévité de 300 à 350 ans (Alifriqui, 2004), comme l’attestent des
spécimens conservés dans divers cimetières dans l’aire de l’arganier. Le sujet le plus âgé se trouverait
dans un cimetière de la région de Talmest dans la province d’Essaouira. Ceci dit l’arganier se multiplie
principalement par rejets de souches jusqu’à un âge avancé (150 à 200 ans) (Nouaim et al, 1991). Au
bout d’une dizaine d’années, on peut obtenir facilement une forêt jeune et bien reconstituée (Rieuf,
1962). Les rejets sont vigoureux et abondants, leur croissance est rapide et ils évoluent vers de beaux
peuplements si la mise en défens et la conduite sylvicole étaient bien respectées (Soulères et al.,
1998).
C’est dans ce sens que la présente étude s’intéresse aux jeunes rejets de souche d’arganier dans
le plateau des Haha. Elle vise une caractérisation et une typologie des différents milieux rencontrés
en tenant compte des descripteurs écologiques et des groupes oristiques correspondants.