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LES APHASIES cours 2 (3) (1)

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Orthophoniste : BEN GOUIDER.S
LES APHASIES
1. XIXe siècle : Naissance de l’aphasiologie
En 1836 Max Dax, médecin à Sommières, fut le premier à localiser ce qu’il
appela
« L’oubli des signes de la pensée » dans la moitié gauche de l’encéphale.
C’est Paul Broca, chirurgien à l’hôpital Bicêtre, qui effectua une véritable percée
médiatique en 1861 avec l’étude de son patient M. Leborgne.Ce patient, atteint
depuis vingt ans d’une hémiplégie droite et d’une aphasie réduite à l’émission
d’une stéréotypie : « tan-tan ». Broca réalisa l’autopsie et pu ainsi conclure que le
siège du « langage articulé » se situait dans la troisième circonvolution frontale
gauche. Pour la première fois, un lien causal était suggéré entre une lésion
circonscrite du cerveau et l’abolition d’une fonction supérieure de l’esprit telle
que le langage. Broca baptise du nom d’aphémie. Ce symptôme assez singulier
où la faculté générale du langage persiste inaltérée, où l’appareil auditif est intact,
où tous les muscles, sans excepter ceux de la voix et ceux de l’articulation,
obéissent à la volonté, et où pourtant une lésion cérébrale abolit le langage
articulé. En 1864, Armand Trousseau, déclara le terme d’aphémie impropre et
introduisit le concept d’aphasie.
L’étude scientifique du langage débute donc avec une approche anatomoclinique, qui affirme le lien entre la sémiologie du désordre langagier et une lésion
corticale objectivée à l’examen anatomo-pathologique. De l’observation princeps
de Broca naît la théorie localisationniste : toute fonction cognitive s’élabore au
sein d’aires cérébrales bien délimitées.
Carl Wernicke en 1874, neurologue allemand, s’inscrit dans cette démarche
localisationniste et rapporte le cas d’un patient présentant une lésion du tiers
postérieur de la circonvolution temporale supérieure gauche. Contrairement aux
lésions frontales, les lésions temporo-pariétales ne provoquent pas un trouble de
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l’expression verbale, mais un trouble massif de la compréhension. Opposée à
l’aphasie « motrice » de Broca, l’aphasie « sensorielle » de Wernicke se
caractérise par un langage fluide mais déformé par un manque de contrôle auditif
et par le fait que le patient ne comprend aucune production orale, ni la sienne ni
celle de ses interlocuteurs. Wernicke individualise ainsi un deuxième centre du
langage plus postérieur. Ce centre des « images sensorielles des mots » est situé
dans la première circonvolution temporale gauche. Deux centres distincts du
langage sont ainsi identifiés : un centre de la réception et un centre de l’émission.
Wernicke, Lichtheim et Dejerine en 1906 développeront leur réflexion vers une
théorie associationniste des centres d’images. Autour de chaque aire de
projection sensorielle et motrice existent des régions d’association. Une zone
antérieure située dans la région de l’aire de Broca est considérée comme le centre
des images articulatoires, et une zone postérieure englobe le centre des images
auditives et le centre des images visuelles des mots. Ces centres d’images des
mots (articulatoires, visuelles, auditives), sont reliés entre eux par des faisceaux
de fibres blanches sous-corticales.
Les débats seront vifs pendant cette période entre les partisans de différentes
théories sur les mécanismes cognitifs. Jackson en 1878, bien que contemporain
des premiers associationnistes, va développer une conception du langage et de
l’aphasie qui s’éloigne de la notion de centres et de connexions. Il relève le
contraste entre l’atteinte du langage propositionnel et le respect du langage
émotionnel et automatique. Pour lui, le langage doit être considéré comme
instrument de la pensée.
Bien plus tard, Goldstein en 1948, qui sera à la source de la conception
neuropragmatique du langage, remettra l’accent sur le déficit de la pensée
catégorielle et l’atteinte du langage intérieur. Le patient aphasique n’est pas un
homme dont seul le langage est modifié mais un homme modifié dans son
ensemble. Progressivement, l’activité langagière devient indissociable du
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fonctionnement d’autres capacités cognitives et on s’interroge sur le rôle éventuel
de structures situées dans l’hémisphère non dominant. La théorie associationniste
insiste sur l’importance des « liens » intra-hémisphériques unissant les zones
cérébrales abritant les centres des images.
L’exploration du rôle des connexions interhémisphériques la fera naturellement
évoluer vers le courant connexionniste au XXe siècle de l’observation clinique et
lésionnelle de Broca aux essais de modélisation, tous les éléments qui animent
notre réflexion actuelle sur les mécanismes cognitifs sont présents.
2. Sémiologie et glossaire aphasiques
L’aphasie désigne l’ensemble des troubles de la communication par le langage
secondaires à des lésions cérébrales acquises entraînant une rupture du code
linguistique. Elle se manifeste par une altération à des degrés divers de
l’expression et/ ou de la compréhension dans les modalités orale et/ou écrite, et
survient suite à une lésion de l’hémisphère dominant pour le langage, en général
l’hémisphère gauche. Selon les aires lésées, et le type d’aphasie, les déficits
peuvent concerner différents niveaux de langage : lexical, sémantique,
phonologique, morphosyntaxique, pragmatique.
 L’aphasie doit être différenciée :
- des troubles de la communication par la parole qui, s’ils peuvent être
présents dans certains tableaux aphasiques, relèvent spécifiquement
de troubles de la réalisation motrice du langage et non pas de troubles
linguistiques proprement dits ;
- des troubles dits supralinguistiques du discours, qui renvoient aux
déficits du langage et du discours, secondaires à l’altération d’autres
fonctions cognitives. Les troubles de la communication peuvent donc
se situer à trois niveaux différents (linguistique, supralinguistique et
de la parole) ;
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- des troubles développementaux de la communication dans le cadre
de pathologies diverses comme une anomalie du développement
cérébral, une souffrance périnatale, des troubles sensoriels.
Elle se différencie des troubles acquis du langage et de la parole relevant d’une
pathologie psychiatrique. En ce sens, elle n’est pas un trouble de la mémoire ou
de la pensée tel qu’on peut les trouver dans les états confusionnels.
Le terme d’aphasie a été repris par Armand Trousseau, qui lui a donné son sens
contemporain en remplacement des étiquettes alalie ou aphémie. Elle regroupe
les termes sémiologiques les plus usuels en quatre registres distincts selon les
déficits : qu’ils désignent :
•
les défauts de production des mots ou anomie
•
les déformations ou déviations linguistiques
•
les troubles de la fluence
•
les troubles de la syntaxe
 ANOMIE
Noyau du tableau symptomatologique de l’aphasie, l’anomie renvoie à la
difficulté à trouver les mots – trop communément appelée « manque du mot ». Ce
déficit peut être de sévérité variable et aller d’une difficulté à produire les mots
dans le cours du discours conversationnel jusqu’à l’incapacité à dénommer des
stimuli supposés connus à l’oral et/ou à l’écrit. Les manifestations cliniques du
manque du mot peuvent être de plusieurs types et renseignent sur la nature du
déficit :
- absence de réponse ou non-réponse, pauses et interruptions dans le décours
du discours et production de phrases inachevées
- déviations linguistiques, essentiellement de type substitution de mot
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- recours aux conduites palliatives permettant de « compenser » le défaut
d’accès au lexique : périphrases, circonlocutions et recours aux gestes et
aux mimiques
- réduction ou absence d’informativité (selon le degré de sévérité de
l’atteinte) entraînant ainsi une réduction quantitative et qualitative de la
fluence.
Le manque du mot est souvent présent dans les affections neurologiques même
non
aphasiques
(intoxication
médicamenteuse,
pathologies
neurodégénératives…), mais également chez les sujets normaux en cas d’états
de fatigue par exemple ! L’anomie peut traduire des déficits divers et ainsi
correspondre soit à un déficit lexical (perte de la représentation de la forme des
mots), soit à un déficit sémantique.
 DEFORMATIONS OU DEVIATIONS LINGUISTIQUES
- Déviations orales ou paraphasies
 Déviations phonétiques :
Elles correspondent à la modification d’un mot ou syntagme par
déformation phonétique d’un ou plusieurs de ses phonèmes. Il s’agit
d’une atteinte de la réalisation articulatoire, avec pour conséquences
des troubles articulatoires ou arthriques. Selon le degré de sévérité,
le patient peut produire des phonèmes n’appartenant plus au registre
de la langue du fait de phénomènes d’assourdissement, nasalisation,
occlusions,
pseudo-diphtongaisons,
élisions
de
groupes
consonantiques complexes, etc. Les déviations phonétiques ne sont
pas des paraphasies. Elles sont difficilement transcriptibles : le
recours à l’alphabet international est nécessaire.
 Paraphasies phonémiques ou littérales :
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Elles correspondent à la transformation d’un mot cible par des
phénomènes de substitutions, omissions, adjonctions, inversions,
déplacements de ses phonèmes constitutifs. Ces déformations
peuvent être isolées ou être associées dans un même mot. Aisément
identifiables à l’oral et transcriptibles à l’écrit par l’examinateur
puisque ces erreurs respectent les règles du système phonologique,
elles ne sont donc en aucun cas le fait d’un trouble arthrique.
 Paraphasies verbales :
Elles n’ont pas de référence à un niveau articulatoire puisqu’elles
correspondent au remplacement d’un mot cible par un autre mot
appartenant au lexique de la langue française sans rapport de sens
évident entre les deux.
 Paraphasies verbales formelles ou morphologiques :
Elles renvoient quant à elle à des déviations de type phonémique
puisqu’il existe un lien morphologique entre les deux mots. Il y a
substitution du mot cible par un mot du lexique partageant des
phonèmes communs.
 Paraphasies sémantiques :
Elles sont caractérisées par le remplacement d’un mot cible par un
autre mot du lexique partageant un lien sémantique plus ou moins
étroit avec celui-ci. Ces relations entre l’item cible et la paraphasie
peuvent être de deux types.
Les paraphasies sémantiques peuvent également concerner des
syntagmes, elles sont alors parfois nommées paraphasies
syntagmiques.
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 Paraphasies mixtes : Elles regroupent les productions dans
lesquelles sont associés plusieurs types de déviations,
sémantique et phonémique.
 Néologismes : Ce sont des déviations phonémiques sévères
aboutissant à la production d’un énoncé respectant les règles
phonologiques de la langue mais n’ayant aucun sens. Le mot
produit n’est ni reconnu comme un mot du lexique, ni comme
ayant un lien avec le mot cible.
 Jargon : Il s’agit du terme employé lorsque les productions
sont tellement riches en déviations et/ou néologismes que
l’interlocuteur ne peut rétablir le sens général de l’énoncé.
Selon la prédominance éventuelle d’un type de déviations
plutôt qu’un autre, on parle de jargon phonémique ou
sémantique. Dans certains tableaux sévères, le jargon est
produit à chaque tentative de production orale du patient, on
parle alors de jargonaphasie.
 Les conduites d’approche : Elles désignent le comportement
de certains patients aphasiques qui tentent de produire des
mots ou syntagmes en procédant par approximations
successives aboutissant plus ou moins rapidement voire pas
du tout au mot ou syntagme cible.
Ces phénomènes d’approche sont autant d’autocorrections et
peuvent être des déviations phonémiques (plus ou moins
proches de la cible), sémantiques (production de mots du
même
champ
sémantique),
verbales,
périphrastiques
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(description par périphrases) ou mixtes (utilisation simultanée
de plusieurs approches).
 Mots de prédilection : Ce sont des mots (paraphasie verbale)
ou parfois même des néologismes produits par le patient de
façon récurrente dans son discours sans qu’on puisse établir
de lien avec un mot cible. Ce type de production est le plus
souvent observé dans le cadre des jargonaphasies. Chez
certains patients en aphasie de Wernicke, il arrive que le mot
de prédilection subisse des modifications morphosyntaxiques.
 Paralexies ou erreurs en lecture à haute voix
Les paralexies se définissent comme les déviations produites
en lecture à haute voix. Plusieurs types d’erreurs sont
classifiés.
 Paralexies phonémiques :
Ce sont des erreurs de production d’un mot n’appartenant pas
au lexique du fait de déviation(s) phonémique(s) mais laissant
le mot cible reconnaissable – sinon il s’agirait d’un néologisme.
 Erreurs de régularisation :
Ce sont des erreurs phonémiques témoignant de capacités de
décodage phonologique des uniés sous-lexicales mais sans prise
en compte des règles contextuelles ou de l’irrégularité
orthographique.
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 Substitutions lexicales
Ce sont des substitutions du mot en situation de lecture à haute
voix caractérisées par des paralexies sémantiques (mots ou
syntagmes partageant un lien de sens entre eux), des paralexies
verbales (mots ou syntagmes appartenant au lexique mais sans
lien de sens entre eux), des erreurs dérivationnelles et
flexionnelles (erreurs de substitution respectant le morphème de
base mais portant sur l’affixe, la classe grammaticale, le genre et
le nombre).
 Les erreurs visuelles
Correspondent quant à elles à des substitutions ou des omissions
de lettres ou de mots proches sur le plan de la forme écrite. Elles
renvoient à un déficit visuo-spatial : l’héminégligence entraîne
des paralexies visuelles pouvant affecter une partie du mot.
 Paragraphies ou déviations écrites
o Paragraphies graphiques :
Elles correspondent aux perturbations du graphisme et témoignent
d’une désorganisation de la troisième articulation du langage écrit. Il
s’agit d’une atteinte concernant l’exécution des lettres ayant pour
conséquence la production de symboles linguistiques écrits déformés, et
non pas d’erreurs concernant le choix des lettres.
o Paragraphies littérales :
Ce sont des erreurs de substitution, addition, omission et/ou
déplacement de lettres dans le mot produit à l’écrit. Ces erreurs sont
l’équivalent en modalité orale des paraphasies phonémiques.
o Paragraphies graphémiques :
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Elles correspondent à des erreurs dites de régularisation, pour lesquelles
la modification porte sur les graphèmes représentatifs de même
phonèmes ou de phonèmes proches.
o Substitutions lexicales :
Elles sont de même type que celles décrites en modalité orale avec des
erreurs dérivationnelles, sémantiques, verbales, visuelles.
o Jargonagraphie :
La jargonagraphie, enfin, est un discours écrit très déviant,
essentiellement constitué de néologismes (jargon graphémique).
o Conduites d’approche
Elles se manifestent par les tentatives de production des mots cibles, les
approximations successives aboutissant à la production de déviations
littérales et/ou graphémiques, verbales, sémantiques et mixtes. Elles
apparaissent sous la forme de multiples ratures.
 ANOMALIES DE FLUENCE :
- Aphasies non fluentes ou aphasies réduites :
Elles correspondent à une réduction à la fois quantitative et
qualitative indissociables. La réduction quantitative, qui peut
traduire différents niveaux de perturbation (baisse de l’incitation
verbale, difficulté de programmation ou manque du mot), se
manifeste par une réduction du nombre moyen de mots émis
consécutivement dans une même émission :
le débit évalué pour ces aphasies est ≤ 4 mots .La réduction
qualitative porte quant à elle sur la réduction voire l’omission de
l’usage de la syntaxe.
- Aphasies fluentes :
Elles correspondent à un langage atteint qualitativement mais dont le
débit est préservé, voire dans certains cas logorrhéique comme pour
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les aphasies de Wernicke. Le débit est évalué pour ces aphasies à ≥
6 mots.
- Aphasies logopéniques Elles constituent un statut intermédiaire
caractérisé par un débit verbal ralenti par de fréquentes interruptions
du discours, hésitations le plus souvent dues au manque du mot. La
fluence se situe entre 5 et 7 mots produits au cours d’une même
émission, et, à la différence des aphasies non fluentes, les patients
logopéniques peuvent produire des phrases de longueur normale sans
interruption de la continuité de la construction syntaxique et sans
rupture des idées et du sens au travers des différents segments du
discours.
- Mutisme :
Le mutisme est l’absence totale de toute production linguistique
orale voire de toute émission sonorisée due à des causes différentes
comme une inhibition linguistique, des troubles arthriques sévères
ou une apraxie de la parole, qui peuvent parfois s’associer.
Constituant souvent le tableau initial des aphasies non fluentes, il est
dans ce cas synonyme de sévérité de l’atteinte.
 AUTRES ANOMALIES DE DEBIT :
- Stéréotypies :
Les stéréotypies correspondent à la production répétée voire continuelle des
mêmes phonèmes, mots ou segments de phrase. Dans les cas d’aphasies non
fluentes sévères
- Palilalies :
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Le discours peut être réduit à l’émission d’une stéréotypie, l’exemple le plus
connu de stéréotypie étant le « tan » de M. Leborgne, célèbre patient de Paul
Broca. Il s’agit dans le discours du patient de phénomènes de répétitions
spontanées involontaires et parfois itératives d’une même syllabe, mot ou partie
de mot, voire d’une même phrase. Elles peuvent parfois s’accompagner d’une
accélération du débit. Les palilalies constituent une caractéristique retrouvée dans
le pseudo-bégaiement neurologique.
- Echolalie
L’écholalie est définie comme la tendance incontrôlable du patient à répéter en
écho les dernières paroles prononcées par l’interlocuteur. Il répète toute une
phrase ou une partie seulement d’une phrase, le dernier mot ou les dernières
syllabes du dernier mot. La répétition peut être unique ou itérative.
- Persévérations
Le terme « persévération » peut être décrit comme la répétition inappropriée d’un
comportement précédent (mot, geste…) lorsqu’une nouvelle réponse est attendue.
 PERTURBATIONS DE LA SYNTAXE :
- Agrammatisme
Il correspond à l’absence dans le discours oral et/ou écrit du patient des mots
fonctionnels (morphèmes grammaticaux libres : pronoms, prépositions, pronoms
relatifs, conjonctions, déterminants…) et des morphèmes grammaticaux liés ou
marques morphologiques (genre, nombre, désinences verbales, affixes).
Le discours est essentiellement constitué de mots à contenu (ou morphèmes
lexicaux : noms, verbes, adjectifs, adverbes), ce qui donne le style « télégraphique
» longtemps décrit comme typique des aphasies de Broca.
- Dyssyntaxie ou paragrammatisme
Elle est caractérisée par l’ensemble des troubles de l’utilisation des marques
morphologiques et des morphèmes grammaticaux, ainsi que les difficultés avec
l’ordre des mots et la production des verbes
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- Parasyntaxie
Elle concerne les discours jargonnés ou très riches en déviations linguistiques
dans lesquels l’utilisation de marques syntaxiques est nette (articles, formes
pseudo-verbales avec flexions…) sans pour autant qu’on puisse en vérifier la
validité car elles s’appliquent aux néologismes ou aux paraphasies.
EN CONCLUSION
La description des termes sémiologiques en aphasiologie semble toujours un peu
fastidieuse, et est souvent peu ou mal utilisée. L’analyse précise des déficits est
pourtant le fondement de la démarche diagnostique. Le défaut de production de
mots, les déviations linguistiques, les troubles de la fluence et de la syntaxe
doivent permettre d’établir le profil sémiologique du patient et parfois de cerner
la classification. Il est vrai que bien souvent les tableaux cliniques sont complexes.
À ce niveau de description puis de classification (présenté dans le chapitre
suivant), il ne faut pas oublier d’y associer l’interprétation cognitive de ces
troubles.
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