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REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
****
Faculté de Médecine/ Université de Parakou (FM/UP)
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Unité de Dermatologie-Vénérologie
Pityriasis rosé de Gibert :
Signes , diagnostic et traitement
Année académique : 2021-2022
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PLAN
INTRODUCTION
1-Généralités
1-1-Définitions
1-2-Intêret
2 -Etude cliniques
2-1-Type de description
2-2-Formes cliniques
3-Diagnostic
3-1-Diagnostic positif
3-2-Diagnostic différentiels
3-3-Diagnostic étiologique
4-Traitement
4-1-But
4-2-Moyens
4-3-Indications
CONCLUSION
REFERENCES
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INTRODUCTION
Le pityriasis rosé de Gibert est une dermatose aigüe bénigne auto résolutive en 3
à 8 semaines . Il s'agit d'une éruption paranormale probablement associée aux
virus du groupe herpès. Cette maladie est assez fréquent pour se voir
régulièrement en medecine générale. Comment fait son diagnostic ? Quels sont
les bases du traitement ? Ce sont les principales questions auxquelles nous
répondrons dans cette présentation.
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1-Généralités
1-1Définition
Le pityriasis rosé de Gibert est une dermatose érythémato-squameuse bénigne
caractérisée par l’apparition d’une plaque initiale unique suivie d’une éruption
secondaire faite de plusieurs plaques plus petites.
Elle tient son nom de Camille-Melchior Gibert dermatologue français qui décrivit
cette affection
1-2-Intêret
-Epidemiologique : C'est une affection qui survient entre les âges de 10 à 35ans le
plus souvent. Il touche plus les femmes . Le pityriasis rosé est faiblement
contagieux
-Diagnostique : Le diagnostic positif est clinique et le plus souvent facile. Le
diagnostic étiologique est non encore élucidé.
- Thérapeutique : Cette affection ne nécessite pas de traitement spécifique
- Pronostique : Le pronostic est bon mais est surtout esthétique et
psychologique.
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2-Etudes cliniques
2-1-Type de description : Pityriasis rosé de
Gibert dans sa forme typique du sujet jeune
•Circonstances de découverte : Sujet jeune le plus souvent, dans la forme typique
(80%), les prodromes sont le plus souvent absents. Parfois sont cités : une
fébricule, des céphalées, des arthralgies, un malaise général, quelques troubles
digestifs ou ORL.
•Signes fonctionnels : Prurit parfois mais d'intensité variable
• Signes physiques : La maladie évolue en deux temps :
-Le médaillon initial ou médaillon de Brocq :
o Il siège souvent au tronc ou à la racine des membres (Membres
supérieurs +++)
o C’est la première manifestation, constatée dans 40% à 60% des cas. C’est une
plaque, en général unique, arrondie ou ovalaire, bien limitée. Son centre est fripé,
rose pâle sur peau claire et hyperpigmenté sur peau noire. Son diamètre varie de
3-5cm voire davantage. Sa bordure est légèrement papuleuse, rose foncé,
finement squameuse et séparée de la zone centrale par une fine collerette
desquamative dont le bord libre est interne.
La plaque initiale reste isolée pendant 2 à 21 jours (généralement moins d’une
semaine).
-L’éruption secondaire :
Elle survient en poussées successives, tandis que la plaque initiale est encore
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présente, et atteint son maximum en une dizaine de jours.
o Le plus souvent à localisation tronculo-rhizométrique, symétrique, elle touche
surtout le tronc avec une orientation des médaillons le long des lignes de tension
de la peau, donnant dans le dos une image en « arbre de Noël ». Sont
fréquemment atteints la racine des membres et le cou. Le visage est
habituellement respecté. Cette affection épargne les extrémités.
o L’éruption est composée de deux types de lésions :
-Des macules érythémateuses : ce sont des tâches roses, multiples,
régulièrement arrondies, mal limitées, de 2 à 10mm de diamètre, à surface
lisse ,parfois finement squameuses, non infiltrées pouvant évoluer vers le
médaillon
- Des médaillons ovalaires : bien limités, de 1 à 3cm de diamètre, arrondis ou
ovalaires. Ces médaillons ne sont pas seulement caractérisés par leur forme et par
leur grandeur ; ils ont une constitution particulière qui les différencie d’élément «
en médaillons » d’autres dermatoses. Ils sont formés de deux zones : la bordure
est rose, couverte de squames fines et assez adhérentes, légèrement surélevée ;
le centre est déprimé par rapport à la bordure, jaunâtre, finement plissée.
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•Signes paracliniques : Le diagnostic est essentiellement clinique. Les constantes
biologiques ne sont pas modifiées ou occasionnellement, de façon non
significative. Actuellement, les sérologies virales ne sont pas utilisées pour le
diagnostic.
•Evolution :Elle se fait spontanément vers la guérison, en 3 à 6 semaines en
moyenne. Les lésions cutanées disparaissent, en commençant par les plus
anciennes et en laissant parfois une hypo- ou une hyperpigmentation transitoire.
Cependant, il peut il y avoir des complication suite à des traitements locaux
intempestifs à type :
-D’irritation et d’eczématisation prurigineuses
-D’impétiginisation
- De prurit primitif lié à l’éruption
Les récidives sont très rares (2-3% des cas), en général uniques après quelques
mois ou années
2-2-Formes cliniques
• Forme symptomatique :La plaque initiale peut être absente ou multiple ou
rester la seule manifestation
• Forme topographique : L’éruption peut être localisée, unilatérale, touchant les
extrémités, la face, le cuir chevelu, les organes génitaux, les paumes, les plantes,
les ongles, la muqueuse buccale dans 16% des cas.
• Forme morphologique : L’éruption secondaire peut-être psoriasiforme,
vésiculeuse, papuleuse, urticarienne, voire purpurique, pustuleuse ou bulleuse.
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• Pityriasis rosé de Gibert monomorphe : Exclusivement constitué de petites
lésions ou des médaillons isolés peu nombreux qui deviennent très larges au fil
d’une évolution lente et prolongée. Elles correspondent à la description du
pityriasis circiné et marginé de VIDAL.
• Forme selon la durée : L’éruption peut-être de quelques heures à deux mois
pour la plaque initiale, et de 1 semaine à 3 mois pour l’éruption secondaire
•Formes compliquées :
o Forme profuse « irritées »
o Forme impétiginisée
• Forme selon le terrain:
- L’enfant est plus exposé aux formes vésiculeuses, urticariennes et faciales.
- Le sujet noir présente plus souvent des éruptions profuses, lichénoïdes ou
vésiculeuses, une polyadénopathie superficielle, une hyperpigmentation
résiduelle et des récidives assez fréquentes.
-Chez le sujet séropositif au VIH, cette éruption induit une altération de l’état
général avec une fièvre, mais elle garde sa forme typique.
Image montrant un Pityriasis rosé de Gibert
monomorphe avec des lésions très larges
3-
Diagnostic
3-1-
Diagnostic positif : Le diagnostic du
pityriasis rosé de Gibert repose sur la
clinique :
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-Jeune âge (10 à 35 ans)
- Survenue brutale
- Morphologie des lésions
- La topographie tronculo-rhizomérique
-L’évolution
Cependant, en cas de doute et notamment s’il existe d’autres d’autres
symptômes associés (fièvre importante, signes extra-cutanés…) , un bilan sanguin
comportant une numération globulaire et des tests sérologiques de dépistage
(VIH, syphilis…) peuvent être prescrits.
3-2- Diagnostic différentiel
☆A la phase de médaillon initial
-> pityriasis versicolor
o Macules polychromes (marron, brun rose, jaune chamois) arrondies ou
ovalaires, de taille variables, réalisant des nappes à contours géographiques.
o Signe de Copeau positif
o L’examen mycologique aide au diagnostic et à l’identification d’autres
dermatophytoses.
->Dermatophyties de la peau glabre dans la forme « Herpès circiné » :
o Macule érythémateuse arrondie, bien limitée souvent
prurigineuse bordée de microvésicules. Evolution centrifuge avec tendance à la
guérison centrale
o L’examen mycologique confirme le diagnostic.
-> Eczématides pityriasiformes ( pityriasis Alba)
o Survenue sur terrain atopique
o Macule érythémato-squameuse bien limitée évoluant vers une dépigmentation
post inflammatoire
☆A la phase d’éruption secondaire
-> La syphilis secondaire : Devant un Pityriasis rosé de Gibert récidivant ou
chronique et chez tout patient en activité génitale
o Roséoles syphilitiques ( éruption de tache rosé, non prurigineuse, non
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squameuse de siège préférentiel tronc, respect du visage), les syphilides
papuleuses, la sérologie syphilitiques permet de faire le diagnostic
-> Un Psoriasis : éruption érythémato-squameuse en plaque de taille variable ,
aux contours nettement dessinés. ( Grattage méthodique à la curette de Brocq à
faire )
-> Une toxidermie dans sa forme « Erythème pigmenté fixe »
Elle se présente sous forme de macule pigmentée arrondie ou ovalaire asse
limitée, rouge violacée. Elle est unique ou multiple disséminée sans ordre sur le
tégument cutané (Tronc et membre). Sa taille est variable allant de quelques
millimètres à quelques centimètres réalisant de larges placards. Elle est parfois
couverte de bulles. Il faut rechercher les critères d’imputabilités de la dermatose
à un médicament donné (Aspirine, barbituriques, pénicilline, cyclines, etc).
-> Le lichen plan : papules de quelques mm de diamètre, polygonales, brillantes à
jour frisant , violette chez le blanc, gris bleu chez le noir , recouverte d'une petite
desquame adhérente.
3-3 Diagnostic étiologique : L'étiologie du Pityriasis rosé de Gibert n'est pas
encore bien élucidée .
◇Cependant, certains agents infectieux ont été incriminés : les herpès virus
humain 6 et 7 (HHV6 et HHV7) seraient impliqués, mais leurs rôles respectifs sont
encore à déterminer (le HHV7 aurait le rôle prépondérant, tandis que le rôle du
HHV6 est moins évident). Toutefois, ils ne font pas l’unanimité dans la
communauté des chercheurs. On peut aussi citer : le pico virus et le mycoplasme.
◇Le Pityriasis rosé de Gibert peut aussi révéler une Hepatite virale B
◇De récentes études ayant démontré une réponse positive à l'érythromycine
administrée per os pendant 14 jours en doses fractionnées, sous-entendent une
piste bactérienne.
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◇Notons que certains médicaments peuvent également mimer un Pityriasis rosé
de Gibert dont le Pristinamycine ( Antibiotique de la famille des synergistines )
4-Traitement
Dans la majorité des cas, aucun traitement n'est nécessaire. Il faut éviter
l'application intempestif de produits pouvant être irritants tels que les savons
antiseptiques, acides, ou les pommades grasses . Toute fois , dans les éruptions
intenses , un traitement peut-être mis en place .
4-1- But du traitement
- Soulager le patient en calmant les prurit si nécessaire
-Obtenir la régression des éruptions
-Prevenir et prendre en charge les.complications
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4-2-Moyens
4-2-1- Mesures hygiéniques: Eviter tout facteur d’irritation.Une irritation serait
capable d’aggraver ou de prolonger une évolution spontanément bénigne et
régressive ou de générer un prurit. Sont à éviter :
ine
ve
4-2-2-Mesures locales
- Les émollients :
o Dexeryl 250g Crème
-Dermocorticoïdes :
o Betaméthasone valérate ( CELESTODERM® crème)
o Betamethasone dipropionate ( DIPROSONE® crème)
4-2-3- Mesures générales
-Les antihistaminiques anti-H1 : Desloratadine AERIUS® comprimés ; Méquitazine
PRIMALAN® (5mg et 10 mg comprimés).
-Antibiotique : Antistaphylococcique , antistreptococcique ( Amoxicilline + acide
clavulanique 2g per os )
4-3- Indications
- Forme typique :
hérapie de soutien : Rassurer le patient en lui faisant comprendre
l’évolution naturellement favorable de la maladie et son caractère bénin.
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o Desloratadine (AERIUS®) 5mg comprimé : 1 comprimé par jour en
une prise
: Dexeryl crème 250g
- Forme eczématisée :
- Forme impétiginisée : Traitement spécifique de l’infection cutanée , avec des
antibiotiques ( infection bactérienne )
CONCLUSION
Le pityriasis rosé est une dermatose aiguë qui guérit spontanément et récidive rarement. Banal sous
tous les climats, il touche les sujets des deux sexes mais plus les femmes, surtout entre 5 et 35 ans. Le
diagnostic repose sur l'aspect clinique des lésions : plaque initiale puis phase éruptive et leur
localisations tronculo-rhizomerique. Toutefois, la description de formes atypiques nombreuses et
variées fait regretter l'absence de critères diagnostiques universellement admis. Une étiologie
infectieuse est soupçonnée sur des arguments épidémiologiques et cliniques, mais la recherche d'un
agent responsable a toujours échoué jusqu'ici. Le pityriasis rosé ne nécessite aucun traitement, sauf
dans les formes intensément prurigineuses qui peuvent bénéficier d'une approche symptomatique
similaire à celle de l'eczéma.
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REFERENCES
-Revues malienne d'infectiologie et de microbiologie 2017
-Annales de dermatologie et de vénérologie 138 (12)
-Em-consulte.com
-Manuel du résident en dermatologie Lacroix C., Feuilhade de Chauvin M.
-Manuel MSD
-ECN dermatologie édition 2020
-Google image .
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