Les grands domaines de la neuropsychologie 1 Introduction • Les principales pathologies pouvant nécessiter l’intervention d’un neuropsychologue : – Troubles développementaux et de l’apprentissage: dyslexie, dysphasie, dyspraxie, TDAH… – La surdouance: chez l’enfant et l’adulte – Troubles des pathologies neurologiques: épilepsie, traumatisme crânien.. – La maladie d’Alzheimer et autres démences – La place de la neuropsychologie dans les pathologies psychiatriques 2 Troubles développementaux et des apprentissages • Le neuropsychologue contribue au diagnostic des troubles des apprentissages. • Les troubles spécifiques des apprentissages désignent les symptômes résultant de troubles cognitifs qui s’extériorisent principalement à l’école : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie. • On y ajoute traditionnellement les troubles spécifiques du langage (dysphasie) et moteur (dyspraxie) bien qu’il s’agisse plutôt d’une acquisition. • D’autres troubles comme le TDAH, la dysorthographie, les troubles visuo-practo-spatiaux, les troubles gnosiques, les troubles de la mémoire. • Le neuropsychologue peut également être sollicité pour contribuer au diagnostic et la prise en charge d’une déficience intellectuelle ou d’un trouble du spectre autistique. 3 Troubles développementaux et des apprentissages • La dysphasie • La dysphasie est un trouble sévère du langage oral qui entrave précocement l’expression et la communication de l’enfant avec son entourage. • C’est un trouble structurel permanent. • L’enfant ne parle pas, parle peu, parle mal ou comprend mal les consignes. • Il existe différents types de dysphasie qui touchent soit la compréhension, soit l’expression, soit les deux. • le neuropsychologue y trouve une place dans la prise en charge (en parallèle avec l’orthophoniste). 4 Troubles développementaux et des apprentissages • La dyslexie • La dyslexie est une difficulté durable d’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son automatisme. • l’enfant présente un retard de deux ans dans ses apprentissages en lecture/écriture. • Le diagnostic des troubles langagiers nécessite un bilan neuropsychologique et orthophonique complémentaires. • La dyscalculie et les troubles du raisonnement logique • Les difficultés portent sur le raisonnement logique (classification, sériation, inclusion…) et la construction du nombre, les mises en relation. • Au delà de difficultés en mathématiques, ces troubles peuvent avoir des conséquences sur la compréhension de consignes, les mécanismes de lecture, les relations temporelles. 5 Troubles développementaux et des apprentissages • La dyspraxie • La dyspraxie développementale est un trouble de l’acquisition des praxies. • Les praxies sont des mouvements, des gestes qui résultent d’un apprentissage conduisant à leur automatisation. • L’enfant dyspraxique est maladroit, désorganisé. Il présente une lenteur dans l’exécution de ses gestes et présente un retard dans l’acquisition des habiletés motrices globales (marcher, sauter, faire du vélo…) et fines (dessin, écriture, construction…). • Il présente également des difficultés de repérage droite/gauche et un retard dans l’acquisition de comportements autonomes dans la vie quotidienne (toilette, repas, habillage…). 6 Troubles développementaux et des apprentissages • Le TDAH • Un enfant atteint d’un TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) présente des manifestation d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité. • L’hyperactivité: activité motrice excessive et sans but. souvent incapable de rester calme même sur demande et peut parler fort en dehors de tout contexte. • l’impulsivité: l’enfant ne réfléchit pas avant d’agir, conduites à risque envers lui et autrui, intervention intempestive, précipitation pour répondre aux questions, incapacité à différer les demandes. • l’inattention: L’enfant parait absent, passage d’une activité à l’autre, difficulté à suivre les consignes, pas d’attention aux détails, difficulté de concentration, distractibilité à l’environnement, difficulté pour gérer le temps. • L’évaluation neuropsychologique est utile pour aider les parents ainsi que les intervenants œuvrant dans le milieu scolaire. 7 Troubles développementaux et des apprentissages • La déficience intellectuelle • Le fonctionnement intellectuel est défini par le quotient intellectuel (QI ou équivalent) évalué à l’aide d’un ou plusieurs tests standardisés d’intelligence générale passés de façon individuelle. • Le DSM-IV définit le retard intellectuel par un quotient inférieur à 70. • Le patient doit toujours aussi présenter des altérations symptomatiques du fonctionnement adaptatif (comportement face aux exigences de la vie quotidienne et capacité de répondre de manière autonome aux normes de la vie en société). 8 Troubles développementaux et des apprentissages • Les troubles du spectre autistique • Les enfants souffrant de troubles du spectre de l’autisme peuvent présenter des anomalies développementales précoces : incapacité à développer des relations avec les autres, retard d’acquisition du langage, utilisation non fonctionnelle du langage, activités de jeux répétitives, besoin d’immuabilité de l’environnement, manque d’imagination. • Leur diagnostic est difficile du fait de la variabilité clinique • L’évaluation neuropsychologique contribue au diagnostic et permet surtout d’établir un profil développemental de l’enfant afin de mieux définir un suivi rééducatif. 9 Précocité et sur douance • La précocité intellectuelle chez l’enfant • La précocité intellectuelle se définit par rapport au quotient intellectuel. • QI supérieur ou égal à 130. • Les enfants intellectuellement précoces présentent souvent des dyssynchronies c’est-à-dire que les différentes fonctions cognitives ou émotionnelles ne se développent pas toutes de la même façon et à la même vitesse. • comportements fréquents chez les enfants précoces : – enfant qui s’ennuie à l’école ou qui est en échec – enfant qui comprend vite et qui intègre vite les enseignements – enfant qui se passionne pour des domaines scientifiques, historiques… – enfant qui se pose des questions existentielles – enfant qui peut être très sensible • Le bilan neuropsychologique permettra d’objectiver l’existence d’une précocité intellectuelle, d’établir un profil cognitif et ainsi envisager une prise en charge et/ou des aménagements pédagogiques adaptés (si nécessaire). 10 Précocité et sur douance • La surdouance chez l’adulte • Chez les adultes, Loin de se limiter à des performances intellectuelles élevées, le surdon est aussi exacerbation des sens et des émotions, et en cela vecteur de difficultés sociales et personnelles, que la méconnaissance globale du phénomène renforce. • Un bilan neuropsychologique, au delà d’objectiver la présence d’une surdouance chez un adulte, permettra de mieux comprendre son fonctionnement cognitif ainsi que les difficultés qu’il a pu et peut rencontrer. 11 Pathologies neurologiques • Epilepsie • L’épilepsie est une maladie neurologique qui se caractérise par des crises plus ou moins fréquentes, qui sont dues à une activité électrique anormale des neurones. • Les différentes formes cliniques dépendent de l’origine du foyer électrique. • les patients se plaignent souvent de troubles neuropsychologiques tels que : trouble attentionnel, trouble des fonctions exécutives, trouble de la mémoire, ralentissement de la vitesse de traitement, trouble de l’humeur… • L’examen neuropsychologique peut servir à mieux déterminer les fonctions cérébrales touchées, dans une perspective diagnostique ou de prise en charge (mise en place d’aides dans la vie quotidienne par exemple). 12 Pathologies neurologiques • Traumatisme crânien • Les séquelles cognitives, comportementales et émotionnelles d’un traumatisme crânien constituent la grande spécificité de cette pathologie et sont à l’origine de ce qui a été appelé « le handicap invisible » des traumatisés crâniens. • Les troubles neuropsychologiques après un traumatisme crânien sont variés et dépendent de l’origine du traumatisme crânien, de son degré de sévérité et de la localisation des lésions cérébrales. • Toutes les fonctions supérieures peuvent être altérées. • Le bilan neuropsychologique consiste en une évaluation des fonctions cognitives. • L’objectif de ce bilan est de voir où en est la personne au niveau des séquelles et leurs impacts sur la vie quotidienne, mais aussi de repérer quelles sont les capacités préservées. La connaissance de celles-ci permet d’orienter la rééducation ou le réentraînement. 13 Neuropsychologie et pathologies psychiatriques • La neuropsychologie clinique a tout d’abord trouvé sa place dans les services de neurologie. Puis, son intégration dans les services de psychiatrie est apparue, bien que beaucoup plus récente. • En psychiatrie, Dans des pathologies telles que la schizophrénie ou les troubles bipolaires, les troubles cognitifs peuvent être spécifiques et massifs, à l’origine de répercussions importantes dans la vie quotidienne des patients. • Le bilan neuropsychologique permet d’évaluer de manière standardisée les fonctions cognitives, notamment attentionnelles, mnésiques et exécutives. Il a pour objectif de rechercher et comprendre les processus déficitaires et préservés, afin de faire une extrapolation sur le potentiel fonctionnel du patient pour lui proposer par la suite des solutions spécifiques et adaptées. 14