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GELE3222 Notes2

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Chapitre
2
Électrostatique
L’électrostatique est l’étude des champs électriques stationnaires. On étudie des charges
électriques qui ne bougent pas, et donc le champ électrique ne varie pas en fonction du
temps. Dans ce cas-ci, il n’y a pas de champ magnétique, ce qui simplifie l’analyse des
problèmes.
Avant de procéder à fond dans la matière, il y a quelques définitions importantes à
retenir :
Charge : C’est une propriété fondamentale de certaines particules ; on s’intéresse ici au
comportement de ces particules sous l’effet d’une force reliée à la charge. Une charge
est représentée par la variable q. Les charges existent sous l’une de deux forme :
négative ou positive. La valeur d’une charge est un multiple entier 1 d’une constante
fondamentale, la charge d’un électron e = 1.60 × 10−19 . L’unité de la charge est le
Coulomb [C].
Champ : Un champ (électrique ou magnétique) est une distribution spatiale d’un
scalaire ou vecteur. C’est une façon de caractériser l’effet d’une charge sur l’espace
environnant.
Un autre point important : la loi de la conservation de charge. C’est un postulat fondamental physique. Les charges ne sont pas crées ou détruites ; elles sont simplement
redistribuées.
1. En fait, on a démontré l’existence de quarks, qui forment les particules élémentaires, dont la charge est
un multiple de ±1/3e.
1
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
2.1
Loi de Coulomb
Coulomb fut le premier à mettre sous forme d’équation (en 1785) les observations
effectuées par les scientifiques sur le phénomène de l’électricité. Les scientifiques s’étaient
aperçus que des charges semblables se repoussent, tandis que des charges différentes
s’attirent.
Après de nombreuses expériences très délicates, Coulomb formule ainsi sa loi d’attraction et de répulsion des charges :
q q
F~12 = k 12 2 â12
R12
(2.1)
ˆ est un vecteur
où F~12 est la force exercée par q1 sur q2 , R12 est la distance entre q1 et q2 , a12
unitaire qui pointe de q1 vers q2 , et k est une constante, qui dépend du milieu et du système
d’unités. Dans le système SI, la constante k est donnée par :
k=
1
4π
(2.2)
où est la constante diélectrique (ou permittivité) du milieu. La permittivité est une
mesure de la capacité d’une matière à concentrer un champ électrique. La permittivité
d’un milieu est donné par :
(2.3)
= r 0
où r est la permittivité relative (1 pour l’air et le vide ; et plus grand pour les autres
milieux) et 0 est la permittivité du vide, 0 = 8.854 × 10−12 F/m.
Selon l’équation 2.1, si deux charges sont de même signe (positives ou négatives), la
force sera alors positive, et il y a donc répulsion. Si les charges ne sont pas de même signe,
alors la force est négative, et il y a attraction.
Il y a une condition spéciale à observer pour que la loi de Coulomb soit valide :
La dimension des corps où se retrouvent les charges doit être beaucoup plus
petite que la distance qui sépare les charges.
Dans le cadre de ce cours, on supposera que cette condition est toujours respectée.
Exemple 1
Calculer la force sur la charge q1 = 20µC, par une charge q2 = −300µC, quand q1 est à
la position (0,1,2)m et q2 est à la position (2,0,0)m.
Selon la description du problème, on cherche F~21 .
Gabriel Cormier
2
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Alors,
R~21 = p1 − p2 = −2 âx + ây + 2 âz
est le vecteur qui pointe de q2 vers q1 . On doit trouver son amplitude, et le vecteur unitaire.
q
~
|R21 | = (−2)2 + 12 + 22 = 3
â21 =
R~12
= −0.66 âx + 0.33 ây + 0.66 âz
|R~12 |
Alors, la force de q2 sur q1 est :
q1 q2
(20 × 10−6 )(−300 × 10−6 )
â
=
(−0.66 âx + 0.33 ây + 0.66 âz )
12
4π(8.854 × 10−12 )(32 )
4π0 R212
= 6(−0.66 âx + 0.33 ây + 0.66 âz ) N
F~12 =
La force a une amplitude de 6N. Remarquer que la force de q1 sur q2 aura la même
amplitude, mais sera de sens contraire.
S’il y a plus d’une charge qui agit sur une charge quelconque, la force totale est la
somme vectorielle des forces individuelles ; on appelle ceci le principe de superposition.
La force qui agit sur la charge q1 est donnée par :
n
X
q
q
q
q
q
qk
1
2
1
3
1
F~1 =
â +
â + · · · =
â
2 21
2 31
2 k1
4π
4πR21
4πR31
R
k=2 k1
2.2
(2.4)
Champ électrique
Comme mentionné plus haut, le champ électrique est une mesure de l’effet de la charge
sur l’espace environnant. Par définition, l’intensité du champ électrique est la force par
charge unitaire qu’une petite charge stationnaire de test ressentira quand elle est placée
dans une région où un champ électrique existe.
~
~ = lim F
E
q→0 q
(2.5)
Si la charge test est suffisamment petite, l’équation précédente se réduit à :
~=
E
Gabriel Cormier
q1
â12
4πR212
3
(2.6)
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
L’unité du champ électrique est le Volt/mètre [V/m] ou son équivalent, le Newton/Coulomb
[N/C].
Exemple 2
Calculer le champ électrique à un point (0,3,4) dû à une charge q = 0.5µC à l’origine.
Dans ce cas-ci,
~ = p − p0 = 3 ây + 4 âz
R
√
~ = 32 + 42 = 5
|R|
âR = 0.6 ây + 0.8 âz
Alors le champ électrique est :
0.5 × 10−6
(0.6 ây + 0.8 âz )
4π(8.854 × 10−12 )(52 )
= 180(0.6 ây + 0.8 âz ) V/m
~=
E
2.3
Distributions de charge
On s’intéresse ici à appliquer les équations du champ et de la force électrique lorsque
la charge est distribuée dans un volume, une surface ou une ligne.
2.3.1
Charge volumique
Quand une charge est distribuée dans un volume, chaque élément de charge contribue
au champ électrique. Il faudra donc faire une sommation ou intégrale pour trouver le
champ électrique total. La densité de charge est donnée par :
dQ
[C/m3 ]
dv
où Q est la charge totale du volume, et v est le volume.
ρv =
(2.7)
La contribution de chaque petit élément de charge au champ électrique total est :
~=
dE
Gabriel Cormier
dQ
âR
4πR2
4
(2.8)
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
au point d’observation P . Le champ électrique total est obtenu en intégrant l’équation
précédente,
Z
ρv âR
~
E=
dv
(2.9)
2
V 4πR
2.3.2
Charge en surface
La charge peut aussi être distribuée en surface (dans un plan). La densité de charge est
donnée par :
dQ
[C/m2 ]
(2.10)
ρs =
ds
où Q est la charge totale du volume, et s est la superficie (l’aire).
La contribution de chaque petit élément de charge au champ électrique total est :
~=
dE
dQ
âR
4πR2
(2.11)
au point d’observation P . Le champ électrique total est obtenu en intégrant l’équation
précédente,
Z
ρs âR
~=
ds
(2.12)
E
2
S 4πR
2.3.3
Charge sur une ligne
Dans certains cas, on peut supposer que la charge est distribuée sur un fil très mince.
La densité de charge est donnée par :
ρl =
dQ
dl
[C/m]
(2.13)
où Q est la charge totale du volume, et l est la longueur.
La contribution de chaque petit élément de charge au champ électrique total est :
~=
dE
dQ
âR
4πR2
(2.14)
au point d’observation P . Le champ électrique total est obtenu en intégrant l’équation
précédente,
Z
ρl âR
~
E=
dl
(2.15)
2
L 4πR
Gabriel Cormier
5
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Exemple 3
Calculer la force sur une charge ponctuelle de 50µC à (0,0,5) due à une charge de
500πµC distribuée uniformément sur un disque de rayon r < 5m, z = 0m (centré à l’origine).
Puisqu’on parle d’un disque très mince, il s’agit d’une distribution de charge sur une
surface. La densité de charge est
ρs =
Q 500π × 10−6
= 0.2 × 10−4 C/m2
=
A
π(52 )
En coordonnées cylindriques, le vecteur R est :
~ = −r âr + 5 âz
R
Alors,
~ 2 = r 2 + 25
|R|
−r â + 5 âz
a~R = √ r
r 2 + 25
L’élément différentiel de surface ds est donné par :
ds = rdrdφ
Donc l’élément différentiel de force est :
(50 × 10−6 )(ρs rdrdφ)
−r âr + 5 âz
dF =
√
4π(8.854 × 10−12 )(r 2 + 25)
r 2 + 25
!
Pour trouver la force totale, il faut intégrer. En observant le problème, on remarque que
les composantes radiales vont s’annuler.
Z 2π Z 5
(50 × 10−6 )(0.2 × 10−4 )(5rdrdφ)
F=
âz
3
0
0
4π(8.854 × 10−12 )(r 2 + 25) 2
Z5
rdr
= 90π
âz = 16.56 âz N
3
0 (r 2 + 25) 2
On verra qu’il y a une méthode plus simple pour résoudre des problèmes de distribution
de charge : la Loi de Gauss. Avant de procéder à la loi de Gauss, il faut parler de flux
électrique.
Gabriel Cormier
6
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
2.4
Lignes de champ
Les lignes de champ électrique sont une aide pour aider à visualiser la direction et l’amplitude du champ électrique. Elles ne sont pas réelles (comme les lignes qui démarquent
les provinces sur une map), mais sont un concept très utile. Les lignes de champ électrique
suivent quelques règles très simples :
— Les lignes de champ commencent sur des charges positives et se terminent sur des
charges négatives, ou à l’infini.
— Les lignes de champ sont tracées de façon symétriques en entrant ou sortant d’une
charge.
— Le nombre de lignes qui entrent ou sortent d’une charge est proportionnel à l’amplitude de la charge.
— Les lignes de champ ne se croisent jamais.
Un premier exemple de ligne de champ est donné à la figure 2.1. La charge est positive,
alors les lignes commencent sur la charge (indiqué par la direction des flèches). Les lignes
sont distribuées de façon symétrique.
+
Figure 2.1 – Lignes de champ d’une charge ponctuelle positive
Un deuxième exemple de ligne de champ est donné à la figure 2.2. Il s’agit de deux
charges ponctuelles de même amplitude, mais de signe opposé. Les lignes de champ
commencent sur la charge positive et se terminent sur la charge négative. Les lignes sont
distribuées de façon symétrique.
–
+
Figure 2.2 – Lignes de champ de deux charges ponctuelles de signe opposé
Gabriel Cormier
7
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
2.5
Flux électrique
Les lignes de champ électrique suggèrent (ou impliquent) qu’il y a une sorte d’écoulement
des charges positives vers les charges négatives. On appelle ceci le flux électrique.
En 1837, Michael Faraday fait l’expérience suivante :
Il prend une sphère conductrice, qu’il charge avec +Q. Autour de la sphère, il ajoute un
diélectrique, puis une deuxième sphère conductrice.
Il branche la deuxième sphère à la masse, momentanément, puis enlève la connexion. Il
mesure ensuite la charge sur la sphère externe : c’est −Q. Il répète plusieurs fois l’expérience
et constate que peu importe la dimension de la sphère ou le type de diélectrique, la charge
sur la deuxième sphère est toujours égale en amplitude mais de signe opposé à la charge
sur la sphère interne.
Faraday conclut qu’il y a une sorte de déplacement, de quelque chose, de la sphère
intérieure vers la sphère extérieure. Le déplacement, ou flux, est égal en amplitude à la
charge.
Si on considère la sphère externe, la densité des lignes de flux qui passent au travers de
~ est donné par :
la surface, D,
~ = Ψ = Ψ âR
D
S
4πR2
[C/m2 ]
(2.16)
où Ψ est le flux total. L’équation 2.16 est très semblable à l’équation du champ électrique :
~=
E
Q
âR
4πR2
(2.17)
Puisque Ψ = Q, on obtient :
~
~ = 0 E
D
(2.18)
~ dans les calculs est qu’il est indépendant du milieu.
L’avantage de l’utilisation de D
Le flux total est donné par :
~=
~ ·S
Ψ =D
Z
~ · d~s = |D||S| cos θ
D
(2.19)
où θ est l’angle entre la surface et les lignes de champ.
Gabriel Cormier
8
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Exemple 4
Un disque mince de rayon 0.1m est orienté de sorte qu’un vecteur normal à la surface
forme un angle de 30° avec un champ électrique uniforme E d’amplitude 2.0×103 N/C.
1. Calculer le flux total à travers le disque.
2. Quel est le flux total si le disque est parallèle au champ électrique ?
3. Quel est le flux total si le disque est perpendiculaire au champ électrique ?
1. On doit premièrement calculer la surface du disque :
S = πr 2 = 0.0314 m2
Le flux est donc :
Ψ = DS cos θ = (8.854 × 10−12 )(2 × 103 )(0.0314) cos(30) = 0.48 nC
2. La seule chose qui change est l’angle θ. Si le disque est parallèle au champ, l’angle
est 90°. Alors le flux sera 0.
3. Ici, l’angle formé par le disque et le champ électrique est 0. Le flux est donc :
Ψ = DS cos θ = (8.854 × 10−12 )(2 × 103 )(0.0314) cos(0) = 0.56 nC
Le prochain exemple mènera à la loi de Gauss.
Exemple 5
Une charge de 3µC est entourée d’une sphère de rayon 0.2m centrée sur la charge.
Calculer le flux électrique total qui passe à travers la sphère.
On doit calculer D et S. Pour une sphère, le champ électrique à tout point sur la sphère
est :
1 q
= 5.97 µC/m2
|D| =
2
4π R
Le champ est constant sur la surface de la sphère. Puisque le champ est constant, l’équation
du flux devient alors :
Z
Ψ = D d~s
s
Gabriel Cormier
9
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Il faut donc calculer l’intégrale de la surface. Pour une sphère,
Z
Z
2
ds = 4πR ⇒ ds = 0.502 m2
s
s
Le flux total est :
Ψ = (5.97 × 10−6 )(0.502) = 3.0 × 10−6 C
Si on reprend cet exemple, mais qu’on sauve les calculs pour la fin, on aurait alors :
Z
1 q
4πR2 = q
Ψ = D ds =
2
4π
R
s
Cette dernière équation veut dire que le flux total est égal à la charge totale contenue à
l’intérieure de la surface.
2.6
Loi de Gauss
La loi de Gauss permet de faire le lien entre la charge total contenue dans une surface
fermée et le flux total qui traverse cette surface. On l’exprime ainsi :
I
~ · ds = Q
D
(2.20)
s
où Q est la charge totale contenu à l’intérieur de la surface. La surface s n’a pas besoin
d’être une surface réelle ; c’est une surface mathématique qu’on choisit pour simplifier les
calculs. On appelle souvent une telle surface une surface de Gauss.
Les éléments clés d’une surface de Gauss sont :
1. La surface est fermée.
2. À chaque point de la surface, le champ est parallèle ou perpendiculaire.
3. Le champ doit être constant lorsque le champ est perpendiculaire à la surface.
Ces conditions simplifient énormément les intégrales.
Exemple 6
Utiliser une surface Gaussienne pour calculer le champ électrique dû à une ligne
infiniment longue de charge ρl .
Gabriel Cormier
10
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Puisqu’il s’agit d’une ligne infiniment longue, les lignes de champ seront dirigées que
d’une direction, selon la normale du fil. On suppose que la ligne est selon l’axe z. Le champ
sera donc seulement selon r. La surface gaussienne pour ce problème est un cylindre : le
dessus et le dessous seront parallèle au champ, et le tour du cylindre sera perpendiculaire
au champ, selon la figure suivante.
z
E
Si on applique la loi de Gauss :
Z
Z
Z
Q=
D · ds +
D · ds +
D · ds
s1
s2
s3
où S1 et S3 sont le dessus et le dessous du cylindre, et S2 est la paroi externe. Pour les
surfaces 1 et 3, l’intégrale est nulle, puisque ces surfaces sont parallèles au champ. Pour
la surface 2, E et dS sont parallèles, et D est constant puisque le rayon est constant pour
toute la surface. Donc,
Z
Q=D
ds = D(2πrL)
S2
La charge totale contenue à l’intérieur de la surface gaussienne est :
Q = ρl L
et alors le champ électrique est
E=
ρl
D
=
2π0 r
Il faut noter que les surfaces gaussiennes ne s’appliquent que si le problème comporte
de la symétrie.
Gabriel Cormier
11
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CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
2.7
Divergence
Quand la divergence d’un champ de vecteurs est non-nulle, la région contient une
source ou un collecteur. Si la divergence est positive, la région contient une source ; si la
divergence est négative, la région contient un collecteur. Par définition, un flux positif est
crée par une source. Rappel : définition de la divergence.
H
~ S
~
Ad
~ = lim
∇·A
(2.21)
∆v→0 ∆v
Si on reprend la loi de Gauss (équation 2.20), et qu’on divise chaque côté par ∆v, on
obtient l’équation suivante :
H
~ · ds
D
Q
S
=
(2.22)
∆v
∆v
Si on prend la limite de chaque côté,
H
~ · ds
D
Q
lim S
= ∇ · D = lim
=ρ
(2.23)
∆v
∆v→0
∆v→0 ∆v
Donc,
~ =ρ
∇·D
ρ
~=
∇·E
(2.24)
(2.25)
Si est constant dans la région sous étude, on peut utiliser l’équation 2.25. Sinon, on utilise
l’équation 2.24.
L’équation 2.24 est une équation fondamentale de l’électromagnétisme.
2.7.1
Théorème de divergence
~ · dS est égale à la charge totale contenue dans la
La loi de Gauss dit que l’intégrale de D
surface gaussienne. Si la densité de charge ρ est connue, la charge totale peut être obtenue
en faisant l’intégrale sur le volume. On a donc :
I
Z
~
D · d~s = ρdv = Q
(2.26)
Gabriel Cormier
12
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
~ Alors,
Cependant, à l’aide de la loi de Gauss, ρ = ∇ · D.
I
Z
~
~
D · d~s = (∇ · D)dv
(2.27)
C’est le théorème de divergence.
2.8
Travail, énergie, potentiel
On s’intéresse ici au travail fait sur une charge, et on définit le potentiel électrique.
2.8.1
Travail sur une charge ponctuelle
~ dans un champ électrique E.
~ Pour maintenir la charge
Une charge q subit une force F
en équilibre, il faut appliquer une force opposée.
Le travail, par définition, est une force qui agit sur une distance quelconque. Donc, un
travail différentiel dW est effectué quand la force appliquée F produit un déplacement
différentiel dl de la charge.
~ · d~l = −qE
~ · d~l
dW = F
(2.28)
~ dW est négatif, ce qui veut
Note : Quand q est positif et d~l est dans la direction de E,
dire que le travail a été fait par le champ électrique.
Les éléments de déplacement différentiel sont :
d~l = dx âx + dy ây + dz âz
(cartésien)
d~l = dr âr + rdφ âφ + dz âz
(cylindrique)
d~l = dR âR + Rdθ âθ + R sin θdφ âφ
(sphérique)
Exemple 7
~ = (x/2 + 2y)âx + (2x)ây V/m. Calculer le
Un champ électrostatique est donné par E
travail effectué en déplaçant une charge de -20µC (a) de l’origine au point (4,0,0)m, et (b)
de (4,0,0)m à (4,2,0)m.
Gabriel Cormier
13
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
a) Le premier parcours est selon l’axe x, donc dl = dx âx .
~ · d~l = (20 × 10−6 )(0.5x + 2y)dx
dW = −qE
Le travail total est obtenu en intégrant :
−6
Z
4
W = (20 × 10 )
(0.5x + 2y)dx = 80 µJ
0
b) Le deuxième parcours est selon l’axe y, donc dl = dy ây .
Z2
−6
W = (20 × 10 )
(2x)dy = 320 µJ
0
Le travail est indépendant du parcours. Dans la figure 2.3, le travail effectué pour
déplacer une charge du point A au point B est le même pour le parcours 1 ou 2.
B
2
1
A
Figure 2.3 – Travail selon le parcours
Donc, si on part du point A pour se rendre au point B, on effectue un certain travail
WAB . Si on retourne au point A, on effectue un travail WBA = −WAB . Au total, le travail
effectué est nul. On peut donc dire que le travail effectué sur un parcours fermé est nul,
ou :
I
~ · d~l = 0
E
(2.29)
C’est la loi des tensions de Kirchoff.
Si on reprend l’équation 2.29, à l’aide du théorème de Stokes, on a la relation suivante :
I
Z
~ · d~l = (∇ × E)
~ · d~s = 0
E
(2.30)
ce qui implique :
~ =0
∇×E
Gabriel Cormier
14
(2.31)
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
L’équation 2.31 est une équation fondamentale de l’électromagnétisme.
Si le rotationnel d’un champ de vecteurs est nul, le champ est dit conservateur. Le champ
électrique est donc un champ conservateur.
2.8.2
Potentiel électrique
Par définition, le potentiel électrique d’un point A par rapport à un point B est définit
comme étant le travail par unité qui serait effectué si on déplaçait une charge unitaire
positive qu de B à A.
ZA
W
~ · d~l
VAB =
=−
E
[J/C ou V]
(2.32)
qu
B
En fait, VAB représente la différence de potentiel entre A et B.
On calcule maintenant la différence de potentiel entre deux points due à une charge à
l’origine :
Zb
Zb
Q
~
~
â · dR âR
(2.33)
Vba = −
E · dl = −
2 R
a
a 4π0 R
ce qui donne :
Q
Vba =
4π0 R
Q 1 1
=
−
= Vb − Va
R=a
4π0 b a
R=b
(2.34)
Si la référence à l’infinie est nulle, le potentiel à un rayon R de la charge est :
Q
4π0 R
V =
(2.35)
Si la charge est une distribution :
Z
V =
dQ
4π0 R
(2.36)
Si on prend la relation différentielle de l’équation 2.32, on obtient :
ou
Gabriel Cormier
~ · d~l
dV = −E
(2.37)
~ = − dV
E
d~l
(2.38)
15
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
Mais, la dérivée d’un scalaire par rapport à un vecteur est l’opérateur ∇. Donc :
~ = −∇V
E
(2.39)
Cette dernière équation implique qu’on peut calculer le champ électrique en calculant
le gradient de V . Dans certains cas, il est plus facile de calculer V en premier, puis faire les
~
dérivées pour obtenir E.
Est-ce que l’équation 2.39 fait du sens ? Elle dit que le champ électrique est égal à
moins le gradient de la tension. On a vu que le gradient est un vecteur qui pointe vers
l’augmentation maximale d’une fonction. Donc, dans ce cas-ci, puisqu’il y a un négatif
devant le gradient, l’équation 2.39 dit que le champ électrique pointe vers la tension
minimale. Si on reprend la figure 2.2, on voit bien que c’est le cas. C’est une formulation
mathématique de la convention que le champ électrique pointe du positif au négatif.
Il y a un autre point à considérer pour le potentiel électrique : les lignes équipotentielles.
Les lignes équipotentielles sont des lignes (imaginaires) où le potentiel est le même. Ces
lignes sont normales au lignes de champ électrique. On peut en voir un exemple à la
figure 2.4. Le champ électrique est représenté par les lignes noires, et pointe de la plaque
supérieure (1V) à la plaque inférieure (0V). Trois lignes équipotentielles sont montrées :
0.75V, 0.5V et 0.25V. Ces lignes sont perpendiculaires aux lignes du champ électrique.
0.75V
V1 = 1V
0.5V
V2 = 0V
0.25V
Figure 2.4 – Exemple de lignes équipotentielles
2.8.3
Énergie d’un champ électrique
L’énergie d’un champ électrique est reliée au travail. Pour déplacer une charge dans
une champ électrique, il faut faire un certain travail ; ceci implique une énergie. On peut
Gabriel Cormier
16
GELE3222
CHAPITRE 2. ÉLECTROSTATIQUE
calculer l’énergie de plusieurs façons :
W=
=
=
=
Gabriel Cormier
Z
1
2
Z
1
2
Z
1
2
Z
1
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(2.40)
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(2.41)
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(2.42)
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(2.43)
17
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