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REDRESSEURS TRIPHASES
1) Introduction
Le problème des montages redresseurs en triphasé est similaire à celui posé en monophasé (Redresseurs
monophasés). Il s'agit de réaliser, à partir d'un montage électronique, la transformation alternatif-continu, mais
cette fois à partir d'un réseau triphasé. Cette transformation trouve son importance dans la possibilité qu'elle
offre d'alimenter, à partir du même réseau de distribution électrique, à la fois des machines à courant continu et
des machines à courant alternatif.
Le principe de fonctionnement consiste en une modification périodique du circuit électrique entre les
connections d'entrée (réseau) et de sortie (récepteur) du dispositif redresseur, de façon à recueillir en sortie des
tensions et des courants d'ondulations suffisamment faibles pour être négligées.
Pour l'étude nous distinguerons les montages redresseurs à diodes, à thyristors et mixtes qu'on peut classer en
trois catégories, en fonction de leur mode de commutation:
- les montages à commutation parallèle simple, notés Pi, i étant le nombre de phases redressées. En
exemple, les montages P3 à diodes et P3 à thyristors;
- les montages à commutation parallèle double, ou pont de Graëtz, notés PDi, i étant le nombre de
phases redressées. En exemple, les montages PD3 à diodes, PD3 à thyristors et PD3 mixtes (à venir);
- les montages à commutation série, notés Si, i étant le nombre de phases redressées. En exemple, les
montages S3 à diodes, S3 à thyristors et S3 mixtes (à venir).
Lors des études de montages redresseurs triphasés nous considèrerons que le courant de sortie du montage est
suffisamment peu ondulé pour être assimilé à un courant continu I c. De même, les éléments électroniques
constituant les montages, diodes et thyristors, seront dans un premier temps considérés comme des interrupteurs
parfaits. En particulier on négligera la chute de tension à leurs bornes lorsqu'ils sont passants, et on supposera
que les courants qui les traversent peuvent varier instantanément lors des commutations.
Le fonctionnement de ces éléments peut alors se résumer de la façon suivante:
- Diode
VD < 0 => I = 0 diode bloquée
VD  0 => I  0 diode passante et VD négligeable
- Thyristor
Vth < 0 => I = 0 thyristor bloqué
Vth  0 + impulsion gachette IG => I  0 thyristor passant et Vth négligeable
Vth  0 sans impulsion gachette IG => I = 0 thyristor bloqué
2) Plan d'étude des montages redresseurs
Le plan d'étude des montages redresseurs triphasés est inspiré par le problème à résoudre, et est identique à
celui des montages redresseurs monophasés. Le redresseur est un étage intermédiaire entre le réseau dont la
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tension et la fréquence sont fixées (ex: 220V/380V) pour le réseau EDF), et les caractéristiques de
fonctionnement du dispositif aval qui impose des valeurs de tension et de courant continus en sortie (ex: moteur
à courant continu dont la tension et le courant d'induit sont imposés par la vitesse de rotation et le couple
moteur). En conséquence, le choix des composants, une fois celui du type de montage fait, doit se faire en
fonction de cette double contrainte.
Le plan qui sera suivi lors des études sera le même que pour les montages redresseurs monophasés, soit:
a) Schéma de principe
b) Etude du fonctionnement
A chaque commutation la tension redressée est définie par une nouvelle expression, qu'il est nécessaire
d'établir, en fonction des tensions au secondaire du transformateur d'alimentation.
c) Etude des tensions
- tension redressée Uc(t):
caractérisée par sa valeur moyenne définie par
T étant la période de Uc(t), et son coefficient d'ondulation qui quantifie les variations de la tension redressée
autour de sa valeur moyenne.
où Ucmax et Ucmin représentent respectivement les valeurs maximale et minimale de la tension redressée Uc(t).
- tensions aux bornes des éléments redresseurs:
Pour le choix des diodes ou des thyristors à utiliser il faut connaître les valeurs maximales des tensions qui leurs
seront appliquées
d) Etude des courants
- courants dans les éléments redresseurs:
Pour dimensionner les diodes et les thyristors il faut connaître les valeurs maximales, moyennes et efficaces des
courants qui les parcourent, ces valeurs pouvant se déduire de la forme d'onde des courants.
- courants dans les secondaires du transformateur d'alimentation
Le calcul de la valeur efficace du courant dans les secondaires est utile pour dimensionner le transformateur
d'alimentation et pour remonter au courant consommé par le dispositif sur le réseau. La valeur moyenne sera
aussi nécessaire pour calculer le courant au primaire. Ces valeurs peuvent être déterminer ici aussi à partir des
formes d'onde des courants.
On déterminera aussi dans cette partie la puissance apparente et le facteur de puissance au secondaire, ces deux
grandeurs étant importantes dans la conception des montages redresseurs. La puissance apparente détermine le
dimensionnement du transformateur car Vm fixe le nombre de spires par phase et ieff la section des conducteurs.
e) Passage du secondaire au primaire du transformateur d'alimentation
Pour chaque type de montage on établira la relation entre le courant dans les secondaires et les primaires à
partir de l'équation aux Ampères-tours.
P3 à diodes / PD3 à diodes / S3 à diodes / P3 à thyristors /
2
COMMUTATION PARALLELE SIMPLE - P3 à diodes
1) Schéma de principe
Le montage redresseur P3 à diodes est constitué de trois diodes, connectées chacune à une phase du secondaire
d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont groupés en étoile.
Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en général
présent pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage. Les enroulements primaires ne sont pas
représentés sur le schéma.
2) Etude du fonctionnement
A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
( Vs1, Vs2, Vs3 ), qu'on notera
Vs1(t) = Vm sin t
Vs2(t) = Vm sin (t - 2 /3)
Vs3(t) = Vm sin (t - 4 /3)
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Intervalles
Diode
passante
/6 t < 5/6
D1
5/6 t < 3/2
D2
3/2 t <
13/6
D3
Tensions aux bornes
des diodes bloquées
VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2
 Vs2 - Vs1
VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3
 Vs3 - Vs1
VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1
 Vs1 - Vs2
VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3
 Vs3 - Vs2
VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1
 Vs1 - Vs3
VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2
 Vs2 - Vs3
Tension redressée
Uc = Vs1 - VD1
 Vs1
Uc = Vs2 - VD2
 Vs2
Uc = Vs3 - VD2
 Vs3
3
Les trois diodes forment un redresseur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des tensions,
soit
3) Etude des tensions
- Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:
- Le facteur d'ondulation
Le facteur d'ondulation est défini par:
Dans le cas du montage P3 à diodes, il est facile de constater à partir du tableau précédent ou de la courbe de la
tension redressée, que Ucmax = Vm. De façon plus rigoureuse, la valeur maximale Ucmax de tension redressée peut
être calculée en déterminant la valeur de t qui annule la dérivée.
Dans l'intervalle /6 t < 5/6, la tension redressée a pour expression
Uc  Vs1 = Vm sin t
La dérivée (dUc/dt) = Vm cos t = 0 pour  t = /2 + k avec k entier. Seule la valeur t = /2 appartient à
l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors de
Ucmax = Uc (t = /2 )  Vs1 (t = /2 ) = Vm
La valeur minimale Ucmin est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel l'expression
de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de t pour laquelle Uc n'est pas dérivable. Elle ne
peut donc être calculée de la même façon et doit se déduire de la courbe de U c.
Ucmin = Uc (t = /6) = Vm sin (/6) = Vm/2
4
On en déduit le facteur d'ondulation
- Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées
Lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de D j bloquée (j = 1, 2, 3) est
VDj = VDi - Vsi + Vsj  Vsj - Vsi
i = 1, 2, 3
j = 1, 2, 3
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:
La tension maximale à supporter en inverse par les diodes est obtenue en déterminant les valeurs de t qui
annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour V D2, dans l'intervalle /6 t < 5/6
dVD2 /dt  d(Vs2 - Vs1)/dt = Vm [cos (t - 2 /3) - cos t] = 0
pour t = /3 + k avec k entier
Seule la racine (t = /3) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale
On obtiendrait bien sûr, par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes des autres
diodes.
4) Etude des courants
- Courants dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur Ic, et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières:
5
i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:
imax = Ic
i = 1, 2, 3
- Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur
Dans les secondaires du transformateur, deux valeurs relatives aux courants nous intéressent, la valeur efficace
qui sert à dimensionner les enroulements et la valeur moyenne qui sera utile pour la détermination du courant au
primaire. Dans le cas du montage P3 le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du transformateur est le
même que celui circulant dans la diode de même indice, les valeurs moyenne et efficace seront donc les mêmes
que dans les diodes.
Le facteur de puissance est par définition le rapport de la puissance active sur la puissance apparente. Les diodes
étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit
La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,
d'où
A puissance active égale la réalisation du secondaire est d'autant plus coûteuse que le facteur de puissance est
plus faible ce qui constitue une limitation à l'emploi des montages à commutation parallèle simple.
COMMUTATION PARALLELE DOUBLE - PD3 à diodes
1) Schéma de principe
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Le montage redresseur PD3 à diodes est constitué de six diodes, connectées deux par deux en inverse, à chacune
des phases du secondaire d'un transfomateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont groupés en étoile.
Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en général
présent pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage. Les enroulements primaires ne sont pas
représentés sur le schéma.
2) Etude du fonctionnement
A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
( Vs1, Vs2, Vs3 ), qu'on notera
Vs1(t) = Vm sin t
Vs2(t) = Vm sin (t - 2/3)
Vs3(t) = Vm sin (t - 4/3)
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Intervalles
/6 t < /2
/2 t < 5/6
Diodes Tensions aux bornes des
Tension redressée
passantes
diodes bloquées
VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2
 Vs2 - Vs1
VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3
Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs1 - VD1
 Vs3 - Vs1
D1, D'2
VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2
 Vs1 - Vs2
 Vs2 - Vs1
VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2
 Vs2 - Vs3
VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2
 Vs2 - Vs1
VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs1 - VD1
D1, D'3
 Vs3 - Vs1
 Vs1 - Vs3
VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3
 Vs3 - Vs1
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5/6 t < 7/6
D2, D'3
7/6 t < 3/2
D2, D'1
3/2 t < 11/6
D3, D'1
11/6 t <
13/6
D3, D'2
VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3
 Vs3 - Vs2
VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1
 Vs1 - Vs2
VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3
 Vs3 - Vs2
VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3
 Vs3 - Vs1
VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3
 Vs3 - Vs2
VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1
 Vs1 - Vs2
VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3
 Vs3 - Vs2
VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1
 Vs1 - Vs2
VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1
 Vs1 - Vs3
VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1
 Vs1 - Vs3
VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2
 Vs2 - Vs3
VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1
 Vs1 - Vs2
VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1
 Vs1 - Vs3
VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1
 Vs1 - Vs3
VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2
 Vs2 - Vs3
VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2
 Vs2 - Vs1
VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2
 Vs2 - Vs3
Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs2 - VD2
 Vs2 - Vs3
Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs2 - VD2
 Vs2 - Vs1
Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs3 - VD3
 Vs3 - Vs1
Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs3 - VD3
 Vs3 - Vs2
Les trois diodes D1, D2, D3 forment un commutateur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive
des tensions, et les diodes D'1, D'2, D'3 forment un commutateur plus négatif, qui laisse passer la plus négative
des tensions. La tension redressée est à tout instant la différence entre ces deux tensions, soit
3) Etude des tensions
- Valeur moyenne de la tension redressée
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La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:
- Le facteur d'ondulation
Le facteur d'ondulation est défini par:
La valeur maximale Ucmax de tension redressée peut être calculée en déterminant la valeur de t qui annule la
dérivée.
Dans l'intervalle /6 t < /2, la tension redressée a pour expression
Uc  Vs1 - Vs2 = Vm [sin t - sin (t - 2/3)]
La dérivée (dUc/dt) = Vm [cos t - cos (t - 2/3)] = 0 pour t =  /3 + k avec k entier. Seule la valeur t =
/3 appartient à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors de
La valeur minimale Ucmin est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel l'expression
de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de t pour laquelle Uc n'est pas dérivable. Elle ne
peut donc être calculée de la même façon et doit se déduire de la courbe U c.
Ucmin = Uc (t = /6) = (Vs1 - Vs2 )(t = /6) = 3Vm/2
On en déduit le facteur d'ondulation
- Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées
D'après l'étude du fonctionnement, lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de D j
bloquée (j = 1, 2, 3) est
VDj = VDi - Vsi + Vsj  Vsj - Vsi
i = 1, 2, 3
j = 1, 2, 3
De même, lorsque la diode D'i (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de D'j bloquée (j = 1, 2, 3) est
VDj = Vsi - Vsj + VD'i  Vsi - Vsj
i = 1, 2, 3
j = 1, 2, 3
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:
9
La tension maximale à supporter par les diodes en inverse est obtenue en déterminant les valeurs de t qui
annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour V D2, dans l'intervalle /6 >t < 5/6
dVD2 /dt  d(Vs2 - Vs1 )/dt = Vm [cos(t - 2 /3) - cos t] = 0
pour t = /3 + k avec k entier
Seule la racine (t = /3) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale
On obtiendrait bien sûr, par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes des autres
diodes.
COMMUTATION PARALLELE DOUBLE - PD3 à diodes (suite)
4) Etude des courants
- Courants dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c, et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières:
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i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
i'1, i'2, i'3 sont respectivement les courants dans les diodes D'1, D'2, D'3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:
imax = Ic
i = 1, 2, 3
- Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur
Dans le cas du montage PD3, avec l'orientation suivante des courants dans le secondaire d'indice i et les diodes
Di et D'i
on a
isi = ii - i'i
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D'où les formes d'ondes des courants dans les secondaires du transformateur:
et leurs valeurs moyenne et efficace
Le facteur de puissance est par définition le rapport de la puissance active sur la puissance apparente. Les diodes
étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit
La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,
d'où
fs = P/ Ss = 3 / 0,955
COMMUTATION SERIE - S3 à diodes
1) Schéma de principe
Le montage redresseur S3 à diodes est constitué de six diodes, connectées deux par deux à chacun des noeuds
des enroulements secondaires, groupés en triangle, d'un transformateur.
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Les enroulements primaires ne sont pas représentés sur le schéma.
2) Etude du fonctionnement
A partir du réseau triphasé, on obtient dans les enroulements secondaires du transformateur un système triphasé
équilibré de tensions ( Vs1, Vs2, Vs3 ), qu'on notera
Vs1(t) = Vm sin t
Vs2(t) = Vm sin (t - 2/3)
Vs3(t) = Vm sin (t - 4/3)
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Intervalles
Diodes
passantes
Tensions aux bornes
des diodes bloquées
Tension redressée
D1, D'2
VD2 = VD1 + Vs2  Vs2
VD3 = VD1 - Vs1  - Vs1 Uc = - VD'2 - Vs2 - VD1
 - Vs2
VD'1 = VD'2 + Vs2  Vs2
VD'3 = VD'2 - Vs3  - Vs3
D1, D'3
VD2 = VD1 + Vs2  Vs2
VD3 = VD1 - Vs1  - Vs1 Uc = - VD'3 + Vs1 - VD1
 Vs1
VD'1 = VD'3 - Vs1  - Vs1
VD'2 = VD'3 + Vs3  Vs3
D2, D'3
VD1 = VD2 - Vs2  - Vs2
VD3 = VD2 + Vs3  Vs3 Uc = - VD'3 - Vs3 - VD2
 - Vs3
VD'1 = VD'3 - Vs1  - Vs1
VD'2 = VD'3 + Vs3  Vs3
D2, D'1
VD1 = VD2 - Vs2  - Vs2
VD3 = VD2 + Vs3  Vs3 Uc = - VD'1 + Vs2 - VD2
 Vs2
VD'2 = VD'1 - Vs2  - Vs2
VD'3 = VD'1 + Vs  Vs1
4/3 t < 5/3
D3, D'1
VD1 = VD3 + Vs1  Vs1
VD2 = VD3 - Vs3  - Vs3 Uc = - VD'1 - Vs1 - VD3
 - Vs1
VD'2 = VD'1 - Vs2  - Vs2
VD'3 = VD'1 + Vs1  Vs1
5/3 t < 2
D3, D'2
VD1 = VD3 + Vs1  Vs1
Uc = - VD'2 + Vs3 - VD3
VD2 = VD3 - Vs3  - Vs3
 Vs3
VD'1 = VD'2 + Vs2  Vs2
0 t < /3
/3 t < 2/3
2/3 t < 
t < 4/3
13
VD'3 = VD'2 - Vs3  - Vs3
On peut remarquer que, compte tenu de la propriété Vs1 + Vs2 + Vs3 = 0, la tension redressée est à tout instant la
somme des tensions Vsi positives, soit
3) Etude des tensions
- Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:
- Le facteur d'ondulation
Le facteur d'ondulation est défini par:
Dans le cas du montage S3 à diodes, il est facile de constater à partir du tableau précédent ou de la courbe de la
tension redressée, que Ucmax = Vm. De façon plus rigoureuse, la valeur maximale Ucmax de tension redressée peut
être calculée en déterminant la valeur de t qui annule la dérivée.
Dans l'intervalle /3 t < 2/3, la tension redressée a pour expression
Uc  Vs1 = Vm sin t
La dérivée (dUc/dt) = Vm cos t = 0 pour t = /2 + k avec k entier. Seule la valeur t = /2 appartient à
l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors de
Ucmax = Uc (t = /2 )  Vs1 (t = /2 ) = Vm
La valeur minimale Ucmin est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel l'expression
de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de t pour laquelle Uc n'est pas dérivable. Elle ne
peut donc être calculée de la même façon et doit se déduire de la courbe de Uc.
14
On en déduit le facteur d'ondulation
- Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:
La tension maximale à supporter en inverse par les diodes est obtenue en déterminant les valeurs de t qui
annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour V D2, dans l'intervalle 0 t < 2/3
dVD2 /dt  dVs2 /dt = Vm cos (t - 2/3) = 0
pour t = /6 + k avec k entier
Seule la racine (t = /6) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale
VDmax = VD2 (t = /6) = - Vm
On obtiendrait bien sûr, par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes des autres
diodes.
COMMUTATION SERIE - S3 à diodes (suite)
4) Etude des courants
- Courants dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c, et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières:
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i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
i'1, i'2, i'3 sont respectivement les courants dans les diodes D'1, D'2, D'3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:
imax = Ic
i = 1, 2, 3
- Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur
En raison de l'agencement en triangle des enroulements secondaires du transformateur, le courant redressé Ic se
répartit en deux courants d'intensités Ic/3 et 2Ic/3. Par exemple, dans l'intervalle 0 t < /3,
16
is1 = is3 = Ic /3
is2 = - 2Ic /3
Chaque enroulement est donc parcouru sucessivement par des courants ± Ic /3 et ± 2Ic /3, en fonction des diodes
qui sont passantes. On obtient, dans les secondaires, les formes d'ondes de courant suivantes
On en déduit leurs valeurs moyenne et efficace
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Le facteur de puissance est par définition le rapport de la puissance active sur la puissance apparente. Les diodes
étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit
La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,
d'où le facteur de puissance au secondaire
fs = P/ Ss = 3 /
COMMUTATION PARALLELE SIMPLE - P3 à thyristors
1) Schéma de principe
Le montage redresseur P3 à thyristors est constitué de trois thyristors, connecté chacun à une phase du
secondaire d'un transfomateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont groupés en étoile.
Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en général
présent pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage. Les enroulements primaires ne sont pas
représentés sur le schéma.
Les thyristors sont débloqués avec un retard en angle de , c'est à dire que des impulsions de déblocage sont
envoyées sur les gachettes des thyristors respectivement aux angles
18
pour th1
pour th2
pour th3
t = (/6 +  )+ 2k
t = (5/6 +  )+ 2k
t = (3/2 +  )+ 2k
2) Etude du fonctionnement
A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de tensions
( Vs1, Vs2, Vs3 ), qu'on notera
Vs1(t) = Vm sin t
Vs2(t) = Vm sin (t - 2/3)
Vs3(t) = Vm sin (t - 4/3)
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant:
Thyristors Tensions aux bornes
passants des diodes bloquées
Vth2 = Vth1 - Vs1 + Vs2
 Vs2 - Vs1
th1
/6 + t < 5/6 + 
Vth3 = Vth1 - Vs1 + Vs3
 Vs3 - Vs1
Vth1 = Vth2 - Vs2 + Vs1
 Vs1 - Vs2
th2
5/6 + t < 3/2 + 
Vth3 = Vth2 - Vs2 + Vs3
 Vs3 - Vs2
Vth1 = Vth3 - Vs3 + Vs1
3/2 + t < 13/6 +
 Vs1 - Vs3
th3
Vth2 = Vth3 - Vs3 + Vs2

 Vs2 - Vs3
Intervalles
Tension redressée
Uc = Vs1 - Vth1
 Vs1
Uc = Vs2 - Vth2
 Vs2
Uc = Vs3 - Vth2
 Vs3
D'après le tableau ci-dessus, la forme d'onde de la tension redressée est
Pour /2
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Pour /2
3) Etude des tensions
- Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par:
Ucmoy = Ucmoy ( = 0 ) cos 
Rappelons que le retard à l'amorçage  est compris dans l'intervalle [ 0,  [. Deux cas sont à considérer:
- /2, la valeur moyenne de la tension redressée est positive, il en est donc de même pour la puissance
active fournie par le réseau au récepteur ( P = Ucmoy Ic ); le transfert de puissance se fait du coté alternatif vers le
coté continu, le sytème fonctionne en redresseur.
- /2, la valeur moyenne de la tension redressée est négative ainsi donc que la puissance active; le
transfert de puissance se fait du coté continu vers le coté alternatif, le système fonctionne en onduleur ou
redresseur inversé. Le réseau continu néanmoins à imposer la fréquence et à fournir de la puissance réactive,
d'où la précision parfois ajoutée dans la dénomination d'onduleur non-autonome.
- Le facteur d'ondulation
Le facteur d'ondulation est défini par:
Dans l'étude, on peut se limiter au fonctionnement en redresseur (/2 ), en excluant le cas  = /2, qui
conduit à une indétermination de K0 ( Ucmoy = 0 ). On peut noter que cette valeur particulière de  correspond à
une puissance active échangée nulle.
La valeur maximale Ucmax de tension redressée peut être calculée en déterminant la valeur de t qui annule la
dérivée. Dans l'intervalle /6 + t < 5/6 + , la tension redressée a pour expression
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Uc  Vs1 = Vm sin t
La dérivée (dUc /dt) = Vm cos t = 0 pour  = /2 + k avec k entier.
Deux cas sont possibles:
- /3, seule la valeur t = /2 appartient alors à l'intervalle considéré et la valeur maximale de tension
est
Ucmax = Uc (t = /2 )  Vs1 (t = /2 ) = Vm
- /2 >  > /3, il n'existe pas de valeur de t qui annule la dérivée dans l'intervalle considéré et la valeur
maximale de tension est obtenue immédiatement après la commutation, soit
Ucmax = Uc (t = /6 +  ) = Vs1 (t=/6 + )
= Vm sin (/6 +  )
La valeur minimale Ucmin est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel l'expression
de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de t pour laquelle Uc n'est pas dérivable. Elle doit
donc se déduire de la courbe de Uc, en prenant soin de considérer la valeur prise par Uc juste avant la
commutation.
Ucmin = Uc ( /6 +  ) = Vs3 (/6 +  ) = Vm sin ( - 7/6 )
On en déduit les facteurs d'ondulation:
- pour /3,
- pour /2 >  > /3
- Tensions maximales aux bornes des thyristors bloqués
Lorsque le thyristor thi (i = 1, 2, 3) est passant, la tension aux bornes de thj bloqué (j = 1, 2, 3) est
Vthj = Vthi - Vsi + Vsj  Vsj - Vsi
i = 1, 2, 3
j = 1, 2, 3
Considérons, par exemple, le thyristor th2, la tension à ses bornes a l'allure suivante:
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Pour /2
Pour  > /2
La tension maximale à supporter par les thyristors est obtenue en déterminant les valeurs de t qui annulent la
dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour Vth2, dans l'intervalle /6 + t < 5/6 + ,
dVth2 /dt  d (Vs2 - Vs1 )/dt = Vm[cos (t - 2/3) - cos t] = 0
pour t = /3 + k avec k entier
L'angle  pouvant varié de 0 à , les 2 premières racines, à savoir /3 et 4/3 peuvent être atteintes durant le
blocage du thyristor. Elles correspondent respectivement à des tensions aux bornes du thyristor
Les thyristors devront donc supporter les tensions maximales
La valeur négative doit être respectée pour éviter le claquage du thyristor, la positive pour éviter sa mise en
conduction intempestive par dépassement de la tension de retournement. On obtiendrait bien sûr, par un calcul
similaire, les mêmes valeurs maximales de tension aux bornes des autres thyristors.
COMMUTATION PARALLELE SIMPLE - P3 à thyristors (suite)
4) Etude des courants
- Courants dans les thyristors
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Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur I c, et les thyristors parfaits, on déduit de l'étude
du fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces derniers:
i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les thyristors th1, th2, th3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants:
imax = Ic
i = 1, 2, 3
- Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur
Dans les secondaires du transformateur, deux valeurs relatives aux courants nous intéressent, la valeur efficace
qui sert à dimensionner les enroulements et la valeur moyenne qui sera utile pour la détermination du courant au
primaire. Dans le cas du montage P3 le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du transformateur est le
même que celui circulant dans le thyristor de même indice, les valeurs moyenne et efficace seront donc les
mêmes que dans les thyristors.
Le facteur de puissance est par définition le rapport de la puissance active sur la puissance apparente. Les
thyristors étant supposés parfaits, ils ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit
La puissance apparente au secondaire est, en tenant compte des trois enroulements,
d'où
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