travail et aux différentes façons de favoriser le maintien
en poste des travailleurs.
4. Promouvoir la collaboration au sein de la profession et
avec tous les intervenants, y compris les employeurs,
les employés, les syndicats, les conseillers en emploi,
les organismes pertinents, les décideurs, les éducateurs
et les départements des ressources humaines, afin
d’améliorer les services et de promouvoir la valeur
ajoutée de l’ergothérapie dans le domaine de la santé et
du bien-être au travail.
Afin de promouvoir le rôle des ergothérapeutes dans le
domaine de la santé au travail, l’ACE s’engage à :
1. Travailler en collaboration avec les gouvernements
fédéral et provinciaux, les associations du domaine de
la santé et autres et les organismes de la santé, afin
d’élaborer et d’orienter les principales directives sur la
santé au travail, les activités de recherche et les stratégies
novatrices.
2. Élaborer des ressources d’information à l’intention
des consommateurs afin de les amener à mieux
comprendre la relation entre l’individu, l’occupation et
l’environnement, en vue d’améliorer la santé et le bien-
être et de créer une société juste et inclusive.
Renseignements généraux
Au Canada, la nature du travail et du marché du travail
est en constante évolution. Statistique Canada prévoit
que d’ici 2031, la population active passera de 20,5 à 22,5
millions de personnes, ce qui représente une augmentation
comparativement au 18,5 millions rapportés en 2010
(Martel et al., 2011). On prévoit que la proportion de
travailleurs âgés de 55 ans et plus augmentera et qu’elle
représentera environ un quart de la main-d’œuvre d’ici
2021 (Martel et al., 2011). La nature du travail est également
en train de changer en raison des « changements
mondiaux dans le secteur de l’économie, des changements
obligatoires en ce qui concerne l’âge de la retraite, du
nombre croissant de travailleurs immigrants, âgés ou
migrants, de la délocalisation du travail d’un pays à l’autre
et des différents discours sur les possibilités futures en
matière de travail » (Shaw, 2013, p. 3). Le travail est de
moins en moins prévisible, compte tenu de la montée des
économies internationales instables et donc, les travailleurs
vivent des interruptions dans leur travail régulier (Shaw,
2013).
En s’appuyant sur les statistiques les plus récentes sur le
fardeau économique de la maladie, Uppal (2009) affirme
que 159,4 milliards de dollars ont été perdus au Canada en
raison des problèmes de santé physique et mentale. De
plus, 46 % des hommes et 54 % des femmes âgés de 15 à
64 ans ont un problème de santé chronique, et
15 % des hommes et 18 % des femmes ont des problèmes
de santé mentale (Uppal, 2009). Ces problèmes de santé
ont un impact sur de nombreux aspects de l’économie
canadienne, comme « une réduction de la productivité,
une réduction de la participation à la main-d’œuvre, une
augmentation des maladies et des prestations d’assurance
emploi, et des coûts associés aux aides techniques et aux
modifications structurelles » (Uppal, 2009, p. 6). Dans leur
enquête sur l’impact des milieux de travail sur la santé
des employés, Shamian et El-Jardali (2007) affirment qu’il
est possible de réduire et même de prévenir ces lourds
fardeaux.
La littérature actuelle indique que les ergothérapeutes se
concentrent généralement sur la gestion des problèmes
existants et sur les stratégies de retour au travail après
un accident (Kollee et al., 2013). Kollee et al. (2013) ont
observé que dans la thérapie prodiguée, l’accent est mis
principalement sur les résultats associés à la prévention
secondaire et tertiaire, plutôt qu’à la prévention primaire.
Le rôle global particulier de l’ergothérapie peut permettre
de recentrer les stratégies de prévention secondaire en
milieu de travail, afin d’adopter des stratégies centrées
sur la promotion de la santé au travail, c’est-à-dire sur la
prévention primaire ou avant que les symptômes ne se
manifestent chez les travailleurs. Les ergothérapeutes
ratent une énorme possibilité d’emploi et obligation
de la profession, décrite par la Fédération mondiale
des ergothérapeutes comme « une responsabilité
professionnelle et éthique des ergothérapeutes de
considérer les questions liées au travail pour tous les
individus, y compris ceux qui sont dans des groupes
désavantagés ou marginalisés ainsi que ceux ayant une
incapacité de courte ou de longue durée » (2012, p. 1).
Dans sa discussion sur le rendement et la productivité au
travail, l’Organisation mondiale de la santé (m.d.) explique
qu’en offrant un milieu de travail favorable, qui donne aux
travailleurs l’impression de contribuer, de même qu’un
sentiment d’appartenance, la satisfaction et le bien-être
des employés et des employeurs peuvent être grandement
rehaussés. Ce genre d’environnement peut avoir des effets
majeurs sur le bien-être et l’estime de soi des travailleurs,
effets pouvant se manifester bien au-delà du milieu de
travail. Par exemple, en aidant les employeurs à créer des
milieux de travail plus sains, il est possible de réduire les
arrêts de travail causés par le stress (Park, 2007).
Pour suivre le rythme des tendances actuelles dans
le milieu de la santé, il est essentiel d’affectuer un
changement conceptuel, afin de mettre l’accent sur
les approches préventives qui favorisent l’atteinte de
L’ergothérapie et la santé au travail
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