2 Dossier pédagogique Persepolis
INTRODUCTION
L’autobiographie a toujours occupé une place à part et privilégiée dans la littérature française. De
Rousseau à Amélie Nothomb, elle séduit les auteurs car elle permet non seulement de découvrir et
comprendre la formation d’une personnalité, le bilan d’un parcours, mais également d’appréhender
la société dépeinte par l’auteur ; elle est le genre de l’introspection et de la construction de soi à
côté des autres. D’autres artistes mettent également leur médium au service de cette entreprise et
proposent le même « pacte » au public ; afrmer sa sincérité, exprimer ses doutes, ses motivations
tout en réalisant une œuvre artistique. De Vélasquez à Picasso en passant par Roman Opalka, la
peinture ou la photographie autorisent la mise en scène graphique et plastique comme analyse de
soi ; cela restait plus rare dans l’univers de la bande dessinée jusqu’aux années 1970.
Quelques œuvres vont alors marquer le monde graphique, innover et proposer à la fois un discours
sincère sur soi, ancré dans la réalité, et aussi une radiographie de la société. Gen d’Hiroshima
(1973-1985), manga de Keiji Nakazawa, est la première bande dessinée autobiographique. L’auteur
y retrace son histoire sous fond de reconstruction japonaise après la bombe. Suivront les fameux
Maus (1970-1980) d’Art Spiegelman ou encore L’Ascension du Haut Mal (1996-2003) de David B.
qui t « entrer » Marjane Satrapi dans la BD. Le cinéma d’animation vient aussi vers ce genre avec
entre autres Valse avec Bachir (2008) de Ari Folman ou encore, très récemment, Couleur de peau
miel (2012) de Jung et Laurent Boileau.
Aussi si écrire, c’est raconter, « parler de soi », exprimer le monde, Marjane Satrapi réussit son pari.
Ce sera tout d’abord la publication de Persepolis (2000-2003) qui, en quatre tomes, raconte son
histoire dans un style graphique original. Puis, accompagnée par Vincent Paronnaud, elle adapte
sa BD dans un lm d’animation qui nous fait découvrir son enfance et son adolescence sur fond de
bouleversement politique, d’exil, de souffrance, mais aussi d’humour et de courage. À travers un
« réalisme stylisé », épuré, qui fait souvent le choix du noir et blanc, elle propose un témoignage
personnel sur les années 1980 en Iran.
Le lm peut être étudié en classe de Troisième dans une séquence autour des « Récits d’enfance et
d’adolescence ». Accompagné de textes et d’une œuvre intégrale, il permet aux élèves de découvrir
un discours sur soi pudique mais aussi humoristique, une histoire d’initiation mais aussi une réexion
esthétique sur le medium utilisé.
Toujours en classe de troisième, le lm peut s’étudier dans une séquence sur Romans et nouvelles
des XXe et XXIe porteurs d’un regard sur l’histoire et le monde, puisque Persepolis est aussi un lm
sur l’histoire, la mutation d’une société.
SOMMAIRE DU DOSSIER
Introduction p. 2
Fiche technique p. 3
Dans les programmes p. 4
Séquencier p. 5
Activités pédagogiques p. 15
n Activité 1 p. 15
Le récit d’une formation :
vers la construction de soi
n Activité 2 p. 17
L’autobiographie ou le récit d’un regard intense
sur le monde des adultes :
introspection et rétrospection
n Activité 3 : p. 19
L’autobiographie ou le récit d’une éducation
dans un pays déchiré par la guerre :
le devoir de mémoire
Documents complémentaires p. 21
Pour aller plus loin p. 34
Corrigé p. 31