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1 Introduction :
Il y a actuellement en France environ 8000 nouveaux cas d’amputations des membres
inférieurs par an [1], dont 75 à 90% ont pour origine une atteinte vasculaire [2]. L’incidence
des amputations est 25 fois plus élevée chez les diabétiques que dans la population générale
[3]. L’artériopathie diabétique est une pathologie évolutive fragilisant l’état vasculaire, et dans
certains cas, pouvant aller jusqu’à des troubles trophiques et gangrène mettant en jeu le
pronostic vital de la personne. L’amputation est envisagée et faite après échec de
revascularisation tout en créant par la suite une nouvelle pathologie. Elle induit un handicap
entrainant une incapacité principalement fonctionnelle [4].
Les amputations des membres inférieurs au cours de l’évolution des artériopathies
chroniques oblitérantes ont des spécificités liées au terrain [un âge avancé, une pathologie
sus-jacente (artérite, diabète,..) polysystémique sensible à des facteurs de risques (sédentarité,
obésité, tabac, hypercholestérolémie, …)] qui les différencient considérablement des
amputations pour traumatisme, pour tumeur ou autres. L’agression chirurgicale minimale, le
souci de la cicatrisation du moignon d’amputation, les soins paramédicaux de nursing, de
nutrition, l’équilibration médicale du diabète et de tous les facteurs de risque, sont dans cette
pathologie au premier plan [3]. D’après la Haute Autorité de Santé (HAS) [5], la prise en
charge doit être multidisciplinaire, en hospitalisation complète dans une structure de
réadaptation spécialisée. De plus, la qualité du résultat fonctionnel est liée à la précocité de la
prise en charge en rééducation.
Le travail écrit relate la prise en charge de Mr R. amputé de son membre inférieur
gauche dans sa partie tibiale au tiers supérieur conséquence des complications de
l’artériopathie diabétique. L’amputation va entrainer la perte d’un segment au niveau de son
membre inférieur qui se répercute au niveau fonctionnel sur son autonomie par perturbation
de l’équilibre et de la marche. Ceci s’explique par la modification du schéma corporel et du
système postural induit par la diminution de certaines afférences sensitives et sensorielles
présentes au niveau cutané, articulaire et musculaire, nécessaire à un contrôle postural
efficient [6]. De plus, son artériopathie diabétique a des répercussions sur son organisme par
son aspect polysystémique, engendrant, en plus des conséquences cardio-vasculaires, des
troubles de la vision, des troubles de la sensibilité ainsi que des modifications structurelles
comme le pied diabétique modifiant le contrôle postural et engendrant des troubles de
l’équilibration. Ceci est renforcé par le fait que Mr R. est une personne âgée, d’où un
vieillissement des systèmes sensoriels (vue, vestibulaire, somesthésie), effecteurs
(articulations et muscles) et cognitifs participant au contrôle postural; parallèlement au
vieillissement des autres systèmes et organes dont le système cardiovasculaire entrainant un
déconditionnement à l’effort, une diminution de force musculaire (majoré par différents
facteurs comme par exemple la sédentarité, diminution des activités,…).
Ces éléments conduisent à s’interroger, à partir d’une prise en charge clinique, sur les
conséquences de l’amputation au niveau structurel ayant des conséquences fonctionnelles
dont la perturbant de l’équilibration, de la marche et donc de l’autonomie de Mr R., ceci en
plus de la pathologie initiale de ce dernier. Que mettre en place pour limiter au mieux les