Florent DOIRE
Un cerveau accro à la dopamine
En 1954, Olds et Milner, deux chercheurs, réalisent une expérience sur
des rats. Celle-ci consiste à placer des électrodes dans le cerveau des
rongeurs, au niveau de l'aire septale, zone censée être responsable de
l'augmentation du niveau de vigilance et de peur. On place donc un rat
dans une boîte, avec un levier. Au bout d'un moment le rat finit par
appuyer sur le levier, qui lui envoie une décharge dans cette aire septale.
Cela provoque chez l'animal un sentiment de peur et de vigilance comme si
un prédateur était là, et par la suite il n'appuie plus sur le levier de peur
de ressentir à nouveau ce sentiment désagréable. L'expérience se passe
comme prévu, sauf pour un rat. En effet celui-ci n'arrête pas de revenir
appuyer sur le levier après la décharge, comme s'il l'appréciait. Intrigués,
Olds et Milner dissèquent le cerveau du rat et se rendent compte que les
électrodes n'ont pas été placés au niveau de l'aire septale, mais juste à
côté, par erreur. Pour vérifier le phénomène, les chercheurs placent
maintenant les électrodes dans cette nouvelle aire du cerveau chez les
autres rats. La même chose se produit, les rats reviennent sans cesse
actionner le levier, quitte à se laisser mourir de faim. C'est grâce à cette
erreur de placement des électrodes que le fameux circuit de la
récompense est découvert.
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Lorsque l'on assouvit un besoin,
l'Aire Tegmentale Ventrale (ATV)
s'active. Elle va ensuite libérer de
la dopamine vers le noyau
accumbens, qui va transmettre
l'information aux autres régions du
cerveau, telles que l'amygdale qui
va évaluer l'importance
émotionnelle de l'événement, ou
l'hippocampe va se charger de
stocker l'événement en mémoire.
Ces échanges d'informations se
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