République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Djillali Liabès de Sidi Bel-Abbès Faculté de Génie Electrique Département d’Electrotechnique Fascicule de Travaux Pratiques : Techniques de Commande Electrique Présenté Par : Dr. Youcef DJERIRI & Pr. Abdelkader MEROUFEL E-mail : [email protected] Année Universitaire : 2017-2018 Dernière mise à jour : 12/12/2019 Avant-propos La commande classique des systèmes électriques est un important secteur de recherche englobant les systèmes électriques, leurs commandes ainsi que le contrôle des machines électriques. Ce domaine est à la base de tous les développements techniques majeurs récents grâce aux nouvelles méthodes ou aux nouvelles structures de commandes modernes utilisées. Ce recueil des travaux pratiques des machines électriques en courant continu et alternatif se compose de sept fiches de TP. Il s’adresse aux étudiants de la formation master 2 en Electrotechnique, parcours « Commandes Electriques » ainsi que le master 2 en Electromécanique, parcours « Electromécanique » dans le cadre du programme officiel. Mais bien entendu il peut être étudié par tous ceux en 1er cycle, en 2éme cycle, ou même en post-graduation, qui désirent approfondir leurs connaissances ou avoir un document de base en matière de simulation par le logiciel Matlab/Simulink des machines électriques. L’étudiant doit donc avoir des connaissances de base du logiciel Matlab/Simulink. Le but de ce recueil est de familiariser l’étudiant avec : Les méthodes de modélisation des machines électriques (à courant continu, synchrone et asynchrone), la conception des commandes, la synthèse et le dimensionnement des correcteurs classiques et surtout l’étude des performances. D’autre part, de lui apprendre à choisir judicieusement et correctement la commande appropriée. Les méthodes de commande sont présentées dans un ordre progressif d’amélioration relative des performances. Nous espérons que ce recueil sera apprécié par nos collègues et les étudiants et nous seront très heureux de recevoir avec reconnaissance leurs remarques, critiques et suggestions. Sommaire TP N°1 Commande d’une machine à courant continu P. 01 TP N°2 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI P. 08 TP N°3 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone (Régulation avec boucle de vitesse) P. 17 TP N°4 Commande vectorielle d’une machine asynchrone P. 25 TP N°5 Commande en boucle ouverte de l'association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI P. 36 TP N°6 Commande vectorielle d’une machine synchrone P. 42 TP N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/synchrone P. 50 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu UDL ‒ SBA 1 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu 1. Introduction L’application de la régulation de vitesse des moteurs électriques est très répondue dans les systèmes industriels et automatiques, l’un des critères d’efficacité d’une telle régulation est sa robustesse face aux changements. Elle permet d’effectuer une régulation des paramètres physiques (vitesse, position, température… etc.) des systèmes en boucle fermée, c’est à dire un système capable d’atteindre et de maintenir une certaine consigne en utilisant une mesure, dont il reste à déterminer la fonction permettant de corriger la commande en fonction de la consigne initiale et de l’erreur mesurée. Il s’agit donc dans ce TP de la régulation de la vitesse d’un moteur à courant continu (MCC) à excitation séparée, alimenté par un hacheur série, en utilisant un régulateur de type Proportionnel-Intégral (PI). Le hacheur est un convertisseur statique permettant, à partir d’une source de tension continue fixe, d’obtenir une tension continu de valeur moyenne variable (figure 1). On utilise un interrupteur statique pour ‘’hacher ‘’ la tension continue et alimenter une charge. Nous allons nous intéresser au cas particulier d’un hacheur série dont on peut commander le rapport cyclique α. Alimentation continue MCC Ω Charge Fig. 1 : Alimentation d’un MCC par un hacheur série 2. Modélisation de la machine à courant continu Il s’agit d’un MCC à excitation séparée commandé par la tension d’induit, dont le schéma technologique est illustré dans la figure 2. ia(t) La Ra ( )= ua(t) ( )= . ( ) Ω(t) M . ( ) fr J ( )= . ( ) Fig. 2 : Schéma technologique de la machine à courant continu UDL ‒ SBA 2 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu La modélisation de l’ensemble moteur + charge est réalisable à partir des équations de base de la machine à courant continu et du principe fondamental de la dynamique (PFD): Equations électromécaniques : C K I e t a E K e m avec: Kt K avec: Ke K Equation électrique (second loi de Kirchhoff) : V a E R a I a La dI a dt Equation mécanique (second loi de Newton) : d f r Ce Cr dt Ce: le couple électromagnétique fourni par le moteur ; E: la force contre électromotrice générée par le moteur ; Va: la tension d’induit ; Ra, La: la résistance et l’inductance d’induit ; J: le moment d’inertie du moteur ; fr: coefficient de frottement visqueux de l’ensemble moteur + charge. J 2. Principe de fonctionnement de l’hacheur série Le générateur (SV) impose une tension qui reste sensiblement constante, le hacheur série permet de réduire de façon continue la tension moyenne Umoy. L’interrupteur unidirectionnel laisser passer iH pendant la durée TF, ensuite il y’a ouverture de l’interrupteur et iH=0, tandis que le courant continue à circuler dans la charge à cause de l’inductance dans la source de courant (SI) et de la diode de roue libre (continuité du courant dans l’inductance), (voir la figure 3). Pour obtenir , on compare la tension d'entrée (Vcom : tension de commande) à un signal en dents de scie (Vscie) généré par la partie commande du hacheur. Le fruit de la comparaison est le signal de commande (Vint) envoyé sur les transistors (IGBT ou MOS). TC L iH is iD OF + E SV Vs U SI - Fig. 3 : Schéma de principe d’un hacheur série Si la dent de scie est de pente λ, alors on a λ.α.T = Vcom soit = . La relation entre Vcom et Vs peut donc se mettre sous la forme d'un gain statique avec = UDL ‒ SBA 3 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu Fig. 4 : Génération du signal de commande par la technique MLI Le cycle de fonctionnement, de période de hachage T (T=1/f), comporte deux étapes. Lors de la première, on rend le transistor (interrupteur commandé) passant et la diode, polarisée en inverse, est bloquée. Cette phase dure de 0 à αT est appelé rapport cyclique. Lors de la seconde, on bloque le transistor. La diode devient passante. Cette phase dure de αT à T. Globalement, dans des conditions optimales de fonctionnement, Vs=αE. 3. Modélisation de l’alimentation Le schéma de principe de la chaîne de conversion basée sur un hacheur série est donné par la figure 5 : Redresseur Filtre Hacheur Réseau triphasé MCC Fig. 5 : La chaîne de conversion électromécanique à base de MCC 3.1. Modélisation du redresseur triphasé à diodes Le redresseur est un convertisseur « alternatif / continu ». Une conversion d’énergie électrique permet de disposer d’une source de courant continu à partir d’une source alternatif et il est représenté par la figure 6 : Id Ua D1 D2 D3 Ub Ud Ured Uc D4 D5 D6 Fig. 6 : Représentation schématique d’un redresseur PD3 UDL ‒ SBA 4 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu Ce redresseur (PD3) comporte trois diodes (D1, D2, D3) à cathode commune assurant l’allée du courant I d et trois diodes (D4, D5, D6) à anode commune assurant le retour du courant I d . Si on suppose que le redresseur est alimenté par un réseau triphasé équilibré de tension : U a ( t ) 2Veff sin( 2ft ) 2 ) 3 4 U b ( t ) 2Veff sin( 2ft ) 3 U b ( t ) 2Veff sin( 2ft Et si on néglige l’effet d’empiétement, la tension de sortie du redresseur sera définie comme suite : U red (t ) Max U a (t ),U b (t ),U c (t ) Min U a (t ),U b (t ),U c (t ) 3.2. Modélisation du filtre On utilise un filtre passe bas « LC », pour éliminer les harmoniques hautes fréquences. Ce filtre est schématisé par la figure 7 : Id Is Lf Ured U dc Cf Fig. 7 : Circuit du filtre passe-bas Le modèle du filtre est défini par le système d’équations suivantes : dI d U red ( t ) L f dt U dc ( t ) dU ( t ) 1 dc ( I d ( t ) I s ( t )) Cf dt La fonction de transfert du filtre est donnée par : F( s ) U dc ( s ) 1 U red ( s ) 1 L f C f s 2 C’est un filtre de deuxième ordre avec une fréquence de coupure égale à : fc 1 2 L f C f 4. Manipulation Réaliser à l’aide des blocs Simulink le schéma suivant : UDL ‒ SBA 5 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu Fig. 8 : La chaîne d’alimentation de la MCC Réaliser avec les blocs Simulink le circuit générateur d’impulsions suivant : = 50 + Us = 1000 − = 30 ℎ Générateur d’impulsions Fig.9 : Circuit générateur d’impulsion en boucle ouverte Relever les signaux Up et Uc sur le même graphe puis Us. Avec le bloc « switch » de la bibliothèque SIMULINK/Signal Routing et le circuit générateur d’impulsions, on réalise le hacheur série. Réaliser le schéma de commande de vitesse d’un moteur CC associé à un hacheur série. Regrouper les éléments par des blocs et inscrivez leurs fonctions selon le synoptique suivant : charge Signal de Source triphasée commande redressée et filtrée + Correcteur Générateur - PI d’impulsions Moteur CC Hacheur excitation séparée Ω série Fig. 10 : Schéma bloc de la commande de la MCC en boucle fermée 5. Travail demandé UDL ‒ SBA 6 2017-2018 TP : N°01 Commande d’une machine à courant continu Réaliser la source de tension triphasée 220 V/50 Hz sous Simulink. Relever les différentes tensions : tensions alternatives, redressée et filtrée sur le même graphe. Modéliser la machine par des fonctions de transferts en appliquant la transformée de Laplace sur le modèle de la machine. Relever et commenter les graphes de Ce et de Ωm ainsi que le courant d’induit Ia pour un échelon de commande 3820tr/min. Réaliser le schéma de régulation de la vitesse en boucle ouverte puis en boucle fermée. Varier Kp et Ki puis noter vos remarques. Varier la fréquence de la porteuse et noter vos remarques. Varier le signal de commande et noter vos remarques. Analyser les fluctuations du couple. Déduire la valeur du rapport cyclique α de la commande de l’hacheur. Donner votre conclusion. Annexe Paramètres de la machine à courant continu : Résistance d’induit Inductance d’induit Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux Coefficient mécanique Kt Coefficient électrique Ke : 1.84 Ω : 0.0077 H : 0.0061 kg.m2 : 0.001 N.m.s/rd : 0.9 : 0.9 Paramètre de la MLI : Fréquence de la porteuse : fp=1000 Hz. Charge constante : 25 N.m (application en régime permanent) ; (ex. ascenseur ou grue). Charge variable : k.Ω2 (avec k=0.0002) ; (ex. pompe ou ventilateur). Paramètres du correcteur PI : Kp=100 ; Ki=0.7. Echelon de commande de vitesse : 3820 tr/min. Paramètres du filtre passe-bas : Lf=400 mH Cf= 600 µF. UDL ‒ SBA 7 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchroneonduleur avec pilotage MLI UDL ‒ SBA 8 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI Partie 1 : Modélisation de la MAS 1. Introduction La machine asynchrone ou machine à induction est actuellement la machine électrique dont l’usage est le plus répandu dans l’industrie. Son principal avantage réside dans l’absence de contacts électriques glissants, ce qui conduit à une structure simple et robuste facile à construire. Relié directement au réseau industriel à tension et fréquence constante, il tourne à vitesse peu différente de la vitesse synchrone; c’est lui qui est utilisé pour la réalisation de la quasi-totalité des entraînements à vitesse constante. IL permet aussi la réalisation d’entraînement à vitesse variable et la place qu’il occupe dans ce domaine ne cesse de croître. Le modèle mathématique d’une machine asynchrone (MAS) nous facilite largement son étude et permet sa commande dans les différents régimes de fonctionnement transitoire ou permanent. 2. Modèle de la machine asynchrone alimentée en tension Pour une machine asynchrone triphasée alimentée en tension, les tensions statoriques ( Vds Vqs ) et la vitesse du champ tournant s sont considérés comme variables de commande, le couple résistant Cr comme perturbation. Nous choisissons dans notre cas, le vecteur d’état suivant : X uT I ds I qs φdr φqr Ce choix de variable se justifie d’une part, par le fait que les courants statoriques sont mesurables et d’autre part parce que l’on veut contrôler la norme du flux rotorique dans la loi de commande. Après simplification et réarrangement des équations de la machine asynchrone dans le repère de Park, nous obtenons le modèle de la machine sous forme d’équation d’état : X AX BU Avec : λ ωs A Lm T r 0 K Tr ωr K λ ωr K K Tr 0 1 Tr ωsl Lm Tr ωsl ωs 1 Tr 1 σL s B 0 ; 0 0 1 σLs ; 0 0 0 Vds U Vqs Avec : UDL ‒ SBA 9 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI 2 2 Lm L R 1 L L Rr Tr r , K , 1 m , s . m . Rr Ls Lr Lr L s Ls Ls .Lr 2 A ces équations électriques, nous devons associer l’équation mécanique pour obtenir le modèle complet du système : Ce 3 Lm ( dr I qs qr I ds ) p 2 Lr d r Ce C r f r r / J dt Alors le modèle de la MAS alimentée en tension se trouve avec 5 équations (2 magnétiques + 2 électriques + 1 mécanique). Par contre pour la MAS alimentée en courant son modèle est à 3 équations seulement. Ce modèle mathématique de la MAS peut être mis sous un schéma Simulink à base de blocs "Fcn", Intégrateurs et 'Mux' comme le montre la figure 1. Le schéma en bloc Simulink du moteur peut être réduit à un seul bloc où les entrées sont les tensions d’alimentation triphasés et la charge mécanique, tandis que les sorties sont les courants statoriques, le flux rotorique, le couple électromagnétique, et la vitesse. 3. Travail demandé Réaliser la source de tension triphasée. Réaliser la transformation de Park (triphasé-biphasé). Rassembler le modèle X Au X u BuU , courant, flux, couple et vitesse mécanique sous la forme de Schéma Simulink en utilisant les blocs Fcn, Mux, intégrateurs,…etc. Mettez le modèle de la MAS sous la forme d’un seul bloc avec les entrées , , et et les sorties Is, Flux, Ce, vitesse, puis inscrivez à l’intérieur du bloc ‘MAS’. Appliquer un couple de charge répétitif de valeur 10 N.m entre les instants 0.5s et 1s. Relever les différentes courbes des variables à contrôler I s , φr ,C e et r . Relever la caractéristique couple/vitesse du moteur en fonctionnement à vide. Déduire la valeur du glissement « g » à vide et en charge. Interpréter les résultats obtenus. UDL ‒ SBA 10 2017-2018 Ce Cr Vitesse UDL ‒ SBA 11 1/s Vc 3 Vb Vds Goto [Teta_s] Vqs abc/dq Teta Vc Vb Flux Va 2 MAS Va Is 1 Vc Ws Vb 314 Va 4 Cr Cr Ws Vqs Vds Wr Qqr Qdr Iqs Ids 3 Ce 1/s 1/s 1/s 1/s 1/s p From q d a sqrt(u[1]^2+u[2]^2) dq/abc c dq/abc b teta_s Fig. 1 : Schéma Simulink de la machine asynchrone alimentée en tension (((3*p*Lm)/(2*Lr))*(u[3]*u[2]-u[4]*u[1]))/J-(u[9]/J)-(fr*(u[5]/p)/J) ((3*p*Lm)/(2*Lr))*(u[3]*u[2]-u[4]*u[1]) ((Lm/Tr)*u[2])-((u[8]-u[5])*u[3])-((1/Tr)*u[4]) ((Lm/Tr)*u[1])-((1/Tr)*u[3])+((u[8]-u[5])*u[4]) -u[8]*u[1]-Y*u[2]-u[5]*k*u[3]+(k/Tr)*u[4]+(1/(sig*Ls))*u[7] -Y*u[1]+u[8]*u[2]+((k/Tr)*u[3])+(u[5]*k*u[4])+(1/(sig*Ls))*u[6] [Teta_s] 1 Vitesse 4 Flux 2 Is TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI Partie 2 : Modélisation du variateur de vitesse 1. Modélisation de l'onduleur de tension On suppose que tous les éléments constituant le circuit du système d'alimentation son parfaits. Le circuit principal du système d'alimentation représenté par la figure 2 possède, sur le côté réseau, un pont redresseur à diode supposé parfait, il est suivi par un filtre passif LC qui comporte une inductance L et une capacité C, dont le rôle principal est de réduire les ondulations de courant et de tension redressée. D3 D1 D5 L D1 Q1 A C ~ ~ ~ Q4 D4 Réseau triphasé D6 D3 Q3 Q5 B D4 D6 Q6 D5 MAS C Q2 D2 D2 Porteuse VP(t) Circuit de commande à MLI Vref1 Vref2 Vref3 Fig.2 : Schéma synoptique de l’alimentation de la machine asynchrone L'onduleur permet de générer une tension modulée, à partir d'une tension continue, dont l'amplitude et la fréquence sont variables. On peut remplacer chaque groupe transistor-diode de la figure 2 par des interrupteurs kj, k'j avec (j = 1, 2, 3), on obtient le schéma simplifié comme l'indique la figure 3. k1 E/2 E k2 VA k3 A o E/2 k'1 UAB B C k'2 k'3 UCA VB N UBC VC Fig.3 : Schéma simplifier de l’onduleur à deux niveaux de tension Les équations de tension simples appliquées aux trois phases statoriques sont : UDL ‒ SBA 12 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI VAN VAO VON VBN VBO VON V V V CO ON CN Par addition on a : VAN VBN VCN VAO VBO VCO 3VON Sachant que le système des tensions triphasées statoriques est symétrique, donc : VAO VBO VCO 3VON 0 D’où : VON 1 VAO VBO VCO 3 On remplace les trois équations de tensions dans cette dernière, on aura le système suivant : 2 1 1 V AN 3 V AO 3 V BO 3 VCO 1 2 1 V BN V AO V BO VCO 3 3 3 1 1 2 VCN 3 V AO 3 V BO 3 VCO On peut écrire le système ci-dessus sous la forme matricielle suivante : 1 2 1 VAN 2 V 1 1 BN 3 VCN 1 1 VAO 1 .VBO 2 VCO Avec : V AO ES 1 VBO ES 2 V ES 3 CO Tel que: S1 1 S 2 1 S 1 3 si k1 fermé si non S1 0 si k2 fermé si non S2 0 si k3 fermé si non S3 0 Finalement, on aura le système suivant : VAN 2 V E 1 BN 3 VCN 1 1 2 1 1 S1 1 . S2 2 S3 D’où : UDL ‒ SBA 13 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI E Vdc Ce dernier système d’équations représente le modèle mathématique de l'onduleur triphasé à MLI et peut être représenté par le schéma bloc de la figure 4. 300 1/3 Vdc 1 S1 Scope 2*u(1)-u(2)-u(3) 1 Va 2 S2 -u(1)+2*u(2)-u(3) 2 Vb 3 S3 -u(1)-u(2)+2*u(3) 3 Vc Fig. 4 : Schéma bloc de l’onduleur sous Simulink 2. Commande par modulation de largeur d'impulsion (MLI) Parmi les techniques des commandes à MLI les plus utilisées, on trouve la technique triangulo-sinusoïdale. Elle est obtenue par la comparaison entre deux signaux, un signal de porteuse Vp et les signaux de références Vref. Définissant la fonction logique Sj comme le montre la figure 5. Ces fonctions logiques associées au signal de commande sont définies par : 1 Sj 0 si Vref VP si Vref VP La porteuse est définie par la formule suivante avec n : entier naturel. Où : 4t 4 n 1 TP VP 4t 4 n 3 TP 1 t nTP , n .TP 2 1 t n .TP ,n 1.TP 2 si si Les signaux de référence sont donnés par l'équation suivante : π Vref 2Veff . sin 2πf .t 2. j 1. 3 UDL ‒ SBA 14 , avec j = 1, 2, 3 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI (TP ,n) VP(t) 1 - V1 0 + - V2 1 0 + 1 - V3 0 + S1 S2 S3 Fig.5 : Schéma de principe de la commande MLI Sous forme de blocs Simulink, la génération d’impulsions peut être représentée par le schéma de la figure suivante: Porteuse Ref a Ref b Ref c Relay 1 S1 Relay1 2 S2 Relay2 3 S3 Fig.6 : Schéma bloc de la technique MLI sous Simulink Lorsque la référence est sinusoïdale, dans ce cas deux paramètres caractérisant la commande : L'indice de modulation m f p / f ref est le rapport des fréquences de la porteuse et de la référence. Le coefficient de réglage en tension (taux de modulation) r Vref / V p est le rapport de l'amplitude de tension de référence par rapport à l'amplitude de la porteuse. Dans la pratique, on s’arrange pour avoir un taux de modulation (r) inférieur à l’unité de façon à éviter la commutation qui peut entraîner des discontinuités de fonctionnement. Par contre l’indice de modulation (m) doit être très supérieur à l’unité afin de réduire les ondulations au niveau du couple, engendrées par à la commutation des interrupteurs. Pour mettre en évidence la validité de fonctionnement des différents blocs étudiés, on effectue une simulation de l’association convertisseur – machine (voir la figure ci-dessous). Le redresseur et le circuit de filtrage peuvent être représentés par le bloc de tension continue Vdc ou Ud de valeur constante égale à 300V. L’onduleur est représenté par un bloc où UDL ‒ SBA 15 2017-2018 TP : N°02 Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI les entrées sont les signaux logiques de la MLI et les sorties sont les tensions triphasées Va, Vb, Vc (voir la figure 7). Cr ML I Va Ud Cr Cr Is w Va Va Flux MAS M AS Vb Ce Idq S1 S2 S3 Vc MLI Vb Vb Vc Vc Vitesse O NDUL EUR Va Vb Vc Fig.7 : Schéma bloc de la commande MLI de la MAS en boucle ouverte 3. Travail demandé Réaliser et rassemblez le circuit de puissance du variateur de vitesse dans un seul bloc, puis inscrire à l’intérieur du bloc "Onduleur". Réaliser et rassemblez le circuit de commande du variateur de vitesse dans un seul bloc, puis inscrire à l’intérieur du bloc "MLI". Relever la tension de sortie de l’onduleur. Alimenter la MAS par ce variateur de vitesse. Relever les résultats obtenus : de la vitesse, le couple électromagnétique, le flux rotorique et le courant statorique, puis interprétez ces résultats. Changer les valeurs de « r » et « m » dans le circuit de commande (MLI), puis mesurer la valeur de THD au niveau du courant statorique. Notez vos remarques ! Annexe Paramètres de la machine asynchrone : Puissance nominale Tension nominale Rendement nominal Facteur de puissance nominal Vitesse nominale Fréquence nominale Courant nominal Résistance statorique Résistance rotorique Inductance cyclique statorique Inductance cyclique rotorique Inductance mutuelle Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux UDL ‒ SBA 16 : 1.5 kW : 220/380 V : 78% : 0.8 : 1420 tr/min : 50 Hz : 11.25/6.5 A : 4.850 Ω : 3.805 Ω : 0.274 H : 0.274 H : 0.258 H :2 : 0.031 kg.m2 : 0.00114 N.m.s/rd 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone (Régulation avec boucle de vitesse) UDL ‒ SBA 17 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone 1. Introduction La machine asynchrone, en raison de son faible coût et de sa robustesse, constitue actuellement la machine la plus utilisée pour réaliser des variateurs de vitesse. De par sa structure, la machine asynchrone à cage d’écureuil possède un défaut important par rapport à la machine à courant continu à excitation séparée. En effet, l’alimentation par une seule armature fait que le même courant crée le flux et le couple et ainsi, les variations du couple provoquent des variations du flux. Ce type de couplage donne à la machine asynchrone un modèle complètement non linéaire, ce qui complexifie beaucoup la commande de cette machine. D’innombrables travaux ont été réalisés pour mettre au point des commandes performantes de la machine asynchrone à cage. La commande scalaire, la plus ancienne et la plus rustique, correspond à des applications n’exigeant que des performances statiques et dynamiques moyennes. De nombreux variateurs équipés de ce mode de contrôle sont utilisés, en particulier pour des applications industrielles de pompage, climatisation, ventilation. Les puissances installées correspondantes sont importantes. Le contrôle scalaire de la machine asynchrone consiste à imposer aux bornes de son induit, le module de la tension ou du courant ainsi que la pulsation. Ce mode de contrôle s’avère le plus simple quant à sa réalisation, mais également le moins performant, surtout pour les basses vitesses de fonctionnement. Cependant, au niveau des puissances installées, la plupart des variateurs ne justifient pas un contrôle très performant. Pour des variateurs dont la plage de vitesse ne dépasse pas un rapport 3 ou 4 entre les vitesses extrêmes (ventilation, climatisation, centrifugeuses...) et pour lesquels il n’y a pas de fonctionnement à vitesse très faible et à fort couple de charge, le contrôle scalaire donne des performances satisfaisantes. Ce TP donc s’attarde sur les caractéristiques des variateurs asynchrones avec contrôle scalaire en tension. 2. Application de la loi V/F à la MAS alimentée en tension La commande scalaire est basée sur le modèle de la machine en régime permanent, c’est pour cette raison, une étude de la machine asynchrone en régime permanent est nécessaire. En utilisant la notation complexe ⃗ = + , les grandeurs électriques peuvent se mettre sous la forme: ⃗= + = + + + + ( + ) D’où : ⃗= + + En régime permanent, nous avons : Vs Rs I s jωs s V r Rr I r jωs g r ωsl g ωs Où : g=ωsl /ωs est le glissement de la machine asynchrone. Les vecteurs du flux statorique et rotorique peuvent s’écrire sous la forme : UDL ‒ SBA 18 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone s Ls I s Lm I r r Lr I r Lm I s Finalement les grandeurs électriques s’écrivent comme suit : V s Rs I s jωs Ls I s jωs Lm I r Rr 0 g I r jωs Ls I r jωs Lm I s En régime permanent est dans un repère lié au rotor, l’équation du circuit rotorique s’écrit : 0= ̅ + ̅ + ̅ La relation exprimant le flux statorique est : = ̅ + ̅ A partir de ces deux dernières équations, on en déduit : ̅ =− ̅ + Et : ̅ = En régime permanent et dans un repère lié au stator : V s Rs I s js Ls I s js Lm I r D’où : Vs Rs L 1 j r ωsl Rr Ls Lr ωsl ωs 1 σ Rs Rr L L j r ωsl s ωs I s Rs Rr On déduit finalement : 2 Vs* s* Rs Ls L LL L 1 σ s r ωsl ωs r ωsl s ωs Rs Rr Rs Rr 2 σω L 1 sl r Rr 2 Cette relation est à la base des lois de commandes permettant un contrôle du module du flux. La loi de commande précédente permet de maintenir le flux constant. Mais elle est trop complexe pour être exploitée sans moyen de calcul puissant. Elle doit être simplifiée. Donc, si la pulsation rotorique est très faible, alors : UDL ‒ SBA 19 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone R V ωs 1 s ωs Ls * s 2 * s Cette relation reste valable entre les valeurs efficaces des tensions et des flux statoriques. Elle constitue le principe des lois de commande à flux constant des machines alimentées en tension. On choisit de maintenir, si possible, le flux à sa valeur nominale. Si, de plus, Rs est négligeable, alors Vs s* ωs ce qui caractérise une loi en Vs/f=cste (c’est le principe de la commande scalaire ou bien la loi V/F=cste). Le système de la figure 1 montre le schéma block de la commande scalaire avec contrôle V/f. le contrôle de la variation de vitesse est obtenu par un contrôle de la pulsation de glissement ωsl qui est directement lié au couple. Ainsi le contrôle de la vitesse s’effectue à traverse un contrôle indirect du couple. Ωr Ωr* Fig.1 : Schéma bloc de la commande scalaire V/f d’une machine asynchrone Le correcteur, généralement de type PI avec ANTI-WINDUP (voir l’annexe), permet d'estimer la pulsation rotorique, la tension de sortie du correcteur notée ωsl est additionnée à la tension image de la vitesse de rotation ωr et ceci de façon à obtenir la valeur adéquate pour la pulsation statorique. Cette dernière est calculée par la relation ωs = ωr + ωsl. C'est l'autopilotage fréquentiel. Le régulateur de la vitesse donc utilise l’erreur de la vitesse pour générer la pulsation de glissement, afin d’obtenir la pulsation correspondante à la tension de référence Vs*. 3. Dimensionnement graphique des régulateurs sous Matlab/Simulink Pour une commande douce et un rejet de perturbation rapide, nous avons mis en œuvre une méthode sous environnement Matlab/Simulink pour le dimensionnement des coefficients du correcteur en utilisant un outil d’optimisation non linéaire graphique basé sur le principe des moindres carrés. Le bloc « Signal Constraint » de la bibliothèque (Simulink Design Optimization) est un outil permettant de dimensionner de manière graphique la forme de la réponse temporelle désirée en spécifiant les contraintes sur son évolution dans le temps et d’exécuter la routine de calcul permettant aller trouver les coefficients optimaux du régulateur PI (Kp et Ki), le gain de l’action Kw de la boucle ANTI-WINDUP est déterminée par tâtonnement. Le schéma bloc de simulation est donné par la figure 2 : UDL ‒ SBA 20 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone OND ULEUR Vdc Va Ws Va Va va Is S1 S1 Is Vb vb Commande Scalaire Vb phi Vb MLI S2 S2 Vc S3 S3 Vc MAS Vc Ce Ce vc M L I Ws Wr Cr t Cr Wr* Wsl Signal Constraint Wr PI p Bloc de Défluxage Fig. 2 : Schéma bloc de la commande scalaire de la MAS alimentée en tension sous Simulink 4. Domaine de fonctionnement de la MAS dans le plan couple-vitesse Pour garder le rapport V/F constant il faut garder le flux constant. Quand la tension atteint sa valeur maximale, on commence à décroître ce rapport ce qui provoque une diminution du couple que peut produire la machine. On est en régime de « défluxage » ou régime de survitesse (voir la figure 3). Fig.3 : Caractéristique de contrôle couple-vitesse de la MAS Le bloc de défluxage est défini par la fonction non linéaire suivante : sn pour r rn mod e normal s ref rn pour r rn mod e défluxage sn . r La figure 4 représente le déplacement de la caractéristique Couple-vitesse en fonction de la pulsation statorique : UDL ‒ SBA 21 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone Fig.4 : Déplacement de la caractéristique couple-vitesse en fonction de la pulsation statorique A basse vitesse (forts glissements) la chute de tension ohmique ne peut pas être négligée. On ajoute souvent un terme correctif Vs0 pour prendre en compte la pulsation rotorique. Donc pour améliorer le comportement à basse fréquence, on peut utiliser : 2 Rs V ωs 1 kωsl ωs Ls * s * s avec k Rs Lr Rr Ls 5. Travail demandé Réaliser le schéma bloc de la machine sous Simulink, puis inscrivez à l’intérieur du bloc "MAS". Vérifier la validité du modèle de la machine en alimentant cette dernière par une source de tension triphasée de 220V efficace. Relever la caractéristique couple/vitesse du moteur en fonctionnement à vide. Déduire la valeur du glissement « g » à vide et en charge. Construire le modèle de l’onduleur de tension et sa commande MLI. Réaliser et rassemblez le circuit de puissance du variateur de vitesse dans un seul bloc, puis inscrire à l’intérieur du bloc "Onduleur". Réaliser et rassembler le circuit de commande du variateur de vitesse dans un seul bloc, puis inscrire à l’intérieur du bloc "MLI". Relever la tension de sortie de l’onduleur. Alimenter la MAS par ce variateur de vitesse. En boucle ouverte, changer les valeurs de « r » et « m » dans le circuit de commande (MLI), puis notez vos remarques. Implémenter la loi V/F afin de découpler le modèle de la machine tout en utilisant le régulateur PI avec ANTI-WINDUP schématisé dans l’annexe. Dimensionner le régulateur PI par la méthode graphique indiquée précédemment et trouver les valeurs optimales de Kp et Ki. Utiliser le bloc de Défluxage afin de permettre à la machine de fonctionner dans le régime de sur vitesse. Vérifier le fonctionnement de la machine en régime de sur vitesse en entrainant cette dernière à une vitesse de 200 rad/s. Vérifier le contrôle du couple à l’arrêt (à vitesse de rotation nulle). Interpréter les résultats obtenus. UDL ‒ SBA 22 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone Annexe Paramètres de la machine asynchrone : Puissance nominale Tension nominale Rendement nominal Facteur de puissance nominal Vitesse nominale Fréquence nominale Courant nominal Résistance statorique Résistance rotorique Inductance cyclique statorique Inductance cyclique rotorique Inductance mutuelle Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux : 1.5 kW : 220/380 V : 78% : 0.8 : 1420 tr/min : 50 Hz : 11.25/6.5 A : 4.850 Ω : 3.805 Ω : 0.274 H : 0.274 H : 0.258 H :2 : 0.031 kg.m2 : 0.00114 N.m.s/rd Paramètre de la régulation : L’onduleur et sa commande MLI La tension du bus continu : Vdc=300V ; L’indice de modulation m = 30 ; L’indice de réglage r = 0.9 ; Le régulateur PI ANTI-WINDUP Gain de la boule ANTI-WINDUP : Kw = 5 ; Saturation de la sortie du régulateur : ± 60 ; Les consignes de commande La consigne de vitesse de rotation : Ωr-ref = 155 rad/s ; La référence de la vitesse pour le bloc de défluxage : Ωrn = 150 rad/s ; * 1Wb La consigne du flux statorique : sn Couple de charge : Cr = 10N.m entre les instants 1s et 2s ; UDL ‒ SBA 23 2017-2018 TP : N°03 Commande scalaire en tension avec convertisseur et pilotage MLI d’un moteur asynchrone Schéma bloc du régulateur ANTI-WINDUP 1 Kp erreur 1 Wsl 1 s Ki Kw Schéma du bloc de défluxage 1 phis_n 1 Wr 150 |u| Abs <= |u| Relational Operator Wrn Switch Phis* Product Divide UDL ‒ SBA 1 24 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone UDL ‒ SBA 25 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone 1. Introduction La commande par flux orienté ou la commande vectorielle est une technique qui apparaît de nos jours dans littérature traitant les méthodes de contrôle des machines électriques à courant alternatif. Le principe d’orientation du flux est apparu dans les travaux de Blaschke au début des années 70, il consiste à faire coïncider l’axe ‘d’ du repère tournant (d-q) avec le flux, afin de rendre le comportement de la machine asynchrone similaire à celui d’une machine à courant contenu à excitation séparée, le flux est donc contrôlé par le courant inducteur et le couple par le courant induit. Le but de cette commande est d’éliminer le couplage qui existe entre l’induit et l’inducteur et de ramener son fonctionnement comparable à celui d’une MCC en décomposant le courant statorique en deux composantes, dont l’une contrôle le flux ( I ds ) et l’autre contrôle le couple ( I qs ). 2. Modélisation de la MAS et l’onduleur de tension avec la technique MLI N.B : Nous avons déjà vue la modélisation de la machine asynchrone alimentée tension ainsi que le modèle de l’onduleur de tension à deux niveaux commandé par la technique MLI dans le TP N°2 (Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI). 3. Orientation du flux rotorique (OFR) Le principe de la commande par orientation du flux consiste à placer le repère (d-q) tournant tel que l’axe ‘d’ coïncide avec l’axe du vecteur flux rotorique (voir la figure 1). En imposant les conditions de l’orientation du flux rotorique dr r et qr 0 . b q d r I ds B Is s I qs r (a): phase statorique (A) : phase rotorique (dq) : repère tournant s r A a Fig.1 : Illustration de l’orientation du flux rotorique En appliquant ce principe de commande sur le modèle de la machine asynchrone en courant, la figure 2 donne le schéma bloc du principe de l’orientation du flux rotorique (OFR). UDL ‒ SBA 26 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone r* C e* I ds* 1 Lm 2 . Lr 3 . p . Lm . r* I qs* * Rr I qs . Lr I ds* w sl ws s wr Fig. 2 : Schéma bloc de l’orientation du flux rotorique (OFR) 4. Commande vectorielle directe et indirecte On distingue deux types des contrôles vectoriels: directe (FOC) et indirecte (IFOC); dans le contrôle vectoriel directe on effectue une régulation du flux qui nécessite la connaissance de celui-ci, alors que dans le contrôle vectoriel indirecte, on s’affranchit de la connaissance de ce flux en faisant quelques approximations. 4.1. Commande vectorielle indirecte La commande est dite indirecte lorsque la position du flux considéré est calculée à partir de la mesure de la vitesse du rotor et d’autres grandeurs accessibles, comme les tensions ou les courants statoriques. La commande vectorielle indirecte de la machine asynchrone alimentée en tension peut être représentée par la figure 3. s * vdq IFOC Ce* r* wr Idq Fig. 3 : Schéma fonctionnel de la commande vectorielle indirecte de la MAS alimentée en tension 4.1.1. Découplage par compensation Dans le cas de la machine asynchrone alimentée en courant on a supposé que la dynamique de la partie statorique est négligeable devant la partie rotorique. Ainsi, le modèle de la machine est réduit à un ensemble de trois équations. Par contre pour une machine alimentée UDL ‒ SBA 27 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone en tension, le modèle de la machine est d’ordre cinq, donc il est nécessaire de découpler les deux axes des tensions statoriques par des f.é.m. de compensation. Nous utilisons une méthode de compensation qui a pour but d’annuler les termes croisés et les termes non linéaires. Cette méthode consiste à faire la régulation des courants en négligeant les termes de couplage. Ces derniers sont rajoutés à la sortie des correcteurs pour obtenir les tensions des références nécessaires pour le réglage. Les termes supplémentaires sont déterminés de sorte que les tensions restantes soient une relation du premier ordre avec les courants correspondants. Les tensions statorique s’écrivent: dI ds K sLs I qs s Ls dr Vds Ls I ds Ls dt Tr * V ds e dc V L I L dI qs L I K L s qs s s s ds s dr qs r s dt e qc * V qs Pour rendre les axes d et q complètement indépendant, il est nécessaire d'ajouter des termes identiques de découplages mais de signe opposé à la sortie des régulateurs comme le montre la figure 4. Modèle de la machine Régulation et découplage Fig. 4 : Découplage par addition des termes de compensation Ceci nous amène à écrire les tensions sous la forme : Vds Vds* edc * Vqs Vqs eqc Les termes de compensation sont définis par les f.é.m. edc et eqc : Ks edc sLs I qs T Ls dr r e L I K L s s ds r s s dr qc UDL ‒ SBA 28 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Finalement, on obtient un nouveau système d’équations linéaires parfaitement découplé : * Vds Ls I ds Ls V * L I L s qs s qs dI ds dt dI qs dt Le découplage permet d’écrire les équations de la machine sous une forme simple ce qui facilite considérablement le dimensionnement des coefficients des régulateurs. Donc, après orientation du flux rotorique et découplage par compensation, on aboutit alors à un schéma bloc simple et identique pour les deux composantes du courant statorique de la figure 5. Où : Ti 1 / Fig. 5 : Boucle du courant Iqs après découplage La composante du courant I qs contrôlera le couple et celle du courant I ds contrôlera le flux. Les grandeurs mesurées dont nous avons besoin pour la régulation sont: - La vitesse: donnée par un codeur incrémental monté sur l'arbre du moteur. - Les courants statoriques: donnés par des sondes à effet Hall. - Le flux rotorique: donné le plus souvent par estimateur ou observateur. * r Rv C e r* I ds* I qs* I 2.Lr 3. p.Lm .r* 1 Lm eqc * qs R Iq I ds* edc Calcule de Onduleur dq Vds* R Id V dc Vqs* abc MLI s s dq Ia Ib abc r GT MAS Fig. 6 : Schéma de principe d’une MAS alimentée en tension (commande vectorielle indirecte) UDL ‒ SBA 29 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Dans cette méthode, ne régule pas le flux rotorique on a donc besoin ni de capteur, ni d’estimation ou d’observateur de flux. Si l’amplitude du flux rotorique réel n’est pas utilisée, sa position doit être connue pour effectuer les changements de coordonnées. Ceci exige la présence d’un capteur de position du rotor (voir la figure 6). 4.1.1. Dimensionnement des régulateurs Nous proposons de commander notre machine par des régulateurs classiques de type PI (Proportionnel Intégrateur) pour activer la réaction de la réponse de la vitesse de rotation et annules l’erreur statique. Les actions proportionnelles et intégrales de ce régulateur sont mises en parallèles. a) Régulateur de courant Nous représentons les retards du convertisseur statique (onduleur MLI) et les blocs de conversion par la fonction de transfert suivante : 1 Fr ( s ) 1 sT f Pour chacune des boucles de courant, nous avons adopté un régulateur PI. Dont : 1 PI K j 1 sTj où j d ,q Le schéma, incluant les différentes fonctions de transfert, pour l’axe q est donné par la figure suivante : Fig. 7 : Boucle de régulation du courant Iqs Où : K q et Tq : coefficients du correcteur. T f : Constante du temps de la commande rapprochée de l’onduleur. La fonction en boucle ouverte est donnée par : FTBO( s ) K q 1 sTq sTq . 1 1 / Ls . 1 sT f 1 sTi Pour déterminer les paramètres du régulateur on fait appel à la méthode de compensation du pôle dominant afin d’éliminer le pôle le plus lent, puis calculer K q . Cela permet d’avoir une réponse rapide avec un minimum de dépassement et une bonne stabilité du système. A ce stade, on pose : UDL ‒ SBA 30 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Tq Ti ; Avec Ti 1 / La fonction de transfert en boucle ouverte devient : FTBO( s ) Kq 1 Ls s 1 sT f La fonction de transfert en boucle fermée devient : FTBF ( s ) Kq LsT f 1 . s2 s Kq 1 T f LsT f 02 2 s 2 s0 02 Avec : 1 2 Ls K qT f 0 ; Kq LsT f Lors d’un échelon de consigne pour un amortissement 1 / 2 , on a un dépassement de 43%. D’où : Ls K q 2T f T 2 ms f b) Régulateur de vitesse Le schéma de régulation en cascade nécessite, pour un bon fonctionnement, que la boucle interne (courant) soit plus rapide que la boucle externe. Par conséquent, le schéma bloc de régulation de vitesse peut être représenté par la figure 8. Fig. 8 : Schéma Boucle de la régulation de vitesse Avec : kt 3 Lm * p φr 2 Lr La fonction de transfert en boucle ouverte est donnée par la relation : FTBO( s ) K v 1 sTv kt / f r . sTv 1 sTm En appliquant la méthode du pôle dominant par : UDL ‒ SBA 31 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Tv Tm J / f r On aura la nouvelle fonction de transfert en boucle ouverte : FTBO( s ) K v kt 1 . f r sTm En boucle fermée, on aura : 1 FTBF ( s ) 1 s Tm K v kt / f r On choisit généralement le temps de réponse à 3 v t rv( 5%) selon la règle de 95%. trv 3 v 3Tm f r / K v kt D’où : K v 3 J / kt trv 4.2. Commande vectorielle directe Cette méthode nécessite une bonne connaissance du module du flux et de sa phase et celle– ci doit être vérifiée quelque soit le régime transitoire effectué. * r r* C Rv e dr* R I ds* I 2.Lr 3. p.Lm .r* 1 Lm eqc * qs R Iq I ds* edc Calcule de I qs* Onduleur dq Vds* R Id V dc Vqs* abc MLI s s dq ̂r Ia Ib Estimation de abc r* r GT MAS Fig.9 : Schéma de principe d’une MAS alimentée en tension (commande vectorielle directe) UDL ‒ SBA 32 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Une première possibilité est de mettre des capteurs de flux dans l’entrefer et de mesurer directement les composantes r et r de manière à en déduire l’amplitude et la phase. Les capteurs, mécaniquement fragiles, sont soumis à des conditions sévères dues aux vibrations et aux échauffements. La précision de la définition du flux dépend des paramètres inductifs affectés par la saturation du circuit magnétique. D’autre part, les signaux captés sont entachés de bruits engendrés par les encoches et nécessitent des filtres ajustables. La mesure directe permet de connaître exactement la position du flux. Ce mode de contrôle garantit un découplage correct entre le flux et le couple quelque soit le point de fonctionnement. Toutefois il nécessite l’utilisation d’un moteur équipé de capteurs de flux, ce qui augmente considérablement le coût de sa fabrication et rend plus fragile son utilisation (voir la figure 9). 4.2.1. Dimensionnement des régulateurs Les mêmes régulateurs de vitesse et des courants utilisés par la méthode indirecte sont utilisés dans la technique directe, le quatrième régulateur reste à dimensionner sera le régulateur du flux rotorique. a) Régulation du flux rotorique Le schéma bloc de la régulation du flux rotorique est représenté par la figure 10. La boucle interne de courant I ds est négligée. Fig.10 : Boucle de régulation du flux rotorique En appliquant la méthode du pôle dominant, on aura : Tφ Tr Lr / Rr d' où FTBO( s ) K φ .Lm / sTφ En boucle fermée, on aura : 1 FTBF ( s ) 1 s T K Lm On prend : K 3T / Lm .t r Pour effectuer de manière adéquate le choix réponses désirées et établir la synthèse des régulateurs, il faut conserver la relation : UDL ‒ SBA 33 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone N.B : Le temps de réponse pratique du flux rotorique est très supérieur au temps de réponse pratique du courant I ds ( I qs ). Le temps de réponse de la vitesse est plus supérieur devant le temps de réponse du flux rotorique. b) Estimation du flux rotorique Dans la grande majorité des cas, on évite l’utilisation des capteurs de flux. On fait appel à des estimateurs (boucle ouverte) ou à des observateurs (boucle fermée) du flux à partir des mesures classiques (courant, tension, vitesse) facilement accessibles. A partir de l’expression du flux rotorique on peut en déduire la relation vectorielle entre le courant et le flux rotorique : Lm φdr I ds 1 sTr Le schéma bloc de simulation peut être donné par la figure 11 : Idq t ONDULEUR Vdq Idqs Va Va Vb Vb Vc Vc Iqs Ids V_ds_qs Ce Wr* PI Flux_ref 1 WS Flux_dr Teta ph_dr Wsl O.F.R+Découplage Wsl teta Wr Ws M L I MAS Flux_qr Flux_dq Ws Wr Calcul de Teta Cr Charge Ce Ce Wr/Wr* Fig. 11 : Schéma bloc de la commande vectorielle de la MAS alimentée en tension sous Simulink 5. Travail de demandé Réaliser le schéma en bloc Simulink pour les deux méthodes de contrôle vectoriel. Relever les réponses de : vitesse, couple, courant statorique et flux rotorique à vide et en charge. Commenter vos réponses. Faire une comparaison entre les deux techniques. Comparer les performances de la commande vectorielle avec celles de de la commande scalaire traitée dans le TP n°3, surtout dans le cas du contrôle du couple à l’arrêt de la machine. Analyser l’effet des changements paramétriques (internes et externes) de la machine sur les performances de la commande vectorielle. Est-elle robuste ? Donner vos conclusions. UDL ‒ SBA 34 2017-2018 TP : N°04 Commande vectorielle d’une machine asynchrone Annexe Paramètres de la machine asynchrone : Puissance nominale Tension nominale Rendement nominal Facteur de puissance nominal Vitesse nominale Fréquence nominale Courant nominal Résistance statorique Résistance rotorique Inductance cyclique statorique Inductance cyclique rotorique Inductance mutuelle Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux UDL ‒ SBA 35 : 1.5 kW : 220/380 V : 78% : 0.8 : 1420 tr/min : 50 Hz : 11.25/6.5 A : 4.850 Ω : 3.805 Ω : 0.274 H : 0.274 H : 0.258 H :2 : 0.031 kg.m2 : 0.00114 N.m.s/rd 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchroneonduleur avec pilotage MLI UDL ‒ SBA 36 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI 1. Introduction L'étude du comportement d'un moteur électrique est une tâche difficile et qui nécessite, avant tout, une bonne connaissance de son modèle dynamique afin de bien prédire, par voie de simulation, son comportement dans les différents modes de fonctionnement envisagés. Le moteur synchrone à aimants permanents (MSAP) reste un bon candidat à cause d'un certain nombre d'avantages qu'il présente : à savoir pas de pertes au rotor, une grande capacité de surcharge, une vitesse stable et constante à une fréquence donnée et surtout à cause de son couple massique élevé comparativement à celui du moteur asynchrone et du moteur synchrone classique (à rotor bobiné). Dans ce TP, nous allons présenter la modélisation du moteur synchrone à aimants permanents et le principe de la transformation de Park. Ensuite, nous rappelons le modèle du convertisseur statique en présentant sa commande de type MLI triangulo-sinusoidale. Puis nous simulons l’association convertisseur- MSAP. 2. Modèle de la machine synchrone à aimants permanents (MSAP) dans le repère Park La figure 1 représente la machine synchrone à aimants permanents dans le repère de Park. q Iq Vq Vd Id Is d a 0 Fig. 1 : Machine synchrone à aimants permanents dans le repère de Park Le modèle de la machine synchrone à aimants permanents dans le référentiel tournant (d, q) de Park est donné par : dφ d p φ Vd Rs.Id r q dt d φq Vq Rs.Iq dt p r φd φd Ld .Id φ f φq Lq.Iq En remplaçant les expressions des flux et dans le système d’équations des tensions, nous obtenons : dI d p L . I Vd Rs.Id Ld r q q dt V R .I L dIq p L . I φ q s q q dt r d d f L'expression du couple est obtenue à partir de celle de la puissance instantanée absorbée par la machine : UDL ‒ SBA 37 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI 3p C L L I . I φ . I e 2 d q d q f q Si le rotor est à pôles lisses (Ld = Lq), cette équation se simplifie en : Ce 3 pφ f I q 2 2.1. Représentation fonctionnelle En appliquant la transformation de Laplace au système d’équations précédent, nous pouvons représenter la machine synchrone à aimants permanents (MSAP) par la figure 2 : Ωr Fig. 2 : Schéma bloc de la machine synchrone à aimants permanents 2.2. Mise sous forme d’équation d’état Considérons les tensions V , V et le flux d’excitation φ comme grandeur de commande, les courants statoriques i , i comme variables d’état et le couple C comme perturbation. On peut écrire le système d’équations de la MSAP comme suit : [ ]= . + . : Matrice fondamentale qui caractérise le système. : Matrice d’entrée. : Vecteur de commande [ ] = [ : Vecteur d’état [ ] = [ ] ] Sous forme matricielle on peut écrire le système d’équation de la MSAP comme suit : UDL ‒ SBA 38 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI Rs d Id Ld dt I q Ld . p. r Lq Lq . p. r Ld Rs Lq id iq 1 Ld 0 Vd 0 1 Lq V p r q Lq φ f B 1 Ld 0 Avec : A Rs Ld p r Lq Ld Rs Lq L p r d Lq Et 0 0 0 1 Lq p r Lq En utilisant les blocs Mux + Fcn, représenter la machine synchrone à aiment permanent (MSAP) sous SIMULINK. 3. Association onduleur - MSAP 3.1. Objectif Le réglage de la vitesse du rotor d’une machine synchrone se réalise par la variation de la fréquence ou de l’amplitude de la tension ou du courant statorique. Pour se donner les moyens de cette variation, il faut disposer d’une source d’alimentation capable de délivrer une tension variable à partir du réseau. Le schéma de l’association convertisseurs statiquesmachine synchrone est donné par la figure 3 : Réseau triphasé Redresseur Filtre Onduleur Lf Cf Charge MSAP Capteur de vitesse Porteuse Vp La commande MLI Vréf Fig. 3 : Association Onduleur –Machine synchrone 3.2. Modélisation de l’onduleur de tension L’onduleur est un convertisseur statique assurant la conversion continue alternative, chaque bras de l’onduleur est constitué de deux transistors T1,2,3 et T’1,2,3 shuntés en anti parallèle par des diodes de récupération D1,2,3 et D’1,2,3 permettant de renvoyer le courant négatif vers le condensateur de filtrage mis à l’entrée de l’onduleur. UDL ‒ SBA 39 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI D1 T1 D2 T2 D T3 E/2 A E 0 MSAP B C T’1 E/2 S1 D’1 S2 S’1 Porteuse Vp D’2 T’2 S’2 S3 T’3 D’3 S’3 Commande MLI Varéf Vcréf Vbréf Fig. 4 : Schéma de principe de l’association onduleur-machine synchrone L’onduleur utilisé dans ce TP est de la même topologie que celui utilisé dans la commande de la machine asynchrone dans le TP n°2 (Commande en boucle ouverte de l’association moteur asynchrone-onduleur avec pilotage MLI). Cet onduleur est commandé par la technique MLI (dont : m=60 et r = 0.9 tension de source continue Uc = 67 V). L’association convertisseur statique-machine synchrone à aimants permanents est représentée par schéma Simulink de la figure 5 : Onduleur Va Source continue Source triphasée S2,S2,S3 d S1,S2,S3 c q id Id iq Iq Wr Wr Ce Ce is Is Vd b Park Vb Va Vb a Udc Vq MSAP Vc Vc Charge t Clock Cr t Fig. 5 : L’association convertisseur statique-MSAP 4. Travail demandé Reprendre la source de tension triphasée du TP n°1, avec une tension efficace de 100V. Réaliser la transformation du repère triphasé vers le repère biphasé (abc-αβ-dq). Réaliser le modèle du moteur par la méthode Mux + Fcn. Relever les sorties : vitesse mécanique, couple électromécanique, courant statorique. Réaliser l’onduleur de tension et sa commande MLI. Associer le moteur à son onduleur. Varier la vitesse de rotation du moteur en boucle ouverte, en changeant les deux coefficients de réglage (m & r) de la technique MLI. UDL ‒ SBA 40 2017-2018 TP : N°05 Commande en boucle ouverte de l’association moteur synchrone-onduleur avec pilotage MLI Commenter les courbes. Conclure !!! Annexe Paramètres de la machine synchrone : Vitesse nominale Fréquence nominale Flux d’excitation des aimants Résistance statorique Inductance directe statorique Inductance quadratique statorique Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux UDL ‒ SBA 41 : 1000 tr/min : 50 Hz : 0.1564 Wb : 1.4 Ω : 0.0066 H : 0.0058 H :3 : 0.00176 kg.m2 : 0.0003881 N.m.s/rad 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone UDL ‒ SBA 42 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone 1. Introduction Comme le modèle de la machine synchrone que nous avons présenté au TP précédent (TP n°5) est un système multi variable, non linéaire et en plus il est fortement couplé entre les variables d’entrées (tension, fréquence), les variables de sorties (couple, vitesse) et les variables internes de la machine comme le flux, la commande donc de la machines sera difficile. Pour contrecarrer cette difficulté et pour obtenir une situation équivalente à celle de la machine à courant continu à excitation séparée, Blaschke et Hasse en 1972, ont proposé une technique de commande dite commande vectorielle appelée aussi commande par orientation de flux FOC (Field Oriented Control). L’idée fondamentale de cette stratégie est d’assimiler le comportement de la machine synchrone à celui d’une machine à courant continu, c’est-à-dire un modèle linéaire et découplé ce qui permet d’améliorer son comportement dynamique. Ce TP donc présente l’application de la commande vectorielle à la machine synchrone à aimants permanents (MSAP). Les boucles des courants et la boucle de vitesse sont régulées à l’aide des correcteurs classiques de type PI. 2. Principe de la commande vectorielle de la MSAP La commande vectorielle, consiste à régler le flux par une composante du courant et le couple par l’autre composante. Il faut donc, choisir un système d’axe , et une loi de commande qui assure le découplage du flux et du couple. La stratégie de commande la plus souvent utilisée est celle qui consiste à maintenir le courant à une valeur nulle .Cette stratégie permet de simplifier la commande du couple par la linéarisation de la relation entre le couple et le courant. 3. Application de la commande vectorielle à la MSAP Nous rappelons le modèle de la machine synchrone à aimants permanents alimentée en tension présenté dans le TP n°5, donné par les équations suivantes : dI d p L . I Vd Rs.Id Ld r q q dt dIq p L . I φ Vq Rs.Iq Lq r d d f dt C 3 p L L I . I φ . I e 2 d q d q f q J dr C C f em r r r dt Le modèle d'écrit par les équations précédentes montre que la MSAP est un système multi variable, non linéaire et fortement couplé. Le but principal de la commande vectorielle des machines à courants alternatives est d’améliorer leur comportement statique et dynamique grâce à une structure de contrôle similaire à celle d'une machine à courant continu. Dans les machines à rotor lisse ( Ld Lq ), UDL ‒ SBA 43 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone où le couple ne dépend que de la composante en quadrature Ce 3 pφ f I q , la valeur optimale 2 du courant direct est évidemment zéro ( I d 0 ). Si le courant est maintenu nul, physiquement le flux de réaction d’induit est en quadrature avec le flux rotorique produit par les aimants permanents φ = φ . Le système d'équations précédent devient alors: Vd ωr Lq I q d Vq Rs I q Lq I q ωr φ f dt Ce KI q ; ωr p r Avec : 3 K 2 pφ f q Iq = Is Vq Vd d Id=0 Is a 0 Fig. 1 : Principe de la commande vectorielle de la MSAP On remarque que cette stratégie permet d'éliminer le problème de couplage entre les axes « d » et « q ». Le modèle peut être représenté par le schéma fonctionnel de la figure 2 qui ressemble à celui de la machine à courant continu à excitation séparée. Cr Vq + Iq + ‒ Ce ‒- Fig. 2 : Modèle de la MSAP sur l’axe q 4. Découplage par compensation L’alimentation en tension est obtenue en imposant les tensions de référence à l’entrée de la commande de l’onduleur. Ces tensions permettent de définir les rapports cycliques sur les bras de l’onduleur de manière à ce que les tensions délivrées par cet onduleur aux bornes du stator de la machine soient les plus proches possibles des tensions de référence. Mais, il faut définir des termes de compensation, car, dans les équations statoriques, il y a des termes de couplage entre les axes « d » et « q ». UDL ‒ SBA 44 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone La compensation a pour but de découpler les axes « d » et « q », ce découplage permet d’écrire les équations de la machine et de la partie régulation d’une manière simple et ainsi de calculer aisément les coefficients des régulateurs. A partir des deux équations de tension, il est possible de définir les termes de découplage qui sont considérés, dans la suite, comme des perturbations vis-à-vis la régulation. Dans la première équation, on sépare la tension selon l’axe d en deux parties : Vd Vd 1 ed ed ωr Lq I q Le terme est ajouté de manière à obtenir la fonction de transfert suivante : Id 1 Vd 1 Rs sLd La perturbation ed est compensée par un terme identique de manière à ce que la fonction de transfert équivalente soit celle indiquée ci-dessus. On peut considérer de manière analogue la deuxième équation et définir : Vq Vq 1 eq eq ωr Ld I d φ f De la même façon, le terme est ajouté de manière à obtenir la fonction de transfert suivante : Iq Vq 1 1 Rs sLq Les actions sur les axes d et q sont donc découplées. Avec ce découplage par compensation nous obtenons le schéma bloc suivant : I d* I q* Correcteur PI Vd 1 ed Vd* Vq* Correcteur PI Vq 1 eq Découplage +correction ed eq 1 Rs sLd Id 1 Rs sLq Iq Modèle de la MSAP Fig. 3 : Découplage par compensation de la MSAP 4. Dimensionnement des régulateurs Lorsque le découplage entre l’axe d et l’axe q est réalisé, les régulateurs de courant et de vitesse peuvent être synthétisés au moyen des techniques de l’automatique classique ou avancée développées pour les systèmes linéaires. UDL ‒ SBA 45 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone Dans ce TP on se limite à la technique de contrôle par des régulateurs classiques PI (proportionnelle, intégrale) dont le coefficient intégral Ki sert de réduire l’écart entre la consigne et la grandeur régulée donc de réduire l’erreur statique, comme le terme proportionnel Kp permet le réglage de la rapidité du système et donc le temps de réponse. 4.1. Régulation des courants La boucle de régulation du courant Id est donnée par la figure 4 : Fig. 4 : Boucle de régulation du courant Id De la même manière, la boucle de régulation du courant Iq est donnée par la figure 5 : Fig. 5 : Boucle de régulation du courant Iq En utilisant la méthode de compensation des pôles dominants, déterminer les valeurs des deux gains (kp et ki) de ce correcteur, si on adopte le critère de ±5% pour le temps de repense du système ! 4.2. Régulation de vitesse Le schéma de réglage en cascade retenu nécessite, pour un bon fonctionnement, que la boucle interne soit plus rapide que la boucle externe et supposé égale à un. Il est clair que le réglage du couple se fera par l’action sur le courant Iq. Par conséquent, la sortie du régulateur de la boucle externe (vitesse) constitue la référence de la boucle interne (courant Iq). La chaîne de régulation de vitesse peut être ainsi représentée par le schéma bloc de la figure. Fig. 6 : Boucle de régulation de la vitesse Dans le cas d’un système régulé régit par une fonction de transfert du deuxième ordre, les paramètres du régulateur «Kp , Ki » seront en fonction de deux grandeurs : - Coefficient d’amortissement : ξ - Pulsation propre non amortie : ω0, ou bien ωn UDL ‒ SBA 46 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone Calculer la fonction de transfert de la vitesse en boucle ouverte « FTBO » (Cr=0) et en boucle fermée « FTBF ». Par identification à une fonction du second ordre de la forme : a / ω 02 a FTBF ( s ) 2 1 2 2ε s 2 εω 0 s ω 02 s s1 ω0 ω 02 On choisit un coefficient d’amortissement (Facteur d’amortissement) égal à un (ξ=1) et une pulsation propre de 300rad/s, déterminer les gains du régulateur en comparant les deux dénominateurs des deux fonctions FTBF. N.B : Généralement les coefficients kp et ki sont ajustables, dans certain cas le calcul exact de ces coefficients ne donne pas des bonnes résultats. 5. Limitation des courants Les organes de commande introduisent des limitations sur la grandeur de commande, ces limitations peuvent causer des problèmes lors de grands phénomènes transitoires sous formes d’un dépassement élevé de la grandeur à régler, voire même d’un comportement instable du réglage. La caractéristique non linéaire de la limitation ne permet plus l’application de la théorie linéaire afin d’analyser précisément le comportement dynamique dès que la sortie du régulateur est saturée. La saturation perturbe également le fonctionnement des régulateurs comportant une action intégrale. En effet, la composante intégrale continue à croitre, bien que la sortie du régulateur soit limitée. Fig.7 : Boucle de régulation de vitesse avec limitation du courant Avec cette structure du régulateur, il n’est pas possible d’obtenir de bonnes performances à la fois pour l’asservissement de vitesse (réponse par rapport à la consigne) et pour la régulation (réponse par rapport à la perturbation). Afin d’éviter ces inconvénients, il s’avère indispensable de corriger le comportement dynamique du régulateur (en particulier la composante intégrale) lorsque la limitation est atteinte. Ceci nous a amené à prendre une structure PI avec anti-windup, le schéma de ce régulateur est représenté par la figure 8 : UDL ‒ SBA 47 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone Fig. 8 : Régulateur PI avec anti-windup Comme le dimensionnement de ce régulateur est très compliqué, nous procédons par des essais de tâtonnement pour aboutir à une réponse sans dépassement et une erreur statique nulle. La figure 9 représente le schéma global de la commande vectorielle avec réglage classique en vitesse d’une machine synchrone à aimants permanents alimentée en tension. C e* r* r I Vq 1 I q* 1 K Iq * d Par Compensation Id Onduleur P MSAP de 1 Découplage Vd 1 * Vabc Vq* Bloc de Tension Vd* Capteur θ p P Fig. 9 : Schéma global de la commande vectorielle de la MSAP alimentée en tension Sous Simulink, le schéma bloc de la commande vectorielle de la MSAP alimentée en tension est illustré par la figure 10. Charge Id Id MLI Iq t wr 0 PI Vd1 Vd Iq Vq + Vabc Vabc Iq MSAP Wr compensation Wr Teta Vq ONDULEUR teta Ce Vq1 PI Id Vd Découplage Id* Wr* Cr Ce PI 1 s p Wr Fig. 10 : Schéma bloc de la commande vectorielle de la MSAP alimentée en tension sous Simulink UDL ‒ SBA 48 2017-2018 TP : N°06 Commande vectorielle d’une machine synchrone 6. Travail demandé Déterminer les valeurs des différents correcteurs en utilisant les méthodes de dimensionnement citées précédemment. Réaliser la commande vectorielle de la MSAP alimentée en tension. Relever les différentes réponses (vitesse, couple et courants) à un échelon de vitesse de 100 rad/s, dans les deux sens de rotation, avec une charge nominale de 3N.m appliquée entre les instants 0.1s et 0.3s. Visualiser les courants triphasés dans le repère abc. Donner les caractéristiques de l’onduleur triphasée à MLI (indice de modulation ‘m’ et le taux de modulation ‘r’), puis relever la tension de sortie de l’onduleur. Vérifier l’effet du découplage par compensation (annuler les Fem’s et relever les réponses du moteur). Relever les réponses de démarrage en pleine charge (3N.m) de la MSAP. Relever les réponses (vitesse, couple et courants) pour une inertie double. Analyser le spectre harmonique au niveau du couple électromagnétique, puis mesurer son niveau de THD. Donner votre conclusion. Annexe Paramètres de la machine synchrone : Vitesse nominale Fréquence nominale Flux d’excitation des aimants Résistance statorique Inductance directe statorique Inductance quadratique statorique Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux UDL ‒ SBA 49 : 1000 tr/min : 50 Hz : 0.1564 Wb : 1.4 Ω : 0.0066 H : 0.0058 H :3 : 0.00176 kg.m2 : 0.0003881 N.m.s/rad 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone TP : N°07 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/synchrone UDL ‒ SBA 50 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone 1. Introduction Les méthodes de commande directe du couple (en anglais DTC: direct torque control) des machines asynchrones sont apparues dans la deuxième moitié des années 1980 par le chercheur japonais I. Takahashi et allemand M. Depenbrock comme concurrentielle des méthodes vectorielles qui consistent à découpler le contrôle du flux de celui du couple en utilisant une transformation judicieuse des coordonnées du champ magnétique (orientation du champ), et qui sont basées généralement sur des alimentations par modulation de largeur d’impulsion (MLI). A l’opposé de ces lois de commande, qui opèrent donc par modulation de la durée (MLI), les stratégies de commande directe du couple sont des lois de commande en amplitude. Dans un repère lié au stator, les valeurs instantanées du flux statorique et du couple électromagnétique sont estimées à partir des grandeurs statoriques. En utilisant des comparateurs à hystérésis, le flux et le couple sont contrôlés directement et indépendamment avec une sélection appropriée du vecteur tension imposé par l'onduleur. La commande directe du couple présente de nombreux avantages : très bonne dynamique du couple; robustesse par rapport aux variations des paramètres de la machine; non nécessité d’utiliser un capteur mécanique (vitesse ou position) sur l’arbre moteur; possibilité de contrôle de l’amplitude des ondulations du couple et du flux statorique. Dans ce TP on applique la commande directe du couple sur la machine asynchrone à cage et la machine synchrone à aimants permanents afin de contrôler le flux statorique et le couple électromagnétique de ces deux machines. 2. Principes généraux sur la DTC La commande directe du couple des machines à courant alternatif est basée sur la détermination « directe » de la séquence de commande appliquée aux interrupteurs d’un onduleur de tension. Ce choix est généralement basé sur l’utilisation des régulateurs à hystérésis dont la fonction est de contrôler l’état du système, à savoir ici l’amplitude du flux stator et du couple électromagnétique. Ce type de commande est classé dans la catégorie des contrôles en amplitude, par opposition aux lois de commandes en durée plus classiques qui sont basées sur un réglage de la valeur moyenne du vecteur de tension par modulation de largeur d’impulsion (MLI). A l’origine, les commandes DTC étaient fortement basées sur le « sens physique » et sur une approche relativement empirique de la variation des états (couple, flux) sur un intervalle de temps très court (intervalle entre deux commutations). Ce raisonnement s’est nettement affiné et repose désormais sur des fondements mathématiques de plus en plus solides. 3. Commande directe du couple de la machine asynchrone 3.1. Modélisation vectorielle de la machine et du convertisseur Les conditions de contrôle dynamique du couple de la machine asynchrone peuvent être mises en évidence, par le modèle vectoriel de la machine. Pour cela, on prendra les expressions vectorielles de la machine. Par la suite, on se placera dans le référentiel statorique (S), que l’on définira par un système d’axes lié au stator (α, β). De plus, de manière à simplifier l’écriture des grandeurs exprimées dans le référentiel (S), on choisira la notation suivant : X y ( S ) X y . Ainsi, les tensions de la machine, côté stator et rotor, peuvent s’écrire : UDL ‒ SBA 51 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Côté stator : Vs Rs I s d s dt Côté rotor : 0 Rr I r d r j r r dt Le vecteur de tension Vs est délivré par un onduleur de tension triphasé, dont l’état des interrupteurs, supposés parfait, est représenté en théorie par trois grandeurs booléennes de commande S j j a, b, c telles que : S j 1 : interrupteur haut fermé et interrupteur bas ouvert. S j 0 : interrupteur haut ouvert et interrupteur bas fermé. On définit le vecteur Vs comme la combinaison des 3 tensions simples : 2 4 j j 2 U DC S a S b e 3 S c e 3 3 V s V s jV s Les différentes combinaisons des 3 grandeurs (Sa, Sb, Sc) permettent de générer huit (23) positions du vecteur Vs dont deux correspondants aux vecteurs nuls (Sa Sb Sc) = (111) ou (000), où les trois interrupteurs du haut (ou du bas) du convertisseur sont actifs en même temps. r V2 110 V3 010 Z2 Z3 Z1 60° V4 011 Z6 Z4 V1 100 r 2 U DC 3 Z5 V0 000 V7 111 V6 101 V5 001 Fig. 1 : Elaboration du vecteur de tension à partir des états de commutation de l’onduleur UDL ‒ SBA 52 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Les huit vecteurs de tension sont représentés dans le plan (αs-βs) par la figure 1 où V0 et V7 sont identiquement nuls. Les six autres ont le même module égale à 2 / 3U DC . Les extrémités de ces six vecteurs définissant les sommets d’un hexagone régulier puisque deux vecteurs successifs font entre eux un angle de / 3 appelée secteur ou zone. 3.2. Contrôle du vecteur flux statorique A partir de l’expression de la tension statorique, on obtient le flux statorique : s (t ) Vs Rs I s dt t 0 La chute de tension due à la résistance du stator Rs I s peut être négligée par rapport à la tension Vs (ce qui se vérifie lorsque la vitesse de rotation est suffisamment élevée), on trouve alors : t s s 0 Vs dt 0 Où s 0 est le vecteur flux à l’instant t =0. s s 0 VsTe Pendant un intervalle périodique de contrôle 0 , Te , correspondant à une période d’échantillonnage Te, les commandes Sa Sb Sc sont fixes, donc le vecteur de tension appliqué reste constant. Ainsi on peut écrire : s k 1 s k Vs Te Ou encore : s Vs Te Avec : s k : est le vecteur du flux statorique, ou pas d’échantillonnage actuel. s k 1 : est le vecteur du flux statorique, ou pas d’échantillonnage suivant. s : est la variation du vecteur flux statorique s k 1 s k . L’équation au-dessus implique que pour une période d'échantillonnage constante T e, l’extrémité du vecteur s se déplace sur une droite dont la direction est donnée par le vecteur de la tension appliquée Vs . La figure 2 décrit ce principe, lorsque l’on sélectionne par exemple une tension Vs V3 . UDL ‒ SBA 53 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Fig. 2 : Exemple d’évolution du vecteur flux statorique dans le plan (αs-βs) En choisissant une séquence correcte de vecteur Vs , sur des intervalles de temps successifs de durée Te, on peut donc faire suivre à l’extrémité du vecteur s la trajectoire désirée. Il est possible de fonctionner avec un module du flux s pratiquement constant. Pour cela, il suffit de faire suivre à l’extrémité de s une trajectoire pseudo circulaire (figure 3), si la période Te est très faible devant la période de rotation du flux statorique. Lorsque le vecteur de tension Vs est non nul, la direction du déplacement de l’extrémité du flux s est donnée par sa dérivée d s , correspondant à la force électromotrice Es. dt De manière à obtenir de très bonnes performances dynamiques, le choix d’un correcteur à hystérésis à deux niveaux semble être la solution la plus simple et la mieux adaptée à la commande étudiée. En effet, avec ce type de contrôleur, on peut facilement contrôler et maintenir l’extrémité du vecteur flux statorique s dans une couronne circulaire, comme le montre la figure 3. Sens positif de rotation du flux statorique βs V5 V4 V5 Z3 V5 Z4 V3 1 5 V1 Z1 6 Z5 V6 V4 2 4 V6 V1 V3 Z2 3 V6 ωs V4 V2 αs V3 Z6 V2 V1 V2 Fig. 3 : Trajectoire du flux statorique dans le repère (αs, βs) UDL ‒ SBA 54 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone La sortie de ce comparateur (Cflx) est une variable booléenne prenant la valeur (1) lorsque l’erreur du flux est positive et (0) lorsqu’elle est négative. La largeur de la bande d’hystérésis est choisie suivant l’intervalle de commande des interrupteurs, lui-même choisi en fonction de la fréquence de commutation des interrupteurs ainsi que du temps de calcul dans les applications pratiques. Connaissant la valeur du module du flux statorique estimé s on va calculer l’écart qui existe entre le flux de la machine et sa valeur de référence : s s* s Avec : s* et s sont respectivement : le flux statorique de consigne et estimé. On place le contrôleur à hystérésis à deux niveaux de largeur 2s (figure 4). Fig. 4 : Comparateur à hystérésis utilisé pour contrôler le flux statorique Ainsi, le comparateur à hystérésis à deux niveaux, appliqué sur le flux, permet de détecter les dépassements de la zone de contrôle et de respecter : si s s ds si 0 et 0 s r dt si 0 et ds 0 s s dt si s s C flx 1 C flx 0 C flx 1 C flx 0 En effet, si on introduit l’écart s , entre le flux de référence et le flux estimé dans un comparateur à hystérésis à deux niveaux (voir figure 4), celui-ci génère à sa sortie la valeur C flx 1 pour augmenter le flux et C flx 0 pour le réduire. 3.3. Contrôle du couple électromagnétique La transformation de Park est faite avec conservation de puissance, l’expression du couple électromagnétique durant l’intervalle de commande peut être écrite sous la forme: 3 L Ce p m s r sin 2 Ls Lr Où γ= θs - θr est l’angle entre les vecteurs flux statorique et rotorique. UDL ‒ SBA 55 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone En utilisant la notation complexe du flux statorique et du flux rotorique on obtient : s s , s s e j r r , r r e j ; s r Im ωs ϕs ϕr γ θs θr Re Fig. 5 : Représentation complexe des vecteurs flux statorique et rotorique L'interaction entre le flux statorique et rotorique produit un couple électromagnétique proportionnel à l'angle γ entre les deux vecteurs où il sera maximal lorsque les deux vecteurs seront parfaitement en quadrature. Car la constante du temps du rotor (l’ordre de 100ms) est plus grande que celle du stator, le flux rotorique change lentement par rapport au flux du stator; en effet, le flux rotorique peut être supposé constant. Le fait que le flux rotorique peut être supposé constant est vrai tant que le temps de réponse de la commande est beaucoup plus rapide que la constante du temps du rotor. Tant que le module du flux statorique est maintenu constant, le couple électromagnétique peut être rapidement changé et contrôlé au moyen de la modification de l'angle γ. Cem 0 -1 0 Cem 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 0 0 -1 -1 0 -1 -1 1 0 t 0 * Cem 0 * Cem 0 * Cem Cem Cem CHcplC 1 C em 0 C em Cem -1 Fig. 6 : Contrôle du couple à l’aide d’un comparateur à hystérésis à trois niveaux UDL ‒ SBA 56 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Pour la correction du couple en utilisant un comparateur à hystérésis à trois niveaux, donné par la figure 6, utilisé pour contrôler la machine dans les deux sens de rotation. Ccpl représente l'état de sortie du comparateur, Ce l’écart entre le couple de référence et le couple estimé et Ce la limite de la bande hystérésis. Ce comparateur est modélisé par l’algorithme de l’équation suivante : si Ce Ce si 0 C C et e e si 0 Ce Ce et si Ce Ce si Ce Ce 0 et si Ce Ce Ce Ccpl 1 d Ce 0 dt d Ce 0 dt Ccpl 0 Ccpl 1 Ccpl 1 d Ce 0 dt d Ce 0 et dt Ccpl 0 Ccpl 1 L'écart Ce , entre le couple de référence Ce* et le couple estimé C e est introduit dans le comparateur à hystérésis à trois niveaux, ce dernier va générer à sa sortie la valeur Ccpl 1 pour augmenter le couple, Ccpl 1 pour le réduire et Ccpl 0 pour le maintenir constant à l’intérieur d’une bande 2Ce autour de sa référence. 3.4. Estimation du flux statorique et du couple électromagnétique Le défi de la commande directe du couple et de flux consiste à obtenir une estimation fiable de la valeur instantanée du couple, du flux ainsi que de l'angle du flux statorique. Les performances du système de contrôle dépendent de la précision dans l’estimation de ces grandeurs. 3.4.1. Estimation du flux statorique L’amplitude du flux statorique est estimée à partir de ses composantes biphasées s et s Soit : s s j s Dans le plan (α-β), les composantes du flux statorique sont déterminées par : t s Vs Rs I s dt 0 t V R I dt s s s s 0 s s2 s2 Où s et s sont estimées en utilisant l’équation au-dessus qui nécessite la connaissance des composantes des vecteurs courants et tensions statoriques : I s , I s , Vs et Vs . Les composantes du vecteur courant statorique sont obtenues par l’application de la transformation de Concordia aux composantes triphasées mesurés isa , isb et isc . UDL ‒ SBA 57 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone I s I s Les composantes du vecteur de tension interrupteurs. 2 isa 3 1 isb isc 2 rotorique sont obtenues à partir des états des 2 1 U DC S a Sb Sc Vs 3 2 V 1 U S S DC b c s 2 3.4.2. Estimation du couple électromagnétique Le couple électromagnétique peut être estimé à partir de l’estimation du flux et de la mesure du courant en utilisant l’expression du couple en fonction du flux et du courant statorique donnée par l’équation : 3 Ce p s I s s I s 2 3.5. Table de vérité et structure du DTC 3.5.1. Elaboration de la table de vérité On élabore la table de vérité de la structure de contrôle, en fonction des sorties des contrôleurs Cflx et Ccpl et des zones Z de position de s , tel que : arctan s s L’espace d’évolution de s dans le référentiel considéré se décompose en six zones Z(i) (i=1,...,6), et tel que : i 1 Z i i 1 6 3 6 3 On retrouve bien avec la table de vérité (tableau 1), la formulation de sélection des vecteurs tensions V i 1 , V i 1 , V i 2 , V i 2 correspondant à une zone (Z=i) et ceci pour un comparateur à hystérésis à deux ou à trois niveaux. Comparateur Secteur Z(i) vis-à-vis de l’angle γ 1 2 3 4 5 6 Flux : Cflx Couple : Ccpl (330°, 30°) (30°, 90°) (90°, 150°) (150°, 210°) (210°, 270°) (270°, 330°) 3 niveaux 2 niveaux 1 1 0 V2 V0 V3 V7 V4 V0 V5 V7 V6 V0 V1 V7 -1 V6 V1 V2 V3 V4 V5 3 niveaux 2 niveaux -1 1 0 V3 V7 V4 V0 V5 V7 V6 V0 V1 V7 V2 V0 -1 V5 V6 V1 V2 V3 V4 V0=[0,0,0] ; V1=[1,0,0] ; V2=[1,1,0] ; V3=[0,1,0] ; V4=[0,1,1] ; V5=[0,0,1] ; V6=[1,0,1] ;V7=[1,1,1] Tab.1 : Table de commutation de la DTC étendu UDL ‒ SBA 58 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Dans la DTC étendu, la table de sélection des vecteurs optimaux est plus évoluée par rapport à la DTC classique et considère une entrée additionnelle : le signe de l’évolution du couple électromagnétique. Une autre différence concerne les niveaux des régulateurs d’hystérésis. Dans la méthode DTC étendu le régulateur du couple a une sortie à trois niveaux, à la différence de la commande DTC classique où uniquement deux niveaux étaient considérés. En sélectionnant l’un des deux vecteurs nuls V 0 ou V 7 , la rotation du flux s est arrêtée et entraîne une décroissance du coulpe Ce. On choisit alternativement V 0 ou V 7 de manière à minimiser le nombre de commutation sur l’onduleur. 3.5.2. Structure générale de la DTC U DC Onduleur de tension à 2 niveaux Tension Continue MAS Vbs Vas Table de commutation (Tab.1) Transformation 1,...., 6 s , s C flx 0 - 1 s s* 1 -1 0 + - I I s Estimation du flux Statorique et du couple 11 0 0 de Concordia Vs Vs Z Ccpl I bs I as Ce -1 Ce* Fig. 7 : Structure de la commande directe de couple et de flux de la MAS La structure détaillée de la commande directe du couple DTC de la MAS est présentée par la figure 7. La structure est nettement simplifiée comparativement à la commande vectorielle puisqu'une seule transformation de référentiel est nécessaire, les boucles de régulation proportionnelle et intégrale ont été remplacées par des régulateurs à hystérésis et aucun découplage par compensation n'est nécessaire. La figure 8 schématise la commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone alimentée en tension sous l’environnement Simulink. UDL ‒ SBA 59 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Wr 1 C_ph Relay 1 Flux* Wr Vabc Flux C_ce Ce* Relay 2 iabc ONDULEUR Z Is Cr Charge PI Ce Table DTC Z 156 Flux MAS Sabc Ce_est Wr* Ph_est Estimateur Zone + Couple + Flux Ce Vabc t Clock iabc Fig. 8 : Schéma bloc de la commande directe du couple de la MAS alimentée en tension 4. Commande directe du couple de la machine synchrone N.B : En appliquant le même principe de la DTC sur la machine synchrone à aimants permanents MSAP (voir le cours). 5. Travail demandé Réaliser la transformation de Concordia pour la tension et le courant statoriques. Réaliser le bloc de l’estimation du flux statorique et du couple électromagnétique. Ecrire le programme qui permet la détection de la zone du flux statorique en fonction de l’angle γ. Elaborer la table de commutation de la commande DTC sous forme d’un fichier script de Matlab (programme en extension .m utilisé par le bloc Matlab Fcn de Simulink). Trouver les valeurs optimales de la largeur des bandes des comparateurs à hystérésis pour le contrôle du flux statorique et du couple électromagnétique. Imposer un couple de référence en réglant la vitesse de rotation de la machine par un régulateur PI à la valeur 156 rad/s. Relever la courbe des zones de la position du flux statorique. Relever la trajectoire du flux statorique dans le plan (α, β). Observer l’effet des différents vecteurs de tension sur les sorties de la machine, notamment les vecteurs nuls. Relever les différentes allures : de la vitesse, du couple et du flux statorique. Mesurer le taux de la distorsion harmonique (THD) au niveau du couple électromagnétique, puis comparer-le à celui obtenu par la commande vectorielle. Effectuer un changement paramétrique de la machine, puis donnez vos remarques ! Analyser et interpréter les résultats obtenus. Tirer une conclusion. UDL ‒ SBA 60 2017-2018 TP : N°7 Commande directe du couple (DTC) de la machine asynchrone/asynchrone Annexe Transformation de Concordia : Xa X X C32 X b X c ; Avec : C32 1 1 2 2 3 3 0 2 1 2 3 2 Paramètres de la commande : Flux statorique de référence : s* 1Wb La tension du bus continu de l’onduleur : U DC 450 V Vitesse de rotation de référence : *r 156 rad / s Couple de charge nominal : C r 10 N .m Paramètres de la machine asynchrone : Puissance nominale Tension nominale Rendement nominal Facteur de puissance nominal Vitesse nominale Fréquence nominale Courant nominal Résistance statorique Résistance rotorique Inductance cyclique statorique Inductance cyclique rotorique Inductance mutuelle Nombre de paires de pôles Moment d’inertie Coefficient de frottement visqueux UDL ‒ SBA 61 : 1.5 kW : 220/380 V : 78% : 0.8 : 1420 tr/min : 50 Hz : 11.25/6.5 A : 4.850 Ω : 3.805 Ω : 0.274 H : 0.274 H : 0.258 H :2 : 0.031 kg.m2 : 0.00114 N.m.s/rd 2017-2018