316 ACTA ELECTROTEHNICA Commande vectorielle indirecte d’un générateur asynchrone double alimenté appliqué dans un système de conversion éolien A. MEDJBER, A. MOUALDIA, A. MELLIT et M.A. GUESSOUM Résumé – Ce travail présente l’étude et l’utilisation de la génératrice asynchrone dans la production de l’énergie éolienne. Pour ce faire, un modèle de la turbine éolienne a été établi, puis on présente le modèle mathématique de la génératrice asynchrone à double alimentation (MADA) à vitesse variable ainsi que les grandeurs de commande utilisées lorsqu'elle est intégrée à un système éolien. Une modélisation dans un repère diphasé lié au champ statorique et une stratégie de commande vectorielle en puissances active et réactive sont proposées avec une technique MLI pour la commande de l’onduleur elle est considérée dans notre travail, qui s’adapte bien la suite de notre travail à savoir la commande indirecte des puissances généralement dite IPC (Indirect power control). Mots Clés – Turbine, éolienne, Génératrice Asynchrone, Commande vectorielle, commande (control) directe de puissance. 1. INTRODUCTION Cet article consiste à étudier la commande indirecte de puissance d’une machine asynchrone à double alimentation en fonctionnement générateur Pour cela, notre travail est organisée comme suit : La première partie est dédiée à la description et à la modélisation des turbines éoliennes en se basant sur les équations physiques réagissant son fonctionnement. La seconde partie, nous allons présenter un modèle mathématique de la M.A.D.A, permettra de simuler son modèle en mode génératrice. La troisième, est entièrement consacré à l'étude de la technique de Contrôle indirect de Puissance, pour réalise la conversion continu-alternative en utilisant un onduleur de tension à deux niveaux avec les techniques de modulation large d’impulsion MLI . 2. CHAINE DE CONVERSION DE L’ENERGIE EOLIENNE [1] Un aérogénérateur, plus communément appelé éolienne, est un dispositif qui transforme une partie de l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique disponible sur un arbre de transmission puis en énergie électrique par l'intermédiaire d'une génératrice qui est dans notre cas une machine asynchrone à double alimentation. 3. MODELISATION DE LA TURBINE EOLIENNE La puissance maximale recueillie par les pales : susceptible 1 3 R 2Vvent 2 3 : Densité de l’air, environ 1.225 (Kg/m ). 3 S : surface balayée par l’hélice en (m ). Vvent : vitesse du vent (m/s), Pmax : puissance maximale en watts, R : Rayon de l’aérogénérateur. Pmax d’être (1) La puissance mécanique s’exprime par: [2] 1 3 Pmax C p ( ) R 2Vvent . (2) 2 Cp : Le coefficient aérodynamique de puissance, Avec : R 1 vitesse spécifique. V1 1 : Vitesse angulaire de rotation. Cp est donné par la relation suivante : [3] C5 C C p f ( , ) C1 2 C3 C4 e i C6 (3) i Avec : 1 i 1 0.08 0.035 3 1 (4) Manuscript received August 18, 2012. © 2012 – Mediamira Science Publisher. All rights reserved. 317 Volume 53, Number 4, 2012 Cturbine Pm 1 C p ( ) R 2V13 1 21 Cturbine : Couple de la turbine en (N.m). Pmg C p Pmt 1 R 2 2 3 Cp R V1 2 KV1 (5) Pmg : Puissance mécanique en (watts) 2 : Vitesse de rotation après multiplicateur en (rd/s). 3.1. Modèle du multiplicateur: Cmec Cturbine G (6) Cmec : Couple mécanique sur l’axe du générateur en (N.m), G : Rapport de multiplicateur, mec Gturbine (7) mec : Vitesse angulaire mécanique du générateur en (rad/s). 3.2. Modèle de l’arbre L’équation fondamentale de la dynamique s’écrit : J d mec Cturbine f mec dt (8) f : Coefficient de frottement visqueux N.m.s/rad. Cturbine Cmec Cem : Couple total de l’éolienne. Cem : Couple électromagnétique du générateur. J : Inertie en (kg.m2) optimal ( opt 8.1, C p max 0.48, 0 ), cette valeur 0 est appelée la limite de Betz, qui est le point correspondant au maximum du coefficient de puissance 0.5 B=0 B=5 B=10 B=15 B=20 B=25 Cp 0.2 0.1 0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Lambda Fig. 1. Courbes du coefficient . 18 6000 4000 2000 0 0 V=8m/s V=9m/s V=10m/s V=11m/s V=12m/s V=13m/s V=14m/s 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 Vitesse de rotation (rd/s) Fig. 2. Courbes de la puissance mécanique. 3.4. Modélisation de la Génératrice Asynchrone à Double Alimentation Le modèle de la MADA est équivalent au modèle de la machine asynchrone à cage. Cependant le rotor de la MADA n’est pas en court circuit. 3.4.1. Equations des tensions [4], [5] d Vsabc Rsabc I sabc sabc dt d Vrabc Rrabc I rabc rabc dt sabc lss I sabc M sr I rabc rabc lrr I rabc M rs I sabc Nous allons effectuer à l’aide du logiciel MATLAB/SIMULINK une simulation du système turbine où les paramètres sont données comme suit : Pn=7.5kw, nombre de pale=2, R=3.5m, G=5.4, J=0.0017kg/m2. La fig. 1 illustre les courbes de Cp pour plusieurs valeurs de . Cette courbe est caractérisée par le point 0.3 8000 (9) (10) 3.4.2. Equations des flux 3.3. Résultats de Simulation 0.4 Cp et donc au maximum de la puissance mécanique récupérée. Les courbes de puissance en fonction de la vitesse de vent et la vitesse de rotation mécanique il y a des points de puissance maximale qui correspondent à des vitesses différentes, il est facile de constater, alors, que faire fonctionner l’éolienne à ces points de fonctionnement permet de maximiser la puissance extraite du vent lors de la variation de ce dernier. Puissance mécanique (watts) C1=0.5176, C2=116, C3=0.4, C4=5, C5=21, C6=0.0068. 20 11) (12) 3.4.3. Equation mécanique d 1 (Cem Cr f r ) dt J T d Cem P I s ( M sr .ir ) d (13) (14) 3.4.4. Transformation de Park : La génératrice à double alimentation est modélisée dans le repère de Park, comme suite : [6] dsd Vsd Rs isd dt ssq V R i dsq s sq s sd sq dt (15) drd Vrd Rr ird dt srq V R i drq r rq r rd sq dt (16) Les équations du flux s’expriment par : 318 ACTA ELECTROTEHNICA ds LS ids MI dr qs Ls iqs MI qr (17) conduit à une variation du couple électromagnétique à fin de compenser le couple éolien. dr Lr idr MI ds qr Ls iqr MI qs (18) 3.5. Commande vectorielle par orientation du flux Statorique L’expression devient : du couple électromagnétique Le principe consiste à orienter le flux statorique suivant l’axe d du référentiel tournant qs 0, ds s . [7]. M Cem p (ds iqr qs idr ) Ls (19) 3.4.5. Résultats de simulation La Fig. 3 présente les performances de la conduite de la MADA alimentée par un réseau triphasé 220/380V, 50Hz, ce modèle élaboré sous logiciel MATLAB/Simulink. D’après les résultats de simulation obtenus, on constate que toutes les grandeurs de la MADA ont un régime transitoire oscillant, la vitesse électrique du rotor suive l’évolution de la vitesse du vent qui varie entre 193rd/s et 281,6rd/s correspond au variation du vent entre 9m/s et 14m/s respectivement, on remarque aussi que les courants statoriques et rotoriques présentes des pics atteint 15A et présente des oscillations considérable, puis décroît jusqu'à sa variation autour de 10A, la variation du couple éolien Pour les machines de moyenne et forte puissance utilisées dans les éoliennes, on peut négliger la résistance statorique. Sous ces hypothèses, les équations (15),(16),(17) et (18) deviennent: ds s Ls ids Midr qs 0 Ls iqs Miqr L’équation (20) nous permet d’écrire: s M ids L L idr s s M i i qr qs Ls (21) Vds 0, Rs 0 Vqs Vs sds (22) 120 13 100 Couple éolien (N.m) Vitesse du vent en (m/s) 14 12 11 10 9 8 7 6 80 60 40 20 0 5 0 5 10 15 -20 Temps (s) Couple électromagétique en (N.m) 250 200 150 100 50 0 0 5 0 5 10 15 Temps (s) 300 Vitesse de rotation en (rd/s) (20) 10 15 Temps (s) 30 20 10 0 -10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 0 5 10 15 10 15 10 15 Temps (s) Puissance active en (watts) 6000 4000 2000 0 -2000 -4000 -6000 -8000 0 5 10 15 Courant rotorique iar en (A) 15 8000 10 5 0 -5 -10 Temps (s) 0 5 Temps (s) 15 Courant statorique ias en (A) Puissance réactive en (VAR) 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 -2000 -4000 0 5 10 Temps (s) 15 10 5 0 -5 -10 -15 0 5 Temps (s) Fig. 3. Résultats de simulation de la MADA (stator et rotor alimenté par un réseau triphasé). 319 Volume 53, Number 4, 2012 V M2 ( L idr ) M s r dr Ls Ls s 2 M qr ( Lr )iqr Ls (23) pour obtenir les courants rotoriques voulus. Terme de couplage entre les deux axes . : M2 Lr L s Le couple a pour l’expression: Les équations de puissance active et réactive deviennent alors: P Vds ids Vqsiqs Q Vqs ids Vds iqs (24) M P Vs L I qr S 2 V M Q s V idr s Ls Ls (25) Cem p M M (ds iqr qs idr ) , Cem p ds iqr Ls Ls (29) Donc, les équations ci-dessus permettant d’établir un schéma bloc du système électrique à réguler: En remplaçe les équations (23) dans (16) nous obtenons: M2 M2 V R i ( L ) pi g ( L )iqr dr r dr r dr s r Ls Ls 2 2 V R i ( L M ) pi g ( L M )i g MVs r qr r qr s r dr qr Ls Ls Ls (26) En régime permanent, nous pouvons donc écrire: M2 V R i g ( L )iqr dr r dr s r Ls 2 V R i g ( L M )i g MVs qr r qr s r dr Ls Ls (27) 1 M2 idr V g ( L )iqr dr s r M2 Ls Rr ( Lr )p Ls VM 1 M2 i V g ( L )idr g s qr qr s r 2 M Ls Ls Rr ( Lr )p L s (28) Vdr etVqr : Tensions rotoriques à imposer à la machine Fig. 4. Schéma bloc de la MADA à réguler. 3.5.1. Commande vectorielle indirecte En gardant les mêmes hypothèses. En combinant les différentes équations ci- dessus, nous pouvons exprimer les tensions en fonction des puissances. et on trouve : M2 M2 Rr Lr Lr RV L Ls M 2 Vs s V g p p Q r s Lr s dr s M MVs MVs LS s M Ls Ls M2 M2 Rr Lr Lr Ls Ls M 2 Vs V p p g Q gs Lr s qr MVs MVs Ls s M Ls Ls p 3.5.2. Résultats de la simulation de la commande indirecte La simulation s’effectue en imposant les puissances active et réactive de référence (Pref,Qref), Fig. 5. Schéma bloc de la commande indirecte avec boucle de puissance. 320 ACTA ELECTROTEHNICA d’une diode montée en antiparallèle. on peut remplacer chaque groupe transistor- diode par des interrupteurs kj avec (j=1, 2, 3, 4, 5, 6), on obtient le schéma simplifié pour chaque onduleur comme l’indique la fig. 7. [8] Puissance active (watts) 5000 Pref Pmes 0 -5000 -10000 0 5 10 15 Temps (s) Courant rotorique (A) 20 iqref iqr 15 Fig. 7. Schéma simplifié de l’onduleur triphasé. 10 5 Les équations de tension simples appliquées aux trois phases sont : 0 -5 -10 0 5 10 15 Puissance réactive (VAR) Temps (s) 4000 2000 qref q Donc : VA VB VC 0 -4000 -6000 5 10 15 Courant rotorique idr (A) Temps (s) idref idr 10 0 5 10 15 Temps (s) Courants rotoriques de phases (A) 20 iar ibr icr 10 0 -10 -20 0 5 10 15 Temps (s) Courants statoriques des phases (A) 20 ias ibs ics 10 0 -10 -20 0 5 10 15 Temps (s) Fig. 6. Performance de la conduite de la MADA lors de contrôle indirecte des puissances. alors que la machine est entraînée à vitesse variable, Pref varie entre 0, -7500 et 2000watts, et Qref varie entre 0, -6500 et 2000 VAR. 4. (30) L’onduleur de tension peut être modélisé par une matrice T assurant le passage continu- alternatif. VAC T .Vdc (31) tel que : 5 -5 0 (29) Sachant que le système des tensions triphasées statoriques est symétrique: 0 -2000 -8000 0 VA VAO VON VB VBO VON V V V CO ON C MODELISATION DES TENSIONS DE L’ONDULEURS A DEUX NIVEAUX L’onduleur de tension triphasé à deux niveaux, est constitué de trois bras indépendants, comprenant chacun deux interrupteurs. Chaque interrupteur comprend un transistor IGBT ou des thyristors GTO et VAC VA VB VC T T Vdc VAO VBO VCO T Vdc E S1 S2 S3 (32) Donc, pour chaque bras il y a deux états indépendants, ces deux états peuvent être considérés comme des grandeurs de booléennes. Commutation supposée idéale : Si =(1 ou 0) i 1, 2, 3 . La matrice de transfert est la suivante : 2 1 1 T 1 2 1 1 1 2 (34) Dans notre travail, la commande des interrupteurs de l’onduleur est réalisée par l’utilisation de la commande MLI (Modulation par Largeur d’Impulsion). 4.1. A. Résultats de simulation La machine asynchrone à double alimentation, est alimentée par un réseau triphasé équilibré, puis par des onduleurs de tensions à MLI. Afin de simuler le comportement de la MADA, nous avons opté pour le logiciel MATLAB/SIMULINK, les résultats de simulation obtenus sont donnés par les figures ci-après. 321 Volume 53, Number 4, 2012 200 0 -200 -400 0 5 Temps (s) 10 Tensions d'entrées de MLI (V) avec ZOOM Var Vbr Vcr 0 -500 0 15 5 Temps (s) 10 15 500 30 Var* Vbr* Vcr* 20 10 0 -10 -20 -30 9.5 500 Tensions de sorties de l'onduleurs (V) Var* Vbr* Vcr* 9.6 9.7 9.8 Temps (s) 9.9 10 Tensions de sorties de l'onduleur (V) avec ZOOM Tensions rotoriques d'entrées de MLI (V) 400 Var Vbr Vcr 0 -500 9.5 9.6 9.7 9.8 Temps (s) 9.9 10 4 1 Puissance active (watts) 0.8 signaux de sorties du commande MLI 1 Sa Sb Sc 0.6 0.4 0.2 5 Temps (s) 10 -1 -2 Pref Pmes -3 5 10 15 Temps (s) 4 1 1 Sa Sb Sc 0.8 0.6 0.4 0.2 0 9.95 0 -4 0 15 Puissance réactive (VAR) Signaux de sorties du commande MLI avec ZOOM 0 0 x 10 9.96 9.97 9.98 Temps (s) 9.99 x 10 0 -0.5 -1 0 10 qref qmes 0.5 5 10 15 Temps (s) Fig. 8. Principe et réponses de la commande MLI Sinus-Triangle avec régulation de puissances. 2. 5. CONCLUSION Dans notre travail, nous avons établi le modèle de la machine à l’aide de ses équations électrique dans le système d’axe d-q lié au synchronisme. Nous avons aussi développé la méthode de commande vectorielle en puissance de la machine à savoir la commande. Effectivement nous avons pu voir que la commande indirecte nous permet, en association avec le bouclage des puissances, d’avoir un système performant et robuste. Elle est certes plus complexe à mettre en oeuvre, mais permettra d’avoir un fonctionnement optimal du système de génération électrique en minimisant les éventuels soucis liés aux variations des paramètres de la machine et du système éolien. 3. 4. 5. 6. 7. 8. REFERENCES 1. Frédéric poitiers, "Etude et commande de génératrice asynchrone pour l’utilisation de l’énergie éolienne", Thèse de doctorat de l’université de Nantes, soutenue le 19/15/2003. 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