— La robustesse : on veut que la méthode fonctionne dans le plus grand nombre de cas possible,
pour le plus grand ensemble possible de points initiaux.
— La précision : on veut que la méthode, malgré les erreurs d’approximation et les erreurs
d’arrondi accumulées lors de l’exécution de l’algorithme par un ordinateur (qui fait donc les
calculs avec une précision donnée), donne un résultat proche du point de minimum recherché.
— La vitesse : on veut que la méthode converge rapidement vers un point de minimum.
Ces trois caractéristiques sont souvent difficiles à satisfaire en même temps : les méthodes les plus
robustes seront souvent plus lentes. . . Elles peuvent être également subjectives, suivant les problèmes
auxquels on s’intéresse, on pourra par exemple privilégier la précision à la vitesse ou le contraire.
Enfin on s’intéressera à des caractéristiques analogues (par exemple le coût total d’exécution, pas
seulement en temps, mais peut-être en espace mémoire, etc.).
On présente donc d’abord des notions de mesure de la «vitesse » à laquelle les suites convergent.
Définition 1.1. Ordre de convergence d’une suite.
Soit (xk)une suite réelle, et x∞un réel.
— On dit que (xn)converge linéairement (ou à l’ordre 1) vers x∞s’il existe des constantes C >0
et α∈]0,1[telles qu’à partir d’un certain rang, on ait :
|xk−x∞|6Cαk.(1.2)
— On note r la borne inférieure des αqui satisfont la condition ci-dessus, et r est appelé taux
de convergence linéaire de la suite.
— Si r =0, on dit que la convergence est superlinéaire.
— Enfin, s’il existe des constantes C >0,α∈]0,1[et β > 1telles qu’à partir d’un certain
rang, on ait :
|xk−x∞|6Cαβk,(1.3)
alors on dit que la convergence est d’ordre au moins β. La borne supérieure de ces βest
appelé l’ordre de convergence de la suite.
L’ordre de convergence est lié à la vitesse à laquelle le nombre de chiffres exacts augmente dans
l’écriture décimale de xn(par rapport aux décimales de x∞). Dans le cas de la convergence linéaire,
le nombre de décimales s’accroit d’un facteur constant à chaque étape (ce facteur dépendant de r:
plus rest petit, et plus le nombre de décimales exactes ajoutées à chaque étape est grand). Dans
le cas de convergence d’ordre βavec β > 1, le nombre de décimales exactes est multiplié par un
facteur βà chaque étape.
Pour comparer deux méthodes, on comparera donc d’abord leur ordre de convergence (par abus
de langage, on appelle ordre de convergence d’une méthode l’ordre de convergence des suites qu’elle
génère). Si les deux sont linéaires, alors on peut comparer leur taux de convergence linéaire pour
mesurer leur rapidité de convergence (plus le taux est petit, plus la vitesse est grande).
En pratique pour estimer la vitesse de convergence de suites, on ne passe pas directement par la
définition 1.1, on utilisera souvent des critères qui permettent d’obtenir des résultats sur la vitesse
de convergence. Le premier type de critère concerne le cas où on connaît la valeur de la limite x∞.
Proposition 1.2. Critère pour l’ordre de convergence d’une suite.
Soit xkune suite et x∞un réel.
— S’il existe α∈]0,1[tel que pour tout k à partir d’un certain rang, on ait :
|xk+1−x∞|6α|xk−x∞|,(1.4)
alors (xk)converge linéairement vers x∞, à un taux inférieur ou égal à α.
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