Les caractéristiques, les problèmes et les solutions de l’économie gabonaise A. La structure de l’économie gabonaise Les caractéristiques Classé parmi les Pays à Revenus Intermédiaires de la classe supérieure ; Économie de rente (basée sur l’extraction des ressources naturelles) ; extravertie (essentiellement tournée vers l’extérieur) ; Forte dépendance des matières premières notamment du pétrole (40% du PIB, 60% des recettes budgétaires, 80% des exportations). Les problèmes de l’économie gabonaise Problèmes structurels (problèmes liés à la Problèmes conjoncturels (difficultés ponctuelles, gouvernance, à l’organisation juridique, inhérentes à l’environnement économique commerciale ou fiscale) international favorable ou défavorable) Faible diversification de l’économie : des L’économie gabonaise est extravertie c’est-à-dire secteurs encore marginalisés à l’exemple tournée essentiellement vers l’extérieure. Ses du bois (8% du PIB), le tourisme (environ ressources sont fondées majoritairement sur les 1% du PIB) ; exportations des matières premières (pétrole, Faible développement industriel qui se manganèse, bois…). Cette extraversion expose donc limite essentiellement aux activités l’économie gabonaise à des difficultés parapétrolières et agroalimentaires conjoncturelles : choc pétrolier, crises… (huileries, brasseries, savonneries, Les crises et déprimes de l’économie mondiale industries laitières). fragilisent le tissu économique national. Insuffisance et/ou faible développement La variation du dollar et des prix du pétrole des infrastructures ; (généralement fixés sur les places boursières Le poids des charges fiscalo-douanières et toutes situées au Nord) concomitamment à la les lourdeurs des circuits administratifs baisse progressive de la production pétrolière (toute chose qui décourage les entraînent la chute des recettes budgétaires ; investisseurs) ; recettes pétrolières : Étroitesse du marché intérieur (due à la • 2012 : 1531,3 faible population) : frein à l’arrivée de • 2013 : 1344 grands groupes d’investisseurs ; • 2014 : 1034,6 Les échanges avec les pays de la CEMAC • 2015 : 603,3 demeurent faibles ; • 2016 : 423,1 Le secteur informel est très développé Un lourd endettement (341,1 milliards de (parafiscalité et fuite des capitaux) ; FCFA) dont le remboursement freine plusieurs Train de vie onéreux de l’État (fonction projets d’aménagement du territoire et qui, publique pléthorique, dépenses publiques souvent, est difficile à obtenir du fait des crises très élevées…) ; qui affectent périodiquement les créanciers. Insuffisance de main-d’œuvre qualifiée. Des pandémies, à l’exemple du COVID 19, qui ralentissent l’activité économique mondiale. Les solutions Diversifier l'économie: • Développer l’agriculture ; • Valoriser les ressources halieutiques ; • Renforcer le processus d’industrialisation de la filière bois ; • Élargissement de l’assiette d’exploitation des ressources naturelles ; • Développer le secteur du tourisme. Bonne gouvernance : • Assainir les finances publiques (lutte contre la corruption, la surfacturation, le gaspillage…) ; • Lutter contre la fuite des capitaux ; • Réduire le train de vie de l’État (salaires, missions, stages, conférences, séminaires, parcs automobile…) ; • Transparence dans la gestion des matières premières. Investissement : • Investir dans les domaines de la santé, l’éducation, la formation ; • Aménager les voies de communication ; • Renforcer les capacités énergétiques (barrages hydroélectriques, énergie solaire…) Page 1 sur 5 B. Les perspectives de développement de l’économie gabonaise Dynamiser l’économie gabonaise consiste à développer les secteurs d’activité marginalisés jusque-là, mais qui sont susceptible d’apporter une plus-value nécessaire à l’économie gabonaise. a) L’agriculture Atouts Des paysages agraires variés : • Variété et complémentarité des milieux physiques : massif forestier, savanes boisées, savanes herbeuses (possibilité de cultiver des céréales, des plantes à tubercules, …), des sols fertiles ; • Climat propice à l’agriculture : climat équatorial chaud et humide (taux d’humidité élevé : 80%) avec une longue saison des pluies de 8 à 9 mois ; Atout humain : • Population active relativement nombreuse dans les activités agricoles 34% de la population ; • Croissance des besoins en produits vivriers de la population urbaine, notamment à Libreville et à PortGentil. Problèmes Difficultés liées au milieu naturel : • Pauvreté des sols lessivés par endroit ; • Densité de la forêt ; Moyens techniques rudimentaires : • L’outillage du paysan gabonais reste archaïque : machette, daba, hache… Les techniques culturales : • Elles sont très anciennes : culture sur brulis (bruler le champ avant de le semer) ; la jachère (tourner le champ pour laisser la terre au repos)… Les difficultés économiques : • La disponibilité et l’accès au crédit non adaptés à l’environnement agricole ; • La concurrence des cultures de rente ; • L’insuffisance ou le mauvais état des infrastructures ; Handicaps socioculturels : • Les tabous et les habitudes alimentaires tournés vers l’extérieur. Perspectives Rajeunir la population d’agriculteurs en milieu rural (freiner l’exode rural, amélioration des conditions de vie dans les campagnes) ; Augmenter les surfaces cultivées par l’apport d’un outillage moderne (tronçonneuse, débroussailleuse…) ; Rapprocher les plantations des lieux d’habitation ; Améliorer les techniques culturales (engrais, sélection des plantes, …) ; Encadrer (enseigner les nouvelles pratiques agricoles) et accompagner les agriculteurs (fourniture du matériel agricole, apport des intrants, financement par le biais des crédits agricoles…) Page 2 sur 5 b) Le Tourisme TD : Sujet de type 1 : Le tourisme au Gabon : atouts, problèmes et enjeux Introduction : Amorce possible : Avec l’épuisement de ses réserves pétrolières, le gouvernement gabonais s’engage progressivement sur la voie de la diversification de son économie. La valorisation du secteur touristique s’inscrit dans cette politique. Problématiques possibles : Quelle est la place du tourisme dans l’économie gabonaise ?/ quels sont les forces, les handicaps et les perspectives du tourisme au Gabon ? Annonce du plan : Dans le développement qui suit, nous identifierons d’abord les atouts, ensuite nous déterminerons les problèmes et enfin nous présenterons les enjeux du tourisme au Gabon ------------------- (saut de deux ou trois lignes) ---------------------Phrase chapeau : Le tourisme au Gabon peut compter sur des atouts tels qu’un milieu naturel propice d’une part ; et une culture diversifiée et de nombreux sites préhistoriques d’autre part. Le milieu naturel 1 du Gabon est très propice au développement du tourisme. Il renferme en effet une faune et une flore très riche où se côtoient des plantes et des animaux emblématiques tels que le gorille à dos argenté, le perroquet gris, les éléphants nains ou encore l’Iboga. L’existence de cette faune et flore très riche a permis la création de treize parcs (Akanda, Pongara, 1 Autres idées concernant le milieu naturel : Des paysages attrayants : De nombreux sites naturels plaisants comme le canyon, les plateaux Teke, les plages de Mayumba, Santa Clara, les chutes de Poubara, etc. Des côtes et berges : Avec 800 km de côte atlantique et un important hydrographique, le Gabon dispose d’atouts pour le tourisme balnéaire. réseau Mont de Cristal, Loango, Moukalaba-Doudou, Mayumba, Lopé, Birougou, Waka, Plateaux Batéké, Mwagna, Ivindo et Minkebe) nationaux représentant au total 11% du territoire afin de valoriser l’écotourisme et partant préserver cette richesse et de permettre aux générations futures ainsi qu’aux touristes de contempler ces merveilles. En outre, la diversité culturelle et la variété des sites historiques sont également un atout certain pour le tourisme au Gabon. 52 ethnies y cohabitent et rivalisent de couleurs en rites et croyances, danses traditionnelles. Il s’agit d’un espace culturel riche en couleurs. Les touristes peuvent aussi, grâce à des visites guidées ou des excursions, visiter de nombreux sites historiques tels que l’hôpital Schweitzer à Lambaréné (du nom d’Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix), l’île Samori Touré à Ndjolé (du nom du célèbre résistant Samori Touré qui y fut déporté jusqu’à sa mort durant son exil gabonais de 1898 à 1900, le Mont MIBENG (rendu célèbre grâce à la bataille ayant opposé les forces allemandes aux troupes françaises en 1914 à une quarantaine de kilomètres d’Oyem). Transition : Si les atouts touristiques du Gabon sont importants et variés, il n’en reste pas moins que la valorisation de ce secteur rencontre encore des problèmes. ------------------- (saut d’une ligne) ---------------------Phrase chapeau : Le tourisme au Gabon est essentiellement confronté à des problèmes d’ordre infrastructurel ainsi qu’à des problèmes humains, environnementaux et politiques. Primo, le Gabon souffre d’un déficit important concernant les infrastructures. Ce pays peine à construire des routes praticables en toute saison. Par conséquent, on observe un enclavement de certains sites touristiques comme les sites de Minkebe, Monts de Cristal, Ivindo sont difficilement accessibles du fait du mauvais état du réseau routier. Pour y accéder, on est quelquefois amené à emprunter l’hélicoptère, ce qui rend très couteux l’exploitation desdits sites. Le dénuement des sites touristiques est également un handicap majeur. Page 3 sur 5 Très peu d’aménagements y ont été réalisés afin de permettre aux touristes d’y résider ou encore d’y passer un agréable séjour. Dans l’arrière pays, d’une façon générale, se pose avec acuité le problème d’hébergement et de restauration pour les touristes. En effet, les capacités hôtelières et de restauration de nombreux sites sont quasi nulles. Secundo, des problèmes humains, environnementaux et politiques freinent également le développement du secteur touristique gabonais. Le Gabon souffre d’une insuffisance en main d’œuvre qualifiée (guides touristiques, transporteurs, restaurateurs, etc.). L’immense et épais couvert végétal rend quelquefois difficile l’observation des espèces animales ainsi que les déplacements dans la forêt. La valorisation des littoraux toujours attendue (la réalisation de la Marina de Libreville semble rangée au tiroir). Le coût élevé de la "destination Gabon" sur le marché international (transport, hébergement et restauration assez onéreux par rapport aux pays de la sous-région) Transition : Les freins au développement du secteur touristique sont davantage d’ordre infrastructurel et politique. Pourtant ce secteur présente de nombreuses opportunités économiques et sociales. ------------------- (saut d’une ligne) ---------------------Phrase chapeau : Le développement du secteur touristique gabonais permettra de relever certains défis notamment la création des emplois, le développement de l’hinterland et le soutien de l’après pétrole. D’abord, la valorisation du tourisme au Gabon entrainera la création de milliers d’emplois directs et indirects (notamment dans les secteurs de la restauration, transport, hébergement etc.). Ce qui permet de faire reculer la pauvreté au Gabon. Ensuite, la mise en valeur des sites touristiques (notamment les parcs nationaux) favorisera la dynamisation du tissu économique local (ouverture du marché artisanal local au monde extérieur) et l’aménagement desdites régions (construction des routes, des unités médicales, des écoles, structures d’hébergement et de restauration, des unités de gendarmerie et administratives). Enfin, une fois développé, ce secteur participera à la diversification des sources d’entrée du budget de l’Etat et soutiendra. En effet, une intensification de l’activité touristique devrait favoriser le développement d’autres secteurs (transport, hôtellerie, assurance, communication, artisanat, etc.) ------------------- (saut de deux ou trois lignes) ---------------------Conclusion : Le tourisme reste encore un secteur marginalisé dans l’économie gabonaise. Il dispose pourtant d’atouts pour devenir un secteur économique phare. En mettant en place une véritable politique de valorisation du tourisme, le Gabon peut passer de 400 000 touristes (en 2009) à près d’un million. C’est un secteur qui présente à la fois l’avantage de générer des emplois, donc de participer à la lutte contre le chômage, et de soutenir le budget de l’Etat. La diversification de l’économie gabonaise devrait-elle reposer essentiellement sur le développement du secteur touristique ? Page 4 sur 5 Page 5 sur 5