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et ne se rendent pas compte du bouleversement pour les autres enfants qui, peu à peu, s’isolent dans
le silence, n’ont pas d’amis, deviennent timides. Peut-être le silence et l’isolement sont-ils des sortes
de stratégies d’adaptation pour faire face à la situation. Ils se sentent souvent coupables de ce qui
arrive à leur frère ou leur sœur. Mais la fratrie peut se retrouver confrontée à de nombreux problèmes
comme notamment, selon Lawson (2011), ils peuvent être déçus de ne pas avoir une famille « normale
», ressentir un manque d’interaction avec l’enfant atteint d’autisme, avoir besoin d’être reconnus/
d’avoir une identité individuelle, mal supporter le fait que c’est toujours eux qui prennent toute la
responsabilité, ou encore bien d’autres problèmes qui vont être mentionnés ci-dessous. Dans la fratrie
en général, à un moment ou à un autre, il est fréquent que les enfants ressentent de la jalousie ou
même de l’envie vis-à-vis du vécu de l’autre. Ainsi, ces sentiments sont aussi présents lorsque l’un
d’entre eux est atteint d’autisme. En effet, selon Scelles (2010), l’enfant handicapé envie son frère ou
sa sœur qui est autonome, qui a une certaine diversité des loisirs, etc. De l’autre côté, le frère ou la
sœur envie l’enfant atteint d’autisme, car leurs parents lui accordent plus d’attention et de temps.
Dans le cas d’une fratrie d’un enfant atteint de TSA, les enfants peuvent aussi ressentir de la honte,
puis de la culpabilité liée à leur sentiment de honte. En effet, les enfants peuvent éprouver de la honte
pour cet enfant différent, et ainsi ne pas oser le présenter à leurs amis, ni inviter des amis à la maison,
ou même ne pas leur en parler.
Les frères et sœurs, selon leur personnalité, vont devenir des enfants « exemplaires », comme expliqué
par Ouss-Ryngaert (2008). En effet, ils vont devenir rapidement autonomes, seconder les parents, ne
jamais se plaindre, devenir des enfants très sages, bien travailler à l’école, garder l’enfant atteint
d’autisme, etc. Ainsi, ils vont grandir trop vite, ce qui peut être une stratégie d’adaptation avec des
effets positifs, mais il peut aussi en découler des effets négatifs qui ressortiront plus tard. Cependant,
l’inverse de tout cela peut aussi se produire, c’est-à-dire que l’enfant peut devenir difficile, voire
insupportable, capricieux, méchant avec son frère ou sa sœur atteint d’autisme, etc. Cela montre un
besoin d’attention de la part de l’enfant. Les enfants ressentent aussi le besoin d’être, être en tant que
personne à part entière et non pas seulement comme le frère ou la sœur de l’enfant handicapé. Ils ont
ainsi besoin d’un soutien social et d’une reconnaissance, comme le démontre cette citation : « Pour
moins souffrir, le sujet honteux doit se sentir reconnu, estimé et valorisé. » (Scelles, 2010, p.122). La
fratrie peut aussi développer régulièrement des maux divers tels que, par exemple, angine, mal de
ventre ou fatigue, ce qui montre, selon Ouss-Ryngaert (2008), qu’inconsciemment l’enfant fait le lien
entre avoir des problèmes de santé et la présence des parents à ses côtés.
Les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) représentent la deuxième pathologie
neurodéveloppemental la plus fréquente chez l’enfant. C’est une maladie neurologique qui
affecte le fonctionnement du cerveau ainsi que le système immunitaire et biologique. Elle altère
également les capacités de reconnaissance des expressions, des codes sociaux et affectifs et
génère hypersensibilité émotionnelle et troubles du comportement. Elle nécessite une prise en
charge rigoureuse et appliquée par des professionnels compétents, éthiques et responsables.
La naissance d’un enfant ayant un trouble TSA provoque généralement, un bouleversement
majeur dans la vie de famille et des parents. En plus des stresseurs quotidiens communs à tous
les parents, s’ajoutent les tresseurs quotidiens liés à la prise en charge d’un enfant à besoins et
exigences spécifiques. Les recherches disponibles démontrent que les parents des enfants
autistes font preuve d’un niveau de stress parental plus élevé que les parents d’enfants au
développement neurotypique ou présentant d’autres particularités développementales. Ils sont
plus susceptibles de vivre un stress important source d’anxiété ou de symptômes dépressifs.
Motivation personnelle pour le choix du sujet
Le stage que nous allons effectuer dans le cadre du sixième semestre de nos études en
psychologie clinique au sein d’un centre de prise en charge d’enfants atteint du TSA nous aidera