PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE -----------------MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU TRAVAIL ET DU DIALOGUE SOCIAL -----------------ECOLE NATIONALE D’ADMINISTRATION (ENA) 01 BP 64 - Lomé Email [email protected] REPUBLIQUE TOGOLAISE Travail – Liberté – Patrie -------------------- LES COMMUNES DANS LA CONSTRUCTION DES VILLES ET ETABLISSEMENTS HUMAINS DURABLES AU TOGO : DEFIS DE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE DE ZIO 1 EN MATIERE DES SERVICES ESSENTIELS DE BASE MEMOIRE Pour l’obtention du diplôme de l’ENA, Cycle III Section : ADMINISTRATION PUBLIQUE Option : Gestion des Collectivités Locales Directeur de mémoire : Dr Benoit DANVIDE, Maître-Assistant en Urbanisme, Chef de Département Gestion Urbaine et Environnement à l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) Présenté et soutenu publiquement par : AMEDJROVI Koffi Eben-Ezer Soutenu publiquement à Lomé le 03 novembre 2021. Promotion 2019-2021 Sommaire Dédicace ..................................................................................................................................... ii Résumé et mots-clés–Summary and keywords .......................................................................... iii Remerciements .......................................................................................................................... iv Sigles et acronymes .................................................................................................................... v Avertissement ............................................................................................................................ vi Introduction ................................................................................................................................ 1 Chapitre 1 : Cadre théorique de la recherche ........................................................................... 4 Chapitre 2 : Cadre méthodologique de la recherche ............................................................... 34 Chapitre 3 : Cadre des résultats de la recherche .................................................................... 55 Conclusion ................................................................................................................................ 89 Bibliographie.............................................................................................................................. A Annexes....................................................................................................................................... E Liste des Tableaux ....................................................................................................................... i Liste des Graphiques ................................................................................................................... i Liste des Schémas ........................................................................................................................ i Table des matières ...................................................................................................................... ii i|Page Dédicace A mes parents AMEDJROVI Yao et Mme AMEDJROVI Abravi née EKLOU, Et à ma chère Yovo Abra Rébécca Dogbéda, Je vous dédie ce document, qui est le fruit de vos soutiens inestimables ! ii | P a g e Résumé et mots-clés–Summary and keywords Titre : Les communes dans la construction des villes et établissements humains durables au Togo : Défis de développement de la commune de Zio 1 en matière des services essentiels de base Résumé Les services de base sont essentiels non seulement pour la préservation de la vie et de la dignité humaines, mais également pour soutenir la croissance économique et assurer l’équité sociale. Etant étroitement liés aux différents domaines de compétence des collectivités locales, leur fourniture incombe naturellement aux gouvernements locaux. Et face aux nouveaux enjeux mondiaux de développement durable, il importe de repenser à la construction de nos villes et établissements humains pour un développement plus durable. Fort de cela, il s’est agi dans le cadre de cette étude de montrer les difficultés qu’éprouvent la population de la commune de Zio 1 dans la satisfaction de leur besoin liés aux services de base tels l’eau, l’énergie, l’assainissement, la collecte d’ordures ménagères, transport et voies de communication, l’éducation, la santé, logements, les espaces verts publics, la sécurité publique et les loisirs, sport et culture. A travers une démarche basée sur une approche hypothético-déductive, il s’est révélé suite aux enquêtes que la satisfaction de ces services n’est qu’à l’état embryonnaire non empreinte de durabilité. Ce qui maintient la population dans une condition de vie précaire, caractérisée par un accès limité et difficile aux services mentionnés. Pour ce faire, il faut pour ladite commune d’élaborer un plan de développement communal qui prend en compte ces différents domaines et réaliser des plans locaux d’urbanisme, d’adressage des rues et d’importance territoriale en vue d’atteindre les sous-objectifs définis par l’ODD 11. Mots-clés : Développement-Services de basse-Villes et établissements humains durables Title : Municipalities in the construction of sustainable cities and human settlements in Togo : Development challenges of the municipality of Zio 1 in terms of basic essential services Abstract Basic services are essential not only for the preservation of human life and dignity, but also for supporting economic growth and ensuring social equity. Being closely linked to the various areas of competence of local authorities, their provision naturally falls to local governments. And faced with the new global challenges of sustainable development, it is important to rethink the construction of our cities and human settlements for more sustainable development. On the strength of this, the aim of this study was to show the difficulties experienced by the population of the municipality of Zio 1 in meeting their needs related to basic services such as water, energy, sanitation, household waste collection, transport and communication routes, education, health, housing, public green spaces, public safety and recreation, sport and culture. Through an approach based on a hypothetico-deductive approach, it has been revealed following surveys that satisfaction with these services is only in the embryonic state and not imprinted with sustainability. This keeps the population in a precarious living condition, characterized by limited and difficult access to the services mentioned. To do this, it is necessary for the said municipality to draw up a municipal development plan which takes into account these different areas and to carry out local urban planning, street addressing and territorial plans in order to reach the suburbs. -objectives defined by SDG 11. Keywords : Development-Services in lower towns-Sustainable cities and human settlements. iii | P a g e Remerciements Nous devons la réussite de ce travail de recherche à la contribution de certaines personnes sans lesquelles nous ne saurions venir à bout de cette étude. Il convient donc d’ouvrir cette page pour leur témoigner nos profondes gratitudes. Au prime abord, nos sincères remerciements vont à notre directeur de mémoire Dr Benoit DANVIDE, Maître-Assistant en Urbanisme, Chef de Département Gestion Urbaine et Environnement à l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) pour l’insigne honneur qu’il nous a fait de bien vouloir diriger ce travail, malgré ses multiples occupations. Nous lui témoignons notre reconnaissance pour tous ses précieux conseils et pour toute l’attention qu’il nous a accordée tout au long de la rédaction de ce mémoire. Aussi, remercions-nous l’administration de l’ENA et tout le corps enseignant pour le suivi et surtout pour la qualité de la formation défiant toute concurrence qui nous a été offerte. Également, à toutes les personnes qui ont bien voulu lire notre travail pour son peaufinage, nous leur disons merci pour la disponibilité et l’attention à notre égard. Nous remercions par la même occasion toutes les personnes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la rédaction de ce mémoire. Nous aurions bien voulu vous nommer individuellement, mais vous êtes si nombreux, que nous ne saurions le faire au risque de remplir les pages. A vous tous, sans exception, aucune, nous vous disons un merci symbolique. Nous ne saurions fermer cette page sans manifester notre gratitude envers toute la famille pour ses soutiens moral et financier durant tout le cursus. Que le Tout-Puissant vous rende au centuple tous vos efforts, car sans vous, nous ne saurions parvenir à nos fins. iv | P a g e Sigles et acronymes ADEME ANASAP CCD CDQ CEET CHR CMS CRM CVD DD DHD DPS DRE -M DTDU EAMAU ENA EPP ERP FFOM GES GOLD ICLEI IDH INSEE INSEED ONU OSC PANSEA PAT PDC PIDU PEAT II PIT PNACC PNCD PNUD PNUE SDAU SLAT TdE TIC UL USP : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (France) : Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique : Comité Cantonal de Développement : Comité de Développement de Quartier : Compagnie de l’Energie Electrique du Togo : Centre Hospitalier Régional : Centre Médical Social : Chambre Régionale de Métiers : Comité Villageois de Développement : Développement Durable : Développement Humain Durable : Direction Préfectorale de la Santé : Direction Régionale de l’Education-Maritime ; Département des Transports, du Développement Urbain : Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme : Ecole Nationale d’Administration : Ecole Primaire Publique : Etablissement Recevant du Public : Forces Faiblesses, Opportunités et Menaces : Gaz à Effet de Serre : Cités et Gouvernements Locaux Unis sur la décentralisation et la démocratie locale (CGLU) : Conseil International pour les Initiatives Environnementales locales : Indice de Développement Humain : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (France) : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (Togo) : Organisation des Nations Unies : Organisations de la Société Civile : Plan d’Actions National pour le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement : Plan d’Aménagement du Territoire : Plan de Développement Communal : Projet d’Infrastructures Urbaines : Projet Eau et Assainissement Au Togo ‐ Phase II : Plan d’Importance Territoriale : Plan national d’adaptation aux changements climatiques du Togo : Programme National de Consolidation de la Décentralisation : Programme des Nations Unies pour le Développement : Programme des Nations Unies pour l’Environnement : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme : Schéma Local d’Aménagement du Territoire : Togolaise des Eaux : Technologies de l’information et de la communication : Université de Lomé : Unité de Soin Périphérique v|Page Avertissement L’Ecole nationale d’administration n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Elles doivent être considérées comme propres à leur auteur vi | P a g e Introduction Il est de notoriété publique que le niveau local soit l’échelon le mieux indiqué pour relever les défis liés aux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et culturels du développement du territoire. En effet, cet échelon local est le lieu où les besoins réels de la population sont exprimés, et par conséquent le niveau où les initiatives peuvent, le mieux, être prises pour répondre à ces besoins. Pour ce faire, il faut autonomiser, responsabiliser et impliquer des acteurs à la base dans la gestion des affaires locales de développement et ce, à travers un transfert effectif de compétences et de ressources. L’approche locale présente, ainsi une ébauche pour un développement équitable et durable favorisant l’inclusion sociale et permettant la transformation des modèles de production et de consommation (K. N. Zikpi, 2020, p. 6). Après une longue tradition balbutiante de décentralisation, le Togo, vient de connaître une avancée notable avec la tenue des élections locales les 30 juin et 15 août 2019 dans cent dixsept (117) communes. Ce qui rend les gouvernements locaux, non seulement légitimes devant leurs administrés, mais les met également face aux défis de leur territoire respectif. C’est dire que dorénavant, les questions de développement, en particulier dans les domaines économique, social et culturel incombent prioritairement aux collectivités locales. C’est dans le souci d’explorer les pistes de réflexion ouvertes par l’actuel contexte de la décentralisation au Togo que nous nous proposons de réfléchir sur le thème suivant : « les communes dans la construction des villes et établissements humains durables au Togo : Défis de développement de la commune de Zio 1 en matière des services essentiels de base ». Le concept de "développement" est assez vague et de ce fait peut porter sur tous les domaines de compétences des collectivités locales au Togo1. A ce titre, et au regard de l’étendue de la commune de Zio 1, le champ paraît assez vaste et, les défis, énormes pour être embrassés dans une étude sur une période relativement courte. Fort de cela, nous avons circonscris notre approche sur les grandes thématiques de développement qui prédominent dans la commune, et que nous désignons sous le vocable de « services essentiels de base2 » qui occupent une place déterminante à la fois comme élément du développement économique et comme facteurs indispensables d'amélioration de la vie quotidienne. Ainsi, dans le cadre de cette étude, il ne 1 Article 62 de la loi n° 2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n° 2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n° 2018-003 du 31 janvier 2018. 2 « Les services essentiels de base » englobent un ensemble de services fournis par les services socio-économiques de base (eau, électricité, assainissement, ramassage d’ordures ménagères, santé, éducation, logement, transport) et des services concernant la qualité de vie (espace vert, culture, loisirs et sport, sécurité publique, planification urbaine). 2|Page sera question que des défis de développement en matière des services essentiels de base dans la commune de Zio 1. En effet, le développement au niveau local peut se définir comme un processus dynamique dans lequel les acteurs organisés et mobilisés initient et mettent en œuvre des actions dans un espace donné en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie (S. Akaya, 2020, p. 5). Pour K. N. Zikpi, c’est aussi un processus utilisant les initiatives locales à l’échelle des collectivités comme moteur du développement économique (2020, p. 6). Le défi est de faire du local, la base à partir de laquelle les collectivités locales vont définir leurs projets, stratégies, puiser et mobiliser leurs ressources de développement à toutes les échelles. Ces entités territoriales porteuses de développement définissent les objectifs du développement local3, en l’occurrence création d’emplois, prise en charge et couverture des besoins prioritaires des citoyens en matière de santé, de logement, de formation, d’éducation et de culture, etc. (M. Sadoudi, 2001, p. 21). Ces défis paraissent encore plus complexes avec l’apparition sur la scène internationale d’un nouveau paradigme de "villes et établissements humains durables" mis en avant par l’Objectif de développement durable (ODD 11). Face à ce constat, il se pose alors la question de savoir : Quels sont les défis liés à l’offre des services essentiels de base dans la commune de Zio 1 pour une vie digne et décente ? ». Pour répondre à cette question, nous nous sommes fixés un objectif général, celui démontrer les défis liés à l’offre des services essentiels de base dans la commune de Zio 1, en vue de l’amélioration des conditions et qualité de vie de la population pour asseoir un développement durable modèle sur le territoire de la commune. A priori, ces défis de développement dans la commune de Zio 1 sont énormes et se trouvent au cœur des préoccupations de la population. Jusqu’alors, la satisfaction des besoins existentiels de la population n’est qu’à l’état embryonnaire, marquée par une insuffisance criarde des services essentiels de base dans la commune. La commune se révèle non attrayante et non durable en considérant les conditions de vie déplorables de sa population. Ce qui amène à affirmer qu’elle devra faire face à l’avenir à des enjeux sociaux, économiques, culturels et environnementaux importants liés à son territoire. Pour y arriver, notre travail sera structuré en trois chapitres. Un premier chapitre qui sera consacré au cadre théorique de la recherche, un deuxième chapitre, au cadre méthodologique de la recherche et, un troisième et dernier chapitre au cadre des résultats de la recherche. 3 Article 7 de la loi n° 2019-006 du 26 juin 2019 relative à la décentralisation et aux libertés locales. 3|Page Chapitre 1 : Cadre théorique de la recherche 4|Page Le cadre théorique de notre recherche servira d’abord à analyser la situation qui prévaut en matière de développement dans la commune de Zio I dans l’actuel contexte de la décentralisation comme moyen de promotion du développement à la base (1.1), ce qui nous amènera à la justification du choix de notre sujet (1.2). Ensuite, après la définition des objectifs poursuivis par notre recherche (1.3), nous procéderons à la présentation de la revue de littérature (1.4), pour enfin déboucher sur la problématique que soulève le sujet, qui s’achèvera par la définition des concepts clés déjà utilisés ou qui seront utilisés dans le cadre de cette étude (1.5). 1.1. Analyse de la situation Si la question du développement du territoire a conduit nombre de pays à recourir à la décentralisation, cela signifie que celle-ci est la clé de voûte de celui-là. En effet, face à l’échec des politiques publiques de développement, pilotées par des Etats fortement centralisateurs, un consensus paraît se dégager autour d’une répartition plus équilibrée des compétences centrales et locales et d’une meilleure articulation des dynamiques de développement à toutes les échelles de décision (K.N. Zikpi, 2020, p. 6). Ainsi, pour mieux cerner la problématique de développement du territoire au Togo et plus particulièrement dans la commune de Zio 1, nous partirons d’un bref rappel historique du processus de la décentralisation au Togo comme moyen de promotion du développement à la base (1.1.1), avant de présenter la situation sur l’état de développement de la commune de Zio 1 en matière des services essentiels de base à l’aune du nouveau paradigme de villes et établissements humains durables (1.1.2). 1.1.1. Décentralisation, comme moyen de promotion du développement à la base au Togo : Evolution du cadre juridique Il n’y a, en effet, de programme de réduction de la pauvreté, et donc de développement qui ne fasse pas de la décentralisation un passage obligé. Elle est même perçue par les bailleurs de fonds, qui ont conditionné leurs aides à celle-ci, comme une condition sine qua non de la démocratie et de la participation des citoyens au processus de développement. Mais, il faut rappeler que ce processus doit avoir un fondement juridique qui définit les principes et règles d’organisation et de fonctionnement, ainsi que les domaines de compétences de ces entités décentralisées. Au Togo, tout un corpus de textes juridiques, sans cesse rénové, a jalonné ce processus afin de permettre aux collectivités locales de prendre en charge les questions de développement à leur échelon. Il convient donc de faire un bref historique sur le processus de la responsabilisation 5|Page des acteurs locaux qui a existé depuis la colonisation (1.1.1.1) jusqu’à la récente réforme (1.1.1.2). 1.1.1.1. Historique sur la décentralisation au Togo depuis l’avènement des régimes municipaux sélectifs initiés sous la colonisation. Le Togo est un pays de longue tradition décentralisatrice en considérant les statuts coutumiers et les modes d’organisation communautaires qui ont prévalu jusqu’à l’avènement des régimes municipaux sélectifs initiés sous la colonisation. Au nombre de ces derniers, la commune mixte de Lomé, première commune créée en 1932 suite à l’arrêté du 06 novembre 1929 portant institution des communes mixtes au Togo, ensuite la loi n° 55-1482 du 18 novembre 1955 a institué des communes de plein et de moyen exercice, érigeant ainsi Lomé, Aného, Atakpamé et Sokodé en communes de plein exercice. Dans les communes de plein exercice, les maires ont été élus et, nommés dans les communes de moyen exercice. Enfin, la loi n° 59-47 du 5 juin 1959, modifiant la loi du 18 novembre 1955 créa deux autres communes mixtes : Kpalimé et Tsévié4 (c’est cette dernière devenue aujourd’hui la commune de Zio 1 par la loi n° 2017-008 du 29 juin 2017 portant création des communes au Togo). Cependant, ce n’est qu’au lendemain des indépendances qu’une véritable organisation décentralisée a vu le jour et a fait l’objet d’adaptations constantes et soucieuses d’assurer un ancrage de la démocratie. La période de 1960 à 1987 a été marquée par des évènements politiques qui ont ouvert une période d’exception jusqu’en 1965. De 1967 à 1987, les communes ont été dirigées par délégations spéciales, soit six ans après la réforme de 1981 par la loi n° 81-8 du 23 juin 1981 portant organisation territoriale, qui visait à remettre sur les rails la décentralisation. En 1987, de nouvelles élections municipales furent organisées et les communes furent dirigées à nouveau par des conseils élus. Ces derniers sont restés jusqu’ à leur remplacement par des délégations spéciales en 2001, qui, à leur tour ont aussi dirigé les communes jusqu’en 2019 avant d’être remplacées par des conseils librement élus. C’est dire que les dernières élections locales, avant celles de 2019 au Togo, remontaient en 1987. 1.1.1.2. Nouvelle réforme de la décentralisation et analyse de sa mise en œuvre dans le processus de développement au Togo 4 Cadre juridique et institutionnel de la décentralisation et de la gouvernance locale, Kloto 1-Oti 1-Tchaoudjo 1, Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, novembre 2019, p. 7. 6|Page Pour pallier les instabilités précédemment relevées et donner une base juridique solide au processus, la constitution du 14 octobre 1992 a érigé comme mode constitutionnelle d’organisation du territoire national, le principe de la décentralisation. Dans sa nouvelle révision constitutionnelle du 08 mai 2019, elle stipule en son article 141 que « la République Togolaise est organisée en collectivités territoriales sur la base du principe de décentralisation, dans le respect de l’unité nationale. Ces collectivités territoriales sont : les communes et les régions. Toute autre collectivité territoriale est créée par la loi ». Cette disposition constitutionnelle a permis l’adoption de la première loi de la décentralisation, loi n° 1998-006 du 11 février 1998 portant décentralisation. La volonté du gouvernement de mettre en œuvre une politique de décentralisation s’est traduite par la mise en place du programme national de consolidation de la décentralisation (PNCD). C’est la réalisation de ce programme qui a permis l’adoption de la loi n° 2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales, modifiée par la loi n° 2018-003 du 31 janvier 2018 et la loi n° 2019-006 du 26 juin 2019. C’est donc cette dernière loi qui régit l’organisation, le fonctionnement, les missions, et les compétences des communes au Togo. D’après l’article 7 de ladite loi, les collectivités territoriales ont, pour développer leur territoire, la mission de conception, programmation et exécution des actions de développement d’intérêt local de leur ressort territorial, en particulier dans les domaines économique, social et culturel. L’article 62, pour sa part, énonce que « l’Etat transfère aux collectivités territoriales, dans leur ressort territorial respectif, des compétences dans les matières suivantes : développement local et aménagement du territoire ; urbanisme et habitat ; infrastructures, équipements, transports et voies de communications ; énergie et hydraulique ; assainissement, gestion des ressources naturelles et protection de l’environnement ; commerce et artisanat ; éducation et formation professionnelle ; santé, population, action sociale et protection civile ; sports, loisirs, tourisme et action culturelle ». Axées essentiellement sur les besoins prioritaires pour une vie digne et décente, la mise en œuvre de ces compétences, telles que détaillées dans les articles 82 à 84 de ladite loi permettrait aux communes d’améliorer les conditions de vie de leur population et d’assurer un développement local durable. Les collectivités locales, en général, constituent, l’élément fondamental dans le processus de développement local, en raison de leur connaissance réelle des besoins des citoyens ainsi que du potentiel de ressources locales dont elles disposent. Cependant, dans la pratique, le poids important que devrait jouer ces instances de base que sont les communes semble très insuffisant et ne se reflète guère dans les prérogatives tant décisionnelles que financières qui leur sont 7|Page conférées. Des défaillances et des dysfonctionnements multiples, imputables à de nombreuses causes, freinent le rôle des communes dans le développement de leurs territoires. Sans conteste, l’instabilité dans le processus de la responsabilisation des acteurs locaux, oscillant sans cesse entre une forte déconcentration et une timide décentralisation, ainsi que la longue tradition des délégations spéciales n’ont pas permis d’amorcer effectivement le développement de nos communautés. En effet, en l’absence d’une obligation de redevabilité des autorités locales, d’ailleurs nommées, envers la population et d’un contrôle financier rigoureux sur leur gestion des ressources, les besoins réels des populations n’ont pas été effectivement pris en compte dans la gouvernance locale d’antan. Ce qui a entraîné la persistance des problèmes de développement des communautés. Il faut préciser aussi que les modalités d’exercice de ces compétences qui devraient être fixées par un décret, ne sont pas encore définies et que les compétences transférées et les ressources correspondantes restent pour le moment théoriques ((K. N. Zikpi, 2020, p. 6). Au regard de ce constat, quelle est la situation qui prévaut dans les communes au Togo, en particulier dans la commune de Zio 1 en matière de développement dans le domaine ciblé ? 1.1.2. Situation sur l’état de développement de la commune de Zio 1 L’ONU-Habitat a indiqué que l’Afrique devra fait face, dans ces dernières années, à un grand défi d’urbanisation (L. Bate, 2015, p. 2), car elle s’urbanise à un taux de 4 % par an. Cette urbanisation confronte ses gouvernements à une multitude de défis en matière de développement (B. Bafana, 2016, p. 4). Encore plus inquiétant, elle détient le faible indice de développement humain dans le monde5, en raison de l’extrême pauvreté dans laquelle vivent les populations avec un accès limité aux services essentiels à une vie digne et décente. Dans presque tous les pays d’Afrique, en particulier, ceux de la côte ouest, les problèmes d’insuffisance d’infrastructures et équipements socio-économiques persistent et s’accentueront davantage avec la démographie galopante qu’on y observe, si des solutions radicales ne sont pas prises dans l’avenir pour remédier à ces insuffisances. Le Togo n’en fait pas exception. Il est l’un des plus concernés, car sa population se confronte à un accès limité aux services nécessaires à une condition de vie satisfaisante. Selon le rapport 2019 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur le développement humain, le Togo est classé Rapport sur le développement humain en Afrique 2016 Accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes en Afrique, p. 3. 5 8|Page au 167ème rang mondial sur 1896, ce qui montre une régression dans le processus de développement du pays (PNUD, 2015). Ce rapport ressort que plus de 53,5 % de la population togolaise vivait sous le seuil de pauvreté. L’état des lieux sur le développement au Togo montre que le pays fait face à de nombreux défis qu’il devra relever afin d’améliorer le niveau de vie des populations (PNUD, 2011). Les problématiques de développement sur toute l’étendue du territoire sont nombreuses et se caractérisent par un développement spatial peu harmonieux, des logements décents rares, un environnement dégradé, l’insuffisance criarde des infrastructures et équipements socioéconomiques. En effet, au Togo, il faut le relever que, les infrastructures de base sont en de mauvais état, insuffisantes, voire inexistantes dans de nombreuses localités. Elles constituent pourtant des préalables indispensables à la réussite de toute action visant l’amélioration des conditions de vie des populations et la réduction de la pauvreté et de toute dynamique de développement sans laquelle les populations à la base ne peuvent ni s’insérer dans les circuits économiques et sociaux, ni disposer des équipements et services de base7. Etant la situation qui prévaut, en général, sur toute l’étendue du territoire, la commune de Zio 1 n’est pas épargnée, à la différence qu’elle présente des défis spécifiques à son territoire. Anciennement commune de Tsévié, la commune de Zio 1, désormais étendue à huit (08) cantons à savoir Abobo, Dalavé, Davié, Djagblé, Gbatopé, Gblainvié, Kpomé, et Tsévié, est l’une des communes de plein exercice depuis le 04 février 1960 et de loin l’une des grandes communes phares au Togo. Partant de ce constat, elle est censée atteindre un niveau de développement subséquent, offrant une meilleure condition de vie à sa population grâce à ses atouts naturels, financiers, humains, etc. Cependant, de l’état des lieux sur son développement, il ressort une multitude de problèmes. Plus spécifiquement, il s’agit de la non maîtrise du phénomène d’urbanisation et de la rurbanisation du territoire communal, l’insuffisance et la vétusté des infrastructures socio-économiques de base, la dégradation des voies de communication. A cela, s’ajoutent les difficultés d’accès aux services essentiels de base, tels eau, énergie, assainissement, ordures ménagères, transport, santé, éducation, logements décents, (espaces verts et publics, sécurité publique et loisirs sport culture). On remarque aussi le manque de projets urbains structurants, chômage accru, absence d’opportunités d’emploi et d’entreprenariat aux jeunes, absence de plan local d’urbanisme ou 6 Disponible sur https://www.tg.undp.org/content/togo/fr/home/presscenter/pressreleases/2019/lancementrapport-2019-sur-le-developpement-humainhtlm, consulté le 25 février 2021. 7 Politique Nationale de Développement à la Base, Ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, 2012, p. 26. 9|Page d’aménagement, etc. Ce qui fait que plus de 80 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté8, avec 95% de la population constituée d’agriculteurs traditionnels. Etant une commune semi-urbaine, la population rurale demeure la plus nombreuse et celle qui est la plus exposée à ces intempéries, car, il y a une pénurie absolue dans plusieurs villages de la commune de l’eau potable, de l’électricité, des infrastructures d’assainissement, de logements décents, de centres de santé et des établissements scolaires convenables. Par ailleurs, l’émergence du concept de développement durable9 à la fin des années 1980 donnant naissance à la notion de "villes et établissements humains durables"10 montre la façon dont nos villes et établissements humains doivent être construits dorénavant. Ce qui met les collectivités locales en premier plan par l’Agenda 21 des Nations unies pour faire face à ces nouveaux défis plus complexes de développement durable. Il importe de relever que la commune de Zio 1 ne s’est pas encore placée sur cette trajectoire de durabilité, puisqu’aucune de ses actions n’est empreinte de durabilité. Ainsi, pour faciliter la tâche aux communes du Sud, et mettre en œuvre des politiques de développement durable au plus près du terrain selon l’Agenda local11, le programme Cités durables a été initié par ONU Habitat et Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Mais l’initiative la plus déterminante est la création du Conseil International pour les Initiatives Environnementales locales (ICLEI) : « les gouvernements locaux pour le développement durable ». Comme relevé plus haut, la Déclaration de Rio énonce un plan d’action mondial de développement durable baptisé Agenda 21, autrement dit, « ce qui doit être fait pour le XXIème siècle ». L’article 28 de la Déclaration met en avant le rôle revenant aux collectivités locales en matière de développement durable (G.-F. Dumont, p. 189). Le concept vise à apporter des réponses à ces nombreux défis qu’affrontent les villes en matière de transport, logement, urbanisme, développement économique, insertion sociale, emploi, environnement, modes de consommation et de production (N. Holec, 1998, p. 6). Le développement des villes durables répond à un besoin d’intégrer, aujourd’hui, les objectifs liés Ancien Plan de Développement Communal de l’ancienne commune de Tsévié, 2014, p. 36. Selon le rapport de Brundtland : « Notre avenir à tous » de 1987, le développement durable est “ un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs”. 10 Ce concept est déduit des objectifs de développement durable (ODD) adopté lors du Sommet sur le développement durable qui s’est tenu à New-York, en septembre 2015. Il s’agit notamment de l’ODD 11 : « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». 11 Agenda 21 local est un outil de solidarité locale et planétaire. Il vise à transcrire au plan local les principes du développement durable tels qu’ils figurent dans le rapport Brundtland de 1987 : un développement économique qui soit compatible avec la préservation de l’environnement et qui cherche à promouvoir plus d’équité sociale. Il place la gouvernance participative au centre de sa démarche et concerne majoritairement les collectivités locales. 8 9 10 | P a g e au cadre de vie des populations, aux soins de santé, à l’éducation, aux transports, à la pollution, à la valorisation des déchets, l’écoulement et le traitement des eaux usées, ainsi qu’à la réduction des gaz à effet de serre dans leur stratégie de développement des aires urbaines pour répondre aux enjeux planétaires. Le problème tel qu’il prévaut dans la commune étant ainsi présenté, il importe de justifier le choix de notre thématique. 1.2. Justification du sujet « La question du développement des territoires connaît un regain d’intérêt dans un contexte marqué par un paradoxe : à l’heure de la globalisation, le monde devient local » (J.-Y. Gouttebel, 2003, p. 1). Au niveau international, on assiste à la montée en puissance de la question de développement durable des communautés de base. Les collectivités locales ont été indexées par rapport au rôle qu’elles devront jouer dans l’atteinte de cet objectif. Conformément à l’agenda 21, ce sont elles qui construisent, exploitent et entretiennent des infrastructures sociales, économiques et environnementales, surveillent les processus de planification et fixent les réglementations locales en matière du développement du territoire (G.-F. Dumont, p. 190). Au niveau régional africain, la mise en œuvre de ces compétences relevées reste un véritable défi, et plus particulièrement au Togo, qui vient de s’engager véritablement dans le processus de la décentralisation, en communalisant tout le territoire national, plaçant chaque communauté face à son destin. Au regard de ces nouvelles perspectives enclenchées par le gouvernement, il importe de s’interroger sur les défis qui s’imposent à ces communes pour le développement de leurs communautés. L’enjeu est à la fois complexe et double. D’une part, elles doivent agir pour enrayer l’extrême pauvreté et améliorer les conditions de vie de leurs populations, et d’autre part, intégrer, en même temps, dans leurs actions de développement les nouveaux enjeux mondiaux de développement durable dans le contexte actuel des changements climatiques. Au vu de ces réalités, nous pouvons soutenir que le choix de notre sujet s’inscrit dans les préoccupations de l’heure, et donc est à la fois actuel et original. Le sujet est actuel, parce qu’il traite des questions brûlantes de l’heure dans le pays, portant sur l’analyse de la capacité réelle de ces nouvelles communes à faire face et à relever les défis de développement qui leur incombent. Il est aussi original du fait qu’il se révèle être l’une des premières études qui se fait, non seulement sur la commune de Zio 1, mais aussi dans le nouveau contexte de la décentralisation au Togo. 11 | P a g e Sur le plan théorique, outre le fait qu’il s’attaque aux enjeux actuels dans le pays, tel le développement des territoires à travers la décentralisation, le sujet a le mérite de soulever la problématique liée aux services de base au Togo, en particulier dans la commune de Zio 1 qui fait véritablement face à de réelles difficultés socio-économiques. Cette étude contribue modestement, à cet effet, à la littérature existante en la matière. En effet, très peu d’écrits au Togo ont abordé la question des défis de développement qui s’imposent aux communes, et en particulier, en ce qui concerne la ville de Tsévié et ses cantons environnants. Sur le plan scientifique, son intérêt se trouve dans l’étude des défis de développement, en mettant en exergue des rôles des acteurs locaux, en matière des services essentiels en lien avec leurs compétences. En effet, toutes les communautés humaines aspirent à de meilleures conditions de vie, et l’offre des services indispensables incombe naturellement aux acteurs locaux de développement. Sur le plan pratique, le sujet vise à évaluer et à apprécier son niveau de développement, et à attirer l’attention des élus locaux de la commune de Zio 1 sur les problèmes réels qui minent leurs communautés et à les inciter à des actions pertinentes pouvant, au mieux, être mises en œuvre pour asseoir un développement local modèle. Par ailleurs, comme dans bien d’autres régions en développement, les villes sont les moteurs de la croissance économique, créant de la richesse et des emplois, en contribuant au progrès social. Toutefois, lorsqu’une bonne administration et un bon urbanisme font défaut, comme c’est souvent le cas en Afrique, les villes peuvent devenir des abcès de fixation pour la pauvreté, des divers maux sociaux, l’exclusion et des dommages pour l’environnement. Il est donc opportun d’inclure le nouveau paradigme de villes et établissements humains durables. Les raisons ayant motivé le choix de ce sujet étant présentées, il sera question alors de préciser les objectifs que poursuit ce travail de recherche. 1.3. Objectifs de la recherche Dans cette étude, les objectifs de recherche se déclinent en deux axes : un objectif de connaissance ou l’objectif général et les objectifs d’application ou les objectifs spécifiques. 1.3.1. Objectif de connaissance ou l’objectif général L’objectif de connaissance du présent travail de recherche est de démontrer les défis liés à l’offre des services essentiels de base dans la commune de Zio 1, en vue de l’amélioration des 12 | P a g e conditions et qualité de vie de la population pour asseoir un développement durable modèle sur le territoire de la commune. Plus spécifiquement, des objectifs d’application guideront l’atteinte de cet objectif principal. 1.3.2. Objectifs d’application ou les objectifs spécifiques Ces objectifs sont au nombre de trois. 1.3.2.1. Objectif spécifique 1 Identifier les défis liés aux infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains. 1.3.2.2. Objectif spécifique 2 Ressortir les enjeux liés à la satisfaction des services sociaux de base nécessaires au développement humain durable. 1.3.2.3. Objectif spécifique 3 Evaluer les difficultés liées aux services et activités susceptibles d’améliorer la qualité de vie des populations de la commune. Les objectifs de recherche étant définis, il faut présenter les écrits qui ont, d’une manière ou d’une autre, abordé la problématique soulevée. 1.4. Revue de littérature Présenter la revue de la littérature dans une recherche scientifique revient à analyser les écrits théoriques et empiriques en lien avec le sujet. Dans ce travail, nous avons opté pour une revue de littérature thématique pour mieux comprendre la question de la construction des villes durables et des services essentiels. Les écrits théoriques sont plus thématiques, alors que ceux empiriques sont plus généralisants. 1.4.1. Ecrits théoriques en lien avec le sujet Les écrits théoriques présentant des similitudes avec notre sujet concernent entre autres : 13 | P a g e ❖ Ville et ville durable ▪ Ville La doctrine ne parvient pas à retenir une définition univoque de la ville. Pour C. Baumont, H. Beguin et J.-M. Huriot, la ville apparaît comme une concentration humaine dans l’espace qui résulte d’une organisation de la diversité, et où les interactions sont suffisamment importantes pour prendre place dans un processus endogène complexe d’agglomération. La ville est identifiée encore par la composition de sa population active, formée essentiellement de non-agriculteurs, et parfois réduite à des personnes vivant du commerce et des services (Brunet, Ferras, Théry, 1992, p. 410). Au regard de sa consistance et son importance, la ville devrait entraîner un accroissement conséquent dans le développement du territoire. Cependant, à la différence de ce que l’on peut observer au niveau mondial où la croissance urbaine a une nette tendance à stimuler la construction et les infrastructures, la ville africaine n’entraîne pas, pour l’heure, d’accélération significative de la croissance économique. En d‘autres termes, l’urbanisation n’a pas, en Afrique, conduit à une amélioration déterminante des conditions de vie (L. Batel, 2015, p. 4). Pour S. V. Lall, J. V. Henderson et A. J. Venables (2017, p. 6), les villes de l’Afrique subsaharienne connaissent une croissance rapide de leur population. En revanche, leur croissance économique est en berne. Il existe plusieurs raisons à cela, en particulier la faiblesse des investissements, liée en partie à la relative pauvreté de l’Afrique. ▪ Ville durable Lors de la conférence de Stockholm sur l’environnement (du 5 au 16 juin 1972), il a été révélé que les problèmes environnementaux sont essentiellement dus aux activités anthropiques, provenant pour la plupart des villes, remettant ainsi en cause la conception classique de la manière de fonctionner des villes. C’est ainsi que la notion de ville durable commença par surgir et à s’ériger en une nécessité dans une perspective de conciliation des enjeux sociaux, économiques et environnementaux, en vue de lutter contre les effets du changement climatique auxquels le monde entier fait face Pour ce faire, les contextes urbains attirent l’attention. Il y a plusieurs arguments qui peuvent justifier ce choix. Il est souligné généralement que les villes représentent aujourd’hui la majorité de la population dans le monde et sont productrices de la plupart des biens de consommations 14 | P a g e et de services, et qu’en conséquence, elles sont fortement consommatrices d’énergie et rejettent l’essentiel des émissions de CO2 (R. Sánchez-Rodríguez et al., 2005, p. 24). Ces éléments sont généralement avancés comme les arguments principaux qui feraient des villes le contexte clé à la fois de la lutte contre le changement climatique et de l’expérimentation du développement durable (M. Betsill et H. Bulkeley, 2007, p. 452). Car les villes ne sont pas seulement de puissants centres de production (et de consommation) transformant l’énergie et puisant dans l’écosystème, elles sont aussi les principaux centres de décision et de création de ressources nouvelles. Le contexte urbain est donc le plus pertinent pour observer les solutions proposées à la fois aux enjeux du changement climatique et à ceux concernant la soutenabilité du développement (V. Peyrache-Gadeau et B. Pecqueu, 2011, p. 2). ❖ Construction d’une ville durable La question du changement climatique impose de nouveaux paradigmes, tant dans le mode de vie que dans la construction de nos sociétés. Nombre d’auteurs ont abondé dans le même sens. La gestion des territoires sujets désormais à des risques existants ou à venir représente un enjeu majeur pour notre société auquel il convient de se préparer (B. Tiberghien 2009, p. 138). Il s’agit de construire une ville qui offre une qualité de vie, en allégeant son empreinte écologique et qui crée des pôles d’activité de développement durable, conciliant les piliers du développement durable à savoir le social, l’économie et l’environnement. Il est constaté que l’urbanisation, qui est à grand pas aujourd’hui, en Afrique dégrade les trois piliers du développement durable. Il est donc nécessaire de corréler le concept de « ville durable » avec celui de « territoire durable » (B. Bariol-Mathais 2020, p. 21.). Ce qui importe de repenser à la construction de nos villes pour un développement plus durable, que ce soit en matière de transport, d’énergie, ou encore, de gestion des eaux et des déchets et, ce faisant, créer les conditions de l’accueil « durable » de ses propres populations (L. Batel, 2015, p. 4). En effet, l'occupation spontanée, ou tout au moins non planifiée du sol autorise toutes formes de constructions, celles-ci étant généralement non-conformes, sommaires et contraires aux règles d'urbanisme (J.-Ph. Cherel, 1994, p. 68). Face à ce défi, B. Bariol-Mathais pense que les autorités locales sont en première ligne pour affronter ces défis à travers des stratégies urbaines (2020, p. 25). De même, Y. Guermond considère que le rôle des collectivités « mérite d’être reconsidéré, non seulement pour répondre aux besoins de leurs populations, qui aspirent à un meilleur cadre et qualité de vie, mais aussi 15 | P a g e de prendre en compte les nouveaux défis urbains qui s’imposent aux communautés humaines pour une durabilité économique, sociale et environnementale ». C’est une conciliation entre aménagement du territoire, urbanisme et protection de l’environnement, puisque le problème n’est pas « d’introduire la nature dans la ville », mais de bâtir un habitat qui soit en conformité avec la nature (2006, p. 82). Selon lui, le développement durable apporte sans doute une nouvelle perspective, mais qui ne pourrait donner pleinement ses effets que si elle était déclinée à l’échelle de la géographie urbaine et de l’urbanisme. ❖ Développement et développement communal ▪ Développement Synonyme de croissance économique et, de l’épanouissement politique et socio-culturel, le développement présente des dimensions économique, humaine, politique et socio-culturelle. La dimension économique tient au fait qu’il implique la croissance, une augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes d’un indicateur de dimension : pour une nation, du produit global net en termes réels (Dictionnaire économique et social, 1990, p. 115). La dimension humaine tient au fait que le développement induit la satisfaction des besoins humains fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le PNUD soutient que dans le rapport mondial sur le développement humain que « le développement humain a pour objectif de créer un environnement dans lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. La véritable richesse des nations, ce sont leurs habitants. Le rôle du développement consiste à élargir les possibilités, pour chacun, de choisir la vie qui lui convient » (PNUD, 2001). Le développement est aussi politique, car, partant de l’idée que le développement implique une politique systématique et cohérente de l’Etat ou encore des collectivités locales dans le but de promouvoir le progrès économique et social d’un peuple, il devient clair que le contenu du concept ne saurait, en aucun cas, se dissocier des impacts produits par l’intervention des pouvoirs publics dans le processus de développement (J. R. Legouté, 2001, p. 22). Pour le même auteur, le développement a une dimension socio-culturelle. En intégrant le social et l’humain, le développement subit une véritable révolution sémantique. On associera désormais les épithètes qui témoignent du droit à l’expression des valeurs culturelles des civilisations issues de l’histoire et des situations sociales spécifiques des sociétés émergentes. 16 | P a g e ▪ Développement communal Encore appelé développement local ou encore développement territorial, c’est ce développement qui se fait au plus près du territoire, c’est-à-dire à la base, grâce aux initiatives d’intérêt local prises par les acteurs de développement à la base. En effet, le développement ne peut être impulsé qu’à la base avec l’implication de tous les acteurs. C’est d’ailleurs l’esprit de l’article 7 de la loi togolaise sur la décentralisation qui confie cette mission de développement aux collectivités locales pour la conception, la programmation et l’exécution des actions de développement d’intérêt local de leur ressort territorial, en particulier dans les domaines économique, social, et culturel. Aussi, définissent-elles leur politique de développement local et les priorités de financement des projets relevant de leurs domaines de compétence. Plus qu’au niveau national, le développement, c’est d’abord au niveau local. Il s’agit pour les collectivités d’élargir les possibilités d’emploi des habitants, dynamiser l’image du territoire et poser ainsi les bases du développement (C. Demazière, 2020, p. 1), en créant des conditions et opportunités pouvant permettre aux populations de subvenir à leurs besoins, ou encore mieux, de leur permettre de développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts et de choisir la vie qui leur convient. D’après le même auteur, parler de développement local suppose un niveau élevé de décentralisation, une horizontalisation des décisions, l’intégration d’objectifs sociétaux dans la stratégie économique, une recherche de croissance par mobilisation des ressources locales, l’intensification des partenariats interinstitutionnels, un contrôle local de toute initiative économique, une destination majoritaire des bénéfices vers le territoire (2020, p. 2). Ce développement doit par ailleurs s’inscrire dans la durabilité, reposant sur sept (7) piliers que sont : promotion d’une croissance forte respectueuse du développement durable et d’une distribution équitable de revenus ; développement des ressources humaines (éducation, santé, nutrition) ; promotion du genre ; lutte contre la pauvreté ; création d’emplois décents ; environnement sain, habitat et cadre de vie et promotion de la bonne gouvernance politique, économique, sociale et culturelle12. 12 Rapport sur le développement humain au Togo, Le monde rural, novembre 2011. 17 | P a g e ❖ Services urbains, services essentiels de base ▪ Services urbains La notion de service urbain engage aussi bien le thème de la responsabilité publique que celui de la solidarité ainsi que des formes et des fonctions des villes postmodernes (C. Cloutier et P. Hamel, 1991, p. 264). « Aujourd'hui, les services urbains occupent une place déterminante à la fois comme élément du développement économique et comme facteurs essentiels d'amélioration de la vie quotidienne. Il leur a été également assigné l'objectif de contribuer à la réduction des inégalités sociales. Par leur intermédiaire et en liaison avec les autres partenaires publics et les intervenants privés, les collectivités locales contribuent également à réunir les conditions permettant à tous de bénéficier d'un véritable droit à la ville » (P. Aubertel et C. Gillio, 1989, p. 1). Ces services sont considérés comme vecteur de création d’un environnement urbain résilient pouvant contribuer à des solutions aux défis présents et futurs qui s’accentuent rapidement, engendrés par l’urbanisation, la croissance démographique et le changement climatique, avec pour objectif de soutenir un développement durable, équitable et ouvert à tous. ▪ Services essentiels de base Par services essentiels ou services de base, on entend les services vitaux, indispensables à une vie digne et décente. C'est donc un élément fondamental de la lutte contre la pauvreté (L’encyclopédie du développement durable, n°5 Juillet 2006). Accéder à l'eau potable et à l'énergie, pouvoir effectuer des déplacements quotidiens et communiquer ou s'informer, bénéficier des services environnementaux d'assainissement liquide et solide (collecte et traitement des déchets), nécessite l'organisation de services collectifs impliquant des investissements pour des infrastructures généralement organisées en réseaux ; du moins dans les villes où la densité conduit à ces solutions (C. Martinand, 2006, p. 12). Ces “utilités” apparaissent également indispensables pour accéder à un habitat décent, à la santé, à l'éducation, à la culture, qui sont aussi des services essentiels, mais d'une autre nature et ne relèvent donc pas de la même démarche. Ces services conditionnent bien sûr le développement urbain et le développement économique. Ils sont des fondements de la cohésion sociale et de la solidarité aux différents niveaux territoriaux jusqu'à l'échelle mondiale. Ils contribuent également à la protection de l'environnement et doivent être organisés en préservant les ressources naturelles et en économisant les énergies non renouvelables générant des gaz à effet de serre. 18 | P a g e L'absence presque totale de toute véritable infrastructure de base et desserte par les réseaux publics (assainissement, électricité, adduction et distribution d'eau potable par bornes fontaines) condamne également les populations, livrées à elles-mêmes, à des solutions de fortune. L'accès à l'eau potable constitue de ce point de vue un des principaux soucis. (J.-Ph. Cherel, 1994, p. 76). A la suite de cette présentation thématique des écrits en lien avec notre sujet, il convient de faire une synthèse des différents concepts évoqués 1.4.2. Synthèse des thématiques L’agenda 21 élaboré à la conférence de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement (2012) place les collectivités locales au cœur des préoccupations de développement du territoire, face au nouveau paradigme de développement durable. L’espace urbain a attiré encore plus l’attention, en raison du rôle essentiel qu’il joue ou pourrait jouer dans l’atteinte de l’objectif de durabilité. C’est dans les villes qu’on porte plus atteinte à l’environnement, ainsi, elles représentent le cadre idéal d’initiative pour limiter ces impacts néfastes. D’où la nécessité de la construction des villes et établissements durables pour asseoir un développement équitable et durable du territoire à la solde des communes. Certains écrits théoriques s’intéressent de façon générale à thématique. En premier lieu, on a la "Feuille de route pour la mise œuvre de la décentralisation au Togo", de son côté, montre la finalité de la décentralisation qui est de contribuer au développement équilibré du territoire en créant les meilleures conditions de développement économique et social ; de renforcer la démocratie et la cohésion sociale à travers la participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques et l’ancrage de la culture démocratique à la base et d’améliorer la capacité des communes à fournir des services aux citoyens (2012, p. 38). De même, l’article "les villes africaines de demain" de B. Bafana, qui est en quelque sorte une projection des villes africaines de demain, décrit les villes assurant l’égalité des chances pour tous, notamment en matière d’accès aux services économiques de base, comme l’énergie, le logement et le transport etc., par une bonne planification. Les villes qui se développent horizontalement font difficilement face à l’augmentation de la population urbaine et risquent de ne pas être durables à long terme, en raison des problèmes d’infrastructures, de pollution, mettant à rude épreuve les services disponibles tels que l’eau, le transport et le ramassage des ordures (2016, pp. 3-4). 19 | P a g e Ensuite, l’article "Défis et perspectives pour des villes durables performantes : climat, énergie, environnement" de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), nous montre, qu’outre le fait que la construction des villes durables soit du ressort des communes, les défis auxquels font face ces territoires urbains sont : sociaux (exclusions, insécurité, précarisation,…), environnementaux (ressources finies, pollutions, atteintes des milieux, air, eaux, sols, accumulation des déchets,…) et sanitaires (épidémies, stress, allergies, pathologies respiratoires, sédentarité, dépendance,…). Elles doivent y répondre dans l’urgence avec des moyens de plus en plus contraints et sous la pression de citoyens à la fois plus exigeants et plus autonomes (demande de participation et exigence de qualité de vie) (2016, p. 14). De son côté, le résumé exécutif de GOLD III sur "l’accès aux services publics et l’urbanisation du monde, troisième rapport mondial de cités et gouvernements locaux unis sur la décentralisation et la démocratie locale GOLD III" souligne les défis auxquels les collectivités locales du monde entier font régulièrement face lorsqu’elles doivent trouver un équilibre entre le coût des services, leur financement et l’accès aux citoyens (CGLU, 2013, pp. 59 et 97). Il relève qu’en matière d’accès et de la qualité des services, d’immenses besoins ne sont pas satisfaits, et les taux d’accès sont même en baisse dans les villes de certains pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud. L’urbanisation rapide, les changements démographiques et environnementaux aggravent les défis et constituent de nouveaux enjeux qui rendent nécessaires l’augmentation significative des investissements dans les infrastructures de services économiques de base. En dernier lieu, dans "Le rôle essentiel des infrastructures pour la réalisation des Objectifs de développement durable ", essai rédigé par The Economist Intelligence Unit, il ressort de cet article que les infrastructures jouent un rôle crucial pour le développement (2009, p. 3). Des systèmes de transport aux installations de production d’énergie, en passant par les réseaux d’alimentation en eau et d’assainissement, les services qui permettent à la société de fonctionner et à l’économie de prospérer sont fournis grâce aux infrastructures. C’est pourquoi elles sont au cœur des efforts pour réaliser les Objectifs de développement durable. Qu’il s’agisse de santé et d’éducation, ou encore d’accès à l’énergie, à l’eau potable et à l’hygiène, la plupart des Objectifs de développement durable vont nécessiter des améliorations dans le domaine des infrastructures. 20 | P a g e 1.4.3. Etudes empiriques en lien avec le sujet Cette étude n’est pas la première à être réalisée en matière d’accès aux services essentiels de base au Togo, à la seule différence qu’elle soit spécifique à la commune de Zio 1. Suite à la recherche documentaire, certains rapports et séminaires ont été réalisés bien avant cette-ci, il y a quelques années en la matière. Il convient d’en citer quelques-uns, ainsi que leurs similitudes ou discordances avec notre étude. D’abord, le "Plan de développement de la commune de l’ancienne commune de Tsévié" nous renseigne sur le diagnostic approfondi des forces et faiblesses, menaces et opportunités de l’ancienne commune de Tsévié, lequel diagnostic demeure inchangé (Mairie de Tsévié, 2014, p. 13). Ce diagnostic confirme l’hypothèse d’existence de nombreux défis de développement dans la commune de Zio 1, comme relevé dans notre analyse de situation. Ensuite, le « Résumé exécutif du Plan d’Actions National pour le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (PANSEA) » expose qu’au plan national, le taux de desserte en eau potable est estimé à 34 % de la population togolaise (PANSEA, 2011, p. 2). De même, le « Rapport d’étude préparatoire (deuxième) sur le Projet d’approvisionnement en Eau potable et assainissement en milieu rural et semi-urbain dans les régions maritime et savanes en république togolais » aussi a révélé le faible niveau de desserte de l’eau sur toute l’étendue du territoire, surtout dans les zones rurales et semi-urbaines. Il ressort de cette étude que beaucoup d’habitants sont forcés, à cause de ce faible niveau de couverture d’eau, d’utiliser les sources d’eau insalubres (puits artésiens, puits, etc.), les habitants atteints de maladies hydriques sont nombreux, et l’assurance d’eau potable en quantité suffisante est un problème à résoudre d’urgence (Direction Générale de l’Eau et Assainissement, Togo, 2011, p. ii). Ces conclusions sont entérinées par le « Projet d'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l’assainissement de la ville de Dapaong, Togo PASED, Année 2 », met l’accent sur les difficultés d’approvisionnement en eau dans la ville de Dapaong. Selon le rapport du projet, le réseau couvre environ 40 % de la population de Dapaong (estimée à 60 000 habitants). Les quartiers les mieux desservis se situent en centre-ville et en périphérie proche. De nombreux quartiers ont encore un accès difficile au réseau soit par manque d’extension, soit par un service discontinu. Les ressources alternatives telles que les puits et les retenues d’eau sont encore largement utilisées pour tous les usages dans tous les quartiers (J.-P. Mahé 2020, p. 6). La Revue des Politiques du Secteur de l’Energie Revue du Sous-Secteur de l’Electricité, juin 2013, République Togolaise, on note dans cette revue que près de 60 % de la population 21 | P a g e togolaise vit en zone rurale, où l'accès à des services de base, tels que la santé, l'éducation, l'eau potable et l'électricité, fait défaut. En réalité, 74,3 % de la population rurale vit dans la pauvreté, ce qui est également le cas d'une grande partie de la population urbaine (Banque mondiale, Région Afrique, 2013, p. 8). Cette revue montre que 71 % de l'énergie finale provient de la biomasse (bois et charbon de bois essentiellement), 26 % des produits dérivés du pétrole raffiné et seulement 3 % de l'électricité (p. 11). En 2016, lors d’un « Séminaire sur l’Intégration d’objective de développement durable (ODD) d’énergie, des cibles et des indicateurs dans les programmes statistiques dans une sélection de pays africains, Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED TOGO) Centre de Conférence de la CEA, Addis-Abeba, Ethiopie 27-29 Juin 2016 », présenté par K. Agbeti, il a révélé suite aux enquêtes que l’accès à l’énergie est insuffisant sur le territoire avec une prépondérance des sources traditionnelles d’énergie (biomasse constituée de bois énergie et de résidus agricoles) due à la quasi absence de valorisation de sources d’énergies nouvelles et renouvelables (le solaire, l’éolien, les applications énergétiques conventionnelles de la biomasse, etc.). En 2011, le rapport « Santé, Nutrition et Population Rapport Analytique Santé Pauvreté, République du Togo », a montré que dans le secteur public, les services de soins sont peu utilisés et faiblement performants. Le niveau d’utilisation des services publics de soins reste faible. Le taux d’utilisation des services ambulatoires ne progresse que lentement et irrégulièrement et n’atteint que 30% (Groupe Banque Mondiale Région Afrique Développement Humain & Ministère de la Santé, République du Togo, 2011, p. 16). Enfin, le document « Secteur des transports au Togo Bref Aperçu, Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC », dresse l’état des lieux du secteur de transport, en révélant que le Togo dispose d’un réseau routier important, mais qui est généralement mal entretenu (Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC, 2017, p. 17). Telle est l’économie des divers écrits qui se sont intéressés au problème de développement qui doivent être solutionnés par les collectivités. L’originalité de notre thématique nous impose de poser la problématique qui la distingue des autres écrits existants. 1.5. Problématique (restreinte) du sujet Il s’agira de poser le problème dans sa spécificité avant de déboucher sur les questions de recherche. 22 | P a g e 1.5.1. Poser le problème dans sa spécificité L’état des lieux sur le développement au Togo et particulièrement dans la commune de Zio 1, tel que soulevé dans l’analyse de situation et entériné dans la revue de la littérature, montre que beaucoup de défis sont à relever dans plusieurs domaines par la commune. Ainsi, au regard de tous ces constats, il est utile de s’interroger sur la problématique de développement de la commune de Zio 1. 1.5.2. Questions de recherche Elle est subdivisée en question principale et en questions secondaires. 1.5.2.1. Question principale ou question centrale La question centrale qui guidera cette recherche est la suivante : Quels sont les défis liés aux services essentiels de base dans la commune de Zio 1 pour une vie digne et décente ? De cette question principale, découlent d’autres questions spécifiques. Des hypothèses seront formulées en guise de réponses provisoires à toutes ces questions. 1.5.2.2. Questions spécifiques ou questions secondaires Elles sont essentiellement de trois ordres. 1.5.2.2.1. Question spécifique 1 Quels sont les défis à relever en matière des infrastructures et services économiques de base indispensables aux établissements humains dans la commune ? 1.5.2.2.2. Question spécifique 2 Quels sont les enjeux liés à la satisfaction des services sociaux de base pour un développement humain durable sur le territoire de la commune ? 1.5.2.2.3. Question spécifique 3 Quelles sont les difficultés liées aux services et activités susceptibles d’améliorer la qualité de vie dans la commune ? A ces diverses questions posées, des réponses provisoires seront formulées, sous réserve de leur confirmation ou invalidation dans la suite du travail. 1.5.3. Hypothèse de recherche Elle est formulée en réponse aux questions principale et spécifiques. 23 | P a g e 1.5.3.1. Hypothèse principale D’innombrables défis liés aux conditions socio-économiques et à la qualité de vie de la population sont à relever pour asseoir un développement durable sur le territoire de la commune de Zio 1. 1.5.3.2. Hypothèse secondaire 1 Il y a un déficit dans la fourniture et disponibilité des infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains. 1.5.3.3. Hypothèse secondaire 2 La fourniture et disponibilité des services sociaux de base nécessaires au développement humain durable dans la commune sont insuffisantes et faibles. 1.5.3.4. Hypothèse secondaire 3 D’énormes difficultés sont liées à la qualité de vie dans la commune, en raison de la quasiinexistence des services et activités à même d’améliorer la qualité de vie. Une fois les hypothèses formulées aux questions soulevées, quelques rappels et précisions conceptuels s’imposent pour une meilleure compréhension des contours de notre sujet. 1.5.4. Définition ou clarification des concepts Il s’agira de définir ou de clarifier les concepts clés que nous avons déjà utilisés ou aurons à utiliser dans le cadre de cette étude afin d’enlever toute ambigüité à leur utilisation. ❖ Aménagement du territoire C’est une technique consistant à disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines, économiques voire stratégiques. Selon le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement (Dir P. M. F. Choay, 2010), l’aménagement du territoire est l’action et la pratique (plutôt que la science, la technique ou l’art) de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques 24 | P a g e ❖ Aménagement urbain C’est un ensemble d’actions concrètes visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur l’étendue de la ville. Au sens large, l'aménagement urbain et régional désigne le processus par lequel une collectivité tente de contrôler ou de concevoir le changement et le développement de son environnement physique. Il est désigné de différentes façons : urbanisme, aménagement urbain, aménagement communautaire, aménagement du territoire et aménagement de l'environnement physique. L'aménagement vise le « milieu physique », c'est-à-dire le territoire et les usages qui en sont faits, ainsi que tout ce qui s'y trouve, que ce soit sous terre ou en surface. Il touche également le style des édifices et la façon dont ils sont disposés dans une ville, de même que la conception des lieux publics13. ❖ Aménagement rural Selon le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement (Dir P. M. F. Choay, 2010), c’est un ensemble des actions localisées visant à réaliser une utilisation optimale de l’espace rural. Il vise à : accroître la productivité agricole ; développer des activités non agricoles (industrielles en particulier) en milieu rural pour éviter que le déclin de la population active agricole ne continue à nourrir l’exode rural. L’aménagement rural est un aspect de l’aménagement du territoire. ❖ Assainissement D’après le même dictionnaire, du néologisme des premiers temps de l’hygiénisme, l’assainissement a pour objet la collecte, le traitement et la restitution au milieu naturel des eaux jugées insalubres ou gênantes. Il concerne essentiellement les eaux usées et pluviales, rejetées d’abord dans les rivières par un système de canalisations (qui reprend souvent l’ancien réseau hydrographique médiéval, recouvert pour assainir l’air de la ville), puis traitées avant rejet. Le drainage est l’opération d’assainissement des terrains saturés d’eau, à l’aide de fossés, de galeries, de caniveaux ou de puits perdus destinés à l’écoulement des eaux. 13 Disponible sur https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/amenagement-urbain-etregional#:~:text=Il%20s%27agit%20d%27un,avant%20l%27arrivée%20des%20habitants, consulté le 18/03/2021. 25 | P a g e ❖ Collectivités locales Ce sont des personnes morales de droit publiques distinctes de l’Etat, qui bénéficient à ce titre d’une autonomisation juridique et patrimoniale. Elles s'administrent librement par des conseils élus dans les conditions prévues par la loi14. Au Togo, nous avons deux niveaux de collectivités, que sont la région et la commune. ❖ Commune La commune peut être définie comme la plus petite subdivision administrative du territoire administrée par un maire, des adjoints et le conseil municipal. Au sens des articles 56 et 57 de la nouvelle loi de 2019 sur la décentralisation au Togo, c’est aussi « la collectivité de base dotée d’une personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle regroupe les habitants d’un espace territorial continu. La commune est composée d’un ou de plusieurs cantons. Elle peut également être constituée d’un découpage de canton ». ❖ Décentralisation La décentralisation est un terme polysémique qui se réfère au « système d’organisation des structures administratives de l’Etat dans lequel l’autorité publique est fractionnée et le pouvoir de décision est remis à des organes autonomes régionaux ou locaux » plus proche des citoyens. Au Togo, elle consiste en un transfert d’attributions administratives du pouvoir central vers l’échelon local, au bénéfice cette fois-ci d’organes élus. C’est donc une autonomisation des populations via la responsabilisation d’autorités locales, surtout en matière de développement. Il s’agit également du moyen par lequel l’Etat donne plus de pouvoir aux citoyens et citoyennes pour développer leurs milieux respectifs dans les domaines prévus par la loi. ❖ Défis Pour J.-J. Servan-Schreiber, « dans les sociétés comme pour les hommes il n'y a pas de croissance sans défi ». En ce sens, le défi peut être considéré, selon le dictionnaire le Grand Robert (2005) comme est un obstacle extérieur ou intérieur qu'une civilisation doit surmonter dans son évolution, pour sa croissance ou pour son développement. 14 Article 6 de la loi n° 2019-006 du 26 juin 2019 portant modification de la loi n° 2007-011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales modifiée par la loi n° 2018-003 du 31 janvier 2018. 26 | P a g e ❖ Démocratie locale Si la démocratie, en général se définie comme « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », la démocratie locale, de son côté, est basée sur deux postulats : - Les dirigeants ont le pouvoir de répondre aux aspirations de leurs concitoyens ; - Les citoyens ont les moyens de tenir ces dirigeants responsables afin de garantir leur réceptivité (K. Moussaoui et K. Arabi, 2014, p. 126). ❖ Développement Selon le rapport de la Commission Sud, le développement « est un processus qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener une existence digne et épanouie. C’est un processus qui libère les populations de la peur du besoin et de l’exploitation et qui fait reculer l’oppression politique économique et sociale » 15. En 1991, le PNUD donnait une définition par l’objectif. Aussi, estime-t-il que le principal objectif du développement soit de permettre l’accès au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer aux décisions de la communauté et de jouir des libertés humaines, économiques et politiques16. ❖ Développement durable Le concept de « développement durable » a été forgé dans le cadre des Nations Unies pour tenter de réconcilier les points de vue divergents des pays industrialisés et des pays en développement sur l’importance à accorder à la préoccupation environnementale dans leurs politiques économiques respectives. Le rapport Brundtland donne la première définition officielle du développement durable : « Un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs ». ❖ Développement local Selon l’article 3 de la loi n° 2016-002 portant loi-cadre sur l’aménagement du territoire, le développement local est défini comme un « processus de progrès fondé sur la mobilisation et l’organisation des acteurs politiques, sociaux et économiques dans le but de répondre aux besoins des populations au niveau local ». C’est aussi un processus dynamique dans lequel les 15 Défi au Sud, rapport de la Commission Sud, Paris, Economica, 1990, p. 10 16 Rapport mondial sur e développement humain, PNUD, Paris, Economica, 1991, p. 1. 27 | P a g e acteurs organisés et mobilisés initient et mettent en œuvre des actions sur un espace donné en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie17. ❖ Éco-quartier Selon le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement (Dir P. M. F. Choay, 2010), un écoquartier est un quartier urbain qui s’inscrit dans une perspective de développement durable. L’objectif est de réduire son impact sur l’environnement, tout en favorisant le développement économique ainsi que la qualité de vie, la mixité et l’intégration sociales. De façon plus précise, les éco-quartiers il s’agit de recourir aux énergies renouvelables et en réduisant la consommation d’énergie aux constructions écologiques (éco-conception, éco-matériaux, bâtiments neutres en énergie, voire à énergie positive). Il en est de même de la gestion des eaux et traitement des déchets, développement des transports collectifs. Il offre de logements permettant une grande mixité sociale ; réalisation d’équipements favorisant la vie sociale et collective (…) offrant de commerces, d’emplois, d’infrastructures accessibles à tous et à proximité. ❖ Etablissement humain La notion d’établissement humain, née dans le cadre de la Géographie humaine, apparaît étendu. Un établissement humain est une installation humaine, une localité, un peuplement humain, ou encore une zone peuplée. Il est aussi le lieu où se déroulent les activités humaines et/ou l’organisation spatiale de ces lieux et de ces activités, mais aussi l’ensemble des conditions de vie d’un groupement humain (C. Brodhag et al, 2004, p. 92). L’ONU-Habitat fait référence à des villes, à des villages, à des aires métropolitaines, à des zones rurales et aux activités qui s’y déroulent18. Il est ainsi plus cohérent de parler, au niveau mondial, d’établissements humains, et pas simplement de villes, ce qui vaut également pour leur prise en compte aux niveaux régional et national. Pourtant, même si le concept que nous proposons, l’établissement humain durable, peut apparaître comme une utopie en l’état actuel de l’état de la biosphère, des écosystèmes et des conditions sociales de l’humanité, il demeure viable. Non en tant que concept prêt-à-porter mais 17 Guide méthodologique de planification locale : comment élaborer un plan communal de développement (PCD), Réalisé par la DGAT/DLR avec l’appui technique et financière du PNGT2/PACGL, Burkina Faso, mars 2006, p. 11. Voir ans ce sens les déclarations de Vancouver, d’Istanbul, l’Agenda Habitat et la Déclaration des villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire. 18 28 | P a g e en tant qu’objectif à atteindre par les politiques publiques, par les actions individuelles et collectives, de l’ensemble des acteurs d’une société (J. A. Tietzmann E Silva, 2007, p. 543). ❖ Gouvernance locale La « gouvernance locale », telle que définie par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD, 1997), désigne les institutions, systèmes et processus infranationaux qui apportent des services aux citoyens et par lesquels ces derniers « exposent leurs intérêts et leurs besoins, arbitrent leurs différends, exercent leurs droits et s’acquittent de leurs obligations »19 En substance, la gouvernance locale traite de la façon dont le pouvoir et l’autorité sont exercés au niveau local. Elle se construit sur deux axes : - Des autorités locales réceptives, réactives et responsables agissant au nom des populations de leur circonscription locale ; - Des citoyens actifs, des organisations de la société civile et des acteurs du secteur privé qui contribuent à l’effort de développement (par exemple en co-produisant des services publics) et qui exercent un rôle de veille accompagné d’une capacité à réclamer droits, transparence et reddition des comptes20. ❖ Infrastructure Les infrastructures correspondent aux équipements de base qui fondent les sociétés contemporaines et qui entrent dans le cadre de politiques d’aménagement de territoire et de service public. Exemple d’infrastructures : Les réseaux électriques, les canalisations d’eau, les caniveaux, les routes, les hôpitaux, les écoles, etc. Ces infrastructures permettent de faciliter la vie des citoyens et de développer la communication, le transport, la santé, l’éducation etc. Elles permettent, en outre, la croissance économique, et donc contribuent au développement. ❖ Planification locale La planification locale se définit comme la construction d'une vision commune ou concertée entre les acteurs concernés en vue de la définition et de la réalisation, dans le temps et dans un espace donné, d'objectifs communs et négociés21. 19 PNUD, Local Governance in Fragile and Conflict-Affected Settings : Building a Resilient Foundation for Peace and Development, 2016, p. 3. 20 Soutenir décentralisation, gouvernance locale et développement local au travers d’une approche territoriale, Collection Outils et Méthodes Document de référence no 23, Commission européenne, décembre 2016, p. 28. 21 Guide méthodologique de planification locale : comment élaborer un plan communal de développement (PCD), op.cit., p. 12. 29 | P a g e ❖ Projet urbain Les notions traditionnelles de plan et de planification sont progressivement remplacées par celles de développement urbain durable et de projet urbain. Le projet urbain présente plusieurs dimensions. Il peut être à la fois un processus concerté et un projet territorial. « Il consiste à définir et mettre en œuvre des mesures d’aménagement sur un territoire urbain donné, en partenariat avec tous les partenaires civils et institutionnels concernés, intégrant les différentes échelles territoriales et le long terme, en vue d’un développement urbain durable »22. C’est un ensemble qui constitue une prospective du devenir du territoire (B. Danvidé, 2020, p. 43). ❖ Rurbanisation Néologisme qui désigne le processus d’urbanisation rampante de l’espace rural, d’imbrication des espaces ruraux et des zones urbanisées périphériques, la rurbanisation est l’implantation de citadins à la campagne. Elle répond au même désir de propriété d’une maison individuelle et d’un environnement jugé plus sain que celui des agglomérations urbaines et repose sur les mêmes mécanismes de financement du logement. ❖ Schéma d’aménagement du territoire C’est un cadre de référence politique, administratif, juridique, technique et de planification spatiale multisectorielle des investissements physiques à réaliser sur un territoire, destinés à permettre le développement économique durable tout en préservant la capacité productive du milieu. ❖ Services essentiels de base Portés au premier plan lors de la Conférence de Johannesburg en 2002, les services essentiels, destinés à pourvoir aux besoins vitaux des êtres humains en conformité avec les exigences du développement durable, doivent aujourd'hui faire l'objet d'une consécration juridique internationale. L’ONU Habitat (2013) utilise la définition suivante des services essentiels de base : « les infrastructures et les services essentiels, au niveau local, incluant l’approvisionnement en eau et l’assainissement, la gestion des déchets, la protection sociale, les transports et les communications, l’énergie, la santé et l’aide d’urgence, les écoles, la sécurité publique et la 22 Disponible sur https://villedurable.org/guide-de-gestion-de-projets-urbains/principes-strategiques-pour-lagestion-de-projets-urbains/quest-ce-quun-projet-urbain/, consulté le 18/03/2021. 30 | P a g e gestion des espaces verts »23. Les services mentionnés dans cette définition peuvent être organisés selon les trois catégories suivantes : les infrastructures et services économiques de base (approvisionnement en eau potable et assainissement, gestion des déchets, transports, énergie) ; les services sociaux (éducation, santé, logement, etc.) et les services concernant la qualité de vie (sécurité publique, planification urbaine, culture et loisirs, sports, espaces publics). D’après la Charte des Services essentiels initiée à Johannesburg en 2002, les services essentiels en réseau sont les services vitaux ou les services de base indispensables à une vie digne et décente. Ils comprennent les services collectifs d’eau potable et d’assainissement ; les services collectifs de propreté et d’élimination des déchets ; les services de distribution d’énergie ; les services de transport public quotidien ; les services d’information et de télécommunication, l’habitation dans un logement décent ; la protection de la santé publique ; l’alimentation nécessaire à la santé et à la pratique des activités humaines ; l’éducation ; la culture et son respect24. ❖ Services publics urbains Selon le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, les services collectifs assurés dans les villes sont nombreux et diversifiés. Il s’agit le plus souvent de services rendus gratuitement aux usagers et financés par les budgets municipaux, donc par les impôts locaux et les subventions reçues de l’État. Mais il peut s’agir aussi de services tarifés (les eaux, les transports en commun, les piscines, les théâtres subventionnés, etc.). ❖ Territoire Un territoire est une étendue de terre dépendant d’un Etat, une collectivité territoriale, une juridiction. C’est en ce sens on peut parler de territoire communal, comme appartenant à une commune dans ses limites physiques ou géographiques. ❖ Ville La ville est une notion aux contours insaisissables et se laisse difficilement enfermer dans une définition simple. La plupart des définitions disponibles sont statistiques ou descriptives et saisissent mal le caractère complexe, multidimensionnel et changeant du phénomène urbain. 23 United Nations, Habitat Agenda Goals and Principles, Commitments and the Global Plan of Action, article 84, New York, 1996. 24 Voir les articles 1 et 2 de ladite charte. 31 | P a g e Au Togo, la notion de ville n'a pas beaucoup évolué et conserve encore pratiquement sa définition coloniale. Sont considérées comme centres urbains les localités « érigées en communes » (K. Nyassogbo, 1984, p. 9). Mais la tendance aujourd’hui avec la communalisation intégrale a remis en cause cette conception de commune-ville. Il faut néanmoins rappeler que tout chef-lieu de préfecture est considéré comme une ville. L’Institut National de la Statistique et des Etudes (INSEE, France) donne une définition statistique de la ville commune une unité urbaine correspondant à une commune ou un ensemble de communes dont plus de la moitié de la population réside dans une zone agglomérée de plus de 2 000 habitants dans laquelle aucune habitation n’est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. Selon le Dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement, trois conditions sont indispensables pour qu’un établissement humain constitue une ville : l'agglomération de constructions ; les habitants travaillent au commerce, à l’industrie, à l’administration, notamment dans le tertiaire et une certaine dimension. En fonction des pays, les critères utilisés pour définir une ville peuvent se fonder, entre autres, sur la taille et la densité de la population, l’existence d’une structure locale de gouvernement ou l’histoire locale25. Pour le département des affaires économiques et sociales (ONU), « on entend par villes proprement dites les localités qui ont des limites juridiquement définies et administrativement considérées comme villes, ce qui se caractérise généralement par l’existence d’une autorité locale » (ONU, 2017, p. 282). ❖ Ville durable Si l’objectif de ville durable était sans ambiguïté, sa définition par contre ne l’est pas pour autant, car la notion de ville durable constitue plutôt un projet qu’une théorie. Cependant, on peut s’appuyer sur les trois principes que met en évidence C. Emelianoff (2005, p. 4) : La ville durable est une « ville capable de se maintenir dans le temps » ; « qui offre une qualité de vie en tous lieux » et « qui se réapproprie un projet politique collectif ». En définitive, une ville durable, est une expression qui désigne une ville ou une unité urbaine respectant les principes du développement durable et de l'urbanisme écologique, qui cherche à prendre en compte UNICEF, Défis locaux, impératifs mondiaux : Les villes au premier plan pour réaliser l’Agenda éducatif 2030, 2017, p. 2. 25 32 | P a g e simultanément les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l'urbanisme pour et avec les habitants26. Ce premier chapitre relatif au cadre théorique de la recherche nous a permis de relever l’état des lieux sur le développement de la commune de Zio 1 en matière des services de base. Fort de cela, nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles, d’une part, il y a, un déficit dans la fourniture et la disponibilité des infrastructures et services économiques de base, d’autre part, il y a une insuffisance des services sociaux de base, et qu’enfin, il y a d’énormes difficultés liées à la qualité de vie dans la commune qu’il faudra relever. Il importe donc de préciser la démarche entreprise pour vérifier nos hypothèses. 26 Disponible sur http://www.geographie.ens.fr/Qu-est-ce-qu-une-villedurable.html#:~:text=La%20ville%20durable%20est%2C%20de,un%20projet%20qu%27une%20théorie.&text= La%20ville%20durable%20est%20une,critique%20par%20rapport%20au%20présent, consulté le 18/03/2021. 33 | P a g e Chapitre 2 : Cadre méthodologique de la recherche 34 | P a g e Toute démarche scientifique suit une méthodologie déterminée qui permet de démontrer ou d’établir un fait ou une vérité. La méthodologie est définie par Alain Birou comme « une discipline qui réfléchit au processus rationnel d’une pensée méthodologique, elle élabore les concepts de base et les instruments rationnels qu’une méthode doit employer pour arriver à un but » (A. Birou, 1968, p. 163). La méthodologie est donc l’ensemble des méthodes. Pour M/ Grawitz, « la méthode est un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. C’est donc toute tentative d’explication rattachée à une théorie appliquée à la réalité » (2000, pp. 351-352). Elle se définit aussi, d’après le dictionnaire Petit Robert, comme « l’étude des méthodes scientifiques employées pour découvrir une suite qu’on ignore ou pour la démonstration ». La méthode est, elle-même, « l'ensemble de démarches que suit l'esprit pour découvrir et démontrer la vérité » (Grand Robert 2005). Ainsi, ce second chapitre servira à décrire les démarches entreprises pour atteindre l’objectif de notre étude et par laquelle nos hypothèses seront vérifiées. Il s’agira, plus précisément : du type d’étude (2. 1) ; du choix/orientations méthodologiques (2. 2) ; de l’identification des variables et définition des indicateurs (2. 3) ; l’opérationnalisation de la variable (2. 4) ; du choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population (2. 5) ; de l’identification ou choix de terrain de recherche (2. 6) ; de la constitution du groupe cible ou de l’échantillonnage (2. 7) ; du choix et conception des instruments de collecte de données (2. 8) et du type et plan d’analyse (2. 9). 2.1. Type d’étude A priori, il existe plusieurs types d’étude à savoir les études exploratoires, les études descriptives, les études expérimentales, l’étude de cas, etc. Mais ils ne sont pas tous adaptés systématiquement à tout type de recherche. Dans le cadre de cette étude, nous avons opté pour une étude descriptive. Il faut rappeler que notre étude consiste à décrire une situation déplorable observée. Ainsi, cette méthode nous permettra de faire une description détaillée des problèmes qui défient le décollage de la commune, en analysant leurs origines et causes. En outre, c’est une étude qui repose sur des méthodes de collecte précise, qui est nécessaire dans le cas présent. Elle nécessite à cet effet une connaissance préalable de l’environnement et/ou des problèmes. En effet, elle permet de décrire, en les quantifiant et/ou en les qualifiant les attitudes, les opinions et les comportements d’une population ou d’un échantillon représentatif de cette population. Le choix du type d’étude nous conduit à la présentation de notre orientation méthodologique. 35 | P a g e 2.2. Le choix/orientations méthodologiques (approches) Le chercheur dispose de plusieurs méthodes pour aboutir aux résultats. Parmi ces méthodes, on peut citer l’approche hypothético-inductive et l’approche hypothético-déductive. En fait, la pensée scientifique est un cheminement incessant entre induction et déduction. C’est ce que disait Alain Birou que « la stratégie de recherche issue d’une logique inductive et d’une approche quantitative a pour objectif de trouver des relations spécifiques entre un grand nombre d’objets et de les décrire en un modèle qui soit généralisable au monde d’où sont issus ces objets »27. Dans le cadre de cette étude, l’approche hypothético-déductive sera utilisée. Elle est une méthode scientifique qui consiste à formuler une hypothèse afin d'en déduire les conséquences observables futures, mais également passées, permettant d'en déterminer la validité. Cette méthode nous permettra donc de vérifier nos trois (03) hypothèses formulées. Mais avant d’en arriver là, il nous faut identifier les variables et définir les indicateurs de notre recherche. Il est, en outre, nécessaire de traduire les concepts ou notions en indicateurs mesurables pour rendre l'étude opérationnelle. 2.3. L’identification des variables et définition des indicateurs Notre étude admet les deux types de variables (dépendante et indépendantes). C'est sur elles que repose la vérification des hypothèses. 2.3.1. Variable indépendante La variable indépendante : c’est la variable qui influence la modification de la variable étudiée. Elle peut être manipulée par l’expérimentateur pour étudier son rôle dans la variable dépendante. Selon J. Yao (2005, p. 89), la variable indépendante sert à expliquer les relations qui existent entre elle et la variable dépendante. Elle est la cause du phénomène qu'on étudie. C'est elle qui fait subir l'action. Bref, c'est celle que le chercheur veut mesurer et manipuler pour étudier son rôle dans la variable dépendante. Elles sont au nombre de trois dans cette étude : • Déficit des infrastructures et services économiques de base ; • Insuffisance des services sociaux de base ; • Difficultés liées à la qualité de vie. 27 Disponible sur https://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire/etude-quantitative-etude-descriptive241756.htm, consulté le 20 mars 2021. 36 | P a g e D’après nos hypothèses, ce sont ces facteurs qui expliquent ou démontrent l’existence des défis de développement en matière des services essentiels de base dans la commune de Zio 1. 2.3.1.1. Déficit des infrastructures et services économiques de base Nous mettons dans les infrastructures et services économiques de base indispensables au développement et au fonctionnement les établissements humains : ➢ L’approvisionnement en eau potable (faible niveau de couverture des services d’eau et indisponibilité d’eau en toute saison) ; ➢ Les infrastructures et services d’assainissement (quasi-inexistence des infrastructures et équipements d’assainissement) ; ➢ Les équipements et services de ramassage et gestion des ordures ménagères (quasiinexistence des équipements et services de collecte) ; ➢ Les infrastructures routières (mauvais état des voies de communication et absence d’une politique de transport public ou en commun) ; ➢ Les services énergétiques (faible niveau de couverture des services d’électricité et sousvoltage ou faible intensité). Pour pouvoir démontrer ce déficit, des indicateurs seront retenus pour mesurer la variable identifiée. La variable et les indicateurs se présentent comme suit dans le schéma ci-après : Schéma 1 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 1 et ses indicateurs Variable indépendante 1 Déficit des infrastructures et services économiques de base Indicateurs 1- Niveau de couverture des services d’eau ; 2- Disponibilité des infrastructures d’assainissement (de drainage et de gestion d’eaux usées et déchets) ; 3- Disponibilité des équipements et service de collecte des ordures ménagères ; 4- Disponibilité de voies de communication aménagées et praticables en toute saison ; 5- Niveau de couverture des services énergétiques. 2.3.1.2. Insuffisance des services sociaux de base Sont considérés comme tels : ➢ Santé (insuffisance des unités de soins de santé publiques sur le territoire communal) ; ➢ Education (faible niveau de couverture des écoles primaires et état délabré des bâtiments scolaires) ; 37 | P a g e ➢ Logements (forte proportion des logements précaires ou indécents). Certains indicateurs nous permettent de mesurer cette insuffisance. Ils se présentent comme suit par le schéma suivant : Schéma 2 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 2 et ses indicateurs Variable indépendante 2 Insuffisance des services sociaux de base Indicateurs 1-Disponibilité d’établissements scolaires (Ecoles primaires publiques) bien construits et bien équipés ; 2- Disponibilité des services de santé publics sur tout le territoire communal ; 3- Disponibilité de logements décents. Au sens du présent travail de recherche, il faut comprendre par logement décent et sa disponibilité : - Logement fait en matériaux définitifs : murs faits en béton/parpaing/briques cuites ou pierre de taille, le toit fait en tôle/tuile ou en ciment, le sol fait en carreaux ou en ciment (proportion des ménages ayant des logements construits en matériaux définitifs) ; - Logement sécurisé : endroit non risqué, absence des animaux et insectes nuisibles : souris, rats, fourmis, cafards et des moustiques (proportion des ménages étant en sécurité dans leur logement) ; - Logements ayant accès à l’assainissement, à l’eau et à l’électricité (proportion de logements ayant accès à l’eau et à l’électricité, ainsi qu’un bon système d’assainissement) ; - Logements non surpeuplés (nombre de personnes par pièce à coucher ou proportion de ménages non surpeuplés). 2.3.1.3. Difficultés liées à la qualité de vie Nous pensons que pour une qualité de vie nécessaire à l’épanouissement humain sur un territoire donné, des services et activités suivants doivent être disponibles : ➢ La création d’espaces verts ; ➢ La sécurité publique ; ➢ Espace de culture, loisirs et sport ; ➢ La planification urbaine. Les indicateurs de cette variable se présentent comme suit dans le schéma ci-après : 38 | P a g e Schéma 3 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 3 et ses indicateurs Variable indépendante 3 Difficultés liées à la qualité de vie Indicateurs 1- Existence d’espaces verts ; 2- Niveau d’amélioration de la sécurité publique ; 3- Existence d’espaces de loisir, sport et culture ; 4- Maîtrise de la planification urbaine. 2.3.2. Variable dépendante La variable dépendante indique le phénomène que le chercheur tente d’expliquer. On l’appelle aussi variable réponse. C’est l’effet dans la relation de cause à effet. Ainsi, notre variable dépendante est la suivante : Défis de développement en matière des services essentiels de base dans la commune de Zio 1. Elle sera expliquée par les trois variables indépendantes sus-identifiées. Nous la présentons de la manière suivante par le schéma ci-dessous : Schéma 4 : Schéma de cohérence entre variable dépendante et indicateurs Variable dépendante Défis de développement en matière des services essentiels de base Indicateurs • Déficit des infrastructures et services économiques de base ; • Insuffisance des services sociaux de base ; • Difficultés liées à la qualité de vie Le tableau suivant présente les indicateurs que nous avons définis pour nos variables dépendante et indépendantes : 39 | P a g e Tableau 1 : Indicateurs des variables dépendante et indépendantes Indicateurs de la variable Indicateurs des variables indépendantes dépendante 1- Niveau de couverture des services d’eau ; 2- Disponibilité des infrastructures d’assainissement (de drainage et de gestion d’eaux usées et déchets) ; Déficit des infrastructures et 3- Disponibilité des équipements et service de collecte des services économiques de base ordures ménagères ; 4- Disponibilité de voies de communication aménagées et praticables en toute saison ; 5- Niveau de couverture des services énergétiques. 1-Disponibilité d’établissements scolaires (Ecoles primaires publiques) bien construits et bien équipés ; Insuffisance des services 2- Disponibilité des services de santé publics sur tout le territoire sociaux de base communal ; 3- Disponibilité de logements décents. 1- Existence d’espaces verts ; Difficultés liées à la qualité de 2- Niveau d’amélioration de la sécurité publique ; vie 3- Existence d’espaces de loisir, sport et culture ; 4- Maîtrise de la planification urbaine. Source : Nous-même à partir de notre étude Le tableau 1 ci-dessus nous présente la cohérence entre la variable dépendante et les variables indépendantes. L’identification et la définition des variables et indicateurs nous conduisent à leur opérationnalisation. 2.4. Opérationnalisation de la variable L’opérationnalisation des variables consiste à rendre concret et observable ce qui est abstrait et inobservable. Cette opération nous permet de mesurer avec clarté et précision ce qui semble flou ou imprécis. Il s’agit de définir un phénomène de manière à pouvoir l’observer et de le mesurer, car dans une recherche, les variables sont les éléments qu’il faut mesurer ou évaluer. L’opérationnalisation des variables d’une hypothèse se fait en deux temps. Ainsi pour mesurer ou évaluer nos variables, nous allons les décomposer en indicateurs et indices. 2.4.1. Indicateurs et les indices Un indicateur c’est l’instrument servant à fournir des informations (Le petit Robert, 2017). C’est ce qui fait connaître un comportement ou une caractéristique des participants. L’indicateur indique ou révèle ce que l’on souhaite évaluer ou simplement observer. Un indice en latin indicium, qui signifie dénonciation (Le petit Robert, 2017), c’est le signe apparent qui indique avec probabilité. 40 | P a g e 2.4.1.1. Opérationnalisation des variables indépendantes Il s’agira de définir des indicateurs qui permettront de mesurer les variables indépendantes. A chaque indicateur, sera attribué un ou plusieurs indices. 2.4.1.1.1. Opérationnalisation du Déficit des infrastructures et services économiques de base Le développement des établissements humains est apprécié par rapport à la disponibilité et à l’accès à convenance des infrastructures et services de base indispensables à la satisfaction des besoins humains et économiques. Pour mesurer la variable "Déficit des infrastructures et services économiques de base", des indicateurs ont été retenus et à chaque indicateur, est associé un indice de mesure. Le tableau suivant nous présente les indicateurs et leurs indices. Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable indépendante 1 Variable Indicateurs Indices Niveau de couverture des services d’eau ; Disponibilité des infrastructures d’assainissement (de drainage et de gestion d’eaux usées et déchets) ; Au moins 50 % du territoire de chaque canton est totalement desservi en eau ; Chaque village/quartier par canton dispose des infrastructures de drainage et de gestion d’eaux usées, de déchets et de dépotoirs légaux en nombre suffisant ; Déficit des Disponibilité des équipements et Chaque village/quartier par canton dispose au infrastructures service de collecte des ordures moins 01 camion de collecte ; et services ménagères ; économiques Disponibilité de voies de Au moins les artères principales sont de base communication praticables en toute aménagées et praticables en toute saison ; saison ; Niveau de couverture des services Au moins 50 % du territoire de chaque canton énergétiques. est totalement desservi en électricité. Sinon les établissements humains ne sont pas développés dans la commune Source : Nous-même à partir de notre étude Selon le tableau 2, si les indices définis aux indicateurs de la variable indépendante 1 ne sont pas atteints, cela signifie que les établissements humains ne sont pas développés et ne fonctionnent pas pour un développement humain durable. Donc, constitue un défi à relever pour la commune. Il faut entendre par infrastructures d’assainissement dans le cadre de cette étude : ✓ Les infrastructures d’assainissement liquide - Les latrines familiales/publiques (au moins 900 à Tsévié et 300 dans chacun des autres canton) ; - Les caniveaux (au moins 5 disponibles dans la commune) ; - Les canaux de liaison (au moins 01 par quartier/village) ; 41 | P a g e - Les bassins de rétention (au moins 01 par cantons). ✓ Les infrastructures d’assainissement solide - Les décharges intermédiaires (au moins 6 dans le canton de Tsévié et 01 dans chacun des autres cantons) ; - Les décharges finales avec les équipements de traitement écologique (au moins 02 dans la commune). ✓ Les équipements d’assainissement - au moins 5camions vidangeurs ; - au moins 5 camions de ramassage d’ordures ; 2.4.1.1.2. Opérationnalisation de l’Insuffisance des services sociaux de base Le développement humain durable est fonction de la satisfaction qu’on tire des services sociaux de base, tels l’éducation, la santé et les logements décents. Le tableau ci-après est relatif à l’opérationnalisation de la variable indépendante 2 relative à l’insuffisance des services sociaux de base. Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante 2 Variable Insuffisance des services sociaux de base Indicateurs Indices Disponibilité d’établissements scolaires (Ecoles primaires publiques) bien construits et bien équipés Disponibilité des services de santé publics sur tout le territoire communal Chaque village/quartier distancé de 1,5 Km dispose au moins 01 école primaire publique construite et équipée Disponibilité de logements décents. Au moins chaque village distancé de 5 Km est doté d’un centre de soin de santé public Au moins 50 % de la population a accès au logement décent dans la commune. Sinon le développement humain durable n’est pas atteint dans la commune Source : Nous-mêmes à partir de notre étude Selon le tableau 3, si les indices définis aux indicateurs de la variable indépendante 2 ne sont pas atteints, cela indique que le développement humain durable n’est pas assuré dans la commune. 2.4.1.1.3. Difficultés liées à la qualité de vie L’objectif ultime du développement est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des populations. Alors que les infrastructures et les services sociaux de base sont fondamentaux pour le développement humain, d’autres services spécifiques qui améliorent la qualité du cadre 42 | P a g e de vie des populations, puisque tout le monde a besoin de vivre en sécurité, de pouvoir se divertir et se recréer dans un environnement sain. Le tableau ci-après présente l’opérationnalisation de la variable indépendante 3 relative aux services et activités à même d’améliorer la qualité de vie. Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable indépendante 3 Variable Indicateurs Indices Existence d’espaces Au moins un espace vert par canton ; Difficultés liées verts ; à la qualité de Niveau d’amélioration Au moins une brigade de gendarmerie par canton ; vie de la sécurité publique ; Existence d’espaces de Au moins un espace de loisir, de sport et de culture par loisir, sport et culture ; canton ; Maîtrise du phénomène Existence d’un schéma directeur d’aménagement du urbain territoire. Sinon, la qualité de vie indispensable à toute communauté humaine n’est pas assurée dans la commune. Source : Nous-mêmes à partir de notre étude Le tableau 4 fait ressortir les indices déterminés à chaque indicateur de la variable indépendante 3, qui, s’ils ne sont pas vérifiés, prouvent que la commune éprouve des difficultés dans l’offre des services et activités liés à la qualité de vie. 2.4.1.2. Opérationnalisation de la variable dépendante La variable dépendante sera mesurée par les indicateurs des variables indépendantes. De ce fait, la variable dépendante Défis de développement en matière des services essentiels de base dans la commune de Zio 1 est étroitement liée au déficit des infrastructures et services économiques de base, à l’insuffisance des services sociaux de base et aux difficultés liés aux services et activités susceptibles d’améliorer la qualité de vie dans la commune. Le tableau suivant montre l’opérationnalisation de la variable dépendante identifiée. Aussi, convient-il de rappeler que la variable dépendante est mesurée par les trois variables indépendantes retenues. Ce sont des indicateurs et indices que nous avons définis par nousmêmes comme l’idéal moyennement acceptable. 43 | P a g e Tableau 5 : Opérationnalisation de la variable dépendante Variable Indicateurs Déficit des infrastructures et services économiques Défis de de base développement en matière des services essentiels de base Insuffisance des services sociaux de base Indices 1- Au moins 50 % du territoire de chaque canton est totalement desservi en eau ; 2- Chaque village/quartier par canton dispose des infrastructures de drainage et de gestion d’eaux usées, de déchets et de dépotoirs légaux en nombre suffisant ; 3- Chaque village/quartier par canton dispose au moins 01 camion de collecte ; 4-Au moins les artères principales sont aménagées et praticables en toute saison ; 5- Au moins 50 % du territoire de chaque canton est totalement desservi en énergie électrique. Sinon, il y a un déficit des infrastructures et services dans la commune. 1- Chaque village/quartier distancé de 1,5 Km dispose au moins 01 école primaire publique construite et équipée ; 2- Au moins chaque village à une distancé de 5 Km est doté d’un centre de soin de santé public ; 3- Au moins 50 % de la population a accès au logement décent dans la commune. Sinon, il y a insuffisance des services sociaux de base dans la commune. Difficultés 1- Au moins un espace vert par canton ; liées à la 2- Au moins une brigade de gendarmerie par canton ; qualité de vie 3- Au moins un espace de loisir, sport et de culture par canton ; 4- Existence d’un schéma directeur d’aménagement du territoire. Sinon, la commune éprouve des difficultés à offrir une qualité de vie à sa population. Source : Nous-mêmes à partir de notre étude Le tableau 5 indique que si les indices définis aux indicateurs de la variable dépendante ne sont pas atteints, il y a des défis à relever dans le domaine des services essentiels de base pour le développement de la commune. 2.4.1.3. Opérationnalisation des sous-objectifs de l’ODD 11 Notre sujet s’inscrit à titre subsidiaire, dans la logique de villes et établissements humains durables présentés aujourd’hui comme un idéal vers lequel doit tendre toute communauté humaine à l’ère du changement climatique et du développement durable. Ainsi, il paraît utile de présenter les critères d’identification des villes et établissement humains durables établis par l’Agenda 2030 des Nations unies. En lien avec notre sujet, il s’agira de mesurer le niveau de la commune de Zio 1 dans l’atteinte des objectifs de villes et établissements durables. Le tableau ci-dessous illustre l’opérationnalisation des sous-objectifs de l’ODD 11 relatifs aux villes et établissements humains durables. 44 | P a g e Tableau 6 : Opérationnalisation des sous-objectifs de l’ODD 11 Sous-objectifs de l’ODD 11 d’ici 2030 Assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis Assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière Renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains Redoubler d’efforts pour protéger et préserver le patrimoine culturel et naturel mondial Réduire l’impact environnemental négatif des villes par habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l’air et à la gestion, notamment municipale, des déchets Assurer l’accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs Indicateurs Indices Proportion de la population urbaine Moins de 20% vivant dans des quartiers de taudis, des implantations sauvages ou des logements inadéquats Proportion de la population ayant Au moins 50% aisément accès aux transports publics, Ratio entre le taux d’utilisation des Urbanisation terres et le taux de croissance maîtrisée en démographique fonction de l’expansion démographie Budget consacré à la préservation, à Au moins 10 % la protection et à la conservation de du budget l’ensemble du patrimoine culturel et annuel naturel Proportion de déchets urbains solides Plus de 90% régulièrement collectés et éliminés de façon adéquate sur le total des déchets urbains solides générés Proportion moyenne de la surface urbaine construite consacrée à des espaces publics, par sexe, âge et situation au regard du handicap ¼ de surface urbaine construite consacrée à des espaces publics Sources : Les indicateurs de l’ODD 11 et nous-mêmes à partir de notre étude Le tableau ci-dessus reprend les cibles ou sous-objectifs et indicateurs de l’ODD 11 qui consiste à « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». Il s’agit des critères qui démontrent le caractère durable des villes et établissements humains. Toutefois, rappelons que, pour son opérationnalisation, il nous a paru indispensable de définir nous-mêmes à chaque indicateur, un indice de mesure. 2.4.2. Outils de collecte : questionnaire, guide d’entretien, grille d’observation Les outils de collecte de données sont des moyens utilisés pour réaliser la collecte des informations recherchées auprès des répondants. Chaque type d’étude nécessite la collecte d’informations susceptibles d’éclairer davantage le chercheur, soit à confirmer ses hypothèses, soit à les infirmer à la suite des informations collectées sur le terrain. Ainsi, nombreuses méthodes ou outils permettent d’aboutir à cette fin. On distingue entre autres : le questionnaire, l’entretien, l’observation. 45 | P a g e 2.4.2.1. Questionnaire Un questionnaire est une série de questions méthodiquement posées en vue d’une enquête28. Le premier but d’un questionnaire est de définir un cas, une situation, une demande parmi un grand nombre de possibilités. 2.4.2.2. Guide d’entretien L’entretien se définit ici comme l’action d’échanger des paroles avec une ou plusieurs personnes : c’est une conversation ou une discussion autour d’un sujet29. 2.4.2.3. Grille d’observation L’observation, c’est un procédé scientifique d’investigation, constatation attentive des phénomènes tels qu’ils se produisent sans volonté de les modifier30. L’observation est un acte qui demande de l’attention volontaire et l’intelligence dirigée sur un sujet ou objet pour en recueillir systématiquement des informations là-dessus. L’observation est perceptive (visuelle, auditive). On distingue quatre types d’observation dans la littérature : observation directe, indirecte, participative et engagée31. Tous ces outils, ci-dessus définis, ont été utilisés dans le cadre de la présente étude. En d’autres termes, le questionnaire, l’entretien et l’observation sont les outils que nous avons utilisés pour collecter les informations utiles à notre étude. 2.5. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population Il s’agira de faire une précision du concept "population ou groupe cible" avant de définir ou préciser notre choix sur la population mère de notre étude. 2.5.1. Définition de la population ou groupe cible La population d’enquête est définie par M. Angers comme un « ensemble d’éléments d’une ou de plusieurs caractéristiques en commun qui les distinguent d’autres éléments sur lesquels porte l’investigation » (1997, p. 226). 28 Dictionnaire le nouveau PETIT ROBERT, nouvelle édition (2004) du PETIT ROBERT de Paul ROBERT, texte remanié et amplifié sous la direction de JOSETTE REY-DEBOVE et ALAIN REY. Composé et imprimé sur les presses de Maury Imprimeur S.A. 45330 MALESHERBES et relié à La nouvelle reliure industrielle 89000 AUXERRE pour les dictionnaires le ROBERT 27, Rue de la Glacière-75013 Paris. 29 Idem. 30 Dictionnaire le nouveau PETIT ROBERT, nouvelle édition (2004) du PETIT ROBERT de Paul ROBERT, texte remanié et amplifié sous la direction de JOSETTE REY-DEBOVE et ALAIN REY, op. cit. 31 Idem. 46 | P a g e C’est donc l’ensemble de la population vivant sur un espace donné et qui vit les mêmes réalités dans le présent travail. 2.5.2. Population mère ou groupe cible A priori, toute la population des huit (08) cantons du territoire communal devrait constituer notre population mère ou groupe cible. Mais compte tenu de la vaste étendue de la commune et les contraintes de temps et de moyens, nous avons été contraints de définir un groupe cible restreint dans cinq (05) cantons sur les 08 composant la commune, notamment dans la ville de Tsévié, chef-lieu de la commune et dans les cantons de Gblainvié, Davié, Dalavé et de Gbatopé. Les résultats de l’enquête peuvent par la suite être extrapolés aux autres cantons (Abobo, Djablé et Kpomé), qui en réalité, présentent les mêmes caractéristiques et souffrent indifféremment des mêmes maux (problèmes d’eau, d’électricité, insuffisances d’infrastructures et équipements éducatifs, sanitaires et marchants, etc.). 2.6. Identification ou choix de terrain de recherche Identifier le terrain de recherche, c’est montrer le cadre ou le milieu géographique qui va servir de référence ou de support au travail de recherche. De ce fait, notre terrain de recherche est le ressort territorial de la commune de Zio 1. Mais comme dit précédemment, nous avons identifié cinq cantons sur les huit, qui deviennent notre site de recherche restreint, pour des raisons susévoquées. Pour plus de lisibilité dans notre travail, nous nous proposons de présenter, d’une part, le terrain de recherche initial (la commune), et d’autre part, le cadre de recherche restreint (la ville de Tsévié et les quatre cantons environnants, les plus immédiats). 2.6.1. Présentation de la commune de Zio I La commune de Zio I est l’une des 117 communes créées par la loi n° 2017-008 du 29 juin 2017 portant création des communes et l’une des trente-deux communes de la région maritime. Elle est un élargissement de l’ancienne commune de Tsévié à de nouveaux cantons environnants. Son ressort territorial est fixé par décret n° 2017-114/PR du 22 décembre 2017. Au cœur de la région maritime, avec une superficie de 889 Km2, la commune de Zio 1 est composée de huit cantons à savoir : Abobo, Dalavé, Davié, Djagblé, Gbatopé, Gblainvié, Kpomé, et Tsévié (Voir en annexe le nom de tous les villages). Elle est située à 30 Km au Nord de la côte de Lomé, la capitale du Togo. Elle s’étend du Sud-Est vers l’Ouest dans la partie méridionale du Togo. Elle est limitée au Nord par la commune Zio 3 ; au Sud par celle d’Agoè47 | P a g e Nyivé 6 ; à l’Est par la commune de Yoto 3, au Sud-Ouest par la commune de Zio 2 et à l’Ouest par le territoire de la commune de Zio 4. La commune est administrée depuis le 16 octobre 2019 par un conseil municipal élu aux dernières élections locales du 30 juin et 15 août 2019. Le Conseil Municipal est composé de 23 Conseillers Municipaux dont 05 forment l’Exécutif dirigé par l’Honorable AGOGNON S. Messan, élus aux dernières élections locales pour un mandat de six ans. La commune a érigé deux mairies, la Mairie de Tsévié et celle de Djagblé, créée récemment en mai 2021. Selon les données du 4ème recensement général de la population et de l’habitat de 2010, à défaut d’un récent recensement, la commune de Zio 1 compte une population d’environ 241484 habitants. Bien que l’ethnie d’origine soit l’Ewé, la population se trouve diversifiée et comprend presque toutes les ethnies du Togo. Chef-lieu de la Région Maritime, grâce à la ville de Tsévié, la Commune dispose de quelques services publics régionaux déconcentrés et établissements financiers qui favorisent les échanges de services et dynamisent un tout petit peu l’économie locale. De même, elle a quelques potentialités socio-économiques propres, à redynamiser ou à revaloriser : les produits agricoles tels que le maïs, le riz, le haricot, l’ananas, les noix de palmes, et les produits maraîchers, faisant de l’agriculture le principal secteur de production de richesses de la Commune. Ces produits sont destinés à l’exportation et occupe 80 % de la population. La Commune renferme dans son chef-lieu des centres de formation professionnelle et technique et des institutions d’artisanat tels la Chambre Régionale de Métiers (CRM), le Centre de Ressources des Artisans (GIPATO). La Commune est également caractérisée par la prédominance de l’artisanat et sa production industrielle grâce à l’exploitation des carrières de sable et de granites concassés. On note quelques usines de production comme "Jus Délice", "Usine de fabrication des plastiques", etc. L’activité économique est animée principalement par des marchés locaux. Mais le plus grand pôle est le marché de Tsévié car animé par les nationaux et étrangers d’autres pays, comme le Ghana, Bénin et Burkina Faso, etc. 48 | P a g e Cartographie de la commune de Zio 1 Cartographie de la commune de Zio 1 2.6.1. Présentation du terrain de recherche restreint Il s’agit des cantons de Tsévié, de Gblainvié, de Gbatopé, de Davié et de Dalavé. Nous allons présenter notre site de recherche restreint dans le tableau suivant. Tableau 7 : Les Cantons et leurs Villages/Quartiers de la commune de Zio 1. Cantons Nombre de Villages/Quartiers Dalavé 11 Davié 13 Gbatopé 22 Gblainvié 26 Tsévié 30 (Quartiers) Source : Chefs de Cantons Le tableau présente les 05 cantons choisis et le nombre des villages/quartiers de chaque canton. Cependant, notre commentaire s’appesantira essentiellement sur la ville de Tsévié. En effet, les quatre autres cantons environnants dépendent essentiellement de la ville de Tsévié en infrastructures et services économiques de base. Ils se situent par rapport à Tsévié comme suit : à l’Est, le canton de Gblainvié, à l’0uest, le canton de Gbatopé, au Sud, le canton de Davié et au Sud-Ouest, le canton de Dalavé. La ville de Tsévié, anciennement commune à part entière, est devenue, aujourd’hui, l’un des huit (08) cantons composant la nouvelle commune de Zio 1. Elle est la plus grande 49 | P a g e agglomération de la commune et compte trente (30) quartiers. Située à 35 Km de la ville de Lomé en allant vers le Nord du pays, elle est l’une des villes togolaises appelée à servir d’un pôle économique si ses atouts et opportunités sont bien exploités. Son statut particulier et la référence faite au concept de ville durable nous amène à imaginer des stratégies de son développement, lesquelles stratégies pourraient, enfin, être étendues aux autres cantons de la commune pour le développement harmonieux de tout le territoire communal. ❖ Situation administrative de la ville de Tsévié La mairie de Tsévié est l’entité administrative de la commune et est organisée en deux directions sous la coordination d’un secrétaire général. Chaque direction est composée de deux divisions, qui à leur tour se subdivise en deux sections : - La Direction Administrative et Financière (DAF) ; - La Direction des Services Techniques et de la Planification (DSTP). En dehors de la mairie, la ville de Tsévié héberge des services centraux déconcentrés telles la Préfecture de Zio et des Directions régionales de plusieurs ministères. Au niveau des établissements bancaires, on a des banques telles que l’UTB, Orabank, la Poste, Sunnu bank, la Banque Populaire, un guichet automatique de l’Ecobank et des microfinances, comme la FUCEC, Wages, Akawaba, etc., qui facilitent les activités financières et commerciales dans la commune. La commune dispose des réseaux routiers importants qui peuvent être, s’ils sont développés, porteur de croissance important grâce à la proximité de la commune par rapport à la capitale, comme carrefour d’échange économique. Sa connexion aux réseaux routiers sont les routes nationales N° 1 (Lomé - Cinkassé), N° 4 (Tsévié- Tabligbo) et N° 7 Tsévié- Kévé–Djolo. On retrouve plus de vingt-six pistes rurales qui desservent toute la commune. Mais malheureusement, en dehors des deux routes nationales (N° 1 et 4), il n’y a plus d’autres voies bitumées dans la commune. 2.7. Constitution du groupe cible ou de l’échantillonnage L’échantillonnage est une sélection d’individus ciblés pour réaliser un sondage. Les personnes interrogées sont triées parmi la population de référence. En statistique, c’est l’ensemble des opérations pour la détermination d’un échantillon dans une enquête par sondage (Le petit Robert, 2017). Pour la constitution de l’échantillonnage, nous allons identifier d’abord la population mère et puis notre échantillon. 50 | P a g e 2.7.1. Groupe cible ou population mère Etant une étude du milieu, notre groupe cible, nous l’avons dit, devrait a priori, être l’ensemble de la population dudit milieu, notamment dans la commune de Zio 1, où nous avons effectué notre enquête, couvrant la période du 14 juin au 02 août 2021. Cependant, la population étant nombreuse, nous allons déterminer également un échantillon représentatif de toutes les couches sociales qui la composent et vivent indistinctement les mêmes réalités. 2.7.2. Echantillon Sur les 241484 habitants sur le territoire communal, nous avons ciblé deux cents (200) personnes, soit 0, 08% à enquêter grâce à la technique de sondage par quotas, tout en nous assurant de la représentation de toutes les couches sociales susceptibles de nous fournir les informations réelles et fiables. Pour ce faire, sur les 200 personnes ciblées, nous avons choisi cent (100) personnes, soit 50% dans le chef-lieu (Tsévié) et vingt-cinq (25) personnes, soit 12, 5% dans chacun des quatre autres cantons, en tenant compte de leur statut pour avoir en retour des réponses réfléchies et exactes. Le choix est raisonné et basé sur la logique de de proportionnalité du nombre d’habitants (plus nombreux) dans la ville par rapport à celle vivant dans les villages (peu nombreux). Le tableau suivant montre la représentation de l’échantillon des enquêtés dans la commune. Tableau 8 : Représentation de l’échantillon d’enquête Fonctions Les agents de la Mairie Les cadres administratifs des services déconcentrés sis à Tsévié Les chefs de Cantons Membres du Comité de développement de Base (Tsévié) Président du Bureau du Citoyen Les agents de la CEET Agent de la TdE Chefs de quartiers (Tsévié) Etudiants/Elèves Jeunes entrepreneurs Ménages Total Effectif 10 Pourcentage 5% 30 15% 5 2,5% 5 2,5% 1 3 2 15 5 15 110 200 0,5% 1,5% 1% 2,5% 7,5% 7,5% 55% 100% Source : Données de l’enquête sur le terrain. Aux cadres administratifs, aux agents de la mairie, de la CEET et de la TdE, aux étudiants, à certains entrepreneurs et à des ménages, a été administré un questionnaire pour recueillir des 51 | P a g e données quantitatives. Par contre, les entretiens ont été passés avec les chefs de cantons et de quartiers, membres du CDB et d’autres ménages, en vue d’obtenir des informations générales et qualitatives. 2.8. Choix et conception des méthodes de collecte de données La collecte des données sur le terrain dans une étude se fait grâce à des instruments de collecte existants au choix de l’enquêteur. Le choix d’instruments s’avère indispensable et diffère d’une cible d’information à une autre. Pour atteindre nos objectifs, nous avons choisi deux instruments pour la collecte des informations à savoir : la recherche documentaire et les recherches sur le terrain. 2.8.1. Recherche documentaire La recherche documentaire est une étape de travail de recherche qui consiste à trouver des sources afin de s’informer sur le sujet donné ou de réaliser un travail de recherche. Elle constitue l’ensemble de documents relatifs au sujet, à travers les recherches dans les bibliothèques et sur les sites web. Cette tâche a été déterminante dans la conduite de notre étude. Elle nous a permis de formuler la problématique et la revue de littérature. Dans nos recherches nous avons consulté les mémoires et ouvrages dans les bibliothèques de l’ENA, de l’Université de Lomé (UL) et de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU). Nous avons aussi consulté des articles, des ouvrages, des publications, des rapports qui traitent de notre sujet et l’ancien Plan de Développement Communal (PDC) de la ville de Tsévié, à défaut d’un nouveau PDC. 2.8.2. Recherche sur le terrain ou enquête Il s’agit des enquêtes effectuées auprès de la population et des autorités locales et coutumières de la commune. L’enquête est la recherche méthodique reposant notamment sur des questions et témoignages (Le petit Robert, 2017). Dans le cadre de notre travail, le support de notre recherche sur le terrain est fait de questionnaire, d’entretien et d’observation. 2.8.2.1. Enquête sur le terrain à travers un questionnaire Certaines données nécessaires à notre étude ont été recueillies à base d’un questionnaire élaboré en rapport avec les variables identifiées, de la revue de littérature et des objectifs poursuivis afin de pouvoir vérifier les hypothèses formulées. Nos questions ont été de deux ordres : écrites et orales. Etant donné que notre étude porte sur la commune, nous avons donc administré, au prime abord, un questionnaire écrit à l’exécutif local et ses services, aux directions générales 52 | P a g e de la Togolaise des Eaux, des Compagnies des Energies Electriques du Togo sises à Lomé, la Direction régionale de l’éducation Maritime et la Direction préfectorale de la santé pour toutes informations utiles ; un questionnaire écrit et oral à l’endroit des chefs de cantons et la population. Il nous a permis de collecter des données chiffrées ou quantitatives. En résumé, les questions ont porté sur : ✓ Le niveau d’accès et de couverture des services d’eau, d’électricité, d’assainissement, d’éducation, de santé, ainsi que les difficultés rencontrées dans chacun des domaines ; ✓ L’état des voies de communication/transport ; ✓ La gestion des déchets urbains, des ordures ménagères, et la préservation de l’environnement ; ✓ Le nombre des infrastructures et équipements de base indispensables aux établissements humains disponibles dans la commune ; ✓ Les problèmes qui freinent le secteur économique dans la commune ; ✓ Les difficultés rencontrées liées à la qualité de vie dans la commune ; ✓ Les problèmes socio-économiques les plus récurrents et persistants dans la commune ; ✓ Les domaines défis de développement auxquels doit faire face la commune ; Ces questions figurent toutes sur un seul questionnaire auxquelles la population de l’échantillon a répondu dans l’anonymat. Les réponses ont été libres. Chacun a donné ses impressions sur la manière dont il conçoit la question. 2.8.2.2. Enquête par l’entretien En vue de compléter les informations reçues à base du questionnaire, nous avons eu des entretiens passifs et semi directifs avec certains chefs coutumiers et membres du comité de développement à la base. Il s’agit principalement des chefs de cantons et de quartiers de la ville de Tsévié et le Président du comité de développement de la ville de Tsévié et son vice-président. Ce guide d’entretien est fait sans questionnaire préétabli pour leur permettre d’exprimer librement ce qu’ils pensent. Cet entretien nous a permis de connaître l’ampleur et l’étendue des problèmes qui sévissent dans la ville de Tsévié. Il est porté, en général, sur le niveau de satisfaction des populations par rapport à la fourniture des services des bases, ainsi les appréciations ou les impressions sur l’état actuel de développement de la commune. 2.8.2.3. Enquête par l’observation Comme son nom l’indique, il s’agit de l’observation des réalités par nous-mêmes lors des visites dans les différents quartiers et villages des cantons ciblés. 53 | P a g e 2.8.3. Difficultés rencontrées au cours de l’enquête Comme dans tout travail de recherche ou d’enquête, nous nous sommes confrontés à certaines difficultés que nous ne saurions occulter. Dans un premier temps, nous avons manqué assez de temps, à cause de la période de recherche concomitante à la période de stage qui s’est déroulée pour une bonne partie à l’extérieur du site de notre recherche. Dans un second temps, nous avons eu un problème de documentation, le sujet étant nouveau et peu abordé au niveau national. Aussi, la méconnaissance du territoire nous a désavantagé dans la rapidité des enquêtes. Enfin, la méfiance et l’aversion de certaines personnes vis-à-vis des affaires administratives et académiques souvent considérées comme une ruse politique des autorités en place ne nous ont pas facilité la collecte des informations. Il nous faut préciser le type et plan d’analyse que nous utiliserons dans le cadre de ce travail. 2.9. Type et plan d’analyse Le plan est l’ensemble des dispositions arrêtées en vue de l’exécution d’un projet (Le petit Robert, 2017). Le plan d’analyse des données est une feuille de route qui indique la façon dont on veut organiser et analyser les réponses de son enquête. Le type et plan d’analyse retenu est chronologique par rapport à l’ordre de détermination des variables pour aboutir à l’analyse et l’interprétation. L’ensemble des données collectées ont fait l’objet d’un traitement à l’aide d’un outil informatique. A cet effet nous nous sommes servis de Microsoft Word 2019 et Microsoft Excel 2019. Les données chiffrées, c’est-à-dire quantitatives collectées ont été analysées et exprimées en pourcentage, en moyenne. Des données qualitatives recueillies aussi ont été traitées et les résultats classés sous formes de pourcentage pour nous permettre de vérifier les hypothèses et d’interpréter les résultats. Ainsi, nous allons présenter en premier lieu les informations sur la situation et le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base, ensuite celles relatives à la satisfaction des services sociaux de base et enfin, les informations sur les services et activités liées à la qualité de vie dans la commune. 54 | P a g e Chapitre 3 : Cadre des résultats de la recherche 55 | P a g e Ce dernier cadre de notre recherche servira à analyser, à traiter et à interpréter les données collectées lors de l’enquête sur le terrain, en les présentant sous forme de résultats. Ce sont ces résultats qui confirmeront ou, le cas échéant, réfuteront les hypothèses préalablement formulées. Les conclusions majeures tirées de cette présentation nous amèneront à la proposition d’approches de solutions pour améliorer la situation déplorée. Il s’agira concrètement de la mise en forme des données/traitement et analyse des données collectées (3.1), de la vérification des hypothèses et interprétation des résultats (3.2), de la discussion des résultats de la recherche (3.3) et de la formulation des propositions pour l’action (3.4). 3.1. Mise en forme des données / traitement et analyse des données collectées Cette opération d’analyse consiste pour Rémi Bachelet, en « un ensemble de méthodes ayant pour objectif la modélisation, le recueil et le traitement des données. Son objectif est de rassembler un ensemble d’éléments quantitatifs et qualitatifs pour en extraire l’information utile : par exemple valider une hypothèse ou aider à la prise de décision ». En effet, si les hypothèses formulées par le chercheur au début de sa recherche ne suffisent pas à établir la certitude des faits dénoncés sans une véritable enquête sur le terrain, de même, les données de l’enquête ne suffisent pas non plus en elles-mêmes à éclairer ou informer le public sur l’objectif poursuivi par l’enquêteur. C’est pourquoi il est nécessaire de traiter ou d’analyser ces données pour leur donner une interprétation rationnelle. Deux méthodes essentielles d’analyse peuvent être utilisées dans le cadre d’une recherche. Il peut s’agir d’une analyse descriptive simple et d’une modélisation économétrique. Cette dernière consiste en une présentation formalisée d'un phénomène sous forme d'équations dont les variables sont des grandeurs économiques. Il permet d’exprimer des relations entre les variables économiques sous une forme permettant la détermination de ces dernières à partir des données observées. Elle est plus adaptée aux sciences économiques. Fort de cela, l’analyse descriptive qui consiste à décrire les faits tels qu’observés ou des données telles que collectées semble être la mieux appropriée à notre étude, donc celle qui est retenue. 3.1.1. Traitement des données collectées Le traitement des données consiste à mettre sous forme exploitable les informations recueillies afin de faciliter l’analyse des résultats permettant de répondre aux questions de recherche posées. Ce traitement a été fait à l’aide du logiciel Excel 2019. Cet outil nous a permis de faire 56 | P a g e un traitement basé sur les techniques de statistiques descriptives nécessaires pour notre travail. Les résultats sont donc présentés dans des tableaux et graphiques afin de faciliter leur analyse. 3.1.2. Présentation des résultats et analyse des données Initialement, le nombre de l’échantillon était de deux cents (200) personnes ciblées. Lors de la collecte, cent soixante-trois (163) personnes sur les 200, soit 81,05 % ont pu nous faire un retour, y compris les personnes interviewées. Rappelons que les fiches ramassées ont été correctement renseignées d’après la conception de chaque enquêté. L’analyse descriptive retenue comme méthode de présentation a permis de traiter les différentes variables de notre étude et de contribuer ainsi à la description de notre échantillon. Ainsi, les résultats de l’analyse feront l’objet d’une présentation en vue de la confirmation ou de l’invalidation de nos hypothèses. Aussi, convient-il de préciser que ce questionnaire a été établi en fonction des hypothèses formulées. 3.1.2.1. Présentation et analyse des résultats liés aux hypothèses de notre recherche Il s’agira, ici, de traiter principalement les données collectées en rapport avec les services essentiels de base à l’issue du questionnaire distribué et des entretiens passés. Ceci étant, le traitement des données se fera à travers des tableaux et des histogrammes qui seront naturellement analysés. Leur analyse permettra de voir si les résultats obtenus confirment ou non nos hypothèses. Pour permettre plus de lisibilité dans l’analyse, nous allons présenter nos résultats à l’aide des tableaux et graphiques qui expliciteront, le mieux que possible, les données de l’enquête. 3.1.2.1.1. Présentation et analyse des résultats relatifs au Déficit des infrastructures et services économiques de base Les informations ou données collectées sur le terrain en rapport avec les infrastructures et services économiques de base sont présentées dans le tableau ci-après : 57 | P a g e Tableau 9 : Proportion des enquêtés sur le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base Les indicateurs d'enquête ou les Infrastructures et services de base Services et accès à l'eau potable Infrastructures et services d'assainissement Accessibilité des services énergétiques Infrastructures et services de collecte des ordures Infrastructures de transport ou voies de communication Niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base Faible Acceptable Total Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage /163 (%) /163 (%) /163 (%) 163 100 0 0 0 0 142 87,11 21 12,88 0 0 152 93,25 11 06,74 0 0 151 92,63 12 07,36 0 0 155 95,09 8 04,90 0 0 Source : Nous-mêmes à partir des données de l’enquête sur le terrain. Graphique 1: Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base Niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base dans la commune de Zio 1 200 100 0 -100 Faible Acceptable Total Services et accès à l'eau potable Infrastructures et services d'assainissement Accessibilité des services énergétiques Infrastructures et services de collecte des ordures Infrastructures de transport ou voies de communication Linéaire (Services et accès à l'eau potable) Linéaire (Infrastructures et services d'assainissement) Source : Données du tableau 9. Le tableau n° 9 et le graphique n° 1 nous montrent que : 58 | P a g e ✓ La couverture des services d’eau ou l’accès à l’eau potable dans la commune est en général très faible. En effet, 100% des enquêtés affirment que le niveau de couverture des services d’eau sur l’ensemble du territoire est faible avec un accès très difficile en saison sèche ; ✓ Les services d’assainissement sont faiblement disponibles dans la commune à cause de la quasi-inexistence des infrastructures et équipements d’assainissement. En effet, 11% enquêtés attestent ce faible niveau de couverture. Cependant, 12,88% témoignent que le niveau de couverture est acceptable. Par contre, la couverture n’est totale pour personne ; ✓ La fourniture des services énergétiques est faible dans la commune. 93, 25% ont conclu à cette faible couverture ; Par contre, 06,74% admettent que la couverture est acceptable pour eux, mais personne ne penche pour une couverture totale ; ✓ L’accès aux services de collectes des ordures ménagères est très faible dans la commune en raison de la faible disponibilité des équipements et services de collecte. En témoignent 92,63% des enquêtés qui déclarent que le niveau de couverture est faible ; 07,36% trouvent que le niveau de couverture est acceptable, mais personne n’admet une couverture totale ; ✓ Les infrastructures de transport ou voies de communication sont très faiblement aménagées et impraticables en toute saison à cause de l’état défectueux de presque toutes les voies dans la commune. C’est ce qu’attestent 95,09% des enquêtés. Cependant, 04,90% trouvent que la couverture est acceptable, et 0% pour une couverture totale. Tableau 10: Nombre d’infrastructures d’assainissement et de voies de communication disponibles dans la commune Infrastructures ou matériels Nombre disponible Camion vidangeur Camion de ramassage d’ordures Latrines familiales ou publiques Caniveaux 00 01 à Tsévié et Djagblé (ANASAP) 300 (à Tsévié uniquement) 05 (Tsévié) et sur les tronçons des routes nationales R1 et R4 00 00 01 (Tsévié) en construction Canaux de liaison Bassin de rétention Décharge finale Dépotoirs intermédiaires Routes nationales Pistes rurales Mass médias 05 (Tsévié) en construction 03 (N° 1 et N° 4 ; N° 7 bitumées) 26 pistes rurales (non bitumées ou pavées) 01 radio, 00 Chaîne de télévision, ATOP Source : Informations recueillies auprès de la Mairie de Tsévié/ et Enquête sur le terrain 59 | P a g e Le tableau 10 présente l’état des lieux sur la disponibilité des infrastructures d’assainissement et de transport dans la commune de Zio 1. NB : Il faut noter que les routes nationales qui traversent la commune sont les seules bitumées. La dimension des caniveaux est peu réduite, c’est-à-dire de 1m de largeur, permettant ainsi difficilement le drainage des eaux pluviales. La radio couvre tous les huit cantons de la commune. Aucune des artères ou des routes secondaires qui sont dans la ville de Tsévié, ainsi que celles qui desservent les cantons environnants n’est ni bitumée, ni pavée. Elles sont par contre en de très mauvais état et impraticables en saison pluvieuse. On y constate des nids de poule sur toutes les voies, qui ne sont pas non plus adressées. (Source : Mairie/ Données d’enquête sur le terrain). 3.1.2.1.2. Présentation et analyse des résultats relatifs à l’Insuffisance services sociaux de base Le tableau ci-après présente les résultats de l’enquête relatifs à l’Insuffisance services sociaux de base. Tableau 11 : Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des services sociaux de base Les indicateurs Niveau de couverture ou disponibilité de services sociaux d'enquête ou Insuffisant Satisfaisant Très satisfaisant services sociaux de Effectif Pourcent Effectif Pourcenta Effectif Pourcenta base age (%) /163 ge (%) /163 ge (%) 71,77 35 21,47 11 06,74 /163 Centres de santé 117 publics Education (EPP) 91 55,82 61 37,42 11 06,74 Logements décents 154 94,47 9 5,52 0 0 Source : Nous-mêmes à partir des données de l’enquête sur le terrain. Le graphique suivant nous montre la représentation des données du Tableau 11 en histogramme. 60 | P a g e Graphique 2: Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des services sociaux de base Niveau de couverture des services sociaux de base dans la commune de Zio 1 250 200 154 150 100 50 9 94,47% 5,52% 0 0% 0 INSUFFISANT SATISFAISANT Centres de santé Education (EPP) TRÈS SATISFAISANT Logements décents Source : Données du tableau 11. Selon les données de notre enquête contenues dans le tableau 11 et représentées dans le graphique 2, en matière des services sociaux de base dans la commune de Zio 1 : ✓ La couverture des services de santé est insatisfaisante, certifient 71,77% des enquêtés. Cependant, 21,47%, trouvent par contre qu’elle est satisfaisante et, très satisfaisante pour 06,74%. ✓ 55,82% des enquêtés considèrent que la couverture des établissements scolaires du premier degré sur l’étendue de la commune est légèrement insuffisante, contre 37,42% qui trouvent qu’elle est satisfaisante et 06,74% qui pensent qu’elle est très satisfaisante sur le territoire communal. ✓ 94,47% des enquêtés témoignent de la faible disponibilité, voire une quasiindisponibilité des logements décents dans les villages de la commune, alors que 5,52% des enquêtés témoignent en disposer, en se référant aux critères préalablement définis à savoir logement fait en matériaux définitifs, logement sécurisé, logements ayant accès à l’assainissement, à l’eau et à l’électricité, logements non surpeuplés (cf. commentaire Variable indépendante 2). Par contre, personne ne trouve que la disponibilité soit très satisfaisante dans la commune. Les informations sur le niveau de desserte des services d’eau, d’électricité, d’école primaire et de la santé sur le terrain de recherche seront présentées dans un histogramme et son tableau. Il 61 | P a g e s’agira de montrer la disponibilité de ces services sur le territoire de la commune afin de pouvoir déterminer leur déficit ou encore insuffisance sur le territoire communal Tableau 12: Niveau d’extension des services socio-économiques de base (Eau, Electricité, Education et Santé) dans la commune Cantons/Villages/quartiers Villages/quartiers desservis TSEVIE 30 Villages/quartiers non desservis Villages/quartiers GBLAINVIE desservis 26 Villages/quartiers non desservis Villages/quartiers desservis GBATOPE 22 Villages/quartiers non desservis Villages/quartiers desservis DAVIE 13 Villages/quartiers non desservis Villages/quartiers desservis DALAVE 11 Villages/quartiers non desservis Services socio-économiques de base Eau Electricité EPP Santé 4 (CHR, CMS USP) 29 29 25 1 1 5 _ 1 1 11 0 25 25 15 26 8 8 22 5 14 14 0 19 6 6 9 1 7 7 4 12 2 9 2 2 9 9 2 9 Source : Chefs de Cantons de la commune de Zio 1, TdE, CEET, DRE et DPS de la préfecture de ZIO. Graphique 3: Niveau de desserte des services d’eau, d’électricité, d’EPP et de la santé Niveau de desserte des services d’eau, d’électricité, d’EPP et de la santé 30 20 10 0 TSEVIE 30 GBLAINVIE 26 GBATOPE 22 DAVIE 13 DALAVE 11 Services socio-économiques de base Eau Services socio-économiques de base Electricité Services socio-économiques de base EPP Services socio-économiques de base Santé Source : Données du tableau 12. 62 | P a g e D’après le Tableau 12 et son graphique, la couverture des services essentiels de base dans les villages/quartiers n’est pas complète dans tous les cas (Source : Données d’enquête sur le terrain). En effet, sur les 30 quartiers de Tsévié, 29 ont accès (bien que la couverture ne soit pas totale) à l’eau et l’électricité. La présence d’un CHR et d’une polyclinique semble convenable. Dans le canton de Gblainvié, sur les 26 villages, 01 seul village dont Gblainvié Centre est desservi en eau et électricité ; 11 villages seulement ont des EPP et aucun centre de Santé. Dans le canton de Gbatopé par contre, 08 villages ont l’eau et l’électricité ; Eux tous ont des EPP et 05 centres de santé pour 22 villages. Sur 13 villages dans le canton de Davié, seulement 06 sont desservis en eau et électricité, 09 villages ont des EPP et 1 seul centre de santé à Davié pour tous les 13 villages. Par contre, le canton de Dalavé a 2 villages sur les 11 desservis en eau et électricité, 09 EPP pour les 11 villages et 02 centres de santé seulement. 3.1.2.1.3. Présentation et analyse des résultats relatifs aux difficultés liées à la qualité de vie Le tableau suivant illustre les résultats de l’enquête relative aux difficultés liées à la qualité de vie dans la commune de Zio 1. Tableau 13 : Proportion d’enquêtés sur la disponibilité des services et activités liés à la qualité de vie Disponibilité ou nombre des services Les indicateurs d'enquête ou services et Inexistant/insuffisant Existant/Suffisant activités liés à la qualité de vie Effectif Pourcenta Effectif Pourcent /163 ge /163 age Espaces verts (Parcs, places publiques 163 100% 0 0% écologiques) Sécurité publique (Brigade de 89 54,60% 74 45,39% gendarmerie) Loisirs, Sports et culture 90 55,21% 73 44,78% Maîtrise de la planification urbaine 148 90,79% 15 09,20% Source : Nous-mêmes à partir des données de l’enquête sur le terrain. 63 | P a g e Graphique 4: Proportion d’enquêtés sur la disponibilité des services et activités liés à la qualité de vie Source : Données du tableau 13. D’après les informations collectées sur la disponibilité en nombre suffisant des services et activités liés à la qualité de vie et présentées dans le tableau 13 et le graphique 3 on constate que : ✓ 100% des enquêtés attestent qu’il n’y a aucun espace vert, parc et place publique écologique, donc inexistants. ✓ 54,60% des enquêtés conviennent que la disponibilité et la couverture des services de la sécurité publique sont insuffisantes, et ne couvrant pas d’ailleurs tout le territoire communal, alors que 45,39% affirment qu’elle est suffisante. ✓ S’agissant des loisirs, sports et culture, 55,21% des enquêtés soutiennent que leur disponibilité est insuffisante. Par contre 44,78% pensent que ces services existants suffisent. ✓ 90,79%, des enquêtés estiment que la planification urbaine n’est pas suffisamment maîtrisée, contre 09,20% qui estiment qu’elle est maîtrisée. Le tableau et graphique ci-après montrent le nombre de services et activités liés à la qualité de vie disponible dans la commune comme les espaces verts, la brigade de gendarmerie, les centres de loisirs, sport et culture et la planification urbaine. Tableau 14: Nombre de services et activités indispensable à la qualité de vie disponible dans la commune Services Brigade de gendarmerie Centre de loisir Centre culturel Espace vert Stade de foot Schéma local d’aménagement du territoire Nombre disponible 04 00 02 00 01 (en dehors des établissements scolaires) Non Source : Mairie de Tsévié et les Chefs de Cantons de la commune de Zio 1 64 | P a g e Le tableau ci-dessus révèle l’état des lieux sur la disponibilité des services concernant la qualité de vie dans la commune de Zio 1 : 04 brigades, 2 centres culturels 01 stade de foot et aucun espace vert et centre de loisir sur toute l’étendue de la commune. Les résultats des enquêtes étant présentés, il convient donc de procéder à la vérification de nos hypothèses, en vue de leur confirmation ou de leur invalidation. 3.2. Vérification des hypothèses et interprétation des résultats Comme relever précédemment, le but poursuivi par les enquêtes sur le terrain est de recueillir des données susceptibles de confirmer ou d’infirmer nos affirmations anticipées de départ. Ainsi, il s’agira dans cette sous-partie de procéder à la vérification des hypothèses déjà émises par nous dans le chapitre premier, à l’issue de l'analyse des données de notre enquête. 3.2.1. Vérification des hypothèses La vérification des hypothèses consiste à confronter ou apprécier le degré de validation des hypothèses à partir des résultats des données de l’enquête pour finalement établir le diagnostic. Dans cette étude portant sur les communes dans la construction des villes et établissements humains durables au Togo : défis de développement en matière des services essentiels de base dans la commune de Zio 1, nous avons identifié trois domaines essentiels dans lesquels nous avons formulé des hypothèses sur l’existence de défis de développement. Il convient de rappeler les trois (03) hypothèses spécifiques (HS) préalablement émises. Hypothèse secondaire 1 : Il y a un déficit dans la fourniture et la disponibilité des infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains dans la commune. Hypothèse secondaire 2 : Il y a une insuffisance des services sociaux de base nécessaires au développement humain durable dans la commune. Hypothèse secondaire 3 : Il y a d’énormes difficultés liées à la qualité de vie dans la commune, en raison de la quasi-inexistence des services concernant la qualité de vie. Pour plus de commodité, nous allons procéder à la vérification, une à une, des hypothèses au regard des résultats de notre enquête. 65 | P a g e 3.2.1.1. Vérification de l’hypothèse 1 relative au déficit des infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains. Le Tableau 9 : La Proportion des enquêtés sur le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base montre que la couverture des infrastructures et services économiques de base est majoritairement faible. Ont confirmé ce faible niveau, plus de 87% à 100% des enquêtés. Ce faible taux de couverture est corroboré par les résultats du Tableau 10 : Nombre d’infrastructures d’assainissement et de voies de communication disponibles dans la commune et du Tableau 12 : Niveau d’extension des services socio-économiques de base (Eau, Electricité, Education et Santé) dans la commune. - En effet, le Tableau 10 nous montre que sur tout le territoire communal de 135 villages (source : Mairie), le nombre d’infrastructures d’assainissement disponible est insignifiant : Zéro Camion vidangeur ; 01 Camion de ramassage d’ordures, excepté Djagblé qui est couvert par l’Agence Nationale d’Assainissement et de Salubrité Publique (ANASAP) ; 300 Latrines familiales construites (à Tsévié uniquement) ; 05 Caniveaux(dans la ville de Tsévié uniquement), en dehors des tronçons des routes nationales R1 et R4 ; zéro canal de liaison ; zéro bassin de rétention, 05 dépotoirs intermédiaires en construction (à Tsévié uniquement) et une décharge finale en construction (pour tout le territoire communal). Or pour que la couverture de ces infrastructures d’assainissement soit jugée acceptable sur tout le territoire communal, il faut, d’après nos indices de mesure définis : • au moins 5camions vidangeurs ; • au moins 5 camions de ramassage d’ordures ; • au moins 3800 (100 à Tsévié et 300 dans chacun des autres cantons) de latrines familiales ; • des caniveaux sont disponibles dans chaque quartier/village ; • au moins 01 canal par quartier/village ; • au moins 01 bassin de rétention par cantons ; • au moins 07 (06 cantons de Tsévié et 01 dans chacun des autres cantons) de décharges intermédiaires ; • au moins 02 décharges finales avec les équipements de traitement écologique dans la commune. 66 | P a g e - En ce qui concerne les voies de communication et de transport, il faut noter que trois routes nationales desservent la commune dont deux sont bitumées (N° 1 LoméCinkassé, N° 4 Tsévié- Tabligbo et N° 7 Tsévié- Kévé - Djolo). Par contre aucune des artères ou des routes secondaires qui sont dans la ville de Tsévié, ainsi que celles qui desservent les cantons environnants n’est bitumée et pavée. Elles sont par contre en de très mauvais état et impraticables en saison pluvieuse. Les rues ne sont pas non plus adressées. En matière de canaux d’information, il n’y a qu’une radio privée (Radio Horizon) et un point de presse (Association Togolaise des Presses) dans la commune. Mais aucune chaîne de télévision. Or, pour songer développer les activités et faciliter la circulation des biens et personnes, il faut que les voies de transport soient aménagées, bitumées ou pavées. Ce qui n’est pas le cas malheureusement dans la commune. Il faut, par ailleurs, des moyens de diffusion d’information, aussi nombreux que diversifiés, permettant aux populations de s’informer à temps réels sur les activités, évènements et opportunités. Il faut noter aussi, qu’il n’y a pas de politique de transport public dans la commune en vue de la réduction des gaz à effets de serre (GES). Le Tableau 12 révèle que le niveau d’extension des services d’eau et d’électricité est faible. En effet, sur 102 villages qui constituent notre site de recherche, 46 seulement, soit 45, 09 % ont été desservis. De plus, la couverture au sein des zones desservies n'est pas totale, mais par endroit, et surtout faible. Or, pourque le niveau de couverture soit acceptable, au moins 50 % du territoire doit être couvert. A l’analyse des données, on remarque qu’il y a un déficit infrastructurel et des services économiques de base essentiels par rapport à la demande des populations. Ce qui nous amène donc à conclure que notre première hypothèse selon laquelle les infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains sont déficitaires relever dans la commune de Zio 1 est validée. 3.2.1.2. Vérification de l’hypothèse 2 relative à l’insuffisance criarde des services sociaux de base nécessaires à un développement humain durable sur son territoire. Le Tableau 11 : Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des services sociaux de base montre que dans les 102 villages sélectionnés le niveau de couverture des services sociaux de base est en majorité insatisfaisante. Le pourcentage des enquêtés ayant confirmé ce constat oscille entre 55 % à 100 %. 67 | P a g e Ce résultat est étayé par celui du Tableau 12 : Niveau d’extension des services socioéconomiques de base (Eau, Electricité, Education et Santé) dans la commune. - En effet, la couverture des écoles primaires publiques paraît arithmétiquement acceptable, car sur les 102 villages/quartiers choisis, 76, soit 70,58 % disposent d’un établissement scolaire du cours primaire, contre 26 seulement, soit 25,49 %. Cependant, le souci majeur est l’aspect des constructions et des équipements scolaires mis en place dont la population n’est guère satisfaite. C’est pourquoi sur 163 enquêtés, 91 soit 55,82% considèrent que la couverture, ou plus techniquement l’aspect des bâtiments et équipements scolaires du premier degré est insatisfaisant, contre 61, soit 37,42% qui trouvent qu’elle est satisfaisante. En réalité, beaucoup de ces constructions sont en claies ou en bantous pétris de boues. Or pour être satisfaisant, il faut au moins 01 école primaire construite et équipée en matériaux définitifs et disposer des infrastructures et services nécessaires aux établissements recevant du public (ERP) dans chaque village/quartier distancié de 1,5 Km d’un autre (D’après notre indice de mesure). - Pour les centres de santé, en dehors de Tsévié où la couverture semble être satisfaisante, sur 72 villages restants, 08, soit 11,11% disposent de centre de soin de santé. Or pour être satisfaisante, au moins chaque village distancié de 5 Km de l’autre doit être doté d’un centre de soin de santé. D’après les informations reçues, la distance minimale entre les villages se situe entre 3 à 5 Km (source : Données d’enquête sur le terrain). - Quant aux logements décents, il n’y en a que quelques rares, et seulement à Tsévié. En témoigne le nombre ou le pourcentage qui admet en disposer, c’est-à-dire 9 sur 163, soit 5,52 %, contre 154, soit 94,47 % qui contestent la disponibilité de ces logements sur le territoire. Or pour que l’accès des logements décents soit satisfaisant, il faut au moins que 50 % de la population ait accès dans la commune. La vérification des résultats de l’enquête relative aux services sociaux de base démontre l’existence d’un défi dans le domaine, dû à l’insuffisance dans l’offre de ces services sur le territoire communal. Tout ceci nous conduit à affirmer que la deuxième hypothèse selon laquelle la satisfaction des services sociaux de base dans la commune de Zio 1 souffre d’une insuffisance criarde est confirmée. 68 | P a g e 3.2.1.3. Vérification de l’hypothèse 3 relative aux difficultés liées à la qualité de vie Le tableau 13 : Proportion d’enquêtés sur la disponibilité des services relatifs à la qualité de vie nous montre que la disponibilité des services concernant la qualité de vie est insuffisante voire inexistante dans certains cas dans la commune. Le pourcentage des enquêtés qui ont validé cette insuffisance voire l’indisponibilité totale de ces services se situe entre 54,60% à 100%. Le Tableau 14 : Nombre de services concernant la qualité de vie disponible dans la commune appuie cette remarque. Il ressort que dans la commune, - Il n’y a aucun espace vert récréatif. Or pour être un cadre de vie de qualité, il faut au moins un espace vert par canton ; - Il n’y a que 04 brigades de gendarmerie pour huit cantons, c’est-à-dire dans quatre cantons seulement. Or pour mieux assurer la sécurité publique aux citoyens, il faut au moins une brigade de gendarmerie par canton ; - Il n’y a pas de centre de loisir, seulement 01 stade de football et 02 centres culturels dans toute la commune. Or pour offrir des moyens et espaces de divertissement aux populations, il faut au moins 01 centre de loisir, 01 stade et un centre culturel dans chaque canton ; - Pour planifier la localisation des populations et des activités pour un développement harmonieux du territoire communal, il faut une maîtrise la planification, grâce à un schéma local d’aménagement du territoire. Or dans la commune, il n’existe pas, pour l’instant, un schéma local d’aménagement du territoire. Ce qui fait que la planification des actions de développement demeure une difficulté importante. Le seul schéma existant est l’ancien schéma directeur de la ville de Tsévié, datant des années 1980, et donc ne couvrant pas tout le territoire communal. L’analyse des résultats relatifs à la disponibilité en nombre suffisant des services concernant la qualité de vie dans la commune de Zio 1 révèle lesdifficultés que rencontre la commune dans la satisfaction des besoins liés auxdits services. Ces résultats confirment que la troisième hypothèse émise, à savoir que la commune éprouve des difficultés à fournir des services susceptibles d’assurer la qualité de vie décente et un cadre de vie sécurisé aux habitants, au regard de la piètre qualité de vie qu’on observe dans la commune de Zio 1 est juste. La confirmation des trois hypothèses démontre qu’il existe d’énormes défis liés à la satisfaction des services essentiels de base dans la commune de Zio 1. 69 | P a g e 3.2.2. Interprétation des résultats de l’étude Il s’agit ici d’expliquer les résultats chiffrés présentés pour confirmer les hypothèses de recherche par des commentaires aux fins de les interpréter aux lecteurs. L’interprétation des résultats portera sur chacune des trois (03) hypothèses précédemment confirmées. 3.2.2.1. Interprétation des résultats de l’hypothèse 1 relative au déficit des infrastructures et services économiques de base indispensables au développement des établissements humains. Les Tableaux 9, 10 et 12 relatifs à la disponibilité et au niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base montrent qu’il existe un lien entre la disponibilité des infrastructures et services économiques de base et le niveau de développement d’un territoire. Les infrastructures et services économiques de base contribuent non seulement à la croissance économique, mais aussi au développement d’un établissement humain : un accès convenable à l’eau potable réduit la diffusion des maladies graves telles que la diarrhée, une des grandes causes de la mortalité maternelle et infantile ; l’électricité facilite les services de santé et d’éducation et stimule la productivité des petites entreprises ; le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) permet de réduire les coûts de transport en facilitant les transactions à distance ; enfin, de bons réseaux de transport facilitent l’accès aux marchés locaux et mondiaux. Cependant, selon B. Sarr, le développement des infrastructures en Afrique représente un défi majeur du fait de la particularité du continent qui se caractérise par une faible densité de population, un nombre relativement élevé de pays enclavés et un fort taux de croissance urbaine (2011, p. 12). Si ces infrastructures et services ne sont pas en nombre insuffisant voire inexistants, comme c’est le cas dans la commune, il est évident que son niveau de développement soit faible. Car la population n’arrive pas à satisfaire à ses besoins existentiels. Tout établissement humain a besoin d’eau, de toilettes, d’énergie, de se débarrasser des déchets domestiques et de se déplacer. Par ailleurs, le développement passe par la route et la disponibilité des infrastructures et services de base améliore les conditions de vie des populations, en contribuant au développement des activités. Or le niveau de couverture des services d’eau et d’électricité étant faible, les infrastructures d’assainissement et de collecte des ordures quasi-inexistantes et les voies, en de très mauvais état dans la commune, il n’est pas étonnant que la commune soit confrontée à d’importants défis en la matière. Ce qui explique l’insalubrité grandissante ; les dépotoirs sauvages partout, les inondations en saison pluvieuse et la dégradation continuelle 70 | P a g e des voies qu’on observe dans la commune. Ce qui maintient la population dans une condition de vie précaire. C’est pourquoi l’idée selon laquelle il existe un défi à relever en matière de ces services indispensables aux établissements humains. 3.2.2.2. Interprétation des résultats de l’hypothèse 2 relative à l’insuffisance criarde des services sociaux de base nécessaires à un développement humain durable sur son territoire. L’analyse des données relatives à la disponibilité et au niveau de couverture des services sociaux de base telles que présentées dans les Tableaux 11 et 12 révèlent que les services sociaux de base ont une incidence sur le développement humain durable. Le secteur des services sociaux offre une gamme de services de soutien visant à améliorer le bien-être général et l’autonomisation d’une population spécifique de la société, puisque « mettre les êtres humains au premier plan implique de donner une priorité aux services de base »32. L’accès convenable aux services de santé, à l'éducation et aux logements décents contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population. Il est une évidence qu’une population en bonne santé, bien éduquée et vivant dans des logements décents constitue un moteur de la croissance économique, car capable de tirer parti des possibilités d’emplois et de création d’entreprises. C’est pourquoi, il est prouvé que l'impact de l’amélioration des infrastructures de santé et de l’éducation sur la croissance économique augmente en raison de l’interdépendance entre éducation, santé et productivité (Agenor et Moreno-Dodson 2006, p. 21). Il est donc avéré que l’insuffisance de ces services sociaux constitue un manque à combler dans la commune, car il y a un accès limité ou un taux de fréquentation réduit des services de santé (37% en 2020, Source DPS/ZIO) et à une éducation de base de qualité dans la commune à cause de la pauvreté des ménages dû au faible niveau de revenu de la population, cette dernière n’ayant pas l’argent pour se payer les soins de santé ou pour supporter les études. Cela impacte significativement et de façon négative certains aspects sociaux notamment leur alimentation, leurs soins de santé et leurs conditions d’habitat. S’agissant de l’habitat, il faut relever que, peu sont ceux qui disposent des habitats décents, avec un accès aux systèmes d’assainissement, à l’eau et à l’électricité dans un environnement sain. La commune étant fortement semi-urbaine, la plupart de la population rurale vit dans des maisons en terre rouge en toiture de pailles ou de tôles rouillés, bref, dans des taudis. De plus, 32 Affirmation du Dr Kadir TOPBAS Maire d’Istanbul Président de CGLU. 71 | P a g e les centres de santé existants manquent de matériels de soin nécessaires et les écoles ne disposent pas des infrastructures d’hygiène et assainissement et, nombre d’entre elles sont en claies avec des toits délabrés. C’est donc avec raison qu’on a pu affirmer qu’il existe des défis à relever dans ce domaine. 3.2.2.3. Interprétation des résultats de l’hypothèse 3 relative aux difficultés liées à la qualité de vie L’analyse des résultats des Tableaux 13 et 14 à propos de la disponibilité des services et activités concernant la qualité de vie disponibles dans la commune montre la piètre qualité de vie de la population qui est aux antipodes d’un développement humain durable, due à l’absence des services susceptibles d’améliorer leur qualité de vie. Le manque d’espace vert, de centre de loisirs, sport et culture, de brigades de gendarmerie et du schéma local d’aménagement du territoire pour une bonne maîtrise de la planification dans la commune impacte la qualité de vie des citoyens, et donc le développement du territoire. A l’évidence, la présence des activités de détente réduit les dépressions et les troubles psychologiques et maintient la population en bonne santé corporelle. En outre, la pratique des activités culturelles et de détente contribue au développement du milieu, grâce aux revenus que ces dernières génèrent aussi bien à la commune, qu’aux populations. Également, une bonne planification suppose une bonne utilisation des atouts et potentialités du milieu permettant une bonne localisation des activités et des hommes pour un développement équitable et harmonieux du territoire. Ce qui n’est pas le cas dans la commune. Au demeurant, le retard de développement en matière des services essentiels de base de la commune de Zio 1 n’échappe à aucun esprit. En témoigne le nombre ou pourcentage minimal et maximal des enquêtés qui ont épousé nos hypothèses. C’est-à-dire que 89/169, soit 54,60% et 163/163, soit 100% ont attesté l’existence d’énormes défis en la matière. La commune est en proie aux problèmes d’eau et d’électricité, de chômage, du foncier, de voies de communication, d’assainissement, d’adressage des rues, d’aménagement du territoire, de gestion environnementale et de valorisation des richesses locales. En une phrase, le développement du territoire communal est donc à l’épreuve du déficit des infrastructures et services de base, de l’insuffisance des services sociaux de base et des difficultés liées aux services concernant la qualité de vie. 72 | P a g e 3.2.3. Confrontation des résultats aux critères de villes et établissements humains durables A la lumière de l’interprétation des résultats de notre enquête et à l’analyse des indicateurs de villes et les établissements humains durables proposés par l’Agenda 2030 (Tableau 6 : Opérationnalisation des sous-objectifs de l’ODD 11), on peut aisément déduire que la commune de Zio 1 ne s’est pas encore mise sur la trajectoire de villes et établissements humains ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. Pour preuve, nous mettons en avant l’absence d’un plan d’intégration environnementale, de politique de transport public, d’actions conséquentes de promotion des énergies renouvelables, et de sensibilisation de la population sur la protection de l’environnement dans la commune. En complément, le faible niveau de couverture des infrastructures et services d’assainissement (confirmé par 87,11 % des enquêtés), services de collecte des ordures ménagères (confirmé par 92,67 % des enquêtés) ; ainsi que l’indisponibilité de logements décents (confirmée par 94,47 % des enquêtés) dans la commune sont des preuves irréfutables de la non atteinte des sous-objectifs de l’ODD 11. De même, l’état défectueux des infrastructures routières (confirmé par 95,09% des enquêtés) et l’absence d’une politique de transport public dans la commune témoignent que l’accès à tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière et la qualité de l’air est donc aussi négligée. L’absence d’un schéma local d’aménagement du territoire et d’un plan de gestion environnemental opérationnel, définissant les points d’importance du territoire (PIT) ne permet pas le renforcement de l’urbanisme durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participative intégrées et durables des établissements humains. La part du budget primitif de l’exerce 2021 consacrée à la protection de la l’environnement et du patrimoine naturel et culturel est insignifiant. Sur les 568 398 456 francs CFA, 25,22% du budget, soit 143 339 856 francs CFA a été consacré à l’investissement et équipement dans la commune, contre 74,78%, soit 425 058 600 francs CFA pour le fonctionnement. D’après le rapport financier d’exécution au 30 juin du budget primitif de l’exercice 2021, une action tendant à la préservation de l’environnement n’a été réalisée. Enfin, l’indisponibilité d’espaces verts et des espaces publics dans la commune (confirmé par 100% des enquêtés) montre également que le sous-objectif visant à assurer l’accès à tous à des espaces verts et des espaces publics sûrs n’est pas atteint. 73 | P a g e Ce qui nous amène à confirmer que ni les villes, ni les villages et/ou les établissements humains de la commune de Zio 1 ne sont pas ouverts à tous, sûrs, résilients et durables. 3.3. Discussion des résultats de la recherche Il s’agit ici de relever les mérites et limites de notre étude et, ensuite comparer les résultats auxquels nous sommes parvenus à ceux des études antérieures réalisées en Afrique, au Togo ou encore sur la commune elle-même dans le domaine des services essentiels de base. Cette comparaison nous permettra à la fin de montrer l’originalité de notre travail de recherche. La présente étude ne prétend pas aborder toutes les thématiques de développement de façon exhaustive dans la commune de Zio 1. Il soulève seulement la problématique de développement en lien avec les conditions socio-économiques de la population dans les domaines prioritaires identifiés par nous d’après les moyens et les informations dont nous disposons. Fort de cela, et comme dans pratiquement tous les travaux humains, notre étude présente quelques imperfections qu’il convient de relever. Au prime abord, la non maîtrise de tout le territoire communal constitue le premier obstacle auquel nous sommes confrontés et par conséquent peut impacter sur ce travail de recherche. Puisque la connaissance de tous les problèmes de développement de la commune suppose une parfaite connaissance de tous les villes et villages de celle-ci, pour y observer de plus près les réalités. Or, le manque de temps et de ressources nous a poussé à nous arrêter sur les chefslieux des cantons et ensuite extrapoler le diagnostic à l’ensemble du territoire. En outre, l’absence de la cartographie exacte de la commune exigée par les services de la CEET et la TdE nous a empêché d’avoir auprès d’eux des informations exactes, en ce qui concerne le niveau de couverture exacte de leurs branchements. A défaut, ils se sont contentés de nous donner des estimations, avec lesquelles nous avons travaillé, ce qui biaise en quelque sorte la fiabilité de la statistique de couverture, qui pourrait être plus ou pire encore moins que ce qui a été estimé. Ensuite, nous n’avons pas pu ressortir les spécificités liées à chaque zone, et sur lesquels on peut agir pour planifier le développement des localités en fonction de leurs potentialités particulières en l’absence d’un schéma local d’aménagement du territoire dans la commune pour déterminer les zones urbanisant et celles non urbanisant. Ainsi, nous n’avons pas pu suggérer les stratégies de développement spécifiques à une zone. A cette limite, s’ajoute l’inexistence d’un diagnostic complet sur les forces et faiblesses, menaces et opportunités de la commune, car n’étant pas dotée jusqu’alors d’un plan de développement communal (PDC), même si le processus vient d’être enclenché. Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes 74 | P a g e contentés seulement des informations collectées auprès d’une fraction de la population, en l’absence d’un diagnostic approfondi existant. Ce qui pourrait être laissée probablement les réponses à la merci des sentiments personnels qui ne refléterait pas forcément la réalité qui peut être perçue différemment d’un individu à un autre. Enfin, une limite probable à ce travail de recherche pourrait être due au fait que nous n’avons pas pu enquêter suffisamment de personnes. De plus, la vaste étendue de la commune a été un sérieux handicap pour nous, à cause de nos moyens limités qui ne nous ont pas permis d’embrasser tout le territoire communal. Ce qui fait que nos résultats ne peuvent pas être appliqués à l’ensemble du territoire communal, si ce n’est que par extrapolation. Nous n’avons pas pu présenter nos résultats en différenciant la ville des villages, mais de façon globale. Par ailleurs, lors du traitement des données collectées, nous avons retrouvé dans notre questionnaire de nombreuses questions redondantes, ce qui nécessite un toilettage du questionnaire pour les travaux ultérieurs. Même si nos hypothèses ont été vérifiées, nous précisons que notre questionnaire ne nous a pas permis de relever avec précision et avec plus de détail les enjeux liés aux services essentiels de base. Nous ne pouvons pas faire abstraction du fait qu’il pourrait y avoir des erreurs ou insuffisances dans le processus de collecte de données et dans la définition de nos indicateurs et indices. Toutefois, nous espérons que toutes ces insuffisances n’anéantiront pas pour autant les résultats de notre étude et que ces limites ne remettront pas foncièrement en cause les résultats de notre travail. En dépit de ces faiblesses susmentionnées, il importe de relever quelques traits originaux de notre travail de recherche grâce aux résultats obtenus. Ces derniers vont dans le même sens que d’autres études antérieures réalisées dans le domaine des services essentiels de base au Togo ou en Afrique, quoi qu’aucune étude n’ait été réalisée spécifiquement sur la commune, ellemême. Il sera question de présenter ces études en comparaison avec nos résultats dans les différents domaines de services de base. 3.3.1. Accès aux infrastructures et services économiques de base 3.3.1.1. Accès à l’eau Cette étude a révélé que le niveau d’accès aux services de l’eau potable est de 45,09 % sur le territoire. Ce qui signifie que plus de la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable. Bien sûr, l’accès étant un peu amélioré dans les villes que dans les campagnes. 75 | P a g e Cette étude n’est pas la seule réalisée en la matière, à l’exception qu’elle porte sur la commune de Zio 1. Le problème d’accès à l’eau étant identique sur l’ensemble du territoire, il existe d’autres études qui confirment nos résultats. Il en est ainsi du Rapport d’étude préparatoire (deuxième) sur le Projet d’approvisionnement en Eau potable et assainissement en milieu rural et semi-urbain dans les régions maritime et savane en république togolaise. Dans le cadre de ce projet PANSEA, il a été projeté que jusqu’en 2017, dans la région maritime, le niveau de desserte de l’eau passera 22% en 2010 à 41 %. En 2011, le niveau de desserte dans les zones rurales est de 14,7%, zones rurales/semi-urbaines 12,8 %, zones urbaines, 41,8 % et zones semiurbaines 10,1% et l’ensemble est de 22,2 % (Direction Générale de l’Eau et Assainissement, Togo, 2011, p. 2). Également dans une étude réalisée en 2013 sur l’accès aux services publics et l’urbanisation du monde lors du troisième rapport mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis sur la décentralisation et la démocratie locale GOLD III, il a été démontré que même en 2010, en Afrique subsaharienne, seulement 16% de la population avait un accès à l’eau à domicile (CGLU, 2013, p. 17), ce qui n’a pas beaucoup évolué depuis lors. Ce qui ne fait que réitérer notre hypothèse confirmée du faible accès à l’eau potable. Il en est de même du Projet d'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l’assainissement de la ville de Dapaong, Togo PASED, Année 2. Les résultats des études du projet démontrent que le système de gestion de l’eau connaît également un nombre de défaillances qui font du Togo l’un des pays où le taux de desserte et la qualité du service sont les plus bas de la sous-région (chute de 39 % en 2007 à 33,89 % en 2010). Début de la phase 1, 2015, où le niveau est de 39% en milieu urbain et 30 % en milieu rural au Togo (J.-P. Mahé, 2020, p. 9). 3.3.1.2. Accès à l’électricité D’après nos résultats, seulement 45, 09 % de la population a accès à l’électricité dans la commune de Zio 1. Ces résultats s’inscrivent dans les conclusions tirées dans l’ancien PDC de l’ancienne commune de Tsévié lors du diagnostic dans le secteur de l’énergie. Puisqu’à l’analyse des données collectées, beaucoup de localités ne sont pas encore desservies. Il est vrai que des lignes électriques sont installées dans les chefs-lieux des cantons, cependant, le problème de baisse de tensions et de coupures d’électricité est très récurrent. L’insuffisance d’éclairage public est très sensible dans la commune. Le phénomène de ‘’toiles d’araignées’’ (branchement illicite) prend de l’ampleur à cause du coût élevé des raccordements, surtout si les poteaux sont distants des concessions (Mairie de Tsévié, 2014, p. 18). 76 | P a g e Dans une étude présentée lors d’un Séminaire sur l’Intégration d’objective de développement durable (ODD) d’énergie, des cibles et des indicateurs dans les programmes statistiques dans une sélection de pays africains, Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED TOGO) Centre de Conférence de la CEA, Addis-Abeba, Ethiopie 27-29 Juin 2016, il est démontré qu’au niveau national, le taux d’accès passera de 35% en 2013 à 82,5 % en 2030 ; en zone urbaine, de 57 % en 2013 à 90 % en 2030 ; en zone rurale, de 5 % en 2013, à 75% en 2030. L’accès à l’énergie au Togo en 2016, d’après cette étude, se décline comme suit : Lampion à pétrole (milieu urbain 1.1 %, milieu rural 4.8%, ensemble3.1 %) ;lampe tempête (milieu urbain 1.6 %, milieu rural 6.2 %, Ensemble 4%) ; lampe à gaz (milieu urbain 0%, milieu rural 0.1 %, Ensemble 0.1 %) ;Lampe torche (milieu urbain 9.7 %, milieu rural 71.6%, Ensemble 42.1 %) ; électricité (milieu urbain 85.8%, milieu rural 14.1%, Ensemble 48.3%) ; énergie solaire (milieu urbain 0.1 %, milieu rural 1.7%, Ensemble 0.9 %) ; groupe électrogène (milieu urbain 0 %, milieu rural 0.4 %, Ensemble 0.2 %) (K. Agbeti, 2016, p. 9). Si on se réfère au taux d’accès en 2011, qui était de 25,6% (zone urbaine 30 %, zone rurale 5 %) dans la Revue des Politiques du Secteur de l’Energie Revue du Sous-Secteur de l’Electricité, juin 2013, République Togolaise, on constate que l’écart n’est pas assez grand et n'a pas non plus évolué significativement jusqu’à présent (Banque mondiale, Région Afrique, 2013, p. 3). 3.3.1.3. Accès aux services d’assainissement D’après les résultats des données de notre enquête, la disponibilité des infrastructures d’assainissement est quasiment inexistante, ce qui explique le niveau d’accès très faible, surtout dans les villages, confirmé par 87, 11 % des enquêtés contre 12, 88 % qui trouvent que le niveau de couverture et d’accès à ces services sont acceptables. Ce résultat est corroboré par d’autres sondages. Dans le Résumé exécutif du Plan d’Actions National pour le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (PANSEA), pour arriver à établir le niveau d’accès à l’assainissement au Togo, trois indicateurs ont été retenus : la proportion de ménages ayant accès à un système d’évacuation des excréta ; la proportion de la population ayant accès à une installation pour évacuer les eaux usées ; la proportion de la population ayant accès à des installations d’évacuation des eaux pluviales (PANSEA, 2015, p. 7). Après enquête, il s’est révélé, d’après les résultats obtenus, que dans la région maritime, seulement 33,6 % des ménages disposent de latrines ; 5,62% de concessions disposent de systèmes évacuation des eaux usées domestiques 77 | P a g e et 5,8 % de concessions disposent de service de collecte des déchets domestiques. En milieu rural, 10 % des ménages disposent de latrines ; 1,3 % possède des systèmes d’évacuations des eaux usées domestiques et 0,8 % dispose de service de collecte de déchets domestiques (PANSEA, 2015, p.7). Ces pourcentages n’ont que relativement peu évolué jusqu’alors. De même, le document sur l’accès aux services publics et l’urbanisation du monde lors du troisième rapport mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis sur la décentralisation et la démocratie locale GOLD III montre que la gestion et l’accès aux services d’assainissement sont encore plus en retard que ceux de la distribution de l’eau. Beaucoup de grandes villes n’ont pas de systèmes d’égouts ni de systèmes appropriés de drainage des eaux pluviales. Sans ces infrastructures, la fourniture des services d’assainissement est très difficile et constitue un grave problème pour la plupart des villes. Selon les données de la même étude, même avec les faibles standards retenus sous la mention « installations améliorées » pour l’assainissement, seulement 30% de la population d’Afrique subsaharienne en disposerait (CGLU, 2013, p. 17). 3.3.1.4. Etat des infrastructures routières Les résultats de nos enquêtes ont révélé que les routes et pistes rurales desservant les localités de la commune sont dans de mauvais état et surtout impraticables en toute saison. Aucune n’est aménagée pour faciliter le transport. Des études antérieures ont corrélé ces résultats. C’est ce qu’attestent 95,09 % des enquêtés. Cependant, 04,90 % trouvent que la couverture est acceptable, et 0 % pour une couverture totale. Dans le document : le secteur des transports au Togo Bref Aperçu, le même constat est posé. Il y est mentionné que l’état du réseau routier togolais est régulièrement évalué. Pendant l’élaboration de la Stratégie Nationale de Développement des Transports au Togo, l’état actuel du réseau routier montre qu’environ 49 % des routes est en mauvais état contre seulement 18% en bon état. La plupart d’entre elles ne sont pas aménagées (bitumées ou pavées) avec des nids de poule (Département des Transports, du Développement Urbain et des TIC, 2017, p. 17). Il faut faire remarquer que le constat, bien qu’ayant un peu changé à certains endroits grâce au Projet d’Infrastructures Urbaines (PIDU), il demeure inchangé dans la commune de Zio 1, puisque n’ayant pas bénéficié dudit projet. 3.3.1.4. Accès aux services de santé Il ressort de notre étude qu’en dehors de la ville de Tsévié où la disponibilité semble être satisfaisante, sur 72 villages restants, seulement 10, soit 11, 11 % ont des centres de santé. 78 | P a g e Ce résultat n’est pas loin des conclusions majeures tirées de la Politique nationale de qualité des services de santé du Togo, qui ressort que sur le plan social, le Togo n’a pas enregistré des avancées significatives. Selon le rapport mondial sur le développement humain 2018, l’Indice de développement humain (IDH) du Togo est évalué à 0,503, le classant au 165ème rang mondial sur 189 pays et 32ème rang en Afrique. Cela met en exergue le déficit important en matière d’investissement, entre autres, dans les domaines sociaux de base (santé, éducation, eau/assainissement, protection sociale) qui sont les éléments clés du développement humain (Ministère de la santé et de l’hygiène publique, 2019, p. 12). Pareillement dans Santé, Nutrition et Population Rapport Analytique Santé Pauvreté, Novembre 2011, il est confirmé la trop faible accessibilité des soins de santé au Togo : 62 % des ménages seulement ont accès à un centre de santé (c’est-à-dire sont situés à moins de 30 minutes d’un centre de santé). La densité de formations sanitaires reste donc très insuffisante. De plus, les formations existantes sont mal réparties sur le territoire, avec une concentration dans les zones urbaines au détriment des populations rurales (Le Groupe Banque Mondiale Région Afrique Développement Humain & Ministère de la Santé, République du Togo, 2011, p. 14). 3.3.1.5. Accès à l’éducation au cours primaire D’après notre enquête sur le terrain, la couverture des écoles primaires publiques paraît arithmétiquement un peu satisfaisante, quoique non totale, car sur les 102 villages/quartiers choisis, 76, soit 70, 58 % disposent d’un établissement scolaire du cours primaire. Cependant, le souci majeur est le niveau de satisfaction sur l’aspect des constructions et des équipements scolaires mis en place ne sont en matériaux définitifs et équipées des infrastructures et services nécessaires aux établissements recevant du public (ERP). En la matière, nous n’avons pas découvert assez d’études antérieures, toutefois, l’analyse diagnostic réalisée dans le cadre du PDC de l’ancienne commune de Tsévié a soulevé les mêmes constats. Le diagnostic révèle qu’en dehors de l’absence des écoles primaires dans certains quartiers, il y a insécurité dans la quasi-totalité des établissements scolaires due au fait qu’ils ne sont pas clôturés ; le manque d’eau potable et d’éclairage public dans des écoles ; insuffisance de salles de classe ; insuffisance de tables-bancs ; etc., (Mairie de Tsévié, 2014, p. 16). En comparant les résultats à ceux obtenus dans ladite étude avec ceux des différentes études antérieures évoquées en matière des services essentiels de base, il faut remarquer qu’il y a une similitude. En effet, lorsqu’on suit l’évolution du niveau d’accès, de disponibilité et de 79 | P a g e couverture desdits services, on voit clairement que la présente étude s’est inscrite dans une suite logique du niveau de satisfaction des besoins liés à ces services au Togo, et plus précisément dans la commune de Zio 1, l’accès, la disponibilité et la couverture étant un peu plus améliorés plus que les années précédentes, bien qu’insuffisants et insatisfaisants. Au regard des problèmes constatés dans la commune et confirmés par less résultats, des suggestions ont été faites en vue de contribuer à relever ces immenses défis de développement qui se pressentent dans la commune. Leur prise en compte contribuerait à réduire dans une large mesure la problématique de développement de la commune. 3.4. Formulation des suggestions pour l’action Les conclusions majeures tirées de l’interprétation, ainsi que de la discussion des résultats de notre recherche, imposent de trouver des solutions radicales et urgentes pour inverser les tendances dans la commune. Fort de cela, nous nous proposons de faire quelques recommandations à l’endroit de tous les acteurs susceptibles de contribuer au développement de la commune. 3.4.1. Suggestions à l’endroit de l’Etat central et les services Il est opportun de commencer cette partie des recommandations par l’Etat central et ses services de tutelle, dans la mesure où la décentralisation, elle-même, est l’émanation de la volonté politique de l’Etat, et dont l’effectivité en est également tributaire. Le défi majeur est la concrétisation des dispositions constitutionnelles et législatives régissant la décentralisation, l’aménagement du territoire et le développement local. Pour cela, il faut : - Edicter des textes d’application prévus par la décentralisation pour assurer l’effectivité du transfert de toutes les compétences et les ressources correspondantes énumérées à l’endroit des communes pour élargir le champ d’action des collectivités locales, en matière d’initiatives locales ; - Vulgariser les textes auprès de tous les acteurs ; - Préciser, à travers un texte d’application, la nature des relations entre les élus locaux, le ministre de tutelle et le représentant de l’Etat, ainsi que les domaines et limites de l’exercice de la tutelle sur les collectivités, afin d’éviter les conflits de compétences ; - Appuyer les collectivités locales par les moyens financiers, matériels et humains ; - Renforcer le comité national de suivi de décentralisation, en le dotant des moyens ; 80 | P a g e - Impliquer les collectivités dans la planification et l’exécution des actions d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de développement les concernant ; - Promouvoir et renforcer la coopération décentralisée à tous les niveaux ; - Promouvoir l’égalité des chances dans le partage des avantages ou projets de développement, en effectuant un clivage entre l’obédience politique et la prise en compte des besoins de la population ; - Assister les collectivités territoriales à l’identification, à la faisabilité et à la réalisation des actions de développement local ; - Renforcer l’assistance et les conseils aux collectivités territoriales dans la mise en œuvre de leurs compétences ; - Assurer et veiller dans l’esprit des textes le contrôle administratif, financier et technique que les services de l’Etat central exercent sur les collectivités locales ; - Initier et faire bénéficier la commune certains projets d’infrastructures et services économiques (eau, électricité, transport, etc.). 3.4.2. Suggestions à l’endroit des élus locaux de la commune de Zio 1 Dans le cadre de la décentralisation, les élus locaux sont les premiers responsables dans la gouvernance locale. De ce fait, l’offre des services essentiels de base et l’amélioration des conditions de vie de la population leur incombe. Conscient qu’il n’y a pas de solutions toutes faites pour relever les défis de développement, cependant, ces actions non exhaustives, cidessous, pourraient, néanmoins, être mises en œuvre par les élus locaux de la commune de Zio 1 pour répondre aux besoins de développement de leur concitoyen. Il s’agira de : - Optimiser la mobilisation des ressources financières pour renforcer sa capacité de financement de ses actions de développement ou d’investissement à travers : • La sensibilisation de sa population sur le paiement des impôts, taxes et redevances locaux, • Le renforcement de la capacité des services de recouvrement des recettes, • Le recensement et l’assainissement des finances locales grâce à l’établissement d’un fichier du contribuable et une gestion efficace et efficiente des ressources collectées. Il s’agit, ici, d’un aspect primordial, car la réalisation des autres actions dépend essentiellement des ressources financières dont dispose la commune. - S’approprier des textes et la nouvelle politique de décentralisation définie au pays ; 81 | P a g e - Développer l’économie locale axée sur l’entrepreneuriat, l’artisanat et la culture ; - Elaborer une politique sectorielle de développement ; - Renforcer la capacité de l’administration municipale (élus locaux et agents), en vue d’améliorer ses prestations et améliorer la gouvernance locale ; - Elaborer et mettre en œuvre un PDC, grâce à un diagnostic approfondi du territoire pour déceler ses forces et faiblesses, menaces et opportunités (FFOM) ; - Elaborer/contribuer à l’élaboration du schéma local d’aménagement de son territoire pour une bonne maîtrise de son territoire, en vue d’une meilleure planification de son développement, avec l’appui des ministères en charge de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ; - Réaliser un plan d’adressage de ses rues (pour faciliter le repérage et l’orientation, la localisation, et le recensement des personnes et entreprises imposables taxes, etc.) ; - Elaborer un plan d’intégration du territoire (pour ressortir les points d’importance économique, culturelle et environnementale) ; - Renforcer et améliorer les performances des services nationaux de l’eau et de l’énergie existants sur son territoire, à défaut de l’exploitation par eux-mêmes desdits services. Il s’agit essentiellement, de concert avec ces services, de : • Réaliser une étude sur la problématique de l’eau dans la commune, • Construire des châteaux d’eau pour renforcer le réseau d’extension et d’adduction, • Mettre en place un mécanisme de contrôle de réalisation des forages d’eau publics/privés, • Contribuer avec la CEET à étendre et densifier le réseau électrique dans tous les cantons, villages et quartiers dans la commune, • Renforcer et étendre l’éclairage public, • Promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables, les foyers améliorés sur le territoire. - Procéder à la création, gestion et entretien des espaces verts, des voies et places publiques avec l’appui de l’ANASAP ; - Améliorer des conditions d’hygiène et d’assainissement sur le territoire en : • Renforçant le service technique de la mairie en ressources matérielles et humaines pour la réhabilitation, la construction, le curage des caniveaux et l’entretien des voies publiques, 82 | P a g e • Construisant des latrines publiques et familiales dans les villages/quartiers et dans les ménages, • Créant des dépotoirs intermédiaires et finaux, en organisant la collecte des ordures ménagères sur le territoire et en installant des poubelles le long des rues, etc. - Vulgariser et faire respecter les règles d’urbanismes en matière de construction ; - Gérer le problème du foncier, en ayant un regard sur les procédures d’acquisition des terres dans la commune ; - Aménager les rues en les pavant ou en les bitumant et promouvoir le transport public ; - Assurer la sécurité publique sur l’ensemble du territoire ; - Assurer la transparence dans la gestion des affaires d’intérêt local pour renforcer la confiance des citoyens ; - Assister les services de l’éducation régionale maritime et procéder à la construction, réhabilitation, équipement, gestion et entretien des écoles maternelles et primaires de l’enseignement public ; - Contribuer avec l’Etat à promouvoir une éducation locale axée sur les potentialités du milieu ; - Améliorer l’accès à la santé en assistant la Direction Préfectorale de la Santé dans la construction, réhabilitation, équipement des centres de santé sur tout le territoire communal ; - Promouvoir la participation citoyenne ; - Impliquer les chefs de cantons/villages/quartiers aux actions de développement concernant leurs territoires ; - Associer les organisations de la société civile et opérateurs économiques dans la définition de la politique communale de développement ; - Promouvoir les actions de développement sur le territoire par la création des entreprises locales basées sur la transformation des produits locaux ; - Promouvoir les activités génératrices de revenus pour l’auto-emploi et lutter contre la pauvreté ; - Elaborer et mettre en œuvre un plan local d’emploi des jeunes ; - Promouvoir les partenariats techniques et financiers, la coopération décentralisée et tisser des relations avec les bailleurs de fonds, grâce à une démocratie locale efficace et des projets urbains/ruraux d’amélioration des conditions de vie des populations ; 83 | P a g e - Promouvoir la protection de l’environnement, la gestion des ressources naturelles et une conscience environnementale sur le territoire de la commune ; - Faire des plaidoyers auprès de l’Etat central pour le transfert effectif des compétences et ressources correspondantes pour l’accomplissement de sa mission. 3.4.3. Suggestions à l’endroit de la chefferie traditionnelle Les chefs traditionnels ou autorités coutumières, généralement les chefs de cantons, de villages et de quartiers, sont incontournables dans la gestion des affaires locales liées notamment au foncier et la gestion des ressources et patrimoines naturels, et à la mobilisation des populations pour les actions de développement. De ce fait, leur implication s’avère indispensable et, leur rôle peut se passer par : - Le règlement des litiges fonciers ; - L’octroi des terres pour la réalisation et l’implantation des projets de développement des établissements et centres de santé etc. ; - La participation au processus de délimitation territoriale, bref sur toute question relative au foncier ; - Participation au processus d’élaboration du PDC ; - La conservation du patrimoine naturel et culturel. 3.4.4. Suggestions à l’endroit du comité de développement de la base (CDB) Il s’agit des comités cantonaux de développement (CCD), des comités villageois de développement (CVD) et des comités de développement de quartier (CDQ). Leur rôle en matière de développement n’est pas des moindres. Etant encore plus proche de la population de la base, ils sont les mieux désignés pour : - Mobiliser la population pour la participation et l’adhésion aux projets de développement intéressant leurs communautés ; - Suivre et contrôler les travaux communautaires institués, en matière de salubrité, de balayage des rues, etc. ; - Recueillir et remonter au niveau de l’administration communale des problèmes de développement (besoins) propres à leur communauté ; - Veiller à leur niveau au respect des décisions municipales ; - Contribuer à la réalisation du diagnostic du territoire dans le cadre de l’élaboration du PDC. 84 | P a g e 3.4.5. Suggestions à l’endroit de la Togolaise des Eaux (TdE) Au regard de l’utilité que présente l’eau, aussi bien pour les besoins vitaux que pour les activités économiques, ajoutée à l’acuité de la problématique de l’eau dans la commune, il incombe au service de desserte d’étendre ses services et infrastructures à toute la population et garantir d’une façon pérenne la ressource. Pour ce faire, la TdE doit établir un diagnostic complet de l’existant par rapport aux besoins réels et inciter l’Etat et les collectivités à : - Etendre le réseau d’adduction d’eau à chaque concession tant en milieu urbain que rural sur tout le territoire communal ; - Construire d’autres châteaux d’eau pour couvrir toutes les zones ; - Augmenter le volume d’eau produit ; - Planifier l’implantation des bornes fontaines en nombre suffisant ; - Planifier et réaliser des barrages sur les fleuves Zio et Haho ; - Renforcer des capacités nationales pour assurer un suivi et une gestion efficaces des équipements de l’hydraulique rurale, semi-urbaine et urbaine ainsi que des ressources en eau, tout en contribuant au développement économique local ; - Sensibiliser la population sur la gestion intégrée et rationnelle de l’eau avec l’appui des autorités locales. Tout ceci doit se faire grâce à l’appui des services techniques de la TdE et du Ministère de l’hydraulique qui sont plus à même à proposer une solution durable au problème d’eau dans la commune aux autorités. 3.4.6. Suggestions à l’endroit de la Compagnie de l’Energie Electrique du Togo (CEET) L’énergie électrique est indispensable, non seulement pour les ménages et services, mais aussi pour le fonctionnement des industries, usines et les petites et moyennes entreprises (PME) de production. Pour cela, sa fourniture doit être continuelle et surtout fiable, ce qui n’est pas totalement le cas dans la commune. C’est pourquoi nous pensons que le fournisseur devrait : - Etendre l’extension de son réseau électrique, grâce aux projets d’électrification des zones rurales et urbaines sur toute l’étendue du territoire communal ; - Inciter l’Etat à construire des barrages hydro-électriques sur les fleuves Zio et Haho ; - Promouvoir ses prestations et vulgariser les procédures de branchement ou d’acquisition de compteur électrique ; - Réaliser un état des lieux annuel sur son niveau de desserte à l’endroit des autorités promotrices des projets ; 85 | P a g e - Augmenter l’intensité et le voltage du courant électrique ; - Faire la maintenance régulière des installations /poteaux électriques ; - Sensibiliser la population sur l’utilisation rationnelle de l’énergie, ainsi que sur l’utilisation des énergies renouvelables avec l’appui des autorités locales ; - Faire des promotions et réduire le prix unitaire du kilowatt. 3.4.7. Suggestions à l’endroit de la population Pour qu’une action de développement aboutisse, l’implication de la population s’avère indispensable. Son adhésion et sa contribution (surtout en nature) favorisent la bonne marche du processus et une utilisation responsable des réalisations. Ainsi, la population devrait être informée, consultée et sensibilisée sur les décisions et les affaires la concernant, au nom du principe de la participation citoyenne au développement local. A son tour, elle doit : - Contribuer au développement de sa localité par le paiement de ses impôts, taxes et redevances ; - Créer la richesse à travers l’exploitation et la production des produits vivriers et marchands ; - Respecter les biens publics et utiliser rationnellement les acquis des projets ; - Entretenir les espaces publics et sauvegarder le patrimoine de la communauté ; - Saisir, chaque fois qu’il le juge opportun de se faire entendre, le bureau du citoyen ; - Demander des comptes au conseil municipal sur la gestion des affaires locales de sa commune au nom des principes d’information et de redevabilité au public ; - Protéger l’environnement par l’adoption des comportements éco-responsables. 3.4.8. Suggestions à l’endroit des organisations de la société civile (OSC) En raison de leur poids social dans les communautés, les OSC ont d’importants rôles à jouer dans le développement des communautés de base. Ses composantes sont les individus, les associations, les organisations non gouvernementales (ONG), les confessions religieuses, les groupes, les presses privées, les partenaires sociaux et les syndicats. Ils ont, en général, pour rôle de : - Sensibiliser, informer et former les citoyens sur leur contribution au développement à la base ; - Aider les populations à élaborer et à mettre en œuvre des projets ; - Servir d’intermédiaires entre les élus locaux et les citoyens ; - Servir de contre-poids contre les dérèglements des gouvernements locaux. 86 | P a g e 3.4.9. Suggestions à l’endroit des partenaires techniques et financiers et bailleurs de fonds Les investissements en matière de développement sont souvent très coûteux et dépassent largement la capacité de financement propre des collectivités locales. C’est grâce aux dons, legs, subventions, etc., des partenaires techniques et financiers et des bailleurs de fonds que des projets de développement ont pu être réalisés. Ils contribuent, ainsi, à la réalisation d’infrastructures communautaires de développement, apportent leur appui technique et financier et renforcent les capacités des acteurs locaux. De ce fait, ils doivent : - Suivre et contrôler l’affectation réelle et l’utilisation efficiente de leurs apports pour le compte des populations ; - Exiger la transparence dans la gestion des projets qu’ils contribuent à réaliser ; - S’assurer de la prise en compte des besoins réels de la population, ainsi que de leur participation aux projets qu’ils entendent réaliser par leur appui ; - Mettre à la disposition des collectivités locales leurs exigences et termes de référence en matière de rédaction des projets ; - Amener les gouvernements locaux à promouvoir la démocratie locale grâce à leurs exigences et termes de référence. 3.4.10. Nécessité de la concertation des différents acteurs pour une bonne gouvernance La concertation consiste pour différentes catégories d’acteurs d’être ensemble dans un processus de travail collectif, d’organiser des échanges, même contradictoires, pour se projeter collectivement et parvenir à des décisions et à une action publique qui conviendraient à tous et à chacun. Elle permet de : - Renforcer la cohésion sociale et culturelle sur le territoire en favorisant la connaissance et la reconnaissance mutuelle entre différentes composantes de la population ; - Garantir et préserver l’intérêt général en promouvant des processus de délibération qui aboutissent à des choix collectifs informés et adaptés aux spécificités ; - Développer une approche intégrée des problématiques, donc, une action publique pertinente, qui permet de cerner et d’assumer les interdépendances entre acteurs, entre secteurs et entre territoires ; - Renforcer la légitimité des institutions en les rapprochant des dynamiques réelles, et en améliorant leur capacité de répondre aux besoins des populations. 87 | P a g e 3.4.11. Recommandations spécifiques aux différents domaines de défis identifiés Dans la commune de Zio 1, il s’agira de façon prioritaire de : - Accroître et moderniser les infrastructures et équipements socio-collectifs en matière de santé, éducation, assainissement, collecte des ordures ménagères, déchets, etc. ; - Trouver une solution pérenne aux problèmes d’eau, en construisant des châteaux d’eau supplémentaires et promouvoir une gestion durable de la ressource en eau ; - Assurer la synergie entre adduction d’eau potable et électrification sur son territoire ; - Aménager les routes/rues soit par bitumage, soit par pavage, ou provisoirement par des latérites pour combler les nids de poules sur ces différentes voies ; - Assurer l’accès aux logements décents à moindre coût et surtout s’assurer que chaque logement ait un accès convenable aux systèmes d’évacuation des eaux usées et des excréta, ainsi qu’au service de ramassage des ordures ménagères ; - Améliorer le cadre et qualité de vie aux ménages par la création des espaces verts et places publiques dans les villes et villages de la commune ; - Renforcer la sécurité publique en s’appuyant sur la police nationale existante sur son territoire, ou créer une police municipale ; - Améliorer la salubrité publique, et veiller à son maintien. 88 | P a g e Conclusion 89 | P a g e Le développement qui se veut, de nos jours, durable, ne peut se réaliser, au mieux, qu’au plus près du territoire, en raison des avantages qu’offre le niveau local dans la réalisation des actions de développement, en particulier dans les domaines économique, social et culturel. Les services essentiels de base, étant étroitement liés à ces différents domaines, leur fourniture devrait reposer essentiellement sur les gouvernements locaux, qui peuvent les prendre directement en charge ou, s’appuyer sur les structures nationales existant sur leur ressort territorial pour les fournir. D’ailleurs, dans le nouveau contexte de décentralisation au Togo, les nouvelles collectivités locales sont indexées en première ligne, si toutes les conditions de la décentralisation sont réunies, pour relever les enjeux et défis de développement liés à leurs ressorts territoriaux respectifs. En témoigne le transfert des compétences dont elles sont bénéficiaires, à cet effet. L’objectif général fixé étant d’étudier ces défis, nos observations et enquêtes ont permis de les identifier et les catégoriser en trois domaines essentiels à savoir les infrastructures et services économiques indispensables aux établissements humains, des services sociaux de base nécessaires au développement humain durable et des services concernant la qualité de vie. Ces services sont essentiels non seulement pour la préservation de la vie et de la dignité humaines, mais également pour soutenir la croissance économique et assurer l’équité sociale. Lorsqu’ils sont disponibles et dûment fournis, les populations vivent épanouies et promptes à tirer parti des possibilités d’emplois et de création d’entreprises qu’ils offrent. Par contre, lorsqu’ils sont déficitaires voire inexistants, les populations, qui s’en trouvent ainsi privées, ne parviennent plus à être productives et donc incapables de contribuer au développement économique du milieu. Les conclusions majeures tirées de l’analyse des données de l’enquête ont révélé que les services essentiels de base sont insuffisants et faiblement fournis dans la commune de Zio 1. Ce qui entérine notre hypothèse sur l’existence d’innombrables défis à relever pour améliorer les conditions de vie des populations de ladite commune. Il faut noter, d’une part, que d’importants défis sont à relever dans le domaine de l’eau, de l’électricité, d’assainissement, de ramassage des ordures, des infrastructures routières, soit parce que la couverture de ces services est faible dans certains cas, soit qu’ils sont quasi-inexistants, dans d’autres cas, empêchant ainsi la plupart des établissements humains ou ménages de satisfaire dignement leurs besoins liés à ces services. A cet effet, plus de 87 % à 100 % des enquêtés ont déclaré que l’accès à ces services est limité et que leur disponibilité, ainsi que leur couverture sont insuffisantes et faibles dans la commune. 90 | P a g e D’autre part, il y a une insuffisance de couverture des services de santé et des écoles primaires et, des logements décents très rares. En effet, beaucoup de localités rurales n’ont pas de centres de santé, d’établissements scolaires dignes de ce nom. Or, seule une population en bonne santé, bien éduquée et vivant dans un cadre de vie décent pourra mettre à profit ses capacités, aptitudes et compétences, et contribuer au développement de son territoire. Plus de 55% à plus de 94% des enquêtés ont exprimé leur insatisfaction sur l’accès, la disponibilité et la couverture desdits services dans la commune. Enfin, d’énormes difficultés sont liées à la qualité de vie appropriée à l’épanouissement humain. Avec une indisponibilité quasi-totale et plausible d’espaces verts récréatifs, de centres de loisirs, sport et culture ; une sécurité publique négligée et une planification urbaine non maîtrisée, il est évident que qualité de vie demeure le talon d’Achille de la commune. Seule une planification urbaine ou rurale permet de maîtriser la démographie et l’urbanisation et/ou la rurbanisation, afin de prévoir les actions de développement, ainsi que l’occupation de l’espace, dans le respect de l’architecture de la ville ou du village. Il en ressort que plus de 54% à 100% des enquêtés ont dénoncé l’insuffisance voire la quasi-inexistence de ces services dans la commune. En dépit de tous ces constats établis grâce aux données de l’enquête sur le terrain, ce travail de recherche ne peut prétendre aborder toutes les thématiques de développement qui prédominent dans la commune de Zio 1. Mais il constitue vraisemblablement les prémices qui jettent les bases pour des études ultérieures plus approfondies et contributives. Reste à espérer que ladite commune soit de taille à affronter les enjeux et défis liés à son territoire pour assurer une meilleure condition de vie à sa population. En définitive, le constat est avéré, et la commune de Zio 1, n’est d’ailleurs pas la seule aux prises avec ces enjeux et défis de développement. Il est donc à regretter que le transfert des compétences et ressources prévues par la législation pour leur permettre de faire face raisonnablement à ces défis n’est jusqu’à présent que théorique. Face à ce constat, et alors que tous les yeux sont rivés sur ces collectivités décentralisées pour relever le défi de développement territorial, il convient de s’interroger en guise d’ouverture sur leur capacité réelle à y faire face en l’absence d’un transfert juridique effectif et complet de ces compétences et ressources. Bref, quelle serait alors la finalité de la responsabilisation de ces entités, et de surcroît avec la communalisation intégrale de tout le territoire, si toutes les conditions indispensables pour mener à bien leur mission de développement local ne sont pas réunies et demeurent jusqu’alors tributaires de la volonté politique ? 91 | P a g e Bibliographie ___________________________________________________________________________ Ouvrages généraux ANGERS Maurice. Initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines, CASBAH, Alger, 1997, p. 226. BEAUD Michel, L’art de la thèse, Comment préparer et rédiger une thèse de doctorat, un mémoire de DEA ou de la maîtrise ou tout autre travail universitaire, Edition mise à jour en janvier 2009, La Découverte, p. 197. BERNARD Claude, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, I, II, pp.70-71. BIROU Alain, Dictionnaire pratique des sciences sociales, 2ème édition des ouvriers, Paris, 1969, p. 251. 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Rapport d’étude préparatoire (deuxième) sur le Projet d’approvisionnement en Eau potable et assainissement en milieu rural et semi-urbain dans les régions maritime et savanes en république togolais, 2011, p. 138. Revue des Politiques du Secteur de l’Energie Revue du Sous-Secteur de l’Electricité, juin 2013, République Togolaise, 2013, p. 94. Santé, Nutrition et Population Rapport Analytique Santé Pauvreté, République du Togo, 2011, p. 252. Législations Constitution togolaise de 1992. Loi n° 2007‐011 du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales, modifiée par la loi n° 2018‐ 003 du 31 janvier 2018 et la loi n° 2019‐006 du 26 juin 2019. Loi n° 2017-008 du 29 juin 2017 portant création des communes, modifiée par la loi n° 2019-001 du 09 janvier 2019. Loi n° 2016-002 portant loi-cadre sur l’aménagement du territoire Loi n° 1998-006 du 11 février 1998 portant décentralisation. Loi n° 81-8 du 23 juin 1981 portant organisation territoriale. Loi n° 55-1482 du 18 novembre 1955 institue des communes de plein et de moyen exercice. Loi n° 59-47 du 5 juin 1959, modifiant la loi du 18 novembre 1955 crée deux autres communes mixtes. Décret n° 2017-114/PR du 22décembre 2017. Arrêté du 06 novembre 1929 portant institution des communes mixtes au Togo. Webographie https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01102083 https://doi.org/10.7202/022178ar http://journals.openedition.org/developpementdurable/894 http://journals.openedition.org/eue/723 https://doi.org/10.7202/1041608ar D|Page Annexes ___________________________________________________________________________ Annexe 1 : Cartographie & Images de l’environnement de certains quartiers/villages de la commune 0 Cartographie de la commune de Zio 1 Quartier Blevé – Tsévié Dalavé Devanture de la maison royale de Gbatopé E|Page Route Tsévié-Gblainvié Quartier Tsévié-Gblainviémodji Davié Dépotoir sauvage à Tsiape-Tsévié Dépotoir sauvage à Mivakpo-Tsévié Route Davié - Dalavé F|Page Annexe 2 : Les cantons et villages composant la commune de Zio 1 CANTONS TSEVIE 30 VILLAGES Adanlokpodji ; Kpali ; Adiakpo, Agbalipe ; Assiama ; Begbe ; ; Boloumodji ; Deve ; Deme ; Didome ; Hetsiavi ; Kpatefi ; N’Danyi ; Tekanyi ; Tsiape ; Wuagba ; Weme Mivakpo ; Bleve ; Atitoè ; Dalavemodji ; ; Manoguiakpo ; Akakpokondji ; Wouto ; Centrale ; Djidjolé ; Lilikopé ; Kolo Gblainvie ; Avlata ; Kpenou ; Toumali ; Apessime ; Donon ; Kpedome ; Woukpe ; Dafolegname ; He ; Djogbedji ; Kpota GBLAINVIE ; Hedjegni ; Tsati ; Avedje ; Dedje ; Kloukpe-Gblainvie ; Kloukpe-Djogbedji ; Kpoguede Centre ; Kpoguere26 Djogbedji ; Sekope ; Awazikope ; Notsekpe ; Zionou ; Nyidjin ; Watalakopé DAVIE 13 GBATOPE 22 DALAVE 11 DJAGBLE 16 KPOME 07 ABOBO 18 Davie ; Asome ; Tekpo ; Djogbe ; Bayeme ; Kadekope ; Agoudavikope ; Tsive ; Gbogan-Kope, Agbedevi-Kope ; Djadou ; Kope ; Anyave Gbatope ; Fongbe Dzogbedzi ; Yobome ; Yobo Sedzro ; Ezo ; Hove ; Davedi ; Kodzo ; Have ; Adangbe ; Gati Agodou ; Gati Soun ; Fongbe Apedome ; Yobo-Toume ; Didokpo ; Agbakope ; Fongbe Bokli ; Kpeve ; Lakoto ; Bagoukope ; Gati-Akpafo ; Atsanve Dalave, Ledikope, Dzove, Xeve, Lomegnonkope, Fiogble, Agbadovinou, Hagblevou, Have-Doume, Sewoeve, AyetoAdjoguidi Heti ; Hlankope, Kleme ; Klobateme ; Kodeme ; Achikoe ; Akodessawa ; Amelibome ; Ananape ; Gbamakope ; Djagble (Kpota) ; Plakome ; Pokuidji ; Zovadje ; Adjidome ; Deve ; Kpome-Apeyeme ; Agome ; Djogblakope ; Tansi ; Tsame ; Akadjame ; Tokpanou Abobo ; Sagonou ; Zegle ; Lebe ; Abodiave ; Avetah ; Yogon ; Nyamadji ; Lowoe ; Ketapui ; Ameleki ; Atitetigome ; Adidome ; Abobo-Kpoguede ; Dekpo-Boklotsi ; Ligokope ; Abobo-Ziogba ; Logoe Source : Mairie/Chefs de Cantons G|Page Annexe 3 : Questionnaire d’enquête En vue de recueillir des informations sur les principaux problèmes de développement rencontrés dans la commune de Zio 1. Sur la fourniture des services locaux de base 1- Comment apprécierez-vous l’accès à l’eau potable dans votre ville/canton/village ? Faible Moyen Total Quels sont les problèmes d’approvisionnement en eau auxquels vous vous confrontez ? R.……………………………………………………………………………………………….. 2- L’accès aux services et soins de santé de qualité dans votre ville/canton/village est-il : Insuffisant Satisfaisant Très satisfaisant ? Selon vous, quelles sont les principales difficultés liées à l’accès aux soins de santé ? R.……………………………………………………………………………………………… 3- La couverture des services énergétiques (électricité) est-elle : Faible Moyenne Totale ? Quels problèmes rencontrez-vous dans le domaine des énergies électriques ? R.……………………………………………………………………………………………… 4- Quelle appréciation faites-vous du réseau routier (routes, pistes et rues) dans votre ville/canton/village, selon les cas suivants : Pas du tout en bon état En bon état En très bon état Si Pas du tout, qu’est-ce qui rend difficile alors le transport dans votre ville/canton/village ? R.……………………………………………………………………………………………… 5- Les infrastructures d’assainissement (dépotoirs légaux, caniveaux, latrines publiques, et autres) sont-elles disponibles dans votre ville/canton/village/quartier ? Oui Non Si oui, comment qualifiez-vous cette disponibilité : Insuffisante Satisfaisante Très satisfaisante ? Si non, quels sont les problèmes que rencontrez-vous dans le domaine d’assainissement ? H|Page R.………………………………………………………………………………………………. 6- Les services de ramassage des ordures ménagères sont-ils organisés dans votre quartier/village ? Oui Non Si oui, comment qualifiez-vous cela : Insuffisant Satisfaisant Très satisfaisant ? Si non, quels les problèmes que rencontrez-vous dans la gestion de vos ordures ? R.………………………………………………………………………………………………. 7- Comment qualifierez-vous les logements dans votre ville/village/quartier ? Précaire Un peu décent Décent ? Quelle appréciation faites-vous, en général, des logements dans la commune ? R.…………………………………………………………………………………………….… NNB : Par logement décent, il faut entendre : un logement fait en matériaux définitifs, logement sécurisé, logements ayant accès à l’assainissement, à l’eau et à l’électricité, logement non surpeuplé. 8- Quelle est votre appréciation sur la qualité de vie dans votre ville/village/quartier ? Mauvaise Bonne Très bonne Si c’est mauvais, quelles sont les difficultés liées à la qualité de vie dans votre commune ? R.……………………………………………………………………………………………… Sur la question de développement de la commune et l’administration communale 9- Etes-vous satisfaits du niveau de développement de votre commune ? Oui Pas tellement Non ? Si Pas tellement et Non, quels sont, selon vous, les principaux défis qui restent à relever pour améliorer les conditions de vie de la population ? R.……………………………………………………………………………………………… 10- Etes-vous satisfaits des prestations de la mairie ? Oui Pas tellement Non I|Page Qu’est-ce que vous lui reprochez si Pas tellement ou Non ? Et que proposez-vous pour l’améliorer ? R.……………………………………………………………………………………………… 11- La gestion des affaires de la commune par les autorités locales élues (conseil/ maire et ses adjoints) est-elle transparente et équitable ? Oui Pas tellement Non Qu’est-ce que vous lui reprochez ? Et que proposez-vous pour l’améliorer ? R.……………………………………………………………………………………………… 12- Quelle appréciation faites-vous de l’aménagement ou l’architecture des constructions dans votre ville/quartier/village vous est-elle agréable ? Oui Pas tellement Non Que proposez-vous pour son amélioration ? R.……………………………………………………………………………………………… 13- Quels sont, selon vous, les problèmes socio-économiques les plus récurrents et persistants dans la commune ? R.……………………………………………………………………………………………… 14- Vos impressions sur l’état de développement actuel de la commune R.……………………………………………………………………………………………… 15- Que pensez-vous qu’on puisse faire pour améliorer les conditions de vie de la population et asseoir un développement durable sur le territoire communal ? R.……………………………………………………………………………………………… J|Page Liste des Tableaux Tableau 1 : Indicateurs des variables dépendante et indépendantes ........................................ 40 Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable indépendante 1 ............................................... 41 Tableau 3 : Opérationnalisation de la variable indépendante 2 ............................................... 42 Tableau 4 : Opérationnalisation de la variable indépendante 3 ............................................... 43 Tableau 5 : Opérationnalisation de la variable dépendante...................................................... 44 Tableau 6 : Opérationnalisation des sous-objectifs de l’ODD 11 ............................................ 45 Tableau 7 : Les Cantons et leurs Villages/Quartiers de la commune de Zio 1. ....................... 49 Tableau 8 : Représentation de l’échantillon d’enquête ............................................................ 51 Tableau 9 : Proportion des enquêtés sur le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base ................................................................................................................ 58 Tableau 10: Nombre d’infrastructures d’assainissement et de voies de communication disponibles dans la commune ................................................................................................... 59 Tableau 11 : Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des services sociaux de base60 Tableau 12: Niveau d’extension des services socio-économiques de base (Eau, Electricité, Education et Santé) dans la commune...................................................................................... 62 Tableau 13 : Proportion d’enquêtés sur la disponibilité des services et activités liés à la qualité de vie ........................................................................................................................................ 63 Tableau 14: Nombre de services et activités indispensable à la qualité de vie disponible dans la commune .................................................................................................................................. 64 Liste des Graphiques Graphique 1: Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des infrastructures et services économiques de base ................................................................................................................ 58 Graphique 2: Proportion d’enquêtés sur le niveau de couverture des services sociaux de base .................................................................................................................................................. 61 Graphique 3: Niveau de desserte des services d’eau, d’électricité, d’EPP et de la santé ........ 62 Graphique 4: Proportion d’enquêtés sur la disponibilité des services et activités liés à la qualité de vie ........................................................................................................................................ 64 Liste des Schémas Schéma 1 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 1 et ses indicateurs ............ 37 Schéma 2 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 2 et ses indicateurs ............ 38 Schéma 3 : Schéma de cohérence entre la variable indépendante 3 et ses indicateurs ............ 39 Schéma 4 : Schéma de cohérence entre variable dépendante et indicateurs ............................ 39 i|Page Table des matières __________________________________________________ Sommaire ................................................................................................................................ i Dédicace ..................................................................................................................................... ii Résumé et mots-clés–Summary and keywords .......................................................................... iii Remerciements .......................................................................................................................... iv Sigles et acronymes .................................................................................................................... v Avertissement ............................................................................................................................ vi Introduction ................................................................................................................................ 1 Chapitre 1 : Cadre théorique de la recherche ........................................................................... 4 1.1. Analyse de la situation .................................................................................................. 5 1.1.1. Décentralisation, comme moyen de promotion du développement à la base au Togo : Evolution du cadre juridique .............................................................................. 5 1.1.2. Situation sur l’état de développement de la commune de Zio 1 .............................. 8 1.2. Justification du sujet ................................................................................................... 11 1.3. Objectifs de la recherche ............................................................................................... 12 1.3.1. Objectif de connaissance ou l’objectif général .................................................. 12 1.3.2. Objectifs d’application ou les objectifs spécifiques ........................................... 13 1.4. Revue de littérature ..................................................................................................... 13 1.4.1. Ecrits théoriques en lien avec le sujet .................................................................... 13 1.4.2. Synthèse des thématiques ....................................................................................... 19 1.4.3. Etudes empiriques en lien avec le sujet .................................................................. 21 1.5. Problématique (restreinte) du sujet ........................................................................... 22 1.5.1. Poser le problème dans sa spécificité ..................................................................... 23 1.5.2. Questions de recherche....................................................................................... 23 1.5.3. Hypothèse de recherche ............................................................................................. 23 1.5.3.1. Hypothèse principale ........................................................................................... 24 1.5.3.2. Hypothèse secondaire 1 ....................................................................................... 24 1.5.3.3. Hypothèse secondaire 2 ....................................................................................... 24 1.5.3.4. Hypothèse secondaire 3 ....................................................................................... 24 1.5.4. Définition ou clarification des concepts ................................................................ 24 Chapitre 2 : Cadre méthodologique de la recherche ............................................................... 34 2.1. Type d’étude ................................................................................................................ 35 2.2. Le choix/orientations méthodologiques (approches) .................................................... 36 2.3. L’identification des variables et définition des indicateurs ........................................... 36 2.3.1. Variable indépendante ............................................................................................ 36 2.3.2. Variable dépendante ............................................................................................... 39 2.4. Opérationnalisation de la variable ................................................................................. 40 2.4.1. Indicateurs et les indices ........................................................................................ 40 2.4.2. Outils de collecte : questionnaire, guide d’entretien, grille d’observation............. 45 2.5. Choix et caractéristiques du groupe cible ou de la population ...................................... 46 2.5.1. Définition de la population ou groupe cible ........................................................... 46 ii | P a g e 2.5.2. Population mère ou groupe cible ............................................................................ 47 2.6. Identification ou choix de terrain de recherche ............................................................. 47 2.6.1. Présentation de la commune de Zio I ..................................................................... 47 2.6.1. Présentation du terrain de recherche restreint ........................................................ 49 2.7. Constitution du groupe cible ou de l’échantillonnage ................................................... 50 2.7.1. Groupe cible ou population mère ........................................................................... 51 2.7.2. Echantillon ............................................................................................................. 51 2.8. Choix et conception des méthodes de collecte de données ........................................... 52 2.8.1. Recherche documentaire ........................................................................................ 52 2.8.2. Recherche sur le terrain ou enquête ....................................................................... 52 2.8.3. Difficultés rencontrées au cours de l’enquête ........................................................ 54 2.9. Type et plan d’analyse................................................................................................... 54 Chapitre 3 : Cadre des résultats de la recherche .................................................................... 55 3.1. Mise en forme des données / traitement et analyse des données collectées .................. 56 3.1.1. Traitement des données collectées ......................................................................... 56 3.1.2. Présentation des résultats et analyse des données .................................................. 57 3.2. Vérification des hypothèses et interprétation des résultats ........................................... 65 3.2.1. Vérification des hypothèses ................................................................................... 65 3.2.2. Interprétation des résultats de l’étude..................................................................... 70 3.2.3. Confrontation des résultats aux critères de villes et établissements humains durables .......................................................................................................................................... 73 3.3. Discussion des résultats de la recherche ....................................................................... 74 3.4. Formulation des suggestions pour l’action.................................................................... 80 Conclusion ................................................................................................................................ 89 Bibliographie............................................................................................................................. A Ouvrages généraux ............................................................................................................ A Ouvrages spéciaux : Monographies, Mémoires et Thèses ................................................ A Études doctrinales, Articles et Chroniques ....................................................................... B Dictionnaires ..................................................................................................................... C Documents, Communications et Rapports} Législations.................................................. C Webographie ..................................................................................................................... D Annexes....................................................................................................................................... E Annexe 1 : Cartographie & Images de l’environnement de certains quartiers/villages de la commune ............................................................................................................................ E Annexe 2 : Les cantons et villages composant la commune de Zio 1 ............................... G Annexe 3 : Questionnaire d’enquête ................................................................................. H Liste des Tableaux ....................................................................................................................... i Liste des Graphiques ................................................................................................................... i Liste des Schémas ........................................................................................................................ i Table des matières ...................................................................................................................... ii iii | P a g e