d’expliquer ce qu’est l’homme, mais de comprendre l’homme en le saisissant dans sa globalité. Mais nous
tenons à signaler dès le point de départ qu’il ne s’agit que d’un idéal pour la simple raison que l’homme ne
peut jamais se saisir et se comprendre dans sa globalité. Il reste un mystère pour lui-même. C’est depuis
longtemps que l’homme cherche à se connaître et c’est aussi depuis longtemps qu’il se rend compte qu’il
s’échappe à lui-même. Autrement dit, il est un mystère.
Ainsi la question « Qu’est-ce que l’homme ? » est une question qui demeure.
En d’autres termes, l’homme cherchera toujours à comprendre ou à savoir ce qui
fait qu’il soit homme, qu’il soit ce qu’il est et non un autre être.
S’il en est ainsi, on peut même deviner l’objet de notre cours qui n’est rien
d’autre que l’homme. Ainsi, comme objet matériel nous avons l’homme et entant
qu’objet matériel, l’homme fait l’objet de plusieurs sciences.
Mais ce qui différencier l’Anthropologie philosophique d’autres sciences qui
s’intéressent à l’homme qu’on appelle sciences humaines, n’est rien d’autre que
notre objet formel. Et notre objet formel se fait voir dans la
question : « qu’est-ce que l’homme ? » Si philosophiquement on peut répondre
à cette question, on n’y va pas n’importe comment. On cherche à comprendre la
nature humaine. Celle-ci est définie par Mvumbi comme « un en- semble de traits
caractéristiques, une structure dynamique spécifique qui se trouve nécessairement
chez tous les individus qu’on qualifie d’humain et qui permet de les distinguer des
autres êtres ».[1]
Comme on le voit, la nature humaine est identique à tous les êtres humains. Cependant, dans la vie
concrète, nous voyons que les hommes qui semblent avoir la même nature humaine n’agissent pas de la
même manière, ne se comportent pas de la même manière. Alors, d’où provient cette différence ?
Nous essayons de donner quelques tentatives de réponse en disant que cela
dépend d’une façon ou d’une autre des habitudes socio- culturelles. Du fait que je
suis dans tel milieu, dans telle société, dans telle culture, je suis d’une façon ou d’une
autre déterminé à penser ainsi, à agir ainsi, à me tenir ainsi. Il y a l’éducation qui nous
façonne, qui nous fabrique d’une façon ou d’une autre. Ainsi par notre façon d’agir, on
peut imaginer ce qu’a été notre éducation. Le climat a aussi des influences sur le
comportement humain. Du fait que vous êtes en Afrique, sous le soleil, vous avez des
réactions propres à vous que celles d’un esquimau, de quelqu’un qui est tout à fait dans
un climat tempéré ou glacial. A ce propos , la façon d’agir d’un italien et d’un congolais,
est presque la même chose. Alors que si vous voyez un allemand ou nordique, il a sa
façon d’agir qui est propre à son climat, son milieu. Quand on voyage, on voit qu’il y a
encore autre chose. Et au retour, on n’agira plus comme jadis. Cela conduit au
changement. Voilà pourquoi on dit même en cibemba que « umwano shenda atasha
ngina ukunaya= l’enfant qui ne se promène pas croit qu’il n’y a que sa maman qui sait
faire la cuisine». Autrement dit, si vous restez toujours cloués chez vous, vous n’aurez
pas d’autres critères d’appréciation que ceux de votre culture. Vous ne croirez que ce
qui est chez vous, est qui ce est le meilleur. Alors vous comprendrez pourquoi les
grands philosophes comme les Descartes, après avoir étudié, ils cherchaient à ouvrir le
grand livre qui n’est rien d’autre que le monde. Il faut voyager, il faut lire beaucoup.