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CONTRIBUTIONS PREVUES DETERMINEES AU NIVEAU NATIONAL
DE LA COTE D’IVOIRE
1. Contexte national
Données clés
Superficie
322 463 km² - 550 Kilomètres de littoral
Climat
Sud : climat équatorial, chaud et humide.
Nord : climat tropical plus sec
Population
22,67 millions dont 41,5% de moins de 15 ans (RGPH, 2014)
PNB
34,25 milliards USD (2014)
RNB/h
1 550 USD (2014)
Poids dans le PIB mondial
0,06% Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) constant en 2011
Part de l’agriculture dans le PIB
24%
Consommation d’énergie primaire /h
0,64 tep en 2012
Accès à l’électricité
56% des ménages
Sources : RGPH 2014, PND 2016-2020, BAD, Banque Mondiale, EDS 2011-2012, AIE, PNIA 2010-2015
Après une décennie de crise politico-militaire qui a entrainé une profonde fracture sociale, la
Côte d’Ivoire s’est donné pour objectif de devenir un pays émergent à l’horizon 2020. Pour
impulser et coordonner les multiples facettes de son développement, la Côte d’Ivoire a renoué
avec sa tradition de planification.
Le pays a également renoué avec une croissance rapide (de l’ordre de 8% par an), dans un
contexte de paix, de sécurité fortement améliorée et d’une meilleure gouvernance. Les
populations commencent également à tirer profit du dynamisme retrouvé, grâce aux efforts de
redistribution et de correction des inégalités réalisés dans les différents secteurs.
Le PND 2016-2020 en cours de finalisation vise à consolider cette trajectoire vers l’émergence
et l’industrialisation. Cette planification s’inscrit dans une vision à plus long-terme. L’Etude
Nationale Prospective « te d’Ivoire 2040 » est également en voie de finalisation.
La stratégie nationale de développement du pays conjuguée à une forte croissance
démographique conduirait à une augmentation substantielle des émissions de gaz à effet de
serre (GES). En outre, la Côte d’Ivoire est vulnérable aux impacts du changement climatique
qui touchent tous les secteurs essentiels de son développement.
Pour relever ces défis, la Côte d’Ivoire a mis en place en 2012 le Programme National
Changement Climatique (PNCC) afin de coordonner, proposer et promouvoir des mesures et
stratégies en matière de lutte contre les changements climatiques. Une Stratégie Nationale de
Lutte contre les Changements Climatiques 2015-2020 a été adoptée fin 2014.
Au travers de cette Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN / INDC), la Côte
d’Ivoire entend : marquer sa volonté de réduire l’empreinte carbone de son développement en
privilégiant des options d’atténuation présentant des “co-bénéfices“ élevés (Section 2 :
Atténuation) ; renforcer la résilience du pays aux changements climatiques (Section 3 :
Adaptation) ; mettre en cohérence ses politiques sectorielles et renforcer son dispositif et ses
outils de mise en œuvre pour faciliter l’atteinte de ces objectifs (Section 4) ; et mobiliser à cet
effet tous les moyens pertinents, notamment de financement, tant nationaux qu’internationaux
(Section 5).
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2. Atténuation
2.1. Contribution de la Côte d’Ivoire
Tout en prenant en compte la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, la
Côte d’Ivoire, à l’instar des économies africaines doit relever le défi du veloppement afin
d’améliorer le niveau et la qualité de vie de sa population. L’impérieuse nécessité de ce
développement qui passe notamment par l’accroissement de la production agricole, la
transformation agro-industrielle, la lutte contre la déforestation et la poursuite, voire
l’accélération de la mise à disposition d’énergie moderne à tous les habitants, n’entame en rien
la volonté politique du pays de contribuer à la réduction des émissions de GES. Toutefois, la
Côte d’Ivoire a besoin d’être appuyée pour poursuivre la voie d’un développement durable,
respectueux de l’environnement et soucieux des enjeux des changements climatiques.
Les INDC de la Côte d’Ivoire se déclinent donc en une contribution basée sur les efforts de
réduction de GES contenus dans les plans stratégiques sectoriels de développement
prévoyant l’appui des partenaires techniques et financiers.
Type de
contribution
Combinaison d’objectifs et d’actions d’atténuation
Objectif national à
long terme sur les
émissions de GES
Scénario bas carbone
(2030)
Année cible
2030
Année de base
2012
Réduction cumulée
des émissions d’ici
2030
Scénario bas carbone
(2030)
Objectifs sectoriels
Scénario bas carbone
(2030)
Intensification et mécanisation de l’agriculture et de la production
animale.
Réduction des émissions de GES dues à la déforestation et à la
dégradation des forêts.
Gestion durable et valorisation des déchets.
Equité de la
Contribution
- La Côte d’Ivoire est peu émettrice de GES avec seulement 0,81 tCO2/hab (hors foresterie)
- Le développement nécessaire de la Côte d’Ivoire (+8,4% de croissance du PIB d’ici 2030)
s’accompagnerait d’une augmentation des émissions à 1,17 tCO2/hab (+44,4%) en 2030.
Ambition de la
Contribution
La Côte d’Ivoire s’engage à :
- Porter à 42% la part des EnR dans le mix électrique (incluant la grande hydroélectricité).
- Mettre en œuvre la stratégie de réduction des émissions de GES issues de la déforestation et de
la dégradation des forêts en plus de la gestion durable des forêts et des politiques ambitieuses de
reboisement (REDD+).
La baisse de 28% des émissions du scénario bas-carbone par rapport à un scénario de base (BAU)
représente un effort significatif pour un pays dont le PIB/hab se situe au 148ème rang mondial (2014,
en base PPA).
Polluants
atmosphériques de
courte durée de vie
(PCDV/SLCP)
La Côte d’Ivoire s'est engagée à réduire les polluants atmosphériques de courte durée de vie ayant
un impact sur le climat en plus des GES de longue durée. Le pays développera à cet effet, d’ici à
2018, un plan d’action national de réduction des PCDV / SLCP dont les contributions au
réchauffement climatique sont clairement établies par le PNUE dans son rapport de 2011.
2.2. Scénarios de base et de développement sobre en carbone
La figure ci-dessous présente (i) les émissions de l’année de base 2012, (ii) un scénario
Business As Usual (cours normal des affaires) et (iii) un scénario de développement sobre en
carbone montrant l’impact des grandes actions sectorielles dont la mise en œuvre pourrait être
assujettie à des appuis extérieurs additionnels.
3
Total émissions
(ktonne équiv. CO2)
15 964,35
34 253,25
24 576,16
Le tableau ci-dessous présente les parts relatives des différents sous-secteurs dans les
émissions de GES.
Sous-secteurs
2012
BAU (2030)
Scénario bas carbone
(2030)
Emissions
(ktonne
Equiv. CO2)
Emissions
(ktonne
Equiv. CO2)
Pourcentage
de hausse
par rapport
à 2012
Emission
(ktonne
Equiv. CO2)
Pourcentage
de baisse
par rapport
à BAU
Production d'électricité
3 442,63
11 892,00
52,93
9 216,56
-7,81
Transport
2 389,36
6 441,27
25,38
4 477,55
-5,73
Industrie
1 000,81
2 698,01
10,63
1 875,48
-2,40
Approvisionnement en
énergie
781,64
2 136,39
8,49
1 485,08
-1,90
Bâtiments
627,03
1 690,34
6,66
1 175,02
-1,50
Agriculture
6 140,80
7 059,16
5,75
4 722,57
-6,82
Déchets
1 582,08
2 336,09
4,72
1 623,90
-2,08
Total
15 964,35
34 253,25
114,56
24 576,16
-28,25
2012 BAU (2030) Scénario Bas Carbone (2030)
Production d'électricité 3 442,63 11 892,00 9 216,56
Transport 2 389,36 6 441,27 4 477,55
Industrie 1 000,81 2 698,01 1 875,48
Approvisionnement en energie 781,64 2 136,39 1 485,08
Bâtiments 627,03 1 690,34 1 175,02
Agriculture 6 140,80 7 059,16 4 722,58
Déchets 1 582,08 2 336,09 1 623,90
-
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
ktonne équiv. CO2
-28%
4
2.3. Hypothèses et approches méthodologiques
Type d’objectif
Réduction en % par rapport aux émissions de l’année cible dans un scénario de base.
Début de mise en œuvre de
l’INDC
2016.
Couverture (du pays)
Tout le pays.
Gaz couverts
Dioxyde de carbone (CO2), Méthane (CH4), Oxyde nitreux (N2O).
Secteurs/sources couverts
Agriculture, Energie, Déchets, UTCATF (Foresterie : non incluse dans les inventaires).
Scénario de base (BAU)
Ce scénario décrit l’évolution des émissions de GES à l’horizon 2030 par secteur d’activité
en fonction des stratégies actuelles de développement du Gouvernement.
Scénario d’atténuation (bas
carbone)
Ce scénario décrit l’évolution des émissions de GES à l’horizon 2030 sur la base
d’orientations bas-carbone dans les principaux secteurs d’activité, notamment, énergie,
agriculture et déchets.
Sources pour les scénarios
(BAU et Bas carbone)
ENP 2040, PND 2016-2020, Plan Directeur Production et Transport d’Energie Electrique
2014-2030, PNIA 2010-2015, Politique industrielle (2013).
PRG
Les valeurs de PRG utilisées sont celles déterminées par le Groupe Intergouvernemental
d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC, SAR).
Méthodologie de projection des
émissions du scénario de base
(BAU)
L’inventaire de l’année de base (2012) est celui de la Troisième Communication Nationale
(TCN).
Le scénario de base (BAU) est construit en appliquant aux émissions des différents
secteurs des hypothèses d’évolution dépendant des taux de croissance annuels sectoriels,
de l’évolution de la population, du mix électrique et de l’évolution tendancielle de l’efficacité
du secteur.
Méthodologie de projection pour
le scénario bas carbone
Le scénario bas carbone est construit en appliquant aux émissions sectorielles du scénario
de base, une estimation des gains liés à la mise en place des politiques et projets du
secteur.
Approche concernant les
émissions relatives à l’Utilisation
des Terre, Changements
d’Affectation des Terre et
Foresterie (UTCATF)
Les émissions de ce secteur important en Côte d’Ivoire devront faire l’objet d’une analyse
plus précise d’ici à 2020 pour pouvoir être intégrées à l’objectif général. Cela pourra se
faire grâce à la meilleure connaissance des superficies par type de sols grâce à l’imagerie
satellitaire couplée avec l’exploitation des données de terrain.
5
2.4. Actions d’atténuation
La Côte d’Ivoire entend mettre en œuvre les Actions d’atténuation suivantes
1
:
Agriculture / Foresterie
Grands enjeux de l'agriculture: (i) Recherche de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires et (ii) Amélioration de la productivité et de la compétitivité
Grand enjeu du secteur forestier: Gestion durable des forêts et Objectif de 20% de couverture nationale forestière dans le Code forestier 2014
Message clef : Concept « Agriculture zéro déforestation »
Orientation
Mesures /actions
Co-bénéfices
Economiques
Sociaux
Environnementaux
Mise en cohérence de la planification
nationale et de l’aménagement de
l’espace rural pour développer
l'agriculture et le secteur forestier
Mise en cohérence des Plans Nationaux d'Investissement
Agricole (PNIA) avec les stratégies de limitation de la
déforestation (processus REDD+) à travers un schéma
directeur d’aménagement du territoire à 2030 (sécurisation du
foncier) en concertation avec chacune des filières agricoles et
les territoires
Bonification des avantages
économiques du PNIA et
des plans de développement
forestier
- Réduction des
conflits sociaux
- Inclusion sociale
- Réduction des émissions de
GES
- Accroissement global du
carbone forestier
- Maintien de la biodiversité et
des services écosystémiques
Rédaction d’un schéma régional d’aménagement du territoire
pour les différentes régions avec l’implication des
communautés locales
Développement économique
des régions
Réduction des conflits
sociaux
Accroissement des services
écosystémiques
Délimitation des territoires villageois et matérialisation des
limites avec des essences forestières
Maitrise du foncier et de la
dynamique spatiale de
l’occupation des terres
- Réduction des
conflits sociaux
- Inclusion sociale
Accroissement des services
écosystémiques
Sécurisation du foncier avec l’implication des interprofessions
agricoles, des coopératives et du secteur privé pour faciliter
les procédures et la réalisation d’économies d’échelle
Faciliter l’investissement
dans le secteur de
l’utilisation des terres
- Réduction des
conflits sociaux
- Cohésion sociale
Accroissement des services
écosystémiques
Développement agricole sans
extension sur les surfaces
forestières restantes et moins
émettrice de GES
Découplage de la production agricole et de la déforestation via
la promotion de pratiques agricoles intensives à impacts
réduits sur l’environnement et l’agroforesterie
- Amélioration de la
productivité et de la création
de richesses
- Accroissement des
rendements et revenus
agricoles
- Stimulation de la création
d’industries légères à
vocation agricole dans le
milieu rural
- Effets positifs sur
l’économie sociale :
création d’emplois en
milieu rural (environ
400 000 emplois
agricoles attendus
pour le PNIA en
cours)
- Réduction de la
pauvreté
- Réduction des émissions de
GES
- Maintien des services éco-
systémiques
Concrétisation du concept « Agriculture zéro déforestation » et
valorisation des produits associés
- Amélioration de la
productivité des facteurs
- Réduction des
conflits sociaux
- Création d’emploi
- Réduction des émissions de
GES
1
Ces actions sont formulées à un niveau élevé d’agrégation en cohérence avec l’esprit de l’INDC, qui ne doit pas consister en un catalogue de programmes et de projets. Un travail subséquent
sera nécessaire pour traduire ces orientations en programmes opérationnels.
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