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I. GENERALITES
En général, les médicaments atteignent leur cible par l'intermédiaire de la
circulation sanguine. Ceci signifie que les molécules doivent d'abord parvenir
qu'au sang. Ceci se produit au niveau de la circulation veineuse.
Différents sites d'entrée sont possibles. La substance peut être injectée ou perfusée
par voie intraveineuse. Dans ce cas la molécule passe immédiatement dans le sang
tandis que dans le cas d'une injection sous-cutanée ou intramusculaire, elle devra
d'abord diffuser du site d'injection vers le sang. Dans ces conditions,
l'administration par la bouche (per os) beaucoup plus simple sera plus
fréquemment employée ; le passage de la substance dans le sang s'effectuant
ensuite au niveau de la muqueuse stomacale ou intestinale.
Cette voie a pour inconvénient de voir la substance traverser obligatoirement le
foie (système porte) avant d'aboutir dans la circulation générale. Il faut se souvenir
de ce phénomène pour les substances rapidement métabolisées au niveau du foie
ou même inactivées (élimination presystémique, effet de « premier passage »).
Par voie rectale une partie au moins des molécules passera également par le
système porte avant d'aboutir à la circulation générale, car seules les veines de
l'extrémité du rectum aboutissent directement à la veine cave. Le passage par le
foie sera évité dans le cas d'une absorption buccale ou sublinguale car le système
veineux drainant la muqueuse buccale aboutit directement dans la partie
supérieure de la veine cave. Le phénomène sera identique pour une substance
inhalée.
L’administration d’un médicament par voie i .v. est réservée aux situations où un
effet rapide est recherché ou aux médicaments qui ne peuvent pas être administrés
par voie extravasculaire car peu ou mal absorbés.
L’étape d’absorption existe pour toutes les voies d’administration
extravasculaires (voie orale, cutanée, intramusculaire, pulmonaire,…). Elle peut
s’accompagner d’une perte en médicament, correspondant à une fraction non
absorbée et qui n’atteindra pas la circulation générale. La phase d’absorption peut
être limitante et l’étude de ce processus est indispensable et obligatoire pour
chaque voie d’administration envisagée.
II. DEFINITION
La biodisponibilité est définie par la quantité de médicament qui atteint la
circulation sanguine après administration extravasculaire et par la vitesse de ce
phénomène, qui dépend de la vitesse d’absorption à partir du site d’administration.