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Résumé
Les unités phraséologiques représentent actuellement un objet d’étude commun à de
nombreuses disciplines en science du langage. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les travaux
exposés dans la présente thèse. Adoptant une optique pluridisciplinaire alliant linguistique et
psycholinguistique et impliquant l’approche comparative interlangue, nous étudions un
phénomène linguistique complexe, le figement, en français et arabe dialectal tunisien. Nous
proposons, en premier lieu, une description des expressions figées dans les deux langues
mises en contraste, en repérant la typologie et le fonctionnement morphosyntaxique, lexical et
sémantique de ces séquences. Notre attention porte essentiellement sur les deux notions
importantes dans l’étude du figement: la scalarité et l’iconicité. La méthodologie et les
résultats d’une étude psycholinguistique et expérimentale réalisée auprès d’adultes
francophones natifs et non natifs (des arabophones tunisiens apprenant le français L2) sont, en
second lieu, exposés. L’intérêt est de déterminer si les facteurs linguistiques, degré de
figement et iconicité, facilitent le traitement du langage figé au cours d’une tâche de
mémorisation impliquant l’encodage et la reconnaissance des séquences figées du français.
Une troisième expérience consiste en un test de familiarité qui examine l’effet des facteurs
linguistiques, la scalarité et l’iconicité, ainsi que personnels, l’âge et le sexe, sur la
connaissance des expressions figées du dialectal tunisien par des locuteurs arabophones natifs.
Ces recherches psycholinguistiques, portant sur une population d’adultes, sont suivies d’une
étude exploratoire sur l’émergence des expressions figées ou semi-figées chez les enfants. Ce
travail suit la double problématique de l’émergence et de la comparaison interlangue. Nous
comparons les productions de deux enfants: un enfant arabe tunisien et un enfant français.
Mots-clés: Expressions figées, Approche linguistique, Psycholinguistique, Traitement
en temps réel, Degré de figement, Iconicité, Français, Arabe tunisien, Locuteurs natifs,
Locuteurs non natifs, Familiarité, Acquisition, Emergence, Productions spontanées.
Cette thèse est élaborée dans le laboratoire Structures Formelles du Langage (SFL) –
Paris 8 (CNRS) et au sein de l’Unité de Recherche Traitement Informatique du
Lexique (TIL) -Tunisie.