ne réunit toutes ces qualités, qu’il s’agisse de la DEXA, de la mesure
du contenu minéral osseux au scanner ou des études basées sur des
ultrasons.
Techniques de mesure
du contenu minéral osseux
ABSORPTION BIPHOTONIQUE
Cette méthode, d’abord mise au point chez l’adulte, est maintenant
couramment utilisée en pédiatrie. Elle est basée sur les différentes
absorptions tissulaires de deux faisceaux de photons à énergies
différentes. On peut ainsi nettement faire la différence entre tissu
minéralisé et tissu non minéralisé, mais l’évaluation est beaucoup
plus difficile chez le nouveau-né du fait de sa faible minéralisation
et de la faible quantité de tissu mou adjacent à l’os. Plus la zone à
examiner est petite, plus la mesure tend à être imprécise. La
calibration des tissus de référence varie selon les fabricants, ainsi
que la fiabilité des appareils. Ceci explique aussi l’absence de
concordance des résultats entre les différents systèmes de mesure
publiés.
Les résultats sont exprimés en général en termes de densité minérale
osseuse, en grammes par centimètres carrés, ce qui correspond à la
quantité d’hydroxyapatite par unité de surface d’os. Plus rarement,
on trouve des résultats en contenu minéral osseux en grammes, ce
qui correspond à la quantité totale de l’hydroxyapatite présente dans
l’os étudié.
La mesure dépend du diamètre antéropostérieur de l’os étudié, ce
qui complique les choses pour les petits os comme les vertèbres.
Il faut aussi tenir compte de la relation qui existe entre densité
minérale et hauteur du patient. Ceci est particulièrement vrai chez
l’enfant dont les caractères morphologiques se modifient pendant la
croissance. Par exemple, jusqu’à l’âge de la puberté, la croissance
longitudinale se fait surtout aux dépens du segment inférieur alors
qu’à partir de la puberté cette croissance va porter essentiellement
sur le segment supérieur. La poussée de croissance précède
l’accroissement du capital calcique qui survient à la fin de la puberté
et qui est plus marqué dans le segment supérieur que dans le
segment inférieur. Cet asynchronisme entre minéralisation et
croissance longitudinale explique les controverses concernant l’âge
précis d’acquisition de la masse osseuse selon que l’on examine tel
ou tel os. D’autre part, toute affection qui va interférer avec le
métabolisme osseux a un impact préférentiel, soit sur la croissance,
soit sur la minéralisation, selon le moment de survenue par rapport
à la puberté.
À titre d’exemple, les modifications de forme, de longueur et
d’angulation des os gênent la reproductibilité dans le temps pour
deux examens séparés de quelques années.
Quoiqu’il en soit, la méthode de DEXA garde toute sa valeur pour
l’étude du squelette. C’est un outil irremplaçable d’appréciation,
notamment des variations lors d’un traitement hormonal ou des
modifications nutritionnelles ou autres.
La durée moyenne d’examen est de2à3minutes pour le corps
entier et nécessite une immobilisation parfaite de l’enfant, ce qui est
parfois difficile à obtenir chez un tout-petit.
L’irradiation délivrée est très faible, de l’ordre de quelques
microSieverts. La précision de la méthode est de l’ordre de1à5%
chez le petit enfant.
MESURE DU CONTENU MINÉRAL OSSEUX PAR SCANNER
(fig 2)
Le scanner permet d’obtenir une image tridimensionnelle qui n’est
pas gênée par les structures sus-jacentes. En fait, les données
fournies par l’image de scanner représentent les valeurs
d’atténuation du faisceau de rayons X de l’objet examiné. Les
mesures en scanner peuvent être obtenues en n’importe quel point
du squelette à condition de disposer d’un fantôme externe de
référence pour la calibration et du logiciel adapté. Les mesures les
plus courantes se font aux vertèbres ainsi qu’au fémur. Le scanner
permet une étude de la densité de l’os spongieux et de l’os compact.
La densité de l’os spongieux est le reflet à la fois de l’os minéralisé
et du tissu ostéoïde, mais aussi de la quantité de moelle par pixel.
Compte tenu de la faible quantité de moelle jaune chez l’enfant au
rachis, le scanner permet des mesures d’une grande précision,
supérieure à celle obtenue chez l’adulte. En outre, il n’y a pas
d’interférence en rapport avec de possibles calcifications aortiques à
cet âge.
L’irradiation délivrée dépend de la technique utilisée mais reste très
faible. La dose totale d’irradiation délivrée au corps entier atteint
environ 40 à 90 µSv, ce qui correspond à des valeurs inférieures à
n’importe quelle procédure habituelle de scanner ou de radiographie
standard. On peut donc considérer que la méthode est tout à fait
applicable chez l’enfant.
MESURES AUX ULTRASONS
Cette technique a suscité l’intérêt de par son faible coût, sa
maniabilité et l’absence de radiation ionisante. Malheureusement, les
valeurs obtenues dépendent de nombreuses caractéristiques de
structure et semblent plus liées à la largeur de l’os qu’à n’importe
quel autre paramètre osseux. Elle reflète davantage les modifications
de la taille du squelette qui suivent la croissance. On mesure la
vitesse de transmission en divisant la largeur de la région examinée
par le temps de transit. Les valeurs s’expriment en mètres par
seconde. Le coefficient d’atténuation ultrasonore se définit par la
pente d’atténuation versus la fréquence et s’exprime en décibels par
mégaHertz. Les mesures se font au calcanéum, à la rotule et aux
phalanges du pouce, mais les corrélations avec les autres techniques
sont très pauvres, ce qui fait que la méthode ultrasonore n’a pas
encore acquis sa place en routine clinique.
MESURE EN IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE
Les travaux en IRM n’ont pas permis encore de déboucher sur des
méthodes d’utilisation clinique de routine. Il s’agit essentiellement
de méthodes de recherche.
2Figure explicative de la mesure du contenu minéral osseux au scanner. On obtient
d’abord un mode radio de profil sur lequel sont centrées des coupes passant par les corps
vertébraux de L2 à L4.
Le curseur est mis au centre de la vertèbre et permet d’apprécier la densité de l’os spon-
gieux de chacun des corps vertébraux.
31-150-A-10 Déminéralisation osseuse chez l’enfant Radiodiagnostic
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