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Résumé
Avec la mise en place de tarifs d’achat pour
l’électricité renouvelable très avantageux, et
la dérégulation des marchés de l’énergie, le
Japon est naturellement devenu un marché
attractif pour les entreprises étrangères
spécialisées dans les énergies renouvelables et
les technologies d’efficacité énergétique,
comme en témoigne l’implantation d’acteurs
français incontournables sur ces secteurs au
sein de l’archipel.
Dans le même temps, le Japon éprouve les
plus grandes difficultés à instaurer un
équilibre satisfaisant dans son bouquet
énergétique. La décision du gouvernement
japonais d’accélérer le développement des
énergies renouvelables et d’accentuer les
mesures en faveur d’une meilleure maîtrise de
l’énergie n’est pas sans lien avec les difficultés
de redémarrage du nucléaire et la forte
dépendance du Japon aux énergies fossiles,
autant d’obstacles à la réalisation des
engagements climatiques japonais. Le Japon
fait le choix de s’appuyer sur une politique
ambitieuse de développement des technologies de
maîtrise de l’énergie, l’objectif fixé étant une
augmentation de 35% de l’efficacité énergétique
par rapport au niveau de 2013, et de déploiement
accéléré des énergies renouvelables, avec une part
visée de 22-24% au sein du mix électrique et 14%
dans le mix énergétique d’ici 2030.
Les défis auxquels le Japon est confronté dans ces
secteurs représentent un vivier d’opportunités pour
les entreprises françaises désireuses d’apporter leur
expertise et d’exporter leurs technologies bas-
carbone et innovantes sur un marché japonais
offrant des possibilités largement inexplorées par
les acteurs locaux.
Au niveau politique, la France et le Japon
présentent des synergies au niveau de leur
stratégie énergétique avec une forte
importance donnée au nucléaire et une
volonté commune de développer les énergies
renouvelables ainsi que les technologies bas-
carbone. En revanche, on observe un clair
rejet des énergies fossiles en France alors
qu’elles restent prédominantes au Japon,
avec un ratio de 75% dans le mix énergétique
cible de 2030. La coopération énergétique
franco-japonaise est pour le moment
principalement orientée sur le nucléaire. Or,
même si les objectifs de relance sont atteints
par le gouvernement japonais, la part du
nucléaire visée en 2030 est de seulement 11%
du mix énergétique, soit une part inférieure à
celle des énergies renouvelables.
L’action bilatérale institutionnelle franco-japonaise
dans les secteurs des énergies renouvelables et de la
maîtrise de l’énergie pourrait être renforcée en vue
de contribuer à l’atteinte des objectifs de l’Accord
de Paris, tout en appuyant l’implantation de nos
entreprises sur le marché japonais.
Recommandations au secteur privé
Recommandations au secteur public
1. Engager un dialogue et présenter les solutions
bas-carbone françaises aux ministères japonais
en charge de l’énergie (METI, MOE)
5. Poursuivre la coopération énergétique franco-
japonaise vers une harmonisation des politiques
et une cohérence des actions du MOE, du
METI et du MLIT
2. Etablir une relation durable avec un
partenaire japonais pour faciliter une bonne
intégration sur le marché local
6. Orienter les discussions bilatérales sur les
énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie
3. Se renseigner sur les besoins au sein des
collectivités et présenter les technologies bas-
carbone françaises aux autorités des
gouvernements locaux pour apporter des
réponses adaptées
7. Promouvoir la politique française dans le
cadre de la lutte contre le changement
climatique, en insistant sur les liens positifs qui
existent entre énergie, climat et économie.
4. Cibler les marchés de niche peu (ou pas)
exploités par les entreprises japonaises
8. Valoriser l’expertise française en termes de
développement de technologies bas-carbone