préférés aux autres techniques d’étirements. Dans le domaine sportif, cette déclinaison des
étirements est aussi pratiquée en premier lieu [1] [2].
Plusieurs ouvrages avancent que le stretching permettraient d’améliorer la proprioception en
stimulant les propriocepteurs [3] [4]. Cette hypothèse a été discréditée par une étude de
Ghaffarinejad et al. En effet, ils objectivent une diminution immédiate du sens de positionnement
articulaire (statesthésie) du genou après étirements passif des muscles quadriceps, ischio-jambiers,
gracile et poplité [5]. J’ai souhaité savoir si l’effet objectivé par cette étude se prolonge dans le
temps. J’ai donc pris pour deuxième thème la statesthésie du genou. L’aptitude du genou à se prêter
aux mesures statesthésiques m’a incité à choisir cette articulation.
c- Exposé de la problématique :
Nous avons vu précédemment que les étirements passifs peuvent induire un déficit
proprioceptif immédiat (versant statesthésique de la proprioception). Ce qui peut nuire à la bonne
réalisation d’un geste sportif, d’un mouvement imposé en rééducation, mais aussi, porter préjudice
aux gestes de la vie quotidienne ou entraîner un risque de blessure. Illustrons cette hypothèse en
prenant l’exemple d’un footballeur présentant une hypoextensibilité des muscles ischio-jambiers :
chez le footballeur, ce déficit est un facteur de risque de claquage de ces mêmes muscles [6] ; pour
éviter ce risque, le footballeur suit un programme d’assouplissement incluant des étirements
passifs ; l’étude de Ghaffarinejad et al. nous informant que cette pratique diminue la statesthésie du
genou, le footballeur ne devra donc pas disputer un match immédiatement après s’être étirer, sous
peine de moins bonnes performances et de risques traumatiques. Ce risque immédiat de blessure et
de mauvaise performance a d’ailleurs été confirmé par Cometti dans une revue de littérature. Il cite
plusieurs expériences ayant mis en évidence ce phénomène [7] ; sans toutefois, établir un lien avec
la diminution des performances statesthésiques.
Continuons notre raisonnement en émettant une autre hypothèse : les étirements passifs,
régulièrement pratiqués sur une période donnée, diminuent les performances proprioceptives à plus
long terme (statesthésie). Qu’elles en seraient les conséquences pratiques ? Reprenons l’exemple du
footballeur hypoextensible des ischio-jambiers : le traitement assouplissant terminé, le footballeur
attend le laps de temps nécessaire pour que les effets négatifs immédiats des étirements passifs
s’estompent ; il doit ensuite aller disputer un match ; sa statesthésie étant altérée sur un plus long
terme, il risque une performance sportive en deçà de ses capacités habituelles et devient sensible
face à un événement potentiellement traumatique. Il est donc nécessaire de savoir si les étirements