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pour la firme Bolt, Beranek et Newman (BBN), entreprise qui jouera un rôle important dans
le développement des routeurs, maillon vital de l’établissement des réseaux.
L’informatique a été inventé au début des années 1940 (le premier ordinateur date de 1945)
et joue un rôle important dans la communauté scientifique et dans les grandes entreprises
dès 1950.
Au début des années 60, l’informatique effectue un virage important. Les ingénieurs
inventent les premiers miniordinateurs, par exemple le PDP-1, construit par la société Digital
Equipment Corporation. Ces ordinateurs puissants mais de la taille d’un réfrigérateur (un
gabarit qui tranche tout de même avec les ordinateurs précédents qui occupaient des pièces
ou parfois des étages entiers) sont munis d’un clavier et d’un écran qui permettent de
visualiser les résultats des opérations en temps réel et d’interagir avec l’ordinateur. C’est le
début de l’ère de l’«informatique interactive ».
Joseph Licklider, premier directeur de l’IPTO, est en phase avec ces développements.
Aujourd’hui, il apparait comme un visionnaire. En 1960, il avait publié sur la symbiose
humain-machine un article remarqué dans lequel il évoquait l’idée d’un dialogue entre
l’humain et l’ordinateur. En 1962, juste avant de prendre la direction de l’IPTO, dans un texte
écrit avec Wesley Clark, il imagine l’avènement d’une informatique conviviale ou les
ordinateurs reliés en réseau seraient à la disposition d’usagers toujours plus nombreux.
Entre 1961 et 1967, dans leurs laboratoires aux Etats-Unis et en Angleterre, des ingénieurs
en télécommunication et des experts en informatique améliorent considérablement les
processus de transmission « point à point ». Les premières transmissions analogiques ont été
développées dans le contexte de la téléphonie. Jusque-là, la technique de la « commutation
de circuit » occasionnait une perte considérable de ressources car, au moment de sa
transmission, le message occupait l’ensemble de la ligne. Des progrès importants adviennent
avec la mise au point de la « commutation par paquets », ou les messages sont découpés en
« paquets » et adressés séparément, de sorte qu’ils circulent sur les réseaux de manière
simultanée mais indépendante.