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AE 812 Chapitre 1 05 MAR 2018

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1 – Introduction
En ING2, dans le cours de conception générale des systèmes spatiaux, nous
avons étudié le mouvement d un mobile au voisinage d un corps céleste
comme étant le mouvement képlérien non perturbé.
La réalité est hélas un peu différente. Le mouvement d un mobile autour d un
corps, notamment la Terre, est en effet perturbé par des forces d origines
diverses.
Toutefois, l ampleur des perturbations induites reste suffisamment faible et le
mouvement garde globalement ses caractéristiques képlériennes, et ceci
explique pourquoi l on parle de mouvement képlérien perturbé.
Dans ce premier chapitre du cours de mécanique spatiale en ING3, nous allons
nous attacher à :
-recenser les forces perturbatrices rencontrées par un satellite gravitant autour
de la Terre;
- à déduire des équations mathématiques de chacune de ces forces la
physique du phénomène;
- montrer quels seront les moyens nécessaires de représentation de ces
forces.
Ces éléments nous permettront au chapitre suivant de représenter au mieux le
mouvement du satellite.
Nous terminerons ce chapitre par une comparaison de l importance relative de
ces forces suivant le type d orbite parcourue par le satellite. Ceci nous
permettra de mieux cerner les forces à prendre en compte dans les calculs
selon le projet à étudier.
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3
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Irrégularités du potentiel terrestre
Perturbations dues aux irrégularités de forme de la Terre (notamment
l aplatissement de la Terre aux pôles) mais aussi aux irrégularités de
concentration de masse.
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Attraction différentielle subie par le satellite dans un repère lié à la Terre
due à la Lune et au Soleil.
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Attraction différentielle subie par le satellite dans un repère lié à la Terre
due aux autres planètes. L accélération correspondante étant très faible (1010 m.s-2 dû à Vénus, 10-11 m.s-2 dû à Jupiter), nous ne nous attarderons pas
plus sur ce type de perturbations dans le présent chapitre ainsi que le
chapitre suivant.
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Effet des marées
Les marées océaniques sont provoquées par l action perturbatrice de la
Lune et du Soleil. L explication en a été donné par Newton puis Bernoulli, la
théorie étant achevée par Laplace et Kelvin. Ce phénomène est familier et
facilement observable. Ce qui est moins connu, c est que cette action
perturbatrice s applique aussi à la croûte terrestre : l enveloppe terrestre
solide se soulève deux fois par jour, avec une amplitude de l ordre du
décimètre.
Le phénomène des marées (océanique ou terrestre) provoque des
frottements : ce n est donc pas un phénomène conservatif (c est ce
phénomène qui explique le lent ralentissement de la vitesse de rotation
terrestre). Mais l effet de ces marées sur le satellite peut se résoudre en
utilisant le fait que les forces de déformation qui entrent en jeu dérivent d un
potentiel. On montre que le potentiel d interaction est en r-3, d où une
accélération perturbatrice en r-4. A titre indicatif, pour r=R (rayon de la Terre,
c est-à-dire satellite à l altitude de 0 km), l accélération perturbatrice est de
5 10-7m.s-2. Comme pour l attraction des autres planètes, nous ne nous
attarderons pas plus sur ce type de perturbations dans le présent chapitre
ainsi que le chapitre suivant.
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Effet relativiste
La vitesse V d un satellite n excède pas quelques kilomètres par seconde.
Elle est donc très petite devant la vitesse c de la lumière : un traitement
relativiste est généralement inutile. Cependant, depuis TOPEX-POSEIDON,
l effet relativiste est pris en compte pour les satellites d altimétrie et ceux de
navigation (type GPS). Nous reviendrons sur cet effet dans ce chapitre et le
suivant.
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Frottement atmosphérique
Pour les satellites en orbite basse (h < 800 km), le frottement sur
les molécules et atomes de gaz atmosphériques résiduels est
important. Il est très difficile à modéliser. Cette difficulté est à
l origine de la limitation de la fiabilité des logiciels de prédiction
d évolution des orbites. Nous reviendrons longuement sur cette
force perturbatrice dans le présent chapitre.
L effet de l atmosphère décroît très rapidement avec l altitude et
devient très faible à partir de 1000 km d altitude.
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Pression de radiation
Directe : c est la pression exercée par le rayonnement émis par
le soleil sur le satellite. Les effets dépendent de la forme, du
revêtement, de la configuration du satellite. Ils s annulent
naturellement lorsque le satellite est caché du Soleil par la Terre.
Rediffusée : Les effets de la pression de radiation rediffusée
(rayonnement visible – ondes courtes – renvoyé par la Terre, dit
effet d albédo, et rayonnement infrarouge – ondes longues –
émis par la Terre) dépendent de la région survolée et de
l altitude.
Nous reviendrons plus longuement sur ces points plus avant dans
ce chapitre.
12
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1 – Ce développement normalisé en harmoniques sphériques du
potentiel terrestre a été effectué pour la première fois à l initiative
du Smithsonian Astrophysical Observatory.
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Cl,m et Sl,m sont des coefficients normalisés du développement.
(coefficients de Stokes), nous reviendrons sur ceux-ci dans le
paragraphe suivant.
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Dans la partie entre accolades on distingue 3 groupes de termes :
- le premier, constitué du seul nombre 1, représente le potentiel
central
- le second, avec les termes Jl et Pl , représente la contribution
des harmoniques zonaux que sont les termes Jl. Les coefficients
Jl sont liés à la latitude.
Le premier terme J1 correspondrait à un décentrage du centre de
masse de la Terre, il est rendu nul par le choix de l origine des
coordonnées.
Le premier harmonique non nul, J2, représente la variation du
potentiel terrestre dû à l aplatissement de la Terre aux pôles (les
pôles sont 21 km plus proches du centre de la Terre que
l équateur).
Le terme de degré 3 et les suivants rendent compte des écarts du
géoïde à l ellipsoïde terrestre. Nous reviendrons plus tard sur
cette notion de géoïde. Ainsi le terme J3 représente la dissymétrie
Nord-Sud du géoïde (forme de poire tête inversée)
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Le troisième groupe de termes , avec les Clm, Slm et Plm, liés à la
longitude représente la contribution des harmoniques sectoriels et
tesseraux.
Par rapport au potentiel central, le 1er harmonique zonal J2 est
de l ordre de 10-3, alors que tous les autres coefficients sont de
l ordre ou inférieur à 10-6.
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Les modèles intègrent les mesures spatiales (trajectoires des
satellites, mesures altimétriques faîtes par les satellites) et
terrestres (mesures gravimétriques de surface dont la précision
actuelle atteint 10-9 g0).
Géoïde :
C est la surface normale en tous points aux verticales locales sur la
Terre. La pesanteur est la résultante de la gravité et de la force
centrifuge terrestre. Le géoïde est une surface complexe suivant de
façon atténuée le relief terrestre (conséquence de l attraction
irrégulière exercée par les masses terrestres due aux variations
de densité et de répartition des masses). Les nombreuses
observations faites depuis plusieurs siècles, en particulier depuis
le lancement de satellites artificiels, est très proche d un
ellipsoïde de révolution dont le petit axe est la ligne des pôles.
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Un exemple de modèle de potentiel :
Modèle GRIM 2 établi par le groupe de Recherche de géodésie
Spatiale.
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Exemple de géoïde sans prise en compte des effets de marées (la hauteur est
mesurée par rapport à l ellipsoïde de référence)
On note sur l image de gauche que l hémisphère pacifique est caractérisé par
une bosse de plusieurs milliers de kilomètres d envergure, s étendant d Est en
Ouest depuis l Asie du Sud-Est jusqu à la fosse océanique des TongaKermadec au Nord de la Nouvelle-Zélande. On aperçoit à gauche un creux
localisé au Sud du continent indien.
Sur l image de droite, centrée sur l Afrique, on note deux grandes bosses,
l une centrée sur l Islande, englobant toute l Atlantique Nord, l autre située au
Sud de l Afrique entre Madagascar et l Antarctique. On distingue de nouveau à
l extrême droite le creux situé au Sud de l Inde.
Les creux et les bosses sont exagérés d environ 100 000 fois par rapport aux
dimensions réelles de la Terre.
On sait aujourd hui que les grandes bosses du géoïde correspondent à des
courants ascendants de matière chaude qui existent dans le manteau terrestre.
Inversement, les creux du géoïde sont associés aux courants froids dirigés vers
l intérieur de la Terre. Ces mouvements de matière mantelliques ascendants ou
descendants résultent d un phénomène physique qui nous est familier : la
convection.
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Le phénomène de convection est caractérisé par le transport vertical de
matière dans un milieu fluide chauffé (pour ce qui concerne le manteau
les sources de chaleur peuvent être soit internes (radioactivité naturelle
des roches), soit externes (refroidissement du noyau).
Les mouvements de matière dans le manteau sont très lents, de l ordre
du centimètre par an. La durée du cycle convectif est de plusieurs
centaines de millions d années.
‹N
›
Le modèle GEM (Goddard Earth Model) a été établi par le GFSC (Goddard
Space Flight Center) de la NASA, en réaction aux modèles militaires américains
« classifiés ». Le premier modèle, GEM-1, fut publié en 1972, avec un
développement du potentiel de degré 12, suivi de GEM-2,…, jusqu à GEM-10
(développement de degré 20) en 1977, puis de GEM-L, en 1983 (enrichi des
données de LAGEOS-1)
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Le modèle GEM (Goddard Earth Model)
et GEM-T, en 1984 (préparation pour TOPEX-POSEIDON). Le modèle GEM-T2,
publié en 1990, est obtenu à partir de 31 satellites et 2,4 millions d observations
(1130 arcs d orbites). Il donne un modèle avec tous les coefficients jusqu au
degré 36, et d autres jusqu au degré 50. Il donne aussi un développement de
degré très élevé pour les marées.
Ce modèle utilise des satellites prévus ou non pour la géodésie, avec des
caractéristiques d orbite très variées. La dernière version de ce modèle est
GEM-T3.
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Le modèle JGM (Joint Gravity Model) est un modèle commun à la NASA et à
l Université du Texas.
En 1994, JGM-2 reprend GEM-T3 avec les premiers résultats de TOPEXPOSEIDON.
En 1996, JGM-3 intègre des données de satellites supplémentaires comme
LAGEOS-2.
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Le modèle EGM (Earth Gravity Model) est une collaboration GSFC (NASA), de
la NIMA (National imagery and Mapping Agency), OSU (Ohio State University).
En 1996 sont produits EGM96S, de degré et ordre 70 (données provenant
uniquement de satellites) et EGM 96, de degré et ordre 360 (par adjonction de
données géophysiques). Ces modèles utilisent les données de 40 satellites,
dont les mesures de satellite à satellite, avec les constellations GPS et TDRSS.
Dernier modèle : 2GM 2008
Sur la diapositive : géopotentiel terrestre obtenu par le modèle EGM 2008 .
Représentation de la différence en mètres, entre le géoïde et l ellipsoïde
terrestre
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Le modèle GRIM est établi conjointement par le GRGS (Groupe en Recherche
en Géodésie Spatiale) en France et le DGFI (Deutsches Geodätisches
Forschunginstitut) en Allemagne. Le premier modèle, GRIM 1, en 1976
(jusqu au degré 10), est suivi de de GRIM2,…, jusqu au GRIM4. Le modèle
GRIM4-S2, obtenu avec 27 satellites, donne les harmoniques jusqu au degré
50 et des développements élevés pour les marées, poussés encore plus loin
avec le GRIM4-S4.
Satellite français STARLETTE lancé depuis Kourou le 6 février 1975. De
forme sphérique de 0,24 m de diamètre, pour une masse de 47 kg, il est
recouvert de 60 réflecteurs. Il orbite sur une trajectoire inclinée à 50 ,
avec une altitude variant de 810 km à 1105 km.
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Le modèle GRIM
En 2000, sont établis les modèles GRIM5-S1 et GRIM5-C1, le premier à base
de données de satellites uniquement, le second avec toutes données.. Ce
modèle C1 présente une matrice complète de degré et d ordre 120, incomplète
pour les degrés de 121 à 360. Cela correspond à une précision de 50 cm en
terme de hauteur de géoïde et de 5,5 milligal (1 gal = 1cm.s-2, le gal est encore
utilisé en géophysique, un milligal correspond environ à un millionième de la
valeur du champ de gravité terrestre g0) en terme de gravité de surface.
L
établissement de GRIM5 a été fait pour préparer les missions
océanographiques (satellite franco-américain JASON-1, européen ENVISAT)
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Missions spécifiques pour l’’étude du géopotentiel (les satellites CHAMP
(Allemagne) lancé le 15 juillet 2000, GRACE-A et B (USA/Allemagne) lancés en
mars 2002, GOCE (ESA) lancé par une fusée Rockot le 17 mars 2009. La
géodésie, en développement rapide par l apport des satellites, devrait connaître
des succès encore plus spectaculaires avec l exploitation prochaine des
données de ces trois satellites géodésiques.
Les modèles ont été remplacés par les modèles EIGEN. L’ESA imposel’emploi
de la version EIGEN-GL04C.
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Pour un résultat final très voisin, deux modèles peuvent avoir des termes assez
différents : des pondérations différentes des harmoniques sphériques peuvent
conduire à des résultats très voisins.
Au-delà du degré 16, même les signes des coefficients peuvent changer d un
modèle à l autre, ce qui n empêche pas un bon accord pour la restitution du
géoïde et le suivi des satellites. Cela met en évidence le problème des
troncatures : les coefficients d un modèle de degré 10 ne correspondent pas
aux coefficients des 10 premiers degrés d un modèle de degré 20.
29
Les modèles sont utilisés directement par les programmes en entrant le jeu des
coefficients du modèle.
En fonction de la précision que l on veut obtenir, on peut tronquer ces modèles
ou plus astucieusement (Cf. remarque sur les troncatures
2.4), on peut
utiliser des modèles des degrés moins élevés, et gagner en temps de calcul.
De manière plus astucieuse encore, on peut n introduire que les coefficients
dont l action déterminée à l avance dépasse une certaine valeur.
On peut aussi spécialiser le modèle notamment en affinant certaines
harmoniques particulièrement importantes dans l évolution de l orbite étudiée
notamment les harmoniques de résonance.
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Image éruption solaire du 21 août 1973 prise par un des télescopes solaires
emportés par la station orbitale américaine Skylab.
31
XX’+YY’+ZZ4 : produit scalaire
32
Cette force gravitationnelle ne modifie pas l énergie de l orbite,
elle n engendre donc pas de perturbation (longueur) sur le 1/2
grand–axe de l orbite d un satellite artificiel.
Par contre, elle est très importante par son effet sur l inclinaison.
Son effet est donc à prendre en compte pour le maintien à poste
des satellites géostationnaires. Nous y reviendrons donc dans le
prochain chapitre.
Par ailleurs, son effet de décentrement (attraction de la ligne des
apsides [1/2 grand-axe]) est tel que pour un satellite sur une
orbite à forte excentricité et périgée à faible altitude, elle peut
provoquer sa rentrée dans l atmosphère. Ce résultat a une
conséquence pratique sur les créneaux de tir d un satellite sur
une orbite de transfert géostationnaire (nous y reviendrons lors du
prochain chapitre).
33
L approche purement analytique de la force et surtout du
développement des perturbations se révèle très complexe.
Par contre,grâce à l intégration numérique on peut contourner
aisément la difficulté.
Pour le calcul, on a seulement besoin des coordonnées de l astre
considéré et des différences 2ème et 4ème toutes les 1/2 journées.
Les positions de l astre sont calculées alors à chaque pas de
calcul par des formules d interpolation de type formule
d EVERETT puis calcul des perturbations induites.
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La vitesse V d un satellite n excède pas quelques kilomètres par
seconde. Elle est donc très petite devant la vitesse c de la lumière :
un traitement relativiste est généralement inutile. Cependant, depuis
TOPEX/Poséidon, l effet relativiste est pris en compte pour les
satellites d altimétrie et ceux de positionnement (type GPS).
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Le calcul de cette force par intégration numérique ne pose pas de
problème.
Par contre, la modélisation des éléments rho, CD, A, m et V* se
révèle elle, par contre, très délicate. Nous allons y revenir plus
longuement au
5.3.
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Dès le premier coup d oeil, la relation (4) nous apprend que la
traînée atmosphérique produit une décélération pratiquement
dans le plan de l orbite. En effet, la composante principale de la
vitesse relative est naturellement la vitesse du satellite lui-même
(V), la vitesse de l atmosphère (Va) se révélant bien plus faible.
On peut donc dire que la force de freinage est quasiment portée
par la direction de V et en sens inverse de cette dernière.
La composante en dehors du plan de l orbite sera fonction de
l inclinaison de l orbite et ne commencera à devenir très sensible
que lorsque le satellite est sur une orbite très basse.
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L effet de la traînée atmosphérique est donc une usure de
l orbite (perte d énergie) accompagnée d une circularisation de
cette dernière. En effet sur une orbite elliptique, l effet le plus
marqué de cette force au périgée induit naturellement une
diminution de l apogée.
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41
Nous allons développé cette partie car l effet cumulatif de cette
force, pour les satellites orbitant sur des orbites d altitude ≤ 800
km d altitude, et la difficulté de sa modélisation en font une des
principales limites sur la prédiction à moyen et long terme du
mouvement futur du satellite (l exemple des prévisions de chute
de la station Skylab, et même plus récemment de la station MIR,
reste mémorable).
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En général, cette masse est très bien connue. Il faut cependant
signaler qu elle varie toutefois au cours de la vie du satellite si ce
dernier effectue des manœuvres et/ou utilise des moteurs-fusées
pour son contrôle d attitude.
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La section de choc du satellite varie en fonction de la position du
satellite sur son orbite et surtout de son attitude. Quand les
satellites sont stabilisés dans une direction inertielle (Soleil, étoile,
spinné), on peut assez aisément déterminer leur attitude et donc
la section de choc. Pour des satellites stabilisés par gradient de
gravité ou dans une direction direction terrestre, la section de
choc est aussi assez bien connue et de plus assez constante.
La difficulté majeure dans la détermination de la section de choc
vient des panneaux solaires. Si ces derniers sont du type 2 axes,
les calculs deviennent complexes.
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La modélisation de ce coefficient se révèle elle aussi complexe.
Il dépend, en effet, de la géométrie du satellite, des qualités
réflexives et émissives des différentes surfaces, de la
température, de la densité atmosphérique (qui conditionne le type
d écoulement des molécules et atomes et leur interaction avec le
satellite : réflexion spéculaire ou diffuse).
Dans les modèles simplifiés, on prend une valeur moyenne de ce
coefficient (voisine de 2).
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La variation du type d écoulement autour du satellite peut être
modélisée par un coefficient variable avec l altitude, donc, avec la
densité atmosphérique (Cf. courbe de la diapositive).
Dans les modèles les plus sophistiqués, on intègre la force sur
tous les éléments du satellite en faisant dans ce cas l hypothèse
d une réflexion spéculaire pure. Ce calcul est alors fait
conjointement avec celui de la section de choc.
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C est sans nul doute le paramètre le plus complexe. En effet, il
dépend de l altitude, de la latitude, de la géométrie par rapport au
Soleil, de la saison et de l activité solaire.
Photographie prise le 9 novembre 1967 lors du premier essai en
vol de la fusée saturne V (opération Apollo-4). La capsule a été
récupérée d où la très bonne qualité de cette photographie qui
est la première prise depuis 17 000 km d altitude.
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L observation de l effet de la traînée atmosphérique sur un
grand nombre de satellites gravitant avec des inclinaisons et des
excentricités très variées a permis de dégager les grandes lois à
partir desquelles ont été construits les modèles atmosphériques
utilisés dans les codes de calcul orbitographiques.
NRLMSISE : NRL Mass Spectrometer Incoherent Scatter Radar
Extended Model
JB-2006 : Jacchia-Bowman 2006
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Ainsi le modèle DTM a pu être validé très précisément par
l observation de l évolution de l orbite du satellite français D5B
« Castor » (satellite en dessous du satellite Pollux sur la
diapositive de gauche) lancé par une fusée Diamant BP4 le 17
mai 1975 depuis Kourou( photo au centre). Ce satellite était
équipé d un accéléromètre ultrasensible développé par l ONERA
dénommé « CACTUS » (photo de droite montre cet
accéléromètre en cours de calibration).
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On admet dans tous les modèles atmosphériques que ce pilote
en tout premier lieu la densité atmosphérique en fonction de
l altitude n est autre que la température à l infini encore appelée
température exosphérique.
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Aussi les modèles se présentent généralement dans les
programmes comme des tableaux à 2 entrées donnant la densité
en fonction de l altitude et de la température exosphérique.
L abaque de droite est un exemple (modèle atmosphérique
Jacchia 65).
51
Pour connaître r, il faut toutefois connaître la température
exosphérique.
On la calcule grâce à des relations empiriques fonction de :
- l activité solaire;
- l heure locale solaire (effet diurne);
- la latitude;
- l époque de l année (effet saisonnier).
Ces relations ne seront pas détaillées dans ce cours. Je vous
renvoie à la littérature spécialisée.
52
L utilisation d un modèle d atmosphère est la suivante :
53
Il serait trop long de vouloir comparer finement les modèles.
L abaque de la diapositive montre les variations de température
exosphérique et de densité atmosphérique en fonction du flux
solaire moyen pour différents modèles d atmosphère.
En étudiant de manière précise les erreurs de prédiction de
densité atmosphérique, on note que ces dernières peuvent être
localement de 10 à 20 %.
Compte tenu des autres incertitudes sur les autres coefficients
(CD et A) et l impossibilité de prévoir l activité solaire, il est très
difficile d améliorer la précision de ces prédictions.
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Toutefois, plus l altitude du satellite est élevée, meilleure est la
prédiction.Il en est de même lorsque le coefficient balistique (A/m)
du satellite est faible et constant (exemple : satellites sphériques
denses STARLETTE et LAGEOS).
Pour les erreurs systématiques de modèle, on peut cependant les
compenser par l ajustement de facteurs d échelle dans les
programmes de calcul d orbite.
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57
Pour ce qui concerne la pression de radiation solaire rediffusée,
on y intègre aussi la pression de radiation émise naturellement
par la Terre dans le domaine de l infrarouge (émission d un
corps noir porté à une certaine température).
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Cette pression a un effet cumulatif sensible sur les satellites dotés
de grands panneaux solaires orientés en permanence vers le
Soleil. C est notamment le cas des satellites de
télécommunications en orbite géostationnaire (tel le satellite ANIK
F2 lancé en Juillet 2004).
60
Lancement sondes Akatsuki et Ikaros le 20 mai 2010 par une
fusée H2A
61
Véhicule japonais Ikaros (masse : 308 kg) lancé sur une
trajectoire Terre-Vénus le 20 mai 2010 par une fusée H-2A avec la
sonde vénusienne Akatsuki. La voile solaire a été déployée le 9
juin 2010. Depuis cette date, la pression de radiation solaire sur
cette voile permet de créer une poussée de 1,12 millinewtons.
Matériau de la voile solaire : résine polymide
L épaisseur de la voile est de 7,5 microns soit 13 fois plus fin
qu un cheveu humain.
Dimension voile carré de 14 mètres de côté.
Un des côtés de la voile est recouvert d aluminium pour améliorer
la réflexion de la lumière solaire et améliorer le rendement de la
pression de radiation solaire.
Des cellules solaires ultrafines et ultralégères recouvrent la surface
de la voile pour produire l énergie nécessaire au fonctionnement
d Ikaros (première mondiale).
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Attention la surface de choc A pour la pression de radiation
rediffusée est différente de la surface de choc pour la pression de
radiation solaire directe.
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Le calcul est ici très complexe (découpage en éléments de la
surface terrestre et calcul de leur contribution individuelle en
tenant compte de la distance et de l angle sous lequel l élément
voit le Soleil.
Photo : Vue des Andes depuis la capsule Gemini 7 (décembre
1965)
69
Le graphique de cette diapositive donne l importance relative des
différentes forces décrites dans ce chapitre.
Ce graphique n est à considérer que comme des ordres de
grandeur. Pour un calcul précis de prédiction d orbite, il faut
analyser finement l influence de chaque type de perturbations sur
l orbite étudiée et notamment les effets cumulatifs de certaines
d entre elles (frottement atmosphérique, pression solaire,
résonance).
70
Dans ce chapitre nous avons brossé le tableau des différentes
forces agissant sur un satellite en orbite terrestre et dont la
modélisation a été effectuée.
Or un des derniers satellites géodésiques lancés, en l occurrence
le satellite LAGEOS (orbite moyenne à 5000 km d altitude,
coefficient balistique A/m très faible), a permis de déceler une
force de traînée électrique due à l interaction du satellite avec
des particules de charge électrique positive. Cette force reste
toutefois à modéliser de façon précise.
Terre vue par Météosat.
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