La contribution des femmes canadiennes à la Seconde Guerre

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La contribution des femmes canadiennes
à la Seconde Guerre mondiale
Contexte historique
Les femmes canadiennes avaient joué un rôle très secondaire au cours de la Première Guerre
mondiale. Il y avait eu quelques milliers d’infirmières, mais il n’existait pas de services féminins
dans les forces armées du Canada.
Peu de choses ont changé lorsque la Seconde Guerre mondiale commence en 1939. Le
service médical de l’armée canadienne demeure le seul corps constitué qui accepte les femmes.
Le gouvernement canadien et l’industrie font appel à toute la population pour soutenir
l’effort de guerre du pays entre 1939 et 1945. Plus de 1,1 million d’hommes s’enrôlent dans l’armée,
l’aviation et la marine avant la fin du conflit.
On peut facilement imaginer la fierté des mère qui ont un ou plusieurs fils en uniforme ou
d’une jeune épouse dont le mari est parti à la guerre. On peut aussi imaginer leur anxiété. Allaientils revenir?
L’industrie et les autres secteurs de l’économie doivent remplacer ces hommes qui ne sont
plus sur le marché du travail. Les femmes canadiennes relèvent le défi.
Les services féminins des forces armées
C’est en juillet 1941 que l’aviation mène le bal du recrutement des femmes. Elle crée ce qui
deviendra la division féminine de l’Aviation royale du Canada. L’armée suit quelques mois plus tard
avec le Service féminin de l’Armée et la Marine canadienne met sur pied sa réserve féminine en
1942.
Les conditions sont plus restrictives que pour les
hommes puisque les femmes sont appelés à jour des rôles de
non-combattantes.
Elles doivent avoir entre 18 et 45 ans, rencontrer les
standards pour le poids et la taille, avoir une 8e année, ce qui
n’est pas exigé des hommes, et ne pas avoir de dépendants.
Les mères de famille sont exclues.
Au début, elle remplacent les hommes dans des postes
administratifs et de soutien puis, éventuellement, on leur ouvre
la porte à divers métiers.
Le salaire des femmes militaires est d’abord fixé à deux-tiers de celui des hommes du même
grade, mais elle n’ont pas droit aux indemnités pour les personnes à charge. En juillet 1943, leur
salaire est augmenté à 80 pourcent de celui de leurs collègues masculins et des allocations sont
consenties pour les dépendants — parents, frères et soeurs — mais pas pour les maris.
Environ 50,000 femmes enfilent l’uniforme pendant la guerre : près de 20,500 dans l’armée,
plus de 16,200 dans l’aviation et plus de 6,000 dans la marine. Les services de santé comptent plus
de 4,400 infirmières.
La plupart de ces femmes servent dans des postes administratifs, mais les métiers
traditionnellement réservés aux hommes s’ouvrent graduellement à elles. Elle deviennent
mécaniciennes et chauffeurs. Elles sont opératrices de radio et de radar, sont affectés à des batteries
anti-aériennes, travaillent à décoder les messages ennemis, réparent des avions et des véhicules
militaires et plient des parachutes.
Les autorités militaires se rendent finalement compte qu’elles
peuvent exercer des tâches autres qu’administratives.
Les infirmières servent sur les navires-hôpitaux qui ramènent
les blessés canadiens au pays, dans des hôpitaux en Angleterre puis
elles rejoignent l’Armée canadienne en Italie en 1943 et elles
débarquent en Normandie en 1944. Elles suivent l’Armée
canadienne jusqu’en Allemagne à la fin de la guerre.
Une des premières infirmières canadiennes à débarquer en
Normandie est Georgette Rideout, originaire de Moncton.
En France, en Belgique et aux Pays-Bas, elles ne sont pas loin
du front et les hôpitaux de campagne dans lesquelles plusieurs
prodiguent des soins aux blessés sont parfois la cible de
bombardements allemands.
La plus grande contribution des femmes à l’effort de guerre
du Canada n’est toutefois pas le résultat du service militaire.
Les femmes et l’effort de guerre
Dès le début de la guerre, les femmes canadiennes délaissent en grand nombre leurs
chaudrons et finiront par les abandonner au profit de l’effort de guerre.
Puisque les hommes sont partis à la guerre, il faut les remplacer. Plus de 800 mille femmes
joignent le marché du travail entre 1939 et 1945.
En 43-44, le secteur des services en compte 439 mille, le
secteur manufacturier 373 mille y compris celui des armements où
il y a 261 mille femmes qui fabriquent des munitions, des armes de
guerre — fusils, tanks — et confectionnent des uniformes.
Presque le tiers de la main-d’oeuvre dans les usines de
fabrication d’avions sont des femmes. Elles effectuent des tâches
normalement réservées aux hommes. Chez Clarke Rousse à Léger
Corner (Dieppe), elles réparent les avions servant à l’entraînement
dans le cadre du Programme d’entraînement aérien du
Commonwealth britannique (BCATP).
Près de 4000 construisent des navires de guerre pour la
marine canadienne dans divers chantiers maritimes. À Pictou, en
Nouvelle-Écosse, envrion 300 des 1200 ouvriers sont des femmes.
Celles qui ne joignent pas directement le marché du travail
contribuent aussi à l’effort de guerre du pays. Des milliers prennent
en charge les fermes familiales et certaines font même la pêche
commerciale.
Les femmes canadienne délaissent leur chaudrons pour faire
leur part. Au cours de la guerre, elles contribuent leurs chaudrons
d’aluminium lors des campagnes de récupération de ce métal pour
la construction d’avions militaires.
Les années de guerre ne sont pas faciles pour les civils. Presque tout est rationné. Les
femmes plantent des potages de la Victoire près de leurs maisons. Elles participent aussi aux
campagnes d’obligations de la Victoire, préparent des boîtes de la Croix Rouge destinées aux
prisonniers de guerre outre-mer et envoient des paquets à leurs maris ou fils dans les services.
Après la victoire
À la fin de la guerre en 1945, les femmes constituent plus du
quart de la force ouvrière canadienne. Avec le retour des hommes, la
forte majorité d’entre elles retournent à leurs chaudrons. Les hommes
reprennent les emplois qu’ils avaient quitté pour servir leur pays.
Il faut attendre le milieu des années 1960 avant d’atteindre une
proportion semblable de femmes sur le maché du travail.
Ce ne sont pas celles qui sont sorties du foyer pendant la guerre
qui profitent des nouvelles opportunités qui s’étaient ouvertes à elles.
Ce sont leur filles, les « Baby Boomers », qui, 20 à 25 ans plus tard,
bénéficient de la contribution de leurs mères. Elles avaient pénétré un
marché du travail réservé principalement aux hommes. Elles avaient
démontré qu’elles aussi étaient capables.
Mères et épouses
Le travail à l’extérieur du foyer amène une certaine satisfaction, mais il y a un autre aspect
de la guerre qui apporte détresse pour les mères et les épouses des soldats partis au combat.
C’est sans doute un énorme traumatisme pour une mère ou une jeune épouse d’entendre un
officier, souvent accompagné d’un agent du culte, frapper à la porte. La plupart du temps, c’est pour
remettre un télégramme bordé de noir annonçant la mort au champ d’honneur d’un fils ou du mari.
C’est l’ultime sacrifice de milliers de mères et d’épouse dans l’effort de guerre du Canada
entre 1939 et 1945.
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