2 – Les 4 autres chapitres suivants développent les points essentiels sur le travail
d’articulation du cadre de santé, de « lien ».
2.1. Un mode de présence physique, le cadre se déplace dans un espace physique,
qui est aussi un espace social. Tous ses faits et gestes sont scrutés et interprétés de manières
différentes en fonction de ses attitudes, du temps qu’il accorde à telle ou telle situation. Sa
présence ou plutôt sa non-présence font de lui une personne dont le travail semble
subjectif.
Pour autant, ses actions sont prises avec importance, il doit anticiper le sens qui va être
donné à ses actes. Sa présence est spécifique et contrôlée.
2.2. Les objets et « artefacts » dans le travail de lien ont une place importante, ils
peuvent aussi bien protéger, valoriser ou dévaloriser le cadre. L’auteur nous explique que les
objets que détient le cadre sont bien moindres comparativement au médecin et son
stéthoscope, à l’infirmière et son chariot de soins…. qui sont reconnaissables, les nouveaux
objets ou artefacts comme les systèmes d’informations par l’informatisation isole encore
plus les cadres par une absence d’échange avec le personnel.
2.3. Le travail quotidien du cadre de santé est décrit par l’auteur par une amplitude
de « petites » choses importantes que le cadre doit gérer ; la gestion des malades par la
programmation et la déprogrammation des lits entre autre, du personnel par la gestion des
planning pour une continuité de soins, du matériel, tout ceci pour que l’activité du service
puisse se poursuivre. L’auteur souligne ainsi que la démultiplication des tâches rend le
travail du cadre presque invisible.
2.4. Le cadre et la règle, l’auteur nous interpelle sur le fait qu’il y a deux grands
courants en recherche sociologique sur les règles au travail, le premier s’inscrit dans la lignée
des travaux de Reynaud et le second dont elle se situera en se référant aux approches de
l’ethnométhodologie et de la sociologie de l’action (Quéré, Dodier, Dejours), ce second
courant relève d’une pragmatique sociologique qui étudie ce qui signifie et exige le fait de
« suivre une règle ». Les normes et les règles comme approche du travail de lien font appel
aux règles énoncées dans des textes officiels, ensuite viennent les règles institutionnelles et
enfin les règles de l’unité. Les différentes manières de suivre les règles peuvent avoir une
approche légaliste et aussi un ensemble de règles négociées. Le travail du cadre parmi
toutes ces règles sera souvent un travail d’arbitrage qui soit inhérent à son service ou
extérieur à celui-ci.
Conclusion