FICHE DE LECTURE Les cadres de santé à l’hôpital Mots-clés : organisation – lien – changements - humanité Prénom et Nom de l’auteur : Paule Bourret Catégorie : Sociologie Editeur : Editions Séli Arslan Date de parution : 2006-2018 Volume : 286 pages INTERET DE L’OUVRAGE Cet ouvrage pose les bases du travail au quotidien du cadre de santé qui est souvent méconnu, l’auteur nous invite à comprendre la subtilité du lien que joue le cadre, sa lecture est indispensable si l’on souhaite aborder sereinement les principales missions et rôles du cadre de santé. CONCEPTS ET IDEES CLES Composition de l’ouvrage Introduction 1- Approche socio-historique 2- Le travail des cadres de santé : objet de recherche à définir 3- Être cadre de santé : un mode présence spécifique 4- Le rôle des objets dans le travail de lien 5- Le travail quotidien 6- Le cadre et la règle 7- Un travail de lien aux dimensions multiples 8- Conclusion Idées principales - Résumé A travers cet ouvrage, Paule Bourret nous explique quelles stratégies le cadre va mettre en place dans son travail de lien avec les équipes, et nous amène à réfléchir nos actions en vue de construire un hôpital plus humain. 1 – Le premier chapitre est le fil conducteur pour comprendre et considérer le travail de cadre de santé, le second chapitre nous explique l’objet de recherche et son déroulement. Approche socio-historique Les cadres ont toujours travaillé dans les établissements de santé. D’abord tenus par des religieuses puis au cours du vingtième siècle est venu la laïcité. Dans les années 90 les collectifs de cadres se mettent en place. Depuis 2001, il existe le cadre de santé, le cadre supérieur et le directeur des soins. Le métier de cadre est en constante mutation avec la mise en place de nouvelles organisations telles que la T2A, la nouvelle gouvernance. Le cadre a un travail de lien, d’articulation de lien. L’objet de recherche s’est articulé de la manière suivante : - Une approche ethnographique, - Un travail d’expérience, - Un travail d’immersion sur le terrain et d’observation, - Un travail d’écriture. Tout ceci , en s’appuyant aussi sur des travaux d’autres chercheurs tels : Acker, Bouffartigue, Le Goff, Boltanski, Zarifian, Schwartz pour ne citer qu’eux. 2 – Les 4 autres chapitres suivants développent les points essentiels sur le travail d’articulation du cadre de santé, de « lien ». 2.1. Un mode de présence physique, le cadre se déplace dans un espace physique, qui est aussi un espace social. Tous ses faits et gestes sont scrutés et interprétés de manières différentes en fonction de ses attitudes, du temps qu’il accorde à telle ou telle situation. Sa présence ou plutôt sa non-présence font de lui une personne dont le travail semble subjectif. Pour autant, ses actions sont prises avec importance, il doit anticiper le sens qui va être donné à ses actes. Sa présence est spécifique et contrôlée. 2.2. Les objets et « artefacts » dans le travail de lien ont une place importante, ils peuvent aussi bien protéger, valoriser ou dévaloriser le cadre. L’auteur nous explique que les objets que détient le cadre sont bien moindres comparativement au médecin et son stéthoscope, à l’infirmière et son chariot de soins…. qui sont reconnaissables, les nouveaux objets ou artefacts comme les systèmes d’informations par l’informatisation isole encore plus les cadres par une absence d’échange avec le personnel. 2.3. Le travail quotidien du cadre de santé est décrit par l’auteur par une amplitude de « petites » choses importantes que le cadre doit gérer ; la gestion des malades par la programmation et la déprogrammation des lits entre autre, du personnel par la gestion des planning pour une continuité de soins, du matériel, tout ceci pour que l’activité du service puisse se poursuivre. L’auteur souligne ainsi que la démultiplication des tâches rend le travail du cadre presque invisible. 2.4. Le cadre et la règle, l’auteur nous interpelle sur le fait qu’il y a deux grands courants en recherche sociologique sur les règles au travail, le premier s’inscrit dans la lignée des travaux de Reynaud et le second dont elle se situera en se référant aux approches de l’ethnométhodologie et de la sociologie de l’action (Quéré, Dodier, Dejours), ce second courant relève d’une pragmatique sociologique qui étudie ce qui signifie et exige le fait de « suivre une règle ». Les normes et les règles comme approche du travail de lien font appel aux règles énoncées dans des textes officiels, ensuite viennent les règles institutionnelles et enfin les règles de l’unité. Les différentes manières de suivre les règles peuvent avoir une approche légaliste et aussi un ensemble de règles négociées. Le travail du cadre parmi toutes ces règles sera souvent un travail d’arbitrage qui soit inhérent à son service ou extérieur à celui-ci. Conclusion