Chapitre 1-1

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Politiques commerciales (ECUE2)
Année 2018-2019
Pr KONE Salif
Université Félix Houphouët-Boigny
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Introduction : définition et cadre
Qu’est-ce que la politique commerciale ?
Selon Claude JESSUA et al (2001), au sens large, la Politique commerciale « englobe toutes
les interventions des pouvoirs publics qui ont pour objectif d’encourager ou de décourager les
flux extérieurs (importations/exportations) de biens, de services et d’investissements ; et de
négocier un meilleur accès aux marchés tiers. »
Comment la politique commerciale s’applique-t-elle ?
En matière de Politique commerciale, à côté d’instruments comme les droits de douane, les
restrictions quantitatives ou les subventions, dont l’objectif est clairement de protéger
l’économie nationale, on trouve des dispositions ou procédures moins transparents, mais
également efficaces, tels que les normes, les marchés publics ou encore les manipulations du
taux de change.
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Chapitre 2 : les instruments classiques de la politique commerciale
I. Introduction
Les instruments classiques de la politique commerciale peuvent être regroupés en trois types :
1. Le taux de change extérieur nominal,
2. La fiscalité, c’est-à-dire les droits et taxes à l’importation et à l’exportation, ceux-ci
faisantnéralement l’objet d’un texte législatif appeTarifs douaniers, d’où leur nom
d’instruments ou de mesures tarifaires ;
3. Les instruments ou mesures non tarifaires utilisant des moyens plus directs pour réguler
les échanges.
Dans ce cours nous présenterons les instruments douaniers et les instruments de mesure non
tarifaires. L’objet de cette présentation est, de donner aux étudiants la capacité d’évaluer
l’impact de mesures de politiques commerciales telles que les droits de douane, le quota et les
l sur les quantités produites, consommées et échangées des biens concernés ainsi que sur la
balance des transactions courantes et le budget de l’Etat, selon que le pays concerné est
importateur ou exportateur dudit produit.
II. Les instruments tarifaires
Les instruments tarifaires ont pour but d’influencer indirectement les choix des agents
économiques, en modifiant le coût de leurs transactions d’importation ou d’exportation. Cette
catégorie englobe des instruments de politique commerciale tels que : les tarifs douaniers, les
surtaxes à limportation, les droits anti-dumping, les droits compensatoires mais également les
aides et subventions.
A. Concepts de base
Pour continuer la suite de cette présentation, introduisons certains concepts de base comme
l’importation, l’exportation, les recettes de l’Etat, le surplus du consommateur, le surplus du
producteur, la subvention.
1. Importation
On entend par importation, la différence positive entre la demande nationale et la production
nationale d’un bien ou service étant donné le niveau de prix en vigueur dans le pays. Dans ce
cas en effet, la demande nationale est supérieure à l’offre nationale. Pour satisfaire la première
il faudra donc que le pays importe la différence. On notera les importations
M
avec
0= ODM
D
représente la demande nationale et
O
représente l’offre nationale.
2. Exportation
On entend par exportation, la différence négative entre la demande nationale et la production
nationale d’un bien ou service étant donné le niveau de prix en vigueur dans le pays. Dans ce
cas en effet, la demande nationale est inférieure à l’offre nationale. Après avoir satisfaire la
première il faudra donc que le pays vend la différence à l’extérieur. On notera les importations
E
avec
0= ODE
D
représente la demande nationale et
O
représente l’offre nationale.
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3. Recettes de l’Etat (gouvernement
On appellera recette de l’Etat, la somme rapportée par les tarifs douaniers à l’importation ou à
l’exportation. On notera les recettes de l’Etat
R
.
4. Surplus du consommateur
On appelle surplus des consommateurs, la somme, pour les quantités individuelles demandées,
de la différence entre le prix maximum qu’ils seraient prêts à payer et le prix effectivement
payé. On notera le surplus des consommateurs
C
S
avec
,
( )
PD
demande
fonction du prix,
max
P
prix maximum,
eq
P
prix d’équilibre tel que
0
eq
P
.
Lorsque la fonction de demande inverse est linéaire alors le surplus du consommateur devient
( )
eqeqCQPPS = max
2
1
.
5. Surplus du producteur
On appelle surplus des producteurs, la somme, pour toutes les quantités individuelles produites,
de la différence entre le prix effectivement obtenu par le producteur et le prix minimum auquel
il était prêt à vendre le bien. On notera le surplus des producteurs
P
S
avec
( )
=
eq
P
P
PdpPOS
min
,
( )
PO
la fonction d’offre inverse dépendant du prix,
min
P
prix minimum tel que
0
min P
,
eq
P
prix d’équilibre.
Lorsque la fonction d’offre inverse est linéaire, alors le surplus du producteur devient
( )
eqeqPQPPS = min
2
1
.
6. Bien-être ou surplus social
On appelle surplus social ou bien-être social, le gain net réalisé par la population d’un pays
donné. Formellement, le surplus social est la somme du surplus des consommateurs, du surplus
des producteurs et de la recette de l’Etat. On notera le surplus ou bien-être social
W
avec
CP SSW +=
.
B. Cadre général
La pertinence des résultats des analyses suivantes repose sur plusieurs hypothèses.
Premièrement, tout au long de notre exposé, il sera supposé que l pays considéest un petit
pays. Deuxièmement, il sera en outre supposé que le produit considéré (importé ou exporté)
est un substitut parfait au produit offert localement. Par ces deux hypothèses, le pays
importateur est confronté à une offre de produit qui a une élasticité-prix infinie. De me, elles
impliquent que le pays exportateur fait face à une demande à l’exportateur qui a une élasticité-
prix infinie. Troisièmement, il sera supposé que le marché intérieur du pays considéré
fonctionne toujours en concurrence pure et parfaite.
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Par ailleurs, l’analyse sera menée exclusivement en termes sectorielle, c’est-à-dire, que les
analyses seront menées uniquement du point de vue du seul secteur du produit considéré et non
pas en termes d’équilibre global (c’est-à-dire prenant l’économie dans son ensemble).
En matière de politique commerciale, pour ce qui est de l’analyse des effets des instruments
tarifaires, deux catégories de pays se distinguent : les pays importateurs et les pays
exportateurs. Les analyses proposées suivront cette logique. De même, deux méthodes
principales s’appliquent : l’approche algébrique et l’approche graphique.
Enfin les analyses partent des caractéristiques suivantes. Considérons un pays donné (disons le
pays A) et un produit agricole donné, supposons le maïs. Supposons également que la fonction
de demande du maïs est donnée par la relation inverse suivante :
d
QP 5,0100 =
avec
d
Q
, la
quantidemandée de maïs en milliers de tonnes par an et,
P
, le prix domestique du maïs en
FCFA.
Supposons que la fonction d’offre (production) de maïs est donnée par la relation suivante :
s
QP 25,040 +=
avec
s
Q
la quantité de maïs offerte par les producteurs locaux en milliers de
tonnes par an.
C. L’autarcie
Pour exposer les effets des politiques commerciales, partons de la situation autarcique. Dans ce
cadre, on entendra par autarcie, la situation dans laquelle le pays considéré fonctionne en
autosuffisance sans aucune relation avec l’extérieur.
1. Approche algébrique
En autarcie, puisque le pays considéré n’entretient aucune relation avec l’extérieur, il n’importe
ni n’exporte aucune quantité de maïs. En conséquence, la condition d’équilibre du pays marché
du pays A est l’égali entre son Offre et sa Demande nationales de maïs ; soit que :
ds QQ =
;avec
s
Q
fonction d’offre inverse de maïs et
d
Q
la fonction de demande inverse de
maïs du pays A.
Cette égalité se traduit de la manière suivante :
sd QQ 25,0405,0100 +=
Etant donné que
ads QQQ ==
, alors, l’égalité précédente devient la suivante.
a
Q75,060 =
; soit que
80
tonnes de maïs par an.
En remplaçant la quantité produite et consommée par sa valeur dans l’une des deux équations,
nous obtenons le prix d’équilibre en autarcie ; soit que
60=
a
P
FCFA.
En raison du caractère linéaire de la fonction de demande inverse du ce surplus des
consommateurs est donné par l’expression suivante :
( )
aa
a
CQPS = 100
2
1
avec
60=
a
P
FCFA et
80=
a
Q
tonnes. Soit que
( )
16008060100
2
1==
a
C
S
FCFA.
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