UNIVERSITE PROTESTANTE DE LUBUMBASHI FACULTE POLYTECHNIQUE DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE PREPARATOIRE Année-Académique 2019-2020 COURS DE TOPOGRAPHIE Prof. Jimmy KALENGA KAUNDE KASONGO Ir. Hervé LOSALADJOME MBOYO Master en Sciences de l’Ingénieur (Mines )/Polytech-UNILU Certifié en Togapraphie ( Levelling and Total Station Lofting Surveying)/ GPIC -Chine Assistant d’Enseignement /Polytech-UNILU [email protected] 15/09/2020 PRESENTATION DU COURS TOPOGRAPHIE CODE : THEORIE : 30 TP : 15 TD : 15 TPE : 15 TOTAL : 75 CREDITS : 3 2 CONTENU DU COURS Introduction Chapitre 1 Généralités sur la Topographie Chapitre 2 Planimétrie Chapitre 3 Altimétrie Chapitre 4 GPS 3 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE I. Notions de géodésie et de topographie Définitions : Géodésie Topométrie Topographie Planimétrie Altimétrie Etc. 4 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE II. Cartographie Définition Carte Echelle : Numérique et graphique III. Système d’Information Géographique ( SIG) IV. Formes et dimensions de la terre Principe d’établissement d’une carte Les surfaces : topographique En Géodésie et en Topographie, suivant le besoin, on rapporte les mesures à l’une des surfaces de référence suivantes : Géoïde et Ellipsoïde. Géoïde : 5 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Ellipsoïde La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de révolution, c'est-àdire un volume engendré par la rotation d'une ellipse autour d'un de ses deux axes; L’ellipsoïde est la surface de référence pour les déterminations planimétriques. Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs ellipsoïdes locaux définis pour chaque pays, chacun adoptant un ellipsoïde le plus proche possible du géoïde local. Par exemple pour l’ellipsoïde Clarke 1880 (France), nous avons les caractéristiques suivantes : 6 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Ellipsoïde de révolution Autres ellipsoïdes 7 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Systèmes des coordonnées Un méridien : est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec un plan contenant l’axe des pôles : c’est donc une ellipse. Un parallèle : est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec un plan perpendiculaire à l’axe des pôles : c’est donc un cercle. Le méridien origine international est celui de Greenwich (observatoire de la banlieue de Londres). 8 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE 1. Système géocentrique ou cartésien Un système de référence géocentrique est un repère (O, X, Y, Z) tel que : O est proche du centre des masses de la terre ; l’axe OZ est proche de l’axe de rotation terrestre ; le plan OXY est le plan équatorial moyen ; le plan OXZ est proche du plan du méridien origine. 9 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE 2. Système des coordonnées géographiques A la surface de la terre la position d’un point quelconque est définie par ses coordonnées géographiques : la longitude, la latitude et l’altitude. On définit : Longitude (λ) : la longitude d’un lieu A est l’angle dièdre formé par le méridien du lieu avec le méridien origine. Elle est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest. Latitude (φ) : la latitude de A est l’angle que fait la verticale (na) d’A avec le plan de l’équateur. Elle est comprise entre 0 à 90° Nord ou Sud. Hauteur ellipsoïdale (h) : à un point A’ situé sur la surface de la terre et sur la même verticale que A, on associera une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au-dessus de l’ellipsoïde, notée h, mesurée suivant la normale (na) :hauteur ellipsoïdale(à ne pas confondre avec l’altitude), 10 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Système des coordonnées géographiques 11 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Projections planes L’objectif des projections cartographiques est d’obtenir une représentation plane du modèle ellipsoïde de la surface de la Terre. L’intérêt majeur réside alors dans les valeurs métriques beaucoup plus facilement exploitables, en particulier pour les mesures de distance. Etant donné la forme ellipsoïdale de la Terre, une surface courbe n’est pas facile à représenter sur un plan car la transformation ellipsoïde-plan entraine fatalement une déformation des longueurs et des angles. 12 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Pour minimiser les déformations on choisit alors : Soit de conserver les surfaces : projections équivalentes ; Soit de conserver localement les angles : projections conformes ; Soit de conserver les distances à partir d’un point donné : projections équidistantes ; Soit d’opter pour une représentation ne conservant ni les angles ni les surfaces : projections aphylactiques. Dans tous les cas, aucune projection ne peut conserver toutes les distances. On introduit alors les notions de module linéaire et d’altération linéaire. Aujourd’hui la plupart des projections utilisées en géodésie et topographie sont conformes. La cartographie à petite échelle utilise souvent des projections équivalentes. 13 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE Une autre façon de classer les projections planes est de s’intéresser à leur canevas, c.-à-d., l’image des méridiens et des parallèles. Il existe généralement trois canevas fondamentaux : les canevas des projections coniques, les canevas des projections cylindriques et les canevas des projections azimutales. 1. Projections coniques Dans ce type des projections les images des méridiens sont des demi-droites qui concourent en un point image du pôle et les parallèles sont des arcs de cercles concentriques autour de ce point. Elles peuvent être réalisées de deux façons : Tangentes et Sécantes 14 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE 2.Projections cylindriques Dans ce type, les méridiens sont des droites parallèles dont l’écartement est proportionnel à la différence de longitude. Les parallèles sont aussi des droites parallèles, perpendiculaires aux méridiens, dont l’espacement est fonction de la latitude seule. Elles peuvent être réalisées de deux façons : Projection cylindrique tangente ; Projection cylindrique sécante. 15 GENERALITES SUR LA TOPOGRAPHIE 3. Projections azimutales Dans ce type de projection, on réalise la projection de la « sphère terrestre » sur le plan tangent à cette sphère. Les images des méridiens sont de demi-droites qui concourent en un point image du pôle. Les parallèles sont des cercles entiers concentriques autour de ce point. On peut distinguer : Projection azimutale équivalente Lambert ; Projection azimutale équidistante 16 PLANIMETRIE Définition La planimétrie est la branche de la topographie ayant pour but la représentation par un dessin de la projection sur un plan horizontal de tous les points caractéristiques de la portion de terrain considéré sans s’occuper de la cote d’altitude de ce point. Donc pour atteindre ce but, on doit connaître les distances horizontales qui séparent les différents points les uns les autres ainsi que leurs positions respectives par rapport à une orientation donnée, et cela s’effectue au moyen d’instruments spéciaux et suivant des méthodes appropriées. Détails de la Planimétrie Ce sont les lignes tracées à la surface du sol qui peuvent être artificielles ou naturelles : Artificielles : limites administratives, les clôtures, les voies de communications, les points, les lignes téléphoniques ou électriques, contour de maisons, limites de cultures et des maisons, etc. Naturelles : les cours d’eau, les étangs, les marées, les limites de végétation, plage de sable,etc. 17 PLANIMETRIE Instruments de mesure 1. Jalons Tiges octogonales, rondes ou droites, en bois ou en métal, mesurant 1.5 à 2 m de haut, 3 à 4 cm de diamètre, parfaitement rectilignes et peintes en blanc et rouge, pouvant être enfoncés dans le sol. Ils sont utilisés lors du traçage des alignements pour matérialiser des points. 18 PLANIMETRIE 2. Trépieds Le trépieds quant à lui joue le rôle de support où on pose un appareil de mesure (théodolite, niveau,….) lors des opérations de mesurage 19 PLANIMETRIE 3. Fil -à-plomb Il est constitué d’une petite pièce métallique en forme de cône ou de cylindre pointu à une extrémité, suspendu à un fil de 1,5 à 2 m de long. Il doit être assez lourd pour ne pas être dévié par le vent, les herbes, etc. Il est utilisé pour assurer la verticalité des jalons, pour le report des distances mesurées en terrain incliné ainsi que pour la mise en station de certains appareils de mesure d’angles ou dans le tracé des alignements. 20 PLANIMETRIE 4. Boussole Elle permet la mesure du nord magnétique 21 PLANIMETRIE 5. Clisimètre Il permet la mesure directe de pentes avec une précision de 0,5 %. 22 PLANIMETRIE 6. Goniomètre Il permet de mesurer des angles horizontaux (appelés aussi angles azimutaux) ou verticaux. Goniomètre en plastique Goniomètre à lunettes Goniomètre militaire 23 PLANIMETRIE 7. Chaîne d’arpenteur, ruban et décamètre Pour les mesures des distance, on utilise le décamètre, simple, double, triple ou quintuple, bien plus facile à manipuler. On a gardé le nom de chaîne qui devient le terme général englobant le décamètre, le double-décamètre, etc. On utilise aussi le terme de ruban. Chaîne d’arpenteur Ruban 24 PLANIMETRIE 8. Equerre d’arpenteur Elle est utilisée dans le traçage des alignements et la mesure des angles droits ( création des perpendiculaires) 25 PLANIMETRIE 9. Planimètre Le planimètre est un outil qui permet la mesure mécanique directe des surfaces sur les plans, cartes géographiques etc., en suivant le contour par l’extrémité d’un bras articulé. Planimètre digital Planimètre électronique 26 PLANIMETRIE 10. Curvimètre Le curvimètre est un instrument utilisé pour mesurer sur les cartes tout élément linéaire courbe ou tout itinéraire non rectiligne. - Sélectionnez l'échelle correspondant à vos plans, - Roulez l'instrument sur les plans, - Et la mesure s'affiche instantanément. 27 PLANIMETRIE 11. Théodolite Le théodolite est un instrument à 3 axes permettant de mesurer des angles horizontaux et verticaux. Théodolite de chantier Théodolite électronique 28 PLANIMETRIE Les éléments principaux constitutifs d’un théodolite sont les suivants : 3 axes concourants Axe principal ou pivot matérialisant la verticale de l’instrument ; Axe de basculement ou axe des tourillons ; Axe optique défini par la lunette de visée. 2 cercles gradués Cercle horizontal Cercle vertical 1 dispositif de centrage et de mise à la verticale du pivot. 29 PLANIMETRIE Schéma de principe du fonctionnement d’un théodolite (P) : axe principal : il doit être vertical après la mise en station du théodolite et doit passer par le centre de la graduation horizontale (et le point stationné). (T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est perpendiculaire à (P) et doit passer au centre de la graduation verticale. (O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours être perpendiculaire à (T), les trois axes (P), (T) et (O) devant être concourants (perpendiculaires). 30 PLANIMETRIE 31 PLANIMETRIE Mise en station d’un théodolite La mise en station d’un théodolite consiste à caler l’axe principal à la verticale d’un point de station donné : l’utilisation d’un trépied classique ou d’un fil à plomb. a. Mise à hauteur du trépied 32 PLANIMETRIE b. Calage grossier Mise en station sous un point donné : Utilisez soit un fil à plomb (pendant) depuis le point « au plafond » jusqu’au repère situé sur le dessus de la lunette du théodolite (en position de référence) c. Calage grossier au moyen de la nivelle sphérique Calage de la nivelle sphérique avec les trois vis calantes À la fin de cette phase, la nivelle sphérique est centrée et le plomb optique ne doit pas avoir bougé du point de mise en station puisque l’axe principal (P) de l’appareil pivote autour du point stationné. 33 PLANIMETRIE d. Calage fin dans une direction au moyen de la nivelle torique Amenez la nivelle torique (t) parallèle à deux vis calantes V1 et V2. Centrez la bulle au moyen des deux vis V1 et V2 en agissant simultanément sur les deux vis en sens inverse l'une de l'autre, puis faites tourner l'appareil de 200 gon (repérez-vous sur la graduation horizontale du socle ou sur les lectures angulaires horizontales Hz). 34 PLANIMETRIE e. Calage dans toutes les directions au moyen de la nivelle torique Vérifiez que la bulle est dans la position de calage c-à-d centrée dans toutes les directions; Vérifiez enfin qu'en tournant l'appareil dans une direction intermédiaire la bulle reste dans sa position de calage. Si le calage n'est pas parfait, il faut reprendre les mêmes opérations pour affiner le calage. f. Vérifications finales Enfin, vérifiez que l'appareil est toujours au-dessus du point de station donné (on s’accorde une tolérance de centrage de ± 4 mm, ce qui correspond au rayon de 4 mm de la demi-sphère intérieure des clous d’arpentage). Clou d’arpentage 35 PLANIMETRIE 12. Distancemetre laser La mesure électronique d’une distance se fait à l’aide d’un IMEL (Instrument de Mesure Electronique des Longueurs) ou distancemètre qui fonctionne le plus souvent par émission d’une onde électromagnétique et mesure du déphasage de l’écho envoyé par un réflecteur. Ils peuvent être autonomes (distancemètre laser) ou intégrés à un théodolite. Les plus employés sont les infrarouges (moins coûteux mais portée plus faible) et les lasers (meilleure portée mais plus coûteux et plus énergivores). Distancemetre laser Réflecteur ou prisme 36 PLANIMETRIE 12. Stations totales Une station totale est un théodolite électronique couplé à un IMEL (Instrument de Mesure Électronique des Longueurs) et possédant un système d’enregistrement et/ou de transfert des informations. South NTS-332R 37 PLANIMETRIE 12. Tachéomètre C’ est un théodolite électronique couplé à un système de mesure de distances (du grec tachéo, qui signifie rapide). 38 PLANIMETRIE Mesure des angles La mesure des angles sera faite pour deux familles d’angles : Angles horizontaux et angles verticaux. La majeure partie de segments à lever ne sont pas de segments isolés mais de segments successifs changeant de direction. Nous serons obligés de lier les uns aux autres en employant la méthode de levé dite ‘’Polygonale’’ qui consiste à mesurer les distances de sommet à sommet ainsi que les angles formés par les côtés consécutifs. 39 PLANIMETRIE 1. Angles horizontaux L’angle horizontal observé à l’aide d’un théodolite est un angle plan (angle plan d'un dièdre formé par la verticale locale et les 2 points visés) compté positivement dans le sens horaire. 40 PLANIMETRIE En pratique cet angle est calculé par différence de lectures effectuées sur un cercle horizontal gradué de 0 à 400 grades dans le sens des aiguilles d’une montre appelé « limbe ». L’angle recherché est donné par : N.B : Sur terrain, on commence toujours par viser le point C. Exemples Soit on a fait deux lectures sur les points B et C des valeurs ci-dessous. Calculer l’angle horizontal 1. lb = 61°10 ’ 27’’ lc = 109°23 ’ 13’’ α = AH = lc– lb = 109° 23’ 13’’ – 61° 10’ 27’’ α = 48° 12’ 46’’ 41 PLANIMETRIE 2. lb = 128° 55’ 40’’ lc = 92° 48’ 25’’ Comme lc ˂ lb, lc = lc + 360 α = AH = lc– lb = (92° 48’ 25’’+360° 00’ 00’’) - 128° 55’ 40’’ α = 323° 52’ 45’’ 42 PLANIMETRIE a. Tour d’horizon Si on doit mesurer plusieurs angles ayant un sommet commun, on opère par tour d’horizon. Il s’agit de viser successivement les points A, B, C, D, E etc. et on fait les lectures au limbe. Positionnement des stations 43 PLANIMETRIE On ferme le tour d’horizon en visant de nouveau le point de départ A dit « point de référence ». La différence entre la première et la deuxième lecture sur A qui est appelée « écart de fermeture » doit être admissible. Si elle ne l’est pas, il faut recommencer l’opération. Si elle l’est, on prend la moyenne arithmétique de deux valeurs obtenues et on la retranche des valeurs trouvées sur les autres visées. On a ainsi compensé le tour d’horizon dans lequel toutes les directions sont rapportées à la direction de référence 0° 00’ 00’’. 44 PLANIMETRIE Exemple d’un tour d’horizon compensé Points Cercle Lectures Moyenne visés Tour d’horizon compensé A référence B C D E A référence CG 0°00’20’’ CD 0°00’40’’ CG 52°12’00’’ CD 52°12’20’’ CG 83°42’20’’ CD 83°42’20’’ CG 204°38’00’’ CD 204°38’20’’ CG 342°27’40’’ CD 342°28’00’’ CG 0°00’40 ’’ CD 0°01’00’’ 0°00’30’’ 0°00’00’’ 52°12’10’’ 52°11’30’’ 83°42’20’’ 83°41’40’’ 204°38’10’’ 204°37’30’’ 342°27’50’’ 342°27’50’’ 0°00’50’’ 45 PLANIMETRIE Le point de référence A est décalé de 40’’ (la moyenne) et pourtant il doit avoir la valeur 0°00’00 ‘’. Pour cela on doit soustraire 40 ’’ à tous les angles mesurés, on obtient le tour d’horizon compensé. Ex : 52°12’10’’- 0°00’40’’= 52°11’30’’ pour la station B. Avec CD : cercle droit et CG : cercle gauche 46 PLANIMETRIE b. Double retournement C’est une manipulation consistant en un demi-tour simultané de la lunette et de l’alidade. Cette technique de mesure permet d'éliminer certaines erreurs systématiques et de limiter les fautes de lecture. Lors d’une mesure d’angle horizontal, cela permet : de doubler les lectures et donc de diminuer le risque de faute de lecture ; de ne pas toujours lire sur la même zone du limbe, donc de limiter l’erreur due aux défauts de graduation du limbe ; d’éliminer les défauts de collimation horizontale et de tourillonnement. 47 PLANIMETRIE Pratiquement, on effectue : une lecture en cercle gauche (cercle vertical de l'appareil à gauche de l'opérateur, plus généralement en position de référence); un double retournement ; une nouvelle lecture du même angle en cercle droite (cercle vertical à droite). Si l’on appelle HzCG la valeur lue en cercle gauche, et HzCD celle lue en cercle droit, on doit observer : En effet, le double retournement décale le zéro de la graduation de 200 gon (voir figure précédente) ; ceci permet un contrôle simple et immédiat des lectures sur le terrain. 48 PLANIMETRIE La différence entre les valeurs HzCG et (HzCD – 200) représente la combinaison des erreurs de collimation, de mise en station, de lecture, etc. L'angle horizontal Hz mesuré vaut alors : 49 PLANIMETRIE c. Gisement Définition Le gisement d'une direction AB est l'angle horizontal mesuré positivement dans le sens horaire entre l’axe des ordonnées du système de projection utilisé et cette direction AB tel que montré sur la figure suivante. On le note GAB (ou aussi VAB). Le gisement est un angle horizontal très utilisé par les topographes puisque très pratique dans les calculs. 50 PLANIMETRIE Mathématiquement, c’est l’angle positif en sens horaire entre l’axe des ordonnées du repère et le vecteur est compris entre 0 et 400 gon (0 et 360 °). D’après la figure ci-haut : GAB est l’angle entre le Nord (ordonnées) et la direction AB. GBA est l’angle entre le Nord et la direction BA. La relation qui lie GAB et GBA est : Calcul d'un gisement à partir des coordonnées cartésiennes Considérons les coordonnées de deux points A (EA, NA) et B (EB, NB) (Voir figure cihaut ). La relation suivante permet de calculer GAB : 51 PLANIMETRIE Application Calculez à partir de la formule ci-avant le gisement de la direction AB suivante A (10 ; 50) et B (60 ; 10). Solution : A (10 ; 50) et B (60 ; 10) ∆E = EB – EA = +50 ∆N = NB – NA = – 40 GAB = tan–1 (50/–40) = – 57,045 gon En observant le schéma des points A et B placés sur le graphique ci-contre, on s’aperçoit de l'incohérence de ce résultat. L’angle donné n’est visiblement pas égal à –57,045 gon c’est-à-dire à –57,045 + 400 = 342,955 gon. 52 PLANIMETRIE En fait, la calculatrice donne la valeur de l'angle auxiliaire g (figure ci-dessous). Pour obtenir GAB, il faut donc tenir compte de la position du point B par rapport au point A ; on parle de quadrants : 53 PLANIMETRIE Les différents quadrants : Quadrant 1 : B est à l'est et au nord de A (∆E > 0 et ∆N > 0). GAB = g Quadrant 2 : B est à l'est et au sud de A (∆E > 0 et ∆N < 0). GAB = 200 + g (avec g < 0) Quadrant 3 : B est à l'ouest et au sud de A (∆E < 0 et ∆N < 0). GAB = 200 + g (avec g > 0) Quadrant 4 : B à l'ouest et au nord de A (∆E < 0 et ∆N > 0). GAB = 400 + g (avec g < 0) D’après ce qui précède, la valeur du gisement de 142,955 gon car les deux points A et B se trouvent dans le deuxième quadrant. 54 PLANIMETRIE Utilisation du gisement pour les calculs de coordonnées En topographie, il est très fréquent de connaître un point S (ES, NS) et de chercher les coordonnées d’un point P visible depuis S. On dit que P est rayonné depuis S si l’on peut mesurer la distance horizontale DSP et le gisement GSP (figure suivante ). Quel que soit le quadrant, on peut alors calculer les coordonnées du point P par les formules suivantes : 55 PLANIMETRIE 2. Angles verticaux L’angle vertical est un angle, mesuré dans un plan vertical, entre la verticale en A et la ligne de visée vers l’objet « B ». L’origine de cet angle peut être le zénith, on parlera alors d’angle zénithal ou de distance zénithale (astronomie), mais aussi le plan horizontal en A, on parlera alors d’inclinaison ou de site. 56 PLANIMETRIE Mesure des distances Il existe deux grandes familles de mesure des distances : mesures directes et mesures indirectes. 1. Mesures directes a. Traçage des alignements Un alignement est une ligne droite qui relie deux points A et B entre lesquels on va mesurer la distance. Il est nécessaire de placer un ou plusieurs jalons comme repères intermédiaires entre A et B, soit parce qu’ils sont éloignés ou invisibles l’un de l’autre, soit que l’on veut augmenter la précision de la mesure. Deux cas peuvent se présenter : 57 PLANIMETRIE a.1 Les extrémités A et B sont accessibles et visibles l’un de l’autre L’opérateur se place derrière l’un des jalons en A ou B à environ 2 m, il vise tangentiellement l’un de ces jalons et fait placer par son aide les jalons M1, M2, etc… L’opération se fait en commençant par le point le plus éloigné de l’opérateur. Après le jalonnement, aucun jalon ne peut sortir de l’alignement. a.2 Les extrémités A et B ne sont pas accessibles ou ne sont pas visibles l’un de l’autre Ce cas est illustré par deux points situés de part et d’autre d’une colline. Pour tracer l’alignement entre A et B, on peut exécuter l’opération à l’aide de jalons et de deux opérateurs, l’un placé en C et l’autre en D de manière à ce que le premier puisse apercevoir le jalon B et le second le jalon A. L’opérateur placé en D vise le jalon A et fait placer le jalon C’dans ligne de visée DA. L’opérateur situé en C visant B, fait placer le jalon D’ dans le plan de visée CB. Si les 4 points A, C, D’ et B sont en ligne droite, l’alignement est tracé. 58 PLANIMETRIE Bien entendu, ce n’est qu’après un certain nombre d’opérations semblables que les 4 jalons finissent par déterminer l’alignement AB recherché. Il est indispensable de tracer les alignements dans les implantations et les levés lorsqu’il s’agit des travaux miniers (crêtes, sondages) ou publics (routes, voies ferrées) avant les mesurages des distances. Le tracé des alignements peut se faire par les procédés suivants : un prolongement ou piquetage (jalonnage) ; l’équerre d’arpenteur ; le tachéomètre. niveau à lunette. Alignement tracé à l’aide d’une équerre d’arpenteur 59 PLANIMETRIE b. Mesure des distances par chaînes ou rubans La mesure à la chaîne est le moyen le plus classique et utilisé pour déterminer les distances. Ses inconvénients principaux sont d'être tributaire du terrain (accidenté ou non, en forte pente ou non, etc.) et d'être limité en portée (les rubans utilisés couramment sont limités à 100 m). La précision de la mesure est également limitée et dépend fortement des opérateurs. Autrefois, la chaîne était une véritable chaîne à maillons étalonnée servant à mesurer les longueurs, appelée également chaîne d'arpenteur. 60 PLANIMETRIE Aujourd'hui, on utilise le décamètre, simple, double, triple ou quintuple, bien plus facile à manipuler. On a gardé le nom de chaîne qui devient le terme général englobant le décamètre, le double-décamètre, etc. On utilise aussi le terme de ruban. Les rubans sont repartis en trois classes de précision d’après une norme européenne CEE (Communauté Economique Européenne) tel que présenté dans le tableau ci-dessous : 61 PLANIMETRIE b.1 Mesure en terrain régulier En topographie, la donnée essentielle est la distance horizontale entre deux points. Suivant la configuration du terrain, elle est plus ou moins difficile à obtenir précisément à la chaîne. b.1.1 Terrain régulier et horizontal Si le terrain est régulier et en pente faible (moins de 2 %), il est possible de se contenter de poser le ruban sur le sol et de considérer que la distance horizontale est lue directement (figure ci-dessous ). La précision qu'il est possible d'obtenir sur une mesure est au mieux de l'ordre de ± 5 mm à 50 m pour un ruban de classe I. 62 PLANIMETRIE b.1.2 Terrain en pente régulière Si le terrain n'est pas parfaitement horizontal, il faut considérer que l'on mesure la distance suivant la pente. Pour connaître la distance horizontale avec précision, il faut donc mesurer la dénivelée ΔH entre A et B ou bien la pente p de AB tel que montré ci-dessous. Soit : Ou bien Puisque p = tan i 63 PLANIMETRIE b.1.3 Mesures en terrain irrégulier ou en forte pente On ne peut pas tendre le ruban sur le sol à cause de ses ondulations. De plus, la pente (ou la distance à chaîner) est telle qu'on ne peut pas directement mesurer la distance Dh. Mesure par ressauts horizontaux La méthode appelée mesure par ressauts horizontaux ou cultellation. Illustrée par la figure ci-dessous, elle nécessite l'emploi d'un niveau à bulle et de deux fils à plomb en plus de la chaîne et des fiches d'arpentage (ou jalons). Sa mise en œuvre est longue et le procédé peu précis. On peut remarquer que : Dh = Dh1+ Dh2+ Dh3 64 PLANIMETRIE Mesure en mode suspendu Un fil en matériau stable (Invar) est tendu au-dessus du sol. La tension est maintenue constante par des poids tel qu’illustré sur la figure ci-dessous. L'opérateur doit mesurer la dénivelée ΔH entre les sommets A' et B' des tripodes de suspension du fil pour pouvoir calculer la longueur Dh en fonction de la distance inclinée Di mesurée : Soit 65 PLANIMETRIE b.1.4 Les erreurs systématiques de chaînage ( Voir TP) Mesurage de précision : étalonnage d’un ruban Tout appareillage fournissant une précision donnée doit être garanti par un étalonnage. Celui-ci consiste à comparer les valeurs indiquées à un étalon de mesure généralement bien plus précis (banc d’étalonnage à étalon invar, interféromètre). Un étalonnage doit préciser : Le mode : à plat ou sous tension ; La température (en général 20°C) ; La tension d'étalonnage. 66 PLANIMETRIE On distingue : Correction d’étalonnage En général, c’est la valeur à ajouter à l’observation (lecture) pour obtenir la vraie valeur. Correction due à la température Un ruban est généralement étalonné à la température te = 20 °C. La correction de dilatation est positive si la température est supérieure à la température d’étalonnage ; dans ce cas, un ruban trop long donne des résultats trop petits. Cette correction est négative si la température est inférieure à la température d’étalonnage ; dans ce cas, un ruban trop court donne des résultats trop grands. 67 PLANIMETRIE Correction de tension (ou d’élasticité du ruban) Comme toute mesure, l’étalonnage doit être fait à tension constante connue du ruban : pour cela, on utilise un dynamomètre ou bien un poids accroché au ruban suspendu au-dessus du sol. Correction de chaînette Lors d’une mesure en mode suspendu, le ruban prend une forme dite de chaînette (déformation libre d’une chaîne tendue entre deux points A et B tel que montré sur la figure suivante : La flèche f de cette chaînette peut être réduite par augmentation de la tension mais ne peut pas être annulée. La correction est toujours négative car l’effet de chaînette est identique à un allongement de la chaîne. 68 PLANIMETRIE 2. Mesures indirectes a. Mesure parallactique Mesure avec un stadia Ce type de mesure parallactique nécessite l’emploi d’un théodolite et d’une stadia. Une stadia est une règle comportant deux voyants (triangulaires ou circulaires) dont l’écartement est connu (généralement 2 m). La stadia est dotée d’une nivelle sphérique et d’un viseur pour régler sa perpendicularité par rapport à la ligne de visée A′B′. L’opérateur dispose en A un théodolite (ou un cercle d’alignement) et en B une stadia horizontale perpendiculaire à la distance à mesurer AB. Le réglage en hauteur est inutile : l’angle mesuré est l’angle projeté sur le plan horizontal. 69 PLANIMETRIE En projection sur le plan horizontal passant par exemple par le point A, on obtient : 70 PLANIMETRIE b. Mesures stadimétriques La stadimétrie est une méthode moins précise que les précédentes. Elle permet la mesure indirecte d’une distance horizontale en lisant la longueur interceptée sur une mire par les fils stadimétriques du réticule de visée. Le point A, centre optique d’un théodolite, est situé à la verticale du point stationné en S ; l’opérateur vise une mire posée en P et effectue la lecture interceptée par chaque fil sur la mire soit m1 et m2. 71 PLANIMETRIE Lecture sur fils stadimétiques et mesure par stadimétrie La distance horizontale peut s’exprimer par : Si la visée est horizontale, (V = 100 gon) ; on obtient : 72 PLANIMETRIE 3. Mesure électronique La mesure électronique d’une distance se fait à l’aide d’un IMEL (Instrument de Mesure Electronique) ou distancemètre qui fonctionne le plus souvent par émission d’une onde électromagnétique et mesure du déphasage de l’écho envoyé par un réflecteur. 73 PLANIMETRIE Mesure de déphasage Pour mesurer une distance Di entre deux points au moyen d’un IMEL, l’opérateur stationne l’appareil sur le point A et on place un miroir à la verticale du point B. Un train d’ondes est envoyé de A′ vers B′ : c’est son retour au point A′ après réflexion sur le miroir B′ qui permet de calculer la distance Di parcourue. 74 CHAPITRE 3 ALTIMETRIE 75 ALTIMETRIE L’altimétrie ou le nivellement consiste à mesurer la différence de niveau ou différence d’altitude entre deux ou plusieurs points. La détermination altimétrique est faite par rapport à une surface ou niveau de référence appelé géoïde. On dira donc que l’altitude d’un point correspond à l’élévation de ce point par rapport à la surface de référence des altitudes ou surface de niveau zéro (géoïde). Elle est positive au-dessus et négative en dessous de ce niveau. 76 ALTIMETRIE Il existe différentes techniques de nivellement qui se démarquent par les outils et les méthodes mis en œuvre. On distingue Le nivellement direct : mesure via des lectures sur mire les différences d’altitudes entre points ; Le nivellement indirect : calcule les différences d’altitudes entre points à partir de mesures de distances et des angles ; Le nivellement barométrique : exploite la variation de pression atmosphérique avec l’altitude ; Le nivellement hydrostatique : basé sur le principe des vases communicants. Dans le cadre de ce cours, nous nous contenterons de présenter des techniques de nivellement direct et indirect qui sont les plus fréquemment employés en pratique. 77 ALTIMETRIE Instruments de nivellement Les instruments utilisés généralement en nivellement sont les suivants : Trépieds, mires et niveau. 1. Niveau Le niveau est un appareil topographique employé pour le nivellement direct. Le nivellement indirect quant à lui, utilise le théodolite. Principe de fonctionnement Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique (O)) tournant autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est perpendiculaire. Le réglage de la verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une nivelle sphérique. 78 ALTIMETRIE L’axe optique tournant autour de l’axe principal décrit donc un plan horizontal passant par le centre optique du niveau qui est l’intersection des axes (P) et (O). L’axe principal (P) peut être stationné à la verticale d’un point au moyen d’un fil à plomb, mais généralement le niveau est placé à un endroit quelconque entre deux points A et B, si possible sur la médiatrice de AB. Un niveau n’est donc pas muni d’un plomb optique comme un théodolite. 79 ALTIMETRIE Les éléments constitutifs d’un niveau sont les suivants : Vue en coupe d’un niveau 80 ALTIMETRIE Mise en station d’un niveau Le niveau n’étant pas (ou très rarement) stationné sur un point donné, le trépied est posé sur un point quelconque. L’opérateur doit reculer après avoir positionné le trépied afin de s’assurer de l’horizontalité du plateau supérieur. Lorsque le plateau est approximativement horizontal, l’opérateur y fixe le niveau. Le calage de la nivelle sphérique se fait au moyen des vis calantes, comme indiqué sur les figures suivantes : 81 ALTIMETRIE En agissant sur les deux vis calantes V1 et V2 (en les tournant en sens inverse l’une de l’autre), l’opérateur fait pivoter le corps du niveau autour de la droite D3. Il amène ainsi la bulle de la nivelle sur la droite D2 parallèle à D3. En agissant ensuite sur la vis calante V3, il fait pivoter le niveau autour de la droite D1 et centre ainsi la bulle dans le cercle de centrage de la nivelle sphérique. 82 ALTIMETRIE 83 ALTIMETRIE Types de niveau On distingue trois types de niveau : Niveau de chantier, niveau automatique et niveau numérique ou digital. Niveau de chantier Il constitue le matériel le plus simple et le moins onéreux; Il offre généralement une précision très moyenne et est d’une mise en œuvre simple; Le calage est assuré par une nivelle torique; Il est utilisé pour le nivellement courant. 84 ALTIMETRIE Niveau automatique Par abus de langage certains niveaux sont dits « automatiques » laissant croire que tout se passe sans intervention humaine. Il constitue actuellement l’entrée de gamme de la plupart des constructeurs (les niveaux de chantiers sont de plus en plus souvent automatiques). Le dispositif de calage est alors une nivelle sphérique et l’axe se règle d’une manière automatique. 85 ALTIMETRIE Niveau numérique ou digital Cette technique est très récente pour le nivellement et se répand toujours plus chez les professionnels. La lecture automatique se fait sur mires à codes-barres. 86 ALTIMETRIE Niveau numérique de marque SOUTH DL -2007 87 ALTIMETRIE 88 ALTIMETRIE 2. Mires Les mires sont des règles généralement graduées (en aluminium, parfois en invar) de 2 à 4 m ; Elles servent de signal de visée dans les opérations de nivellement, soit avec de niveau, soit avec des tachéomètres ; On les place verticalement sur le point à niveler ou point dont il faut déterminer l’altitude ; La précision de sa graduation et de son maintien en position verticale influent fortement sur la précision de la dénivelée mesurée. On distingue deux sortes de mires : classiques et à codes-barres. 89 ALTIMETRIE Mires classiques La mire classique est généralement graduée en centimètres ; La chiffraison est souvent en décimètres ; 90 ALTIMETRIE La lecture sur chaque fil est estimée visuellement au millimètre près (6,64 dm voir figure, fil niveleur). On vérifie que : Le réticule d’un niveau est généralement constitué de quatre fils : le fil stadimétrique supérieur (s´), qui donne une lecture m1 sur la mire ; le fil stadimétrique inférieur (s), qui donne la lecture m2 sur la mire ; le fil niveleur (n), qui donne la lecture m sur la mire ; le fil vertical (v), qui permet le pointé de la mire ou d’un objet. 91 ALTIMETRIE Mires à codes-barres Ce sont des mires portant un code-barres pour des mesures automatisées avec l’utilisation des niveaux numériques. 92 ALTIMETRIE L’emploi des crapauds (socle en fonte) est conseillé sur les terrains durs pour obtenir des points d’appuis stables et précis et pour éviter les mouvements de mire lors de son retournement. ). Sur terrain meuble, on utilise des piquets enfoncés à refus. 93 ALTIMETRIE 94 ALTIMETRIE Nivellement direct Le nivellement direct, appelé aussi nivellement géométrique, consiste à déterminer la dénivelée ∆HAB entre deux points A et B à l’aide d’un appareil : le niveau et d’une échelle verticale appelée mire. Le niveau est constitué d’une optique de visée tournant autour d’un axe vertical : il définit donc un plan de visée horizontal. 95 ALTIMETRIE La dénivelée est une valeur algébrique dont le signe indique si B est plus haut ou plus bas que A (si ∆HAB est négative alors B est plus bas que A). 96 ALTIMETRIE L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du géoïde (surface de niveau 0). Si l’altitude du point A est connue, on peut en déduire celle du point B par : La portée est la distance du niveau à la mire ; elle varie suivant le matériel et la précision cherchée, et doit être au maximum de 60 m en nivellement ordinaire et 35 m en nivellement de précision. Dans la mesure du possible, l’opérateur place le niveau à peu près à égale distance de A et de B (sur la médiatrice de AB) de manière à réaliser l’égalité des portées. 97 ALTIMETRIE Différents types de nivellement direct On distingue trois types de nivellement direct : simple, composé et par rayonnement. 1.Nivellement simple Le nivellement est dit simple quand on l’effectue sans changement de station entre deux points à niveler. Soit on cherche à déterminer l’altitude d’un point inconnu B en partant de celle connue d’un point A comme illustré sur la figure ci-haut. On va appeler « coup arrière » ou « lecture arrière » la lecture faite sur la mire placée au point situé en arrière (elle est affectée du signe +), le point A. « Coup avant » ou « lecture avant » la lecture faite sur la mire placée au point situé en avant (elle est affectée du signe -), le point B. 98 . ALTIMETRIE Exemple : Soit à déterminer l’altitude d’un point inconnu B en partant d’un point connu A d’altitude égale à 100,80 m Solution Soit lar : lecture arrière et lav : lecture avant Après avoir placé le niveau à mi-distance de A et B, on effectue une lecture arrière correspondant à lar = 1,80 m On effectue ensuite une lecture avant lav =1,40 m. La dénivelée ou différence de niveaux entre A et B sera : ∆HAB = lar - lav = 1, 80 – 1,40 = 0,40 m L’altitude ou l’élevation HB du point B est obtenue par : HB = HA + ∆HAB = 100,80 m + 0,40 m = 101,2 m 99 . ALTIMETRIE 2. Nivellement composé Le nivellement est dit composé lorsqu’il est constitué de nivellements simples consécutifs. On doit donc changer de station entre les points à niveler : Soit parce que la différence de niveau entre ces points dépasse la hauteur de la mire ; Soit parce que la distance entre les deux points A et B dépasse la portée de la lunette. Dans ce dernier cas les points sont invisibles l’un de l’autre. Le nivellement composé est dit aussi nivellement par cheminement. 100 . ALTIMETRIE Nivellement composé 101 . ALTIMETRIE Carnet de nivellement Il est établi sous forme d’un tableau dans lequel on marque toutes les stations effectuées ainsi que les lectures faites sur les différents points d’un cheminement. Les différents calculs ainsi que les lectures et les cotes compensées seront marquées dans les colonnes de ce tableau. Exemple : On a levé sur le terrain un cheminement de nivellement ouvert ou encadré (Rep. A, B, C, D, E et F). Les mesures sont consignées dans le carnet de terrain suivant un modèle de tableau qui sera repris ici. Calculer les dénivelées entre les points de détail successifs et les côtes respectives. N.B. L’altitude du point final F doit normalement être connue et l’altitude du point connu A est égale à 172,50 m. 102 . ALTIMETRIE Solution On va avoir les dénivelés comme suit : dN1 = lar1 - lav1 dN2 = lar2 - lav2 dN3= lar3 - lav3 dN4 =lar4 - lav4 dN5 =lar5 – lav5 La différence de niveau totale ou dénivelée DN entre A et E s’obtient par la somme : DN = dN1 + dN2 + dN3 + dN4 + dN5 pris avec leurs signes respectifs. Ceci revient à DN = (lar1 + lar2 + lar3 + lar4 + lar5) – (lav1 + lav2 + lav3 + lav4 + lav5 ) Donc : 103 . ALTIMETRIE Carnet de nivellement STATIONS POINTS VISES 1 Rep A LECTURES SUR LA MIRE DENIVELLEES OU DIFFERENCES (m) DE NIVEAU (m) L arrière (+) 2,40 L avant (-) B 2 B C 4 D E 3 DIFFERENCE EGALES 174,1 2,80 0,3 174,0 0,70 174,3 2,30 1,7 174,3 0,60 176,0 1,20 0,9 2,10 9,60 7,00 174,1 174,0 1,00 F TOTAL 172,5 0,1 E 5 1,6 2,70 D en m - 0,80 C 3 + COTES FINALES 176,0 175,1 3,6 1,0 2,60 (1) 2,60 (2) lar - lav (+) - (-) ⦁ (3) ZB-ZA 104 . ALTIMETRIE Précision des nivellements ( Voir TP) Tolérances Vérification des opérations : Vérification par réitération Répartition de l’Ecart de fermeture 105 . ALTIMETRIE 3. Nivellement par rayonnement Parmi les nivellements simples, il faut citer le nivellement par rayonnement qui est appliqué quand on recherche les cotes de niveau d’un terrain assez peu étendu, on peut ainsi opérer d’une seule station. 106 . ALTIMETRIE L’appareil étant placé en un endroit favorable E à l’intérieur ou à l’extérieur du terrain suivant le cas comme indiqué sur la figure ci-dessous, on part d’un point A de côte connue ou fictive où on a placé une mire (lar1 +), pour déterminer l’altitude du plan horizontal de comparaison (ZPC) On place successivement la mire aux points B, C, D, … et on lit les lectures 1av (-) correspondantes, Les côtes en ces points s’en déduisent par simple soustraction ZPC – lav Si HA est connue, on peut déterminer l’altitude du plan horizontal défini par l’appareil (niveau) en station S par la formule : ZPC = HA + larA En plaçant la mire en un certain nombre d’autres points B, C, D, E, F, … observables de cette station, Les côtes en ces points s’en déduisent par simple soustraction ZPC - 1av 107 . ALTIMETRIE ZB = ZPC – lavB ZC = ZPC – lavC ZD = ZPC – lavD ZE = ZPC – lavE Dans ce mode de nivellement il est recommandé de faire des courtes visées, de 20 à 100 m, avec en moyenne 50 m pour : avoir une bonne précision en général ; assurer une lisibilité convenable de la mire en particulier. Exemple Soit à partir d’un point connu A d’altitude 100 m, déterminer les altitudes des autres points par nivellement par rayonnement. 108 . ALTIMETRIE Carnet de nivellement par rayonnement STATION POINTS LECTURES SUR LA DENIVELLES OU COTES VISES MIRE (m) DIFFERENCES DE FINALES NIVEAU (m) en m L arrière L avant (-) + ZPC - (+) Rep A S 1 ,50 100,00 B 0,40 101,10 C 0,75 D 0,60 100,90 E 1,10 100,40 101,50 100,75 109 . ALTIMETRIE 1° Calcul de la côte du plan de comparaison ZPC = (100,00m +1,50m) = 101,50m 2° Calcul des côtes finales : Point B : ZB = (101,50m – 0,40m) = 101,10m Point C : ZC = (101,50m – 0,75m) = 100,75m Point D : ZD = (101,50m – 0,60m) = 100,90m Point E : ZE = (101,50m – 1,10m) = 100,40m 110 . ALTIMETRIE Nivellement indirect En pays montagneux il ne sera pas possible d’opérer comme nous venons de la faire par nivellement direct. Il faudra recourir au nivellement trigonométrique, où on combine mesures et calculs. Il est intéressant d’étudier en détail cette technique puisque c’est le moyen de mesure utilisé par les stations totales. Il est donc appelé à se généraliser, même s’il reste moins précis sur les dénivelées que le nivellement direct. Le nivellement indirect ou trigonométrique permet de déterminer la dénivelée ∆H entre la station T d’un théodolite et un point P visé. Ceci est fait par la mesure de la distance inclinée suivant la ligne de visée Di et de l’angle zénithal 111 . ALTIMETRIE À partir du schéma, on peut écrire que : On en déduit la distance horizontale Dh : On en déduit la distance suivant la pente Dp : 112