Espaces vectoriels
1 Espaces vectoriels 2
1.1 G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Espaces vectoriels de ef´erence . . . . . . . . 3
1.3 Combinaisons lin´eaires . . . . . . . . . . . . . 6
2 Sous-espaces vectoriels 6
2.1 D´enition .................... 6
2.2 Sous-espace vectoriel engendr´e par une partie 8
2.3 Somme de sous-espaces vectoriels . . . . . . . 10
3 Familles finies de vecteurs 13
3.1 Familles libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3.2 Familles en´eratrices . . . . . . . . . . . . . . 16
3.3 Bases ...................... 16
Chapitre
PCSI
1 Espaces vectoriels
Dans tout le chapitre Kesignera Rou C.
1.1 G´en´eralit´es
D´efinition.
Soit Eun ensemble non vide muni :
d’une loi de composition interne not´ee + (l’addition) :
E×EE
(x, y)7→ x+y
d’une loi externe not´ee ·(la multiplication par un scalaire) :
K×EE
(λ, y)7→ λ.y
On dit que (E, +, .) est un K-espace vectoriel (ou de mani`ere abr´eg´ee K-e.v., ou e.v.), si :
(E, +) est un groupe commutatif, c’est `a dire :
l’addition est associative : (x, y, z)E3, (x+y) + z=x+ (y+z).
On pourra ainsi ´ecrire x+y+z.
l’addition est commutative : (x, y)E2,x+y=y+x.
l’addition admet un ´el´ement neutre : eE,xE,x+e=e+x=x.
tout ´el´ement de Eest sym´etrisable : pour tout xE, il existe x0Etel que x+x0=e.
La multiplication par un scalaire ·erifie :
.est ”associative” : (λ, µ)K2,xE,λ.(µ.x)=(λµ).x.
.est distributive sur l’addition de E:(λ, µ)K2,xE, (λ+µ).x =λ.x +µ.x.
.est distributive sur l’addition de K:λK,(x, y)E2,λ.(x+y) = λ.x +λ.y.
1Kest l’´el´ement neutre pour .:xE, 1K·x=x.
Vocabulaire. On appelle :
scalaires les ´el´ements λde K;
vecteurs les ´el´ements x(ou ~x) de l’espace vectoriel E.
Remarques.
L’´el´ement neutre de (E, +) est unique : en effet si e, e0Esont des ´el´ements neutres pour +,
on a :
e0=e+e0=e.
On note cet ´el´ement neutre 0Eet on l’appelle le vecteur nul de E.
Pour tout xE, l’´el´ement x0tel que x+x0= 0Eest unique, appel´e le sym´etrique de xdans
(E, +) et not´e x: en effet si x0, x00 Esatisfont ces hypoth`eses, on a :
x0=x0+ 0E=x0+ (x+x00) =
associativit´e de + (x0+x) + x00 = 0E+x00 =x00.
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PCSI
(1) Pour xE, on a 0K.x = 0Eet pour λK,λ.0E= 0E;
(2) (λ, x)K×E,λ·x= 0Eλ= 0Kou x= 0E;
(3) Pour λKet xE, (λ)·x=λ·(x) = (λ·x). En particulier, (1K)·x=x;
(4) Pour tout λ, µ K,xE, (λµ)·x=λ·xµ·x;
(5) Pour tout λK,x, y E,λ·(xy) = λ·xλ·y.
Propri´et´e 1 (R`egles de calcul dans un e.v.)
Preuve.
(1) Soit xE. Alors 0K.x = (0K+ 0K).x = 0K.x + 0K.x par distributivit´e. Ainsi, en ajoutant le
sym´etrique de 0K.x, on obtient : 0K.x = 0E.
Pour λK,λ.0E=λ.(0E+ 0E) = λ.0E+λ.0Epar distributivit´e. Ainsi on obtient λ.0E= 0Een
ajoutant l’oppos´e de λ.0E.
(2) Soit (λ, x)K×Etel que λ·x= 0E. Supposons λ6= 0Ket montrons que x= 0E. On a
x= 1K·x= (λ1λ)·x=λ1·(λ·x) = λ1·0E= 0E.
(3) Soit (λ, x)K×E, on a :
(λ)·x+λ·x= (λ+λ)·x= 0K·x= 0E.
Donc (λ·x) = (λ)·x.
λ·(x) + λ·x=λ·(x+x) = λ·0E= 0E.
Donc λ·(x) = (λ·x)
Enfin pour λ= 1K, (1K)·x=(1K·x) = x.
(4) et (5) d´ecoulent directement de (3).
1.2 Espaces vectoriels de r´ef´erence
Espace vectoriel K
L’ensemble Kmuni de son addition et de sa multiplication est un K-espaces vectoriel o`u le vecteur
nul est 0K= 0. En particulier, Rest un R-espace vectoriel et Cest un C-espace vectoriel. On peut
voir aussi Cest comme un R-espace vectoriel si on le munit de son addition et de la loi externe :
·R×CC
(λ, x)7→ λ×xproduit dans C.
Espace vectoriel Kn
Les ensembles R2et R3des vecteurs du plan et de l’espace forment un R-espace vectoriel. Plus
g´en´eralement pour nN, on d´efinit sur l’ensemble Knles lois suivantes :
l’addition : pour (x1, x2, ..., xn)Knet (y1, y2, ..., yn)Kn:
(x1, x2, ..., xn)+(y1, y2, ..., yn)=(x1+y1, x2+y2, ..., x3+y3);
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PCSI
la multiplication par un scalaire : pour (x1, x2, ..., xn)Knet λK:
λ.(x1, x2, ..., xn) = (λx1, λx2, ..., λxn)
Muni des lois pr´ec´edentes, l’ensemble Knest un Kespace vectoriel, o`u le vecteur nul est
0Kn= (0,··· ,0).
Propri´et´e 2
Preuve.
Soit x= (x1, ..., xn), y= (y1, ..., yn), z= (z1, ..., zn)Kn, on a
x+ (y+z)=(x1, ..., xn) + ((y1, ..., yn)+(z1, ..., zn))
= (x1, ..., xn) + ((y1+z1, ..., yn+zn))
= (x1+ (y1+z1), . . . , xn+ (yn+zn))
= ((x1+y1) + z1,...,(xn+yn) + zn)
= (x1+y1, ..., xn+yn)+(z1, ..., zn)
= ((x1, ..., xn)+(y1, ..., yn)) + (z1, ..., zn)
= (x+y) + z
donc + est associative.
Soit x= (x1, ..., xn), y= (y1, ..., yn)Kn, on a : x+y= (x1+y1, . . . , xn+yn) =
(y1+x1, . . . , yn+xn) = y+xdonc + est commutative.
Le n-uplet 0Kn= (0, ..., 0) est ´el´ement neutre, puisque pour tout x= (x1, ..., xn)Kn, on
ax+ 0Kn= (x1+ 0, ..., xn+ 0) = x.
Pour tout x= (x1, ..., xn)Kn, on a : (x1, x2, ..., xn) + (x1,x2, ..., xn) = (0, ..., 0) =
0Knet donc l’oppos´e de x est x= (x1, ..., xn).
Pour tout x= (x1, ..., xn), y= (y1, ..., yn)Kn,λK,µK, on a:
λ.(µ.x) = λ.(µx1, . . . , µxn) = (λµx1, . . . , λµxn)=(λµ).x
(λ+µ).x = ((λ+µ)x1,...,(λ+µ)xn)=(λx1+µx1, . . . , λxn+µxn)=(λx1, . . . , λxn) +
(µx1, . . . , µxn) = λ.x +µ.x
λ.(x+y)=(λ(x1+y1), . . . , λ(xn+yn)) = (λx1+λy1, . . . , λxn+λyn)=(λx1, . . . , λxn) +
(λy1, . . . , λyn) = λ.x +λ.y
1.x = (1x1, ...1xn) = x.
Produit cart´esien d’espaces vectoriels
Consid´erons nK-espaces vectoriels E1,··· , En, et le produit cart´esien E=E1×···×En={(x1,··· , xn)|xi
Ei}. On d´efinit les op´erations suivantes :
l’addition : (x1, . . . , xn)+(y1, . . . , yn)=(x1+y1, . . . , xn+yn) ;
la multiplication par un scalaire : λ·(x1, . . . , xn) = (λ·x1, . . . , λ ·xn).
Muni de ces op´erations, (E, +,·) est un espace vectoriel, o`u le vecteur nul 0Eest ´egal `a
(0E1,··· ,0En).
Propri´et´e 3
4
PCSI
Remarque. Si Eest un K-espace vectoriel, Enest un K-espace vectoriel. Si E=K, on retrouve
ainsi que Knest un K-espace vectoriel.
Espaces vectoriel Mn,p(K)
Si n, p N, l’ensemble Mn,p(K) des matrices `a coefficients dans Kde taille n×p, muni de l’addition
matricielle et de la multiplication par un scalaire est un K-espace vectoriel, o`u le vecteur nul est
0Mn,p(K)= 0n,p.
Espace vectoriel F(Ω, E)
Soient Ω un ensemble non vide et Eun K-espace vectoriel. Pour (f, g)∈ F(Ω, E)2et λK, on d´efinit
les applications suivantes:
f+g: Ω E
x7→ f(x) + g(x)et λ.f : Ω E
x7→ λf(x)
Si Ω est un ensemble non vide et Eun Kespace vectoriel, (F(Ω, E),+,·) est un K-espace
vectoriel, o`u le vecteur nul 0F(Ω,E)est la fonction Ω E, ω 7→ 0E.
Propri´et´e 4
Preuve.
Soit (f, g, h)∈ F(Ω, E)3. Pour tout xΩ, on a :
(f+ (g+h))(x) = f(x)+(g+h)(x)
=f(x)+(g(x) + h(x)) = (f(x) + g(x)) + h(x)
= (f+g)(x) + h(x)
= ((f+g) + h)(x)
Ainsi, f+ (g+h) = (f+g) + het + est associative.
Soit (f, g)∈ F(Ω, E). Pour tout xΩ, on a (f+g)(x) = f(x) + g(x) = g(x) + f(x) =
(g+f)(x) donc f+g=g+f.
La fonction nulle : 0F(ω,E): Ω E
x7→ 0K
est ´el´ement neutre puisque pour tout f∈ F(Ω, E) et pour tout xΩ, on a (f+
0F(ω,E))(x) = f(x)+0K=f(x) donc f+ 0F(ω,E)=f.
Soit f∈ F(Ω, E). La fonction f: Ω E,x7→ −f(x) v´erifie l’´egalit´e f+ (f)=0F(ω,E).
Soient (λ, µ)K2et f, g ∈ F(Ω, E)
Pour tout xΩ, on a (λ.(µ.f ))(x) = λ.(µ.f(x)) = (λµ).f(x) = ((λµ).f)(x) donc λ.(µ.f) =
(λµ).f.
Pour xΩ, on a ((λ+µ).f)(x) = λ.f(x)+µ.f (x) = (λ.f+µ.f)(x) donc (λ+µ).f =λ.f +µ.f.
Pour tout xΩ, on a (λ.(f+g))(x) = λ.(f(x) + g(x)) = λ.f(x) + µ.g(x)=(λ.f +µ.g)(x)
donc λ.(f+g) = λ.f +µ.g.
Pour tout xΩ, (1.f)(x)=1.f(x) = f(x), donc 1.f =f.
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