La dépense éducative au Maroc, octobre 2007 page
Introduction générale
Comparativement à beaucoup de pays en développement, le Maroc consacre
d'importantes ressources à son système éducatif. C'est ainsi qu'en 2006,
31.4% du budget de fonctionnement général ont été alloués au secteur de
l'éducation formation. Par rapport aux richesses nationales (PIB), ce même
secteur s'est vu accaparer 6.1%.
Au-delà de cet effort qui a, en fait, bénéficié beaucoup plus au cycle
secondaire collégial (étant le seul des 4 cycles qui a connu une augmentation
du coût par élève en dirhams courants et en dirhams constants), les
performances réalisées restent encore loin des objectifs fixés par la réforme
et particulièrement en terme de rétention des élèves dans le système. Si nous
comparons la situation du Maroc à celle d'un pays arabe comme la Syrie par
exemple, on trouve que le taux global d'abandon sur le cycle primaire au
Maroc est d'environ 3.8 fois celui de la Syrie alors que cette dernière
consacre moins de ressources à son système éducatif. Ce constat, que nous
pouvons faire par comparaison à d'autres pays de la région arabe, pose la
problématique de l'efficacité de l'allocation des ressources publiques au
secteur de l'éducation formation. Le présent rapport a pour objectif de passer
en revue les mécanismes de financement public et privé du système éducatif
avec toutes ses composantes. Il se propose également de calculer les coûts
moyens par élèves/étudiants en termes courants et constants afin de mieux
apprécier la qualité des inputs financiers.
I. Cadrage macro économique
La mise en œuvre de la Charte Nationale (CNEF), véritable levier de la
politique éducative, a coïncidé avec une conjoncture économique
relativement favorable en terme de croissance. Le Produit Intérieur Brut (PIB)
en dirhams courants est passé de 319389 millions à 575271 millions entre
1996 et 2006, soit une croissance annuelle moyenne de 19.7%.
Tableau 1 : Évolution du PIB (En millions de dirhams courants)
(Sources : Agrégats nationaux. Haut Commissariat au Plan, 2006)