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Les origines du théâtre romain

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Les origines du théâtre romain
Théâtre romain = théâtre latin, cad qu’on écrit en latin
A. Les jeux rituels
Quelques repères historiques
La République (-509 à -27) :
-77 Pompée au pouvoir = premier théâtre en pierre
-45 César au pouvoir
L’empire (-27 à 180°
Très grande influence du théâtre grec sur le théâtre romain. Le théâtre romain va ensuite beaucoup influencer le
théâtre.
Sénèque : redécouvert à la Renaissance, inspire Corneille, Shakespeare et la commedia dell’arte.
Théâtre romain (édifice) = transition entre le théâtre grec et la scène à l’italienne.
On va au théâtre pour s’amuser, organisation de jeux (=ludi), culture de divertissement et de plaisir, du spectacle et
de la richesse. Emmené partout là où l’empire romaine fait des conquêtes : démonstration de richesse et de
puissance.
1. Des ludi, une communauté religieuse et civique
On attribue les origines du théâtre grec (textes, langue) et aux étrusques (jeux)
Ludi scaenici (théâtres) : sorte de jeux qui ont lieu à l’époque romaine, courses de chars, lutte, gymnastique.
Au départ, ludi = pratique religieuse, espace publique, organisé par l’Etat. Appartient à l’otium (loisir, très grande
valeur), // negotium (travail) : vie d’un romain toujours partagé entre les deux, pas sérieux comme en Grèce.
Ludi = grandes fêtes organisées par les notables ou les magistrats, pas de concours. Toujours organisés autour d’une
divinité, communauté réunie = religieuse. Les romains intègrent les dieux au Panthéon. ! : pas de rapport de vérité
entre les croyance des romains et la mythologie.
Communauté religieuse mais pas politique. A Rome, le théatre n’est pas politique, il ne rassemble pas tous les
citoyens, pas de débat politique. On parle d’une communauté civile : n’existe qu’au théâtre, citoyens rassemblés
seulement pour les ludi. La représentation théâtrale est une sorte de célébration à laquelle le spectateur participe
(« soyez attentifs », « maintenant vous pouvez applaudir » : rituel). Public très impliqué dans le spectacle.
Interrompre les ludi c’est une faute religieuse (ex : arrivée d’Hannibal : interruption des ludi sauf un vieillard qui
aurait dansé pour ne pas interrompre les ludi)
Dimension cérémonielle.
2. Caractéristiques du rituel
La danse est au centre des ludi. Forme d’expression, de représentation. La danse permet de se moquer, de prendre
du recul sur ce qui est raconté. Dans les ludi, tout est toujours plaisir, pas de réalisme, même pendant les rituels
La procession qui précède les ludi. En tête de la procession = enfants (qui vont à l’école = ludus en latin), puis
athlètes et cavaliers (professionnels des ludi), puis danseurs hommes + musiciens (en tenue militaire, danse des
marches militaires : but = représenter la guerre d’une manière distanciée), puis les satyres (imitation des soldats,
moquerie), puis les prêtres.
Cette procession reflète la complexité des ludi à Rome.
Licentia ludicra = ce qui se met en place pendant les jeux : plus d’ordre hiérarchique(maitre = esclave), on peut rire
de tout le monde, même de l’empereur. Tous les spectateurs ont accès au même plaisir, pas de pudor (relation
homme femme libre).
3. Histoire et évolution des jeux
Premières tragédies et comédies dans les ludi = apparaissent en 240 avant JC, septembre tous les ans. Pendant tout
le 3e siècle avant JC, prennent de plus en plus importantes dans la vie romaine.
En 170 avant JC, 29 jours par an sont consacrées aux ludi. En 77, 135 jours par an.
En plus, souvent des sessions exceptionnelles (ex : empereur Trajan : en 172, organise 30 jours de jeux consécutifs à
Rome). Les jeux sont aussi un rituel identitaire pour Rome : lors d’une conquête romaine, on installe la culture et
donc on construit des théâtres et des cirques : question d’urbanisme modifiée par les cultures du jeu.
Les jeux du cirque (combats de gladiateurs) ont lieu dans les amphithéâtres.
En général, le théâtre ne s’appuie plus sur une colline mais sur un mur d’enceinte, plus de parodos (cf théâtre
d’Orange, France)
B. Les influences grecques
1. Le contexte
Pour les romains, les ludi scaenici viennent de Grèce, on les offre à une divinité grecque. Or les jeux de cirque
viennent de Rome.
Selon les romains, ce qui vient de Grèce est censé être raffiné, élégant. Le fait de dire que le théâtre romain vient du
théâtre grec est politique : associé à la conquête de Carthage en -240. On veut montrer que la culture romaine peut
égaler la culture grecque, pas de rivalité car on ne cherche pas à éclipser la culture grecque. But = montrer que le
latin peut aussi être une langue poétique.
Politique de colonisation romaine = ajouter le meilleur à l’Empire. On veut petit à petit que le latin devienne une
langue de culture.
2. Traductions de Livius Andronicus
Ecrit clairement des adaptations, fait d’une pièce grecque une pièce latine. Il fonde un rapport au texte original.
On n’a conservé aucune pièce de Livius Andronicus.
Il invente des vers latins qui vont pouvoir imiter les vers grecs. Il invente les parties chantées et dansées par les
acteurs (chœur quasiment supprimé) = cantica diverdia.
A partir de -240, importance de l’acteur solo, support du texte : importance de la parole
3. Des genres hérités du théâtre grec
Transformation des concours tragiques aux ludi romains : le chœur devient chez Sénèque un intermède chanté
(poésie, morale de l’action) puis suppression du chœur à la fin de sa carrière.
On voit de plus en plus dans le théâtre une histoire entre des personnages. On garde la musique : les chants sont à
l’unisson.
Dans la comédie, la palliata (de pallium = manteau grec) = comédie latine inspirée de la comédie grecque de
Ménandre. En général, intrigue amoureuse. Décor = place de village ou entrée d’une maison. Le genre est très
codifié. Le romain aime les façons dont l’action est modifiée, attend des variations, veut être surpris à partir d’une
base qu’il maitrise bien. Les personnages sont des types sociaux. Pas de psychologie. Les rôles définissent l’histoire.
Le théâtre romain continue à dire qu’il s’inspire du théâtre grec pour faire valoir une élégance, mais en fait beaucoup
de liberté, adaptations souvent très indépendantes du texte d’origine.
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