Cours de Methodologie T.Bouguerra-la competence de communication

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T. Bouguerra : Cours de méthodologie (rattrapage)
Quelques definitions
II. LES APPROCHES COMMUNICATIVES
Les approches dites communicatives se développent dans les années 1970 à la suite
des travaux de spécialistes des sciences du langage et de didacticiens anglo-saxons (D.
Hymes 1972, Canal et Swain1980, Widdowson 1984). Les approches communicatives se
posent en s’opposant aux méthodologies SGAV et notamment sur :
Les conceptions béhavioristes de l'apprentissage1 vulgarisées par B.-F. Skinner (notions de
comportement, d’habitudes, de réflexes)
La conception de la langue comme « structure »
L’importance accordée au développement de la compétence linguistique (grammaire,
lexique, phonétique…)
Le refus de prendre en charge les dimensions sociales des échanges (niveaux de langues,
sous -codes) (voir annexe 6)
• La nature des supports choisis : les documents fabriqués à des fins pédagogiques
•Le caractère artificiel et inauthentique des échanges (voir annexe1).
1. La notion de compétence de communication
En 1972, D. Hymes définissait la compétence de communication comme «la
connaissance des règles psychologiques, culturelles et sociales qui commandent l'utilisation
de la parole dans un cadre social ».
Quelques définitions :
- S. Moirand (1982 : 20) distingue quatre composantes constitutives de la compétence
de communication :
«- Une composante linguistique, c'est-à-dire la connaissance et
l'appropriation (la capacide les utiliser) des modèles phonétiques, lexicaux,
grammaticaux et textuels du système de la langue.
- Une composante discursive, c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation
des différents types de discours et de leur organisation en fonction des
paramètres de la situation de communication dans laquelle ils sont produits et
interprétés.
- Une composante référentielle, c'est-à-dire la connaissance des domaines
d'expérience et des objets du monde et de leurs relations.
1 Sur cette question Cf. notamment :
-la critique de N. Chomsky (1969) A Review of skinner's, trad. française, (1969), in Langue française N° 45. 16-
49.
- Le débat Chomsky Skinner "Le débat du centre de Royaumont", exposé par V. Ferenczi (1983) in Relectures
- Une composante socio-culturelle, c'est-à-dire la connaissance et
«l'appropriation des gles sociales et des normes d'interaction entre les
individus et les institutions, la connaissance de l'histoire culturelle et des
relations entre les objets sociaux».
- Pour D. Coste (1978 : 25-34) la compétence de communication comprend quatre
composantes principales :
a) Une composante de maîtrise linguistique : savoirs et savoir-faire relatifs
aux constituants et aux fonctionnements de la langue étrangère en tant que
système linguistique permettant de réaliser des énoncés.
b) Une composante de maîtrise textuelle : savoirs et savoir-faire relatifs
aux discours et aux messages en tant que séquences organisées d'énoncées
(agencements et enchaînement transphrastiques, rhétoriques, et
manifestations énonciatives de l'argumentation).
c) Une composante de maîtrise référentielle : savoirs et savoir-faire touchant
aux routines, stratégies, régulation des échanges interpersonnels en fonction
des positions, des rôles, des intentions de ceux qui y prennent part.
d) une composante de maîtrise situationnelle ; savoirs et savoir-faire relatifs
aux différents autres facteurs qui peuvent affecter dans une communau et
dans des circonstances données les choix opérés par les usagers de la langue
».
- Pour P. Charaudeau (2001 :37), la compétence « situationnelle » ou
« communicationnelle » se définit comme suit :
« La compétence situationnelle (ou communicationnelle) exige de tout sujet qui
communique et interprète qu’il soit apte à construire son discours (en fonction
de l’identité des partenaires de l’échange, de la finalité de l’échange, du propos
en jeu et des circonstances matérielles de l’échange ».
1.1.. Les composantes fondamentales
En 1972, D. Hymes définissait la compétence de communication comme «la
connaissance des règles psychologiques, culturelles et sociales qui commandent l'utilisation
de la parole dans un cadre social» .
Depuis, les tentatives d'identification et de description des composantes qui tissent la
compétence de communication se sont multipliées. La diversité des «composantes» et autres
« maîtrises» est révélatrice d'un problème, signe de difficulté.
1°- Pour D. Coste (1978 : 25-34) la compétence de communication comprend quatre
composantes principales :
« a) Une composante de maîtrise linguistique : savoirs et savoir-faire relatifs
aux constituants et aux fonctionnements de la langue étrangère en tant que
système linguistique permettant de réaliser des énoncés.
b) une composante de maîtrise textuelle : savoirs et savoir-faire relatifs aux
discours et aux messages en tant que séquences organisées d'énoncées
(agencements et enchaînement transphrastiques, rhétoriques, et
manifestations énonciatives de l'argumentation).
c) une composante de maîtrise férentielle : savoirs et savoir-faire touchant
aux routines, stratégies, régulation des échanges interpersonnels en fonction
des positions, des rôles, des intentions de ceux qui y prennent part.
d) une composante de maîtrise situationnelle ; savoirs et savoir-faire relatifs
aux différents autres facteurs qui peuvent affecter dans une communau et
dans des circonstances données les choix opérés par les usagers de la
langue».
2° A. Abbou (1980 :16) donne de la compétence communication la définition
suivante :
« La compétence de communication peut donc se définir, pour un acteur-
interprète social donné, comme la somme de ses aptitudes et de ses capacités
à mettre en œuvre les systèmes de réception et d'interptation des signes
sociaux dont il dispose, conforment à un ensemble d'instructions et de
procédures construites et évolutives, afin de produire dans le cadre de
situations sociales requises, des conduites appropriées à la prise en
considération de ses projets».
Pour l'auteur la compétence de communication comprend une compétence
linguistique, socioculturelle, logique, argumentaire et sémiotique :
«1°- la compétence de communication comprend:
Par compétence linguistique, il faut entendre l'ensemble des
aptitudes et des capacités langagières dont disposent les locuteurs-acteurs
pour percevoir et interpréter des énoncés émis à leur intention et émettre des
énoncés perceptibles et interprétables par d'autres locuteurs-acteurs. Y entrent
donc des aspects proprement linguistiques, discursifs, (passage de la phrase
au discours) et modalisants (rhétorique). Cette compétence se définit par
degrés, c'est-à-dire en fonction du nombre et de la complexité des énoncés et
des modèles perçus et émis.
Par compétence socioculturelle, il faut entendre l'ensemble des
aptitudes et des capacités dont disposent les locuteurs-acteurs-interprètes
pour relier des situations, des événements, des actes, des comportements à
un ensemble de codes sociaux et de systèmes référentiels (systèmes
conceptuels régissant l'organisation des pratiques scientifiques et des
pratiques sociales). Comme la précédente compétence, elle se construit
progressivement et de degré en degré.
Par compétence logique, sont désignés aptitudes et capacités à
produire des ensembles discursifs interprétables, à les relier à des
représentations et à des catégorisations du réel et à distinguer leurs bases
conceptuelles, les modalités d'enchaînement et les procédures particulières qui
assurent aux discours cohérence, progression et validi.
Par compétence argumentaire on conviendra de l'ensemble des
capacités et des aptitudes qui permettent de concevoir les opérations
discursives en termes de rapport d'individus à des institutions, à des situations,
à des besoins, à des projets à des stratégies et à des tactiques.
Par compétence sémiotique, enfin, on pourrait admettre l'ensemble des
capacités et aptitudes donnant à l'individu les moyens de percevoir le caractère
arbitraire, multisystémique, et, cessairement mutable des signes
d'expression sociale et des productions langagières. Elle se concrétise
notamment par la compréhension et la pratique des opérations de production,
de conservation et de régénération du sens, soit dans le cadre d'une
adéquation au réel, soit dans celui d'un jeu de l'imaginaire recourant au
langage pour y manifester les marques du fantasme ou du plaisir
- «La compétence de communication peut donc se définir, pour un acteur-
interprète social donné, comme la somme de ses aptitudes et de ses capacités
à mettre en œuvre les systèmes de réception et d'interptation des signes
sociaux dont il dispose, conforment à un ensemble d'instructions et de
procédures construites et évolutives, afin de produire dans le cadre de
situations sociales requises, des conduites appropriées à la prise en
considération de ses projets».
J. Courtillon (1980) définit la compétence de communication comme suit :
« (...) apprendre une langue c'est apprendre à se comporter de manière
adéquate dans des situations de communication où l'apprenant aura quelque
chose chance de se trouver (celles-ci ayant é finies probablement à
travers une analyse des besoins), en utilisant le code de la langue cible».
S. Moirand (1982) distingue quatre composantes constitutives de la compétence de
communication :
«- Une composante linguistique, c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation
(la capacité de les utiliser) des modèles phonétiques, lexicaux, grammaticaux
et textuels du système de la langue.
- Une composante discursive, c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation
des différents types de discours et de leur organisation en fonction des
paramètres de la situation de communication dans laquelle ils sont produits et
interprétés.
- Une composante férentielle, c'est-à-dire la connaissance des domaines
d'expérience et des objets du monde et de leurs relations.
- Une composante socioculturelle, c'est-à-dire la connaissance et
«l'appropriation des gles sociales et des normes d'interaction entre les
individus et les institutions, la connaissance de l'histoire culturelle et des
relations entre les objets sociaux».
Pour J. Bergeron, L. Desmarais, L. Duquette (1984) cinq compétences principales
peuvent être distinguées dans la»compétence de communication»2 :
a) La compétence linguistique ou l'habileté à interpréter et à appliquer les
règles du code (phonétiques, phonologiques, morphologiques, syntaxiques et
sémantiques).
b) La compétence sociolinguistique ou l'habileté à interpréter et à
utiliser différents types de discours en fonction des paramètres de la situation
de communication et des règles de cohérence (combinaison adéquate des
2J. Bergeron, L. Desmarais, L. Duquette, (1984)"Les exercices communicatifs : un nouveau regard", in Études
de linguistique appliquée, 37
fonctions de communication) et de cohésion (liens grammaticaux) propres aux
différents types de discours .
c) La compétence socio-culturelle ou la connaissance de l'histoire
culturelle et des relations entre les objets sociaux.
d) La compétence férentielle ou la connaissance des domaines
d'expérience, des objets du monde et de leurs relations. Cette compétence
relève de l'exrience et des capacités d'inférence et de présupposition.
e) ou La compétence stratégique l'habileté à utiliser des stratégies
verbales et non-verbales pour maintenir le contact avec les interlocuteurs et
gérer l'acte de communication, le tout en accord avec l'intention du locuteur» .
E. Bautier-Castaing (1983 :87) propose la définition suivante :
«La compétence de communication peut être finie comme l'aptitude, de la
part du locuteur à «comprendre» une situation d'échange linguistique et à y
répondre - linguistiquement ou non - de façon appropriée. Comprendre est
synonyme ici de conférer une signification, non seulement en termes
référentiels, mantiques, de contenu de message, mais aussi, peut être
surtout en termes d'actes, d'activités illocutoire et perlocutoire de but».
Pour H. Boyer (1990: 48-51) qui préfère parler de «composante compétence»
considère que «cette compétence complexe repose sur un ensemble d'au moins cinq types de
maîtrises (donc au moins cinq composantes qui sont autant de micro-compétences) :
Ces cinq composantes peuvent être ainsi sommairement définies («- une
composante/compétence miotique ou sémio linguistique, qui intègre des
savoirs et des savoir-faire, des représentations (images, attitudes…)
concernant évidemment la langue (dans ses fonctionnements phonologiques /
phonétiques / lexico-sémantiques et grammaticaux) mais également d'autres
systèmes signifiants associés (plus ou moins exclusivement) au linguistique,
comme la gestualité, la mimique à l'oral, ou la graphie, la ponctuation, à l'écrit
[…] ;
- une composante/compétence référentielle, […] qui concerne les savoirs, les
savoir-faire et les représentations (plus ou moins «scientifiques») de l'univers
auquel renvoie/dans lequel circule telle ou (telles) langue(s) (le territoire, le
cadre climatique, géologique, zoologique ..., la démographie, l'organisation
sociale etc.) […] ;
- une composante/compétence discursive-textuelle, c'est-à-dire […] les
représentations et la maîtrise effective des divers fonctionnements textuels et
la mise en discours (cohésions interphrastiques ; cohérence du projet
argumentatif, ou narratif...) qui permettent par exemple de construire/ de
reconnaître une monstration, un récit etc. […] ;
- une composante/compétence sociopragmatique : des savoirs et des savoir-
faire, des représentations (en particulier de type évaluatif) concernant tout
spécialement la mise en oeuvre d'objectifs pragmatiques conformément aux
diverses normes et légitimités, les comportements langagiers dans leur
dimension interactionnelle et sociale : par exemple, comment répondre (par
écrit ou oralement, en face à face ou au téléphone) à telle ou telle invitation,
émanant de tel ou tel interlocuteur ou correspondant, en telle ou telle occasion
[…] ;
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