RÉALITÉ SINGULIÈRE OU SINGULIÈRE RÉALITÉ !!! Al Drucker Il y a 25 ans, quand Sai Baba m’a chargé de donner des exposés sur la spiritualité indienne aux visiteurs étrangers de l’ashram, en Inde, je commençais par une série de questions. Dans cet article, je voudrais reprendre ces questions, puisqu’elles mènent droit au cœur du mystère spirituel. A l’un de ses étudiants, un maître spirituel donna un koan, une énigme paradoxale : ‘’Montre-moi ton visage avant ta naissance !’’ En d’autres termes, montre- ‘’toi’’, avant ta naissance ! C’est un bon endroit pour débuter l’exploration spirituelle, et pas n’importe quelle image que vous gardez à l’esprit du ‘’vous’’ actuel, du ‘’vous’’ passé ou de quelque ‘’vous’’ futur, après l’accomplissement de vos buts spirituels. Il ne s’agit pas du ‘’vous’’ de cette vie entre la naissance et la mort, mais du ‘’vous’’, s’il y en a un, d’avant la conception et d’après la mort…où il n’y a ni corps familier, ni monde familier, ni vie familière, ni aucun ‘’vous’’ familier de l’état de veille. Avant la naissance, qui étiez‘’vous’’ ? Et ce ‘’vous’’ est-il toujours là dans cette vie actuelle ? En d’autres termes, dans le cœur de votre être, dans le tréfonds de votre cœur, restez-‘’vous’’ toujours immuablement le même, que ce soit dans la manifestation ou en dehors de celle-ci ? Et en ce qui concerne cette vie actuelle, considérez un peu quelles expériences étranges se produisent chaque nuit dans les rêves, de vagabondages dans des mondes étranges, d’expérimentations de réalités tout à fait différentes de celle de l’état de veille et cependant si persuasivement réelles dans leur propre cadre, où vous n’avez aucune raison de douter de leur authenticité, quand elles semblent se produire. D’où proviennent ces mondes, leurs habitants et le ‘’vous’’ particulier qui surgit dans ces histoires de rêve ? Elles apparaissent tout à coup sur l’écran de la conscience, apparemment de nulle part. Leurs histoires, leurs mondes, leurs circonstances, leurs gens ne semblent nécessiter aucune histoire antérieure. Tout comme dans un film, ceux-ci apparaissent prêts à l’emploi. Et puis, où tous ces résidents et où tous ces accessoires de rêve vont-ils, quand le rêve disparaît brusquement et inopinément en ne laissant qu’un vague souvenir qui se dissipe dans l’état de veille ? Comment expliquez-vous leur origine soudaine et leur disparition soudaine ? Pourquoi rêvez-vous ? Quel est ce ‘’vous’’ qui rêve ? Si ce n’est pas le ‘’vous’’ de l’état de veille, alors qui est responsable de cette création et de cette destruction quotidienne de mondes de rêve ? Et ces rêves contiennent-ils quelque message ? Ou le rêve et ses événements sont-ils tellement superficiels et brefs et finalement dénués de sens que vous pouvez les ignorer et poursuivre en toute quiétude votre vie de l’état de veille en l’estimant totalement différente en contenu et d’un ordre totalement différent par rapport à votre vie du rêve ? En dehors de leur étrange curiosité, nous avons tendance à ne pas accorder beaucoup d’attention aux rêves, mais en fait, le rêve a pour vous un message important, pas nécessairement dans son contenu, mais dans sa forme. Sa nature illusoire est une métaphore de la nature illusoire de l’état de veille, que vous méprenez pour la vie ‘’réelle’’, mais qui n’est qu’un autre rêve. Pénétrons encore plus loin au cœur de la nuit, là où finissent les rêves…Qu’en est-il de la période de black-out, du trou noir dans lequel vous disparaissez et qui ressemble tellement à la mort et qui survient, lorsque vous disparaissez dans le sommeil profond ? Là, l’esprit tombe dans l’inconscience et dans la quiétude. Il n’y a plus ni conscience du corps, ni mental, ni monde, ni ‘’vous’’. Tous ont disparu et pourtant, vous vous réveillez de nouveau conscient, le matin, reposé, dynamique, prêt à faire face à une nouvelle journée. Si rien ne s’était passé, pourquoi vous sentiriez-vous régénéré ? Et cette expérience de la non-expérience qui survient la nuit, quand on est en vie, est-elle un présage, un signe avant-coureur de ce qui arrive après la mort ? N’est-il pas étrange que vous vous considériez pleinement vivant, alors que cette vivacité ne se réfère qu’à votre état de veille et que chaque nuit, vous expérimentez ces intervalles récurrents de néant inconscient, semblable à la mort, sans aucune caractéristique apparente de ‘’vie’’ ? Et pourtant, la conséquence de cette période nocturne, quand elle disparait lors du réveil matinal, c’est un sentiment remarquable de repos et de régénération ! Pourquoi un événement quotidien aussi vital et vitalisant est-il pris si simplement comme allant de soi ? L’utilisation de votre énergie pendant la journée et la fatigue et l’endormissement nocturnes sont tellement gravés dans l’expérience humaine qu’ils paraissent naturels. Mais sont-ils vraiment naturels? La fatigue, l’endormissement et la perte d’énergie sontils la condition naturelle de votre vrai Soi ? Si la disparition du ‘’vous’’ individuel, avec son corps, son mental et son monde, a pour résultat que vous retrouviez de l’énergie et que vous vous réveilliez régénéré, cet état doit certainement être plus proche de votre Soi naturel. Et si ceci est vrai, il est raisonnable de se demander si ce ravitaillement en énergie subtile est aussi possible le jour ou s’il ne se produit que quand les états de veille et de rêve ‘’animés’’ s’évanouissent et meurent pour un temps dans le sommeil profond. Serait-il possible que cette source d’énergie soit ici et maintenant, toujours disponible, enfouie sous la conscience et attendant simplement d’être découverte ? Et si dans l’état de veille, vous avez effectivement réussi à puiser dans cette énergie reconstituante, qui auparavant n’était disponible que quand vous perdiez conscience dans le sommeil profond, cela signifie-t-il que vous avez atteint votre but spirituel et que vous êtes enfin chez vous dans votre Soi réel ? Non. La référence pour cet état de régénération énergétique a été le sommeil profond, où ‘’vous’’, votre monde, votre mental et votre individualité semblent tous avoir disparu et où il ne subsiste que l’obscurité du néant, le vide de l’inconscience semblable à la mort. Cela ne peut être votre vrai Soi. A la place de ce paysage inconscient, noir et vide, le Soi doit certainement être plénitude illimitée, clarté absolue, conscience, joie, amour, calme paisible, vie, unité mystique et au-delà. Cela doit être votre nature véritable. Et donc, si plus profond que le sommeil profond et son propre néant, il y a un état encore plus grand de plénitude immuable, d’énergie infinie et de Conscience, cet état divin est-il connaissable ? Et qui le connaîtrait, si le ‘’vous’’ familier a disparu et si la Conscience se situe au-delà du mental de l’individu et de ses expériences familières de la vie à l’état de veille ? Y a-t-il quelque chose à faire pour atteindre cet au-delà ou vous situez-vous là depuis toujours, mais simplement, vous ne le réalisez pas ? Son absence dans la conscience n’est-elle pas simplement due à la vision étroite du mental à qui on n’a jamais enseigné à regarder au-delà de lui-même dans l’abandon total à ce qu’il ne peut pas connaître ? Voilà quelques-unes des questions qui seront examinées ici, mais il reste encore d’autres questions importantes, particulièrement autour du concept de Dieu. Qui est Dieu ? Quand vous parlez de Dieu, parlez-vous du Père/Créateur ou parlez-vous d’une Présence spirituelle qui existe toujours ? Ou, se pourrait-il que vous ne parliez de rien d’autre que Vous, le Vous réel, le Soi, l’ultime Réalité, l’Un au-delà duquel il n’y a rien d’autre ? Si c’est le cas, alors le concept de Dieu en tant que Créateur, en tant que Cause première at-il aucun sens ? Ou n’y a-t-il là que de simples idées qui surgissent dans Maya, l’illusion et qui sont associées à elle ? Les enseignements spirituels et religieux occidentaux ainsi que beaucoup d’enseignements orientaux, aussi merveilleusement inspirants et profonds qu’ils puissent être, n’abordent pas directement la plupart de ces questions. Invariablement, ils partent du point de référence de l’individu de l’état de veille qui recherche la libération et ils se concentrent sur son mental et sur son rôle dans le façonnement de cette vie illusoire. Ainsi, ces enseignements se concentrent généralement sur la transformation, sur la transcendance ou sur la réduction au silence du mental. Et puisqu’ils se préoccupent généralement de l’état de veille, ils ignorent souvent l’état de rêve et invariablement, ils ignorent encore plus l’état de sommeil profond, sans mental, sans monde et sans ‘’je’’. Et donc, on se focalise surtout sur l’expérience évolutive où l’on s’éveille de l’illusion, qui est l’œuvre du personnage de l’état de veille qui s’appelle lui-même ‘’je’’, plutôt que de se focaliser uniquement sur Cela qui est immuable et qui ne connaît rien de l’illusion, n’ayant aucune connaissance de, ni aucun rapport avec la vie temporelle. Transcender complètement la vie temporelle implique d’aller au-delà de toute pensée concevable qui puisse être pensée, puisque les pensées sont les responsables de la projection de toutes les formes grossières et subtiles qui constituent les mondes illusoires des rêves de type nocturne ou diurne. Par conséquent, pour répondre aux questions présentées ci-dessus, vous regardez audelà de toute idée de forme, grossière ou subtile, et au-delà de tout ce qui peut être différencié ou nommé et même au-delà des états spirituels les plus élevés de samadhi pour tourner votre attention vers l’ultime Vérité non-duelle, comme l’enseigne l’Advaita Vedanta. Le Vedanta a produit des maîtres éveillés depuis de nombreux millénaires, longtemps même avant l’histoire occidentale qui est conservée. Les questions esquissées ci-dessus sont les questions fondamentales qui reflètent collectivement l’expérience de chacun et il s’ensuit qu’il doit y avoir des réponses simples et satisfaisantes à celles-ci, qui mènent à une connaissance mystique de la Vérité. (Par Vérité, on entend ce qui est éternel, immuable et la ‘’connaissance’’ dont il est ici question ne se réfère pas à la compréhension conceptuelle, rationnelle et linéaire de votre esprit, mais plutôt à la mystérieuse conscience intuitive de la Présence universelle qui est ressentie comme le cœur même de votre Soi.) Alors, que dit le Vedanta ? Il dit que tout ce qu’il y a à jamais, c’est Sat-Chit-Ananda, l’Etre, la Conscience et la Félicité. Appelez cela Parabrahma, l’Absolu, Paramatma, le Soi ou encore Dieu dans la terminologie occidentale, Sat-Chit-Ananda, Dieu et le Soi sont tous des termes interchangeables pour l’Eternel, l’Absolu, la Réalité unique. Celle-ci peut sembler recouverte par nama et rupa, le nom et la forme qui changent et qui sont liés au temps et à l’espace. Tout ce qui change n’est pas éternel et doit tirer son énergie, sa sensitivité et son existence du Soi éternel, le Sat-Chit-Ananda sur lequel il repose et qu’il voile. Les gens sont nama rupa, la nature est nama rupa et les constructions mentales sont nama rupa. Ils sont la parure du Divin, les multiples facettes de Dieu. Vus correctement et associés à Sat-Chit-Ananda, leur existence est la Réalité unique, le Soi. Mais vus de façon indépendante, séparée et sans lien avec Sat-Chit-Ananda, ils sont illusion, maya, mirages inconséquents et inexistants. Isolément, ce sont juste de simples idées dépourvues de sens, comme des rayons sans lumière ou des bulles sans eau ; elles n’ont pas de fondement. Elles sont complètement irréelles. Et cependant, elles peuvent duper l’ignorant et paraître réelles. On appelle parfois Sat-Chit-Ananda le quatrième état ou turiya. Pourquoi le quatrième ? La référence concerne les trois états quotidiens de l’illusion que tous les êtres vivants traversent cycliquement et le quatrième est la Réalité unique, la Vérité immuable qui se situe au-delà de ces trois états. Les trois états qui appartiennent à l’illusion sont l’état de veille, grossier, l’état de rêve, subtil, et le sommeil profond ou l’état causal. Dans le Vedanta, ces trois états sont représentés par aum, où ‘’a’’ évoque l’état de veille journalier de la vie matérielle, ‘’u’’ le subtil état nocturne de l’imagination des rêves et ‘’m’’ l’état causal du sommeil profond qui contient les semences de toutes les manifestations et de tous les mondes potentiels. Aum constitue le monde changeant de l’illusion. Mais audelà du cycle quotidien de aum, il y a la Vérité unique représentée par OM, appelée le quatrième état, qui n’est pas vraiment un état, mais la Réalité immuable, la Vérité omniprésente, profonde et silencieuse de l’Etre pur, qu’on appelle Sat-Chit-Ananda. Ainsi, de même que le moi est l’illusion et que le Soi est la vraie Réalité, aum est l’illusion et OM est la vraie réalité. Ainsi donc, le monde relatif qui change de l’illusion ou maya est nama et rupa, une collection de noms et de formes dissociés dans le mental de ce qui leur procure l’existence, à savoir Sat-Chit-Ananda. Le monde de l’illusion est un rêve, qu’il s’agisse du rêve nocturne ou du rêve ‘’éveillé’’ de la journée. C’est une fabrication imaginaire de votre mental qui n’a aucun sens durable. Cette illusion de maya inclut deux shaktis très puissantes. La première, c’est le voile (avarana) qui dissimule la Vérité toujours présente de Sat-Chit-Ananda et l’autre, c’est la projection (vikshepa) superposée au voile, qui produit un monde composé de nama et rupa qui n’est pas réel, mais qui semble réel. Simultanément, ce qui est vraiment réel, Sat-Chit-Ananda, le cœur de vous-même est obscurci et rendu irréel. Ensemble, ces deux shaktis, le voile et la projection constituent et le monde du rêve nocturne et le monde de la journée ou de l’état de veille, la nature de celui-ci n’étant pas différente de celle du rêve nocturne. Ainsi, dans deux des trois états d’illusion, la ‘’veille’’ grossière et le rêve subtil, les deux shaktis sont actives. La métaphore que l’on donne souvent pour illustrer ceci est celle de la vision d’une corde au crépuscule. Un voile d’obscurité masque la scène et dissimule tout hormis la vague image d’une corde et le mental donne un sens à l’image en l’associant au souvenir d’un serpent. Le serpent imaginaire est ensuite projeté à l’extérieur, puis perçu comme étant réel et réellement là dehors. Mais à l’inverse de l’état de veille et de l’état de rêve, dans le troisième état ordinaire quotidien du sommeil profond, le mental assignateur de sens est silencieux et il n’y a que la shakti du voile. Il n’y a aucune projection. Par conséquent, dans cet état, il n’y a ni monde illusoire, ni corps, ni individu qui s’appelle ‘’je’’, ni mental pour différencier des objets grossiers ou subtils en des noms et des formes distinctes. Dans cet état, la Vérité est cachée et perçue au travers du voile de maya comme néant, vide et inconscience. Mais aucune invention n’est projetée pour obscurcir encore plus la Réalité. Vivre dans un monde de non-vérité requiert une dépense constante d’énergie. Quand l’énergie disponible est épuisée, le sommeil survient. C’est comme un interrupteur qui coupe l’irréalité du monde illusoire qui draine l’énergie. Mais comme dans l’action d’un interrupteur qui coupe un ventilateur, les pales continuent de tourner pendant un moment en ralentissant ‘’en roue libre’’. Les tours restants sont l’état de rêve où des épisodes plus brefs de mondes irréels sont projetés, mais où de moins en moins d’énergie est utilisée. Puis vient l’état tranquille et reposant du sommeil profond où il n’y a plus aucune projection irréelle et donc, sans aucune superposition troublante, l’énergie de la Vérité peut filtrer silencieusement à travers le voile et apporter le contentement et le repos tout en rechargeant la batterie de la ‘’vie’’. Ensuite, après le sommeil profond, puisque les graines de la manifestation subsistent, l’habitude karmique d’accueillir le retour de toute l’illusion et de toute la projection dans l’esprit relance tout le cycle illusoire. Ce cycle continue jour après jour, année après année et vie après vie jusqu’à ce que le voile soit écarté, au bout du compte, et que les graines de la manifestation soient grillées, comme le dit le Vedanta. Avec la conscience qui ne se fixe que sur la pure Conscience, les graines de l’illusion sont grillées, il est mis un terme à maya et la vérité immuable de Sat-Chit-Ananda, le Soi unique est révélée. LA RÉALITÉ ET L’ILLUSION PEUVENT-ELLES COEXISTER ? Comme métaphore de la Réalité ultime, prenons l’océan, la vaste étendue d’eau qui constitue la plus grande partie du monde visible. Bien entendu, le monde comprend beaucoup plus que l’océan. Pour être complète, la métaphore doit aussi inclure ce qui n’est pas l’océan, la terre et le ciel. Là où l’océan touche ce qui n’est pas l’océan, il y a une limite, une discontinuité. A la limite, un état touche un autre état différent de lui et qui n’a intrinsèquement rien de commun avec lui. L’océan, c’est de l’eau, la terre, c’est de la terre et le ciel, c’est de l’air. Ce sont des éléments distincts qui ne partagent pas de propriétés communes. A la limite où se touchent ces différents états, vous trouvez une multitude de phénomènes, chacun avec son nom, ses formes et ses caractéristiques particulières qui semblent individuelles et distinctes les unes des autres. Pour citer quelques-uns de ces phénomènes qui se situent à la limite de l’océan et de ce qui n’est pas l’océan, vous pouvez songer aux vagues, à la neige, à la glace, au brouillard, aux nuages, à la vapeur, à la grêle, aux embruns, aux courants, à la houle, aux turbulences, aux tempêtes, à la rosée, aux entonnoirs, aux trombes, aux ouragans, aux icebergs, etc. Ces phénomènes qui se produisent là où l’océan et ce qui n’est pas l’océan se rencontrent semblent sensiblement diverger en matière de formes dans beaucoup de cas. Mais ils ont deux choses en commun : bien qu’ils semblent avoir des noms et des attributs uniques, tous ne sont composés que de l’élément de l’océan, à savoir l’eau. Et du point de vue de ce qui n’est pas l’océan, chacun, dans sa propre zone d’influence particulière, paraît couvrir l’océan, le dissimuler à la vue, remplacer localement la vaste étendue sans limite de l’océan calme et sans caractéristique distinctive par sa propre forme caractéristique. Donc, ils se produisent à l’intersection entre l’océan et ce qui n’est pas l’océan et bien qu’ils soient constitués par l’océan, ils semblent avoir des caractéristiques tout à fait uniques et avoir pour effet de cacher l’océan, de la perspective de ce qui n’est pas l’océan. Par contraste, quand le point de référence se situe dans les profondeurs de l’océan, tout ce que l’on voit, c’est seulement le seul océan liquide, immuable et sans caractéristique. Donc, toutes ces formes n’apparaissent qu’à la limite, du point de vue de ce qui n’est pas l’océan, d’un point de référence qui se situe au-delà de l’océan. Que vous dit cette métaphore ? Si l’océan représente la Réalité ou la Vérité et si ce qui n’est pas l’océan représente ce qui n’est pas la vérité ou l’illusion, alors il devient clair que si vous croyez que l’illusion peut être réelle, en d’autres termes que si quelque chose d’autre que la Réalité absolue peut se poser comme réalité et paraître exister de manière convaincante, il y aura alors deux mondes : un monde réel et un monde irréel ou illusoire qui parait réel avec une limite entre les deux. Bien entendu, cette dualité de la Vérité et de la non-vérité ne peut sembler exister que dans le mental leurré de celui qui croit que le monde, Dieu et lui-même sont essentiellement différents et distincts les uns des autres. Il s’ensuit de cet exemple de l’océan et de ce qui n’est pas l’océan que s’il peut y avoir une chose comme la Réalité et la non-réalité qui coexistent, alors, vu en regardant vers l’extérieur depuis le monde de l’illusion, il y aura des tas de formes et de phénomènes apparemment séparés et distincts, tout comme à la limite de l’océan et de ce qui n’est pas l’océan, apparaissaient de multiples formes apparemment distinctes, comme les vagues, la glace, la vapeur, etc., mais toutes composées de l’unique substance de l’océan, à savoir, l’eau. De même, si la Réalité et la non-réalité peuvent coexister dans le mental, une multitude infinie de noms et de formes apparemment distincts, mais tous constitués à partir de l’impérissable Réalité, à savoir, Sat-Chit-Ananda semblerait exister. Cependant, ce qu’il y a de commun ne sera pas évident du tout. Les divers phénomènes sembleront plutôt différents de la Réalité et différer les uns par rapport aux autres. En fait, ils cacheront la vraie Réalité en la remplaçant par leurs propres formes qui seront maintenant considérées comme la ‘’réalité’’ communément acceptée. C’est la situation dans laquelle se retrouve l’esprit illusionné dans les états de ‘’veille’’ et de rêve. Conclusion : il est quasiment impossible de voir la Vérité du point de vue de la nonvérité, particulièrement si on utilise le mental comme instrument dans cette optique, car le mental est imprégné de non-vérité et par sa constitution même (les pensées), il est conçu pour obscurcir la Vérité. La Vérité ou la Réalité ne peut être vue qu’à partir de la Vérité et non à partir de la non-vérité. Le mental associé à l’individu est non-vérité et il est par conséquent incapable de percevoir la Vérité. Par conséquent, tout ce que le mental perçoit à travers ses pensées peut être rejeté comme non-existant, non-vérité, non-réalité. Il y a cependant une perception authentique qui n’implique pas le mental et la conscience individualisée. L’amour universel, la paix profonde, le calme durable et la vraie beauté se situent au-delà du royaume du mental. On peut les associer par erreur à des objets ou à des environnements particuliers, mais ils sont la substance et la nature même de la Réalité et ils sont par conséquent immuables. Il n’y a ni va et vient, ni allée et venue pour eux. Ils n’apparaissent pas ici ou là. Ils sont toujours présent partout. Ils sont tout ce qu’il y a. Ils transcendent le mental. Du point de vue de l’Amour, l’Amour seul est perceptible. Votre mental peut le percevoir autrement, mais cela ne changera pas ce qui seul est là. L’exemple classique et qui a déjà été mentionné de l’obscurcissement de la vérité par l’illusion est celui de la corde et du serpent. Dans l’obscurité, on peut confondre une corde inoffensive avec un serpent, quand elle est vaguement perçue par le mental. Alors on prend peur et on devient nerveux. Mais si vous éclairez le serpent avec une torche pour mieux l’examiner afin d’évaluer le danger qu’il représente, alors, à votre grande stupéfaction, vous vous rendez compte que vous ne voyez pas le serpent plus clairement, vous constatez plutôt qu’il ne s’agit pas d’un serpent, mais d’une corde et que cela a toujours été une simple corde. L’obscurité, l’absence de lumière, ce qui n’est pas, ne peut jamais être illuminée par la lumière ni être vue plus clairement en conséquence. Elle disparaît simplement, quand vient la lumière et alors, ce qui a toujours été là se révèle. Si au lieu de vous enfuir dans la panique, vous affrontez directement votre peur et si vous utilisez la lumière pour éclairer le serpent, vous découvrez que le serpent a disparu, comme la peur qui l’accompagne, et la vérité qui était cachée se révèle maintenant. Le serpent n’est qu’une pensée obscure, une pensée de peur. Il n’existe pas. Il représente l’absence de lumière. En braquant sur lui la lumière, la couche d’obscurité disparaît. Cette lumière, c’est la Conscience constante intégrée. Comment trouver cette Lumière qui éclaire la Vérité et qui chasse l’obscurité ? Si vos lunettes se trouvent déjà sur votre nez et si vous les utilisez pour chercher les lunettes que vous pensez avoir perdues, trouverez-vous les lunettes perdues ? Non. Vous les avez déjà. Pareillement, vous n’avez pas perdu la Lumière. Vous n’avez pas besoin de la trouver. Vous êtes déjà la Lumière. Il vous faut simplement le reconnaître. Vous pouvez penser n’être qu’un mendiant bon à rien, mais quand on vous dit que vous êtes le prince héritier, vous devez juste l’accepter, le croire, l’admettre. Car si c’est vrai et si vous êtes déjà cela, cela se manifestera naturellement dans votre conscience. Les détails de l’histoire et les sentiments en cours de route ne sont pas importants. Ils peuvent prendre un tas de formes et d’aventures. C’est juste que le voile de peur disparaît définitivement et alors, vous devenez comme un lotus qui s’épanouit pétale après pétale dans la grandeur de la reconnaissance de votre propre Soi. En langage védantique traditionnel, le Vous réel, le Soi, se situe au-delà du vous illusoire, le moi individuel qui recouvre le Soi. Ce Vous réel, le Soi, est la Réalité universelle unique qui est tout ce qui est. Le vous illusoire, le moi individuel avec ses caractéristiques distinctives et ses parties distinctes que vous avez cru être pendant longtemps et que vous avez aussi cru que toute autre chose distincte, vivante ou non vivante, grossière ou subtile, manifestée ou non manifestée, phénoménale ou conceptuelle se considère être, n’a jamais été réel et n’existe pas. Quand vous considérez que vous êtes un individu, différencié et distinct des autres, ce ‘’vous’’ n’est rien du tout…une simple hallucination, un personnage fictif dépourvu de sens véritable. Mais quand il est vu correctement, non pas comme quelque chose de distinct et de différent, mais simplement comme un nom et une forme évanescente, une enveloppe extérieure peu substantielle revêtue par le Soi unique universel, alors cet individu qui semble distinct est vu correctement comme étant le Soi unique, qui seul est réel. Il est par conséquent grotesque de penser que ce ‘’vous’’, ce ‘’corps-mental-personnalité’’ individuel et composite puisse jamais devenir le Soi. Les vêtements ne peuvent jamais devenir l’homme. Quels que soient les vêtements, l’homme qui est en-dessous reste le même, ses vêtements ne l’altèrent en rien. Le ‘’vous’’ individuel ne peut pas devenir le Soi. La seule transformation possible, c’est dans la vision de ce qui est déjà, mais qui auparavant était mal perçu. Vu correctement, vous n’êtes pas le moi individualisé distinct ; ce moi n’a jamais existé. Mais vous êtes toujours et partout l’unique Soi universel et rien d’autre. L’équipement du corps, du mental et de la personnalité distinctive particulière n’est qu’un simple vêtement extérieur qui recouvre Sat-Chit-Ananda ou qui en d’autres termes entoure le Soi. Le Soi, toujours endodéterminé n’en est pas conscient. Pour lui, les formes extérieures sont non-existantes. Et ainsi en est-il de toute l’illusion…l’ego, les corps, les formes, les ombres, l’obscurité, les mondes, les pensées et les idées, le temps et l’espace, ‘’vous’’, tous apparaissent inexplicablement dans le mental en présence du Soi, comme des ombres nuageuses et le soleil. Ils apparaissent à la limite où on peut entretenir la possibilité d’autre chose. Une fois qu’ils apparaissent, ils masquent le Soi, vu du point de référence du ‘’vous’’, de l’individu. Mais le Soi n’en a pas conscience. La pléthore de formes est sans rapport avec Lui. Elles n’ont pas de cause. Elles n’ont pas d’effet. Elles ne sont rien. Ce ne sont que des nuages qui passent. Vous ne devez pas vous en inquiéter. Vous devez seulement prêter attention à l’immortalité…vous devez seulement demeurer dans votre vrai Soi. Ainsi, à chaque instant, quelles que soient les apparences, peu importe ce qui semble jouer dans le champ de la perception de votre esprit de ‘’veille’’, que ce soit un rêve d’unité joyeuse ou le cauchemar d’une terrible séparation et la panique ou quoi que ce soit entre les deux, chaque instant est une occasion d’approfondir l’apparence extérieure et de reconnaître le contexte immuable, la Vérité qui est toujours présente en dessous, qui est toujours la même, quelles que soient les apparences extérieures. C’est la Bonne Nouvelle de la Conscience constante intégrée qui est votre ticket pour rentrer chez Vous. Dénuée de Maya, à quoi ressemble la Vérité ? Quelle est la Vérité vue du point de référence de la Vérité elle-même ? Appelez-la Réalité singulière ou singulière Réalité, la base non-duelle permanente au-delà du sommeil profond, toujours existante avant la conception et après la mort, dans le tréfonds de chaque instant entre les deux. Ce qui suit est un aperçu de la Réalité singulière ou de la singulière Réalité, considérée à partir du quatrième état qui est Vous, le pur Soi, Dieu, Sat-Chit-Ananda, non touché par le voile de l’illusion et par la projection des mondes imaginaires. LA VÉRITÉ VUE À PARTIR DE LA VÉRITÉ Om. Ceci est plein. Cela est plein. De la plénitude émane la plénitude. Et pourtant, la plénitude demeure toujours pleine. Om, paix, paix, paix. Isha Upanishad Tout ce qu’il y a, c’est Dieu. Il n’y a rien d’autre. Dieu est la Totalité. Dieu est la Vérité. Dieu est l’Amour. Dieu est la Lumière. Dieu est la pure Conscience. Dieu signifie tout. Dieu est toute la Réalité. Dieu est toute l’existence. Ce qui n’est pas Dieu n’est pas réel et n’a pas d’existence. Ce n’est rien du tout. Dieu se déploie éternellement. Dieu en tant qu’Amour toujours complet, c’est ce que vous êtes dans un déploiement permanent. Vous êtes Dieu. Il n’y a aucune différence d’aucune sorte. Il n’y a pas moyen de distinguer où Vous finissez et où Dieu commence. Vous ne pouvez jamais en aucune façon être autre chose que la plénitude de Dieu, toujours complète, toujours parfaite, toujours sans péché, toujours pur Amour. Vous êtes la sainteté même. Il n’y a rien de plus saint que Vous. Vous êtes omnipotent. Il n’y a aucun pouvoir en dehors de Vous, plus puissant que Vous, qui peut s’opposer à Vous en aucune façon. Vous êtes toute l’énergie, toute la passion. Vous êtes l’Amour infini, singulier, qui se déploie toujours et qui est Dieu. Vous êtes l’Idée sacrée qui est l’esprit de Dieu. Vous êtes le pur Esprit qui se déploie éternellement dans l’Amour. Vous êtes le Soi, Dieu. Il n’y a personne d’autre que Vous, jamais. Vous n’avez pas de corps. A aucun moment, votre corps physique ou votre corps subtil n’est jamais réel. Vous ne connaissez aucun monde en dehors de Vous. Pour Vous, il n’y a pas de temps et pas d’espace. A aucun moment, ceux-ci ne sont réels. Vous n’êtes pas un individu. Vous ignorez tout d’objets ou de formes séparables. Vous ne rêvez pas. Vous n’êtes pas né. Vous ne mourez pas. Vous n’avez ni centre, ni intérieur, ni extérieur. Il n’y a aucun ‘’vous’’ individuel limité, comme le ‘’vous’’ que vous avez constitué et que vous pensez être. Un tel ‘’vous’’ n’est rien et est toujours dépourvu de signification. Dans l’éternité, il n’y a que le vrai Vous, immuable. C’est tout ce qu’il y a. Il n’y a pas de Dieu en tant que créateur ou cause dont vous êtes la création ou l’effet. Vous n’avez pas de source et vous n’êtes pas une source. Vous n’avez ni commencement, ni fin. Il n’y a que la constance que Vous êtes. Il n’y a rien à côté de Vous. Il n’y a que le seul et unique Amour de Dieu parfait et sans commencement que Vous êtes. Vous en êtes la totalité, toujours chez vous en Dieu, toujours chez vous en Vous. Vous êtes l’Un, la somme totale de tout ce qu’il y a, l’unique Pensée qui constitue Dieu. La Vôtre est la Vie unique, qui est la Vie de Dieu. Le Vôtre est l’Esprit unique, qui est l’Esprit de Dieu. La Vôtre est la Volonté unique, qui est la Volonté de Dieu. Identique à Dieu, Dieu ne peut être en dehors de Vous, au-delà de Vous ou autre que Vous. Dieu ne peut être Dieu, sauf en étant Vous. L’idée de Dieu est impossible sans Vous. Vous êtes le point de référence magistral pour tout. En sachant qui Vous êtes vraiment, en connaissant votre Soi, Vous connaissez Dieu. C’est tout ce qu’il y a à connaître. Et vous ne pouvez jamais l’ignorer. A aucun moment, Vous n’ ignorez que votre Soi est Dieu. Il était, il est et il sera toujours la totalité de qui Vous êtes, le Soi unique, Dieu. Vous savez parfaitement qui Vous êtes, mais Vous ignorez tout de ce que Vous n’êtes pas. Vous ne connaissez rien de l’illusion. Vous ne connaissez rien du néant. Vous ne connaissez rien du temps et de l’espace. Vous ne connaissez rien de la séparation. Par conséquent, Vous ne connaissez rien du monde de la séparation. Vous ne connaissez rien des corps et des formes et des ombres et des idées d’absence d’amour et des états d’absence de paix. Vous ne connaissez rien des entités temporelles individuelles. Vous ne connaissez rien des parties séparables, spécialisées du tout. Vous ne connaissez que Vous-même, éternel, immuable, la Plénitude même. Vous êtes l’Amour et Vous ne voyez que l’Amour. Vous êtes la Lumière et Vous ne voyez que la Lumière. Vous êtes la Paix et Vous ne voyez que la Paix. Vous êtes Dieu et Vous ne voyez que Dieu. Sûr de Vous, Vous êtes sûr de tout. Vous ignorez tout de l’incertitude et du doute et vous ignorez tout de conditions différentes de l’Amour inconditionnel immuable. C’est ce que Vous êtes. Vous ne devez rien faire pour être cela. Vous êtes déjà cela et Vous ne pouvez rien faire pour être autre chose que Cela, autre chose que ce que Vous êtes. C’est votre Vérité. C’est votre Réalité. C’est votre état éternel actuel, toujours immuable. Maintenant même, vous êtes au Paradis et le Paradis est en vous. Vous êtes le Paradis. Vous êtes le Soi unique, vous êtes le Paramatma, le Parabrahman, l’Absolu, Sat-Chit-Ananda. C’est votre Réalité pour toute l’éternité. C’est la seule Vérité qui existe. Y a-t-il quelque chose à faire pour réaliser la Vérité de qui Vous êtes ? Non. Il n’y a rien à faire. Vous ne pouvez rien faire pour devenir qui Vous êtes déjà et qui Vous avez toujours été. Croire qu’il peut y avoir autre chose que Vous, le Soi, Dieu, est pure ignorance et cette ignorance est la cause de toute peine éventuelle. Mais l’ignorance n’est pas réelle. Il n’y a ni esclavage, ni ignorance. Il est possible que des rêves surgissent de nulle part et semblent jouer sur le pur écran de la Conscience que Vous êtes, mais ils n’ont rien à voir avec Vous. Un rêve peut surgir avec un thème spirituel, un rêve d’éveil où ‘’vous’’, un personnage imaginaire qui s’appelle ‘’je’’, semblez vivre une vie au sein de l’illusion, où vous imaginez être captif et où vous choisissez alors de suivre une voie d’éveil à la Vérité par l’entremise de diverses pratiques et d’enseignements spirituels. Dans un tel rêve, il y aura une sadhana (effort) et la grâce, mais rien de tout cela n’a quoi que ce soit à voir avec Vous, la Vérité. La Vérité est éternellement inconditionnelle, immuable. Chaque enseignement et chaque sadhana ne concernent que des activités imaginaires et des personnages imaginaires qui sont totalement illusoires. La sadhana est un effort imaginaire, comme boire de l’eau imaginaire pour étancher une soif imaginaire. Son but ultime dans le rêve, c’est de supprimer la notion fausse obsédant le personnage imaginaire qu’il diffère en quoi que ce soit du Dieu toujours pur et immuable, de l’unique vrai Soi. La sadhana ‘’déshypnotise’’ le personnage imaginaire de l’idée hypnotique qu’il n’est pas Dieu. Dans cette histoire, l’éveil se produira comme une expérience subjective et l’effort spirituel se déroulera comme la cause de cette expérience, mais tous les efforts et toutes les expériences n’ont aucune valeur réelle dans la Vérité, parce que le Soi, le Vous, le Dieu toujours libre et éveillé n’est pas affecté par aucun effort imaginaire et ‘’vous’’, le personnage illusoire, endormi et imaginaire ne transcenderez pas le rêve pour devenir réel, en conséquence. La Réalité n’a rien à voir avec l’éveil, avec l’illumination, avec ‘’vous’’ et vos expériences ou avec le monde dans lequel ‘’vous’’ semblez exister, ou avec les rêves grossiers ou subtils, diurnes ou nocturnes. La Réalité n’a rien à voir avec les projections, les superpositions, les fabrications mentales ou quoi que ce soit qui va et qui vient. La Réalité, c’est le Dieu immuable, le Soi immuable, le Vous immuable. Vous, en tant que Conscience et Amour pur. Vous n’avez jamais été rien d’autre. Vous ne pouvez pas ne pas l’être maintenant. Un rêve peut jouer un instant, en apparaissant et en disparaissant inexplicablement, mais pour Vous, il est inexistant. La corde ignore le serpent, le soleil ignore les nuages, la lumière ignore l’ombre ou l’obscurité. Vous restez comme Vous êtes, un déploiement éternel et sans limite d’Amour pur. Août, 2006 www.atmapress.com