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Par amour de la loi pure et pour la loi de l'amour pur - Amar Vivek

PAR AMOUR DE LA LOI PURE ET POUR LA LOI DE L’AMOUR PUR
Par M. Amar Vivek
M. Amar Vivek est entré à l’Université Sri Sathya Sai en 1986 pour y suivre une maîtrise de
gestion. Auparavant, il avait obtenu sa licence en droit à l’Université du Pendjab, à
Chandigarh. Actuellement, il est avocat à la Haute Cour du Pendjab et de l’Haryana et il est
également membre fondateur du Sri Sathya Sai Gramin Jagriti Sewa Sadan, une organisation
à but non lucratif qui s’investit dans l’autonomisation et l’éducation rurale.
Le 16 août 1988 ! Jamais je ne pourrai oublier ce jour
dans ma vie. Ce fut le jour le plus triste de ma vie et en
même temps, le plus heureux. Je dus quitter la Présence
physique de Bhagavan, ce jour-là, après avoir terminé
mes études de troisième cycle. Mais Bhagavan fit en
sorte que ce jour reste à tout jamais gravé dans mon
cœur en m’appelant dans la pièce réservée aux
entretiens avec le groupe des étudiants sur le départ.
Dans cette pièce, Il me parla avec beaucoup d’amour et
en me tenant par la main, Il demanda : ‘’Que Me
donneras-tu en retour pour tes études à l’université de
Swami ?’’
J’étais abasourdi, manifestement pas préparé pour une
question aussi directe. Mais je parvins à retrouver ma
voix et je bafouillai : ‘’Tout ce que Tu voudras,
Bhagavan !’’ Il me regarda alors droit dans les yeux
avec intensité, submergeant tout mon être intérieur. Puis,
la conversation se poursuivit : ‘’Promets-tu que tu Me
donneras tout ce que Je demande ?’’ Je répondis avec
fermeté : ‘’Oui, Bhagavan !’’
C’est alors que sortit cette injonction de la bouche divine : ‘’Ne ternis pas la réputation de Sai
– c’est tout ce que Je te demande. Je ne veux pas que quelqu’un Me dise que Mon ancien
étudiant se montre indigne des Mes enseignements et de Mon exemple.’’
Vous pouvez imaginer quel impact ces paroles d’adieu de Bhagavan eurent sur moi – et elles
continuent d’exercer leur influence sur moi, jusqu’à ce jour. Son exhortation me revient
souvent à l’esprit et m’incite à écouter la voix de ma conscience. Elle me pousse à essayer
d’avoir les normes les plus élevées de comportement éthique.
Et le simple sentiment qu’Il est au courant de chacune de mes respirations, de mes paroles et
de mes actions me remplit d’énergie et d’inspiration. De quel meilleur encouragement a
besoin un homme qui entre dans le monde complexe et parfois traumatisant du droit, où vous
avez affaire à des criminels et où vous devez traiter des cas multiples de tragédie humaine ?
Les affaires qui ont durement éprouvé mes nerfs n’ont pas manqué et je ne les ai traversées
qu’en écoutant ma voix d’or intérieure.
L’éclatante lumière de la vérité
En tant qu’avocat exerçant à la Haute Cour du Pendjab et de l’Haryana à Chandigarh, j’ai
traité un cas extrêmement difficile en 1999. Un policier corrompu avait illégalement acquis la
maison d’un pauvre enseignant. Si je ne m’en étais pas remis au divin, je n’aurais pas pu
résister au dur combat qu’il me fallut endurer, car le policier était bien déterminé à me nuire,
ainsi qu’à ma famille. L’ancien avocat de mon client lui avait conseillé de faire de fausses
déclarations, mais me rappelant les paroles de Swami, je lui dis qu’il ne devait pas mentir au
tribunal et que de plus, nous gagnerions l’affaire en nous basant sur la vérité et non pas sur
l’exagération et le mensonge.
Le procès dura longtemps et
nécessita l’examen de nombreux
témoignages. Finalement, les débats
furent clôturés, après plusieurs
années et le juge dut rendre son
jugement. J’étais plutôt nerveux
concernant la décision imminente de
cette affaire, car celle-ci avait été
assez épuisante émotionnellement.
A la maison, en regardant la photo de
Bhagavan dans ma chambre, je
pouvais ressentir Sa Présence
rassurante autour de moi. Je
commençai à me souvenir des
moments où le Seigneur veillait en
fait sur moi, tandis que nous
continuions à adhérer à la vérité et à la rectitude.
Je m’étais occupé de l’affaire d’une manière désintéressée et sans peur en me basant sur ma
seule force intérieure et sur ma conviction. J’avais le sentiment que nous gagnerions
certainement cette affaire, car nous n’avions jamais dévié de la rectitude.
En réfléchissant aux événements qui s’étaient produits les jours précédents, je me rappelai
comment, à un moment critique, un document crucial était arrivé de nulle part dans mon
bureau. Un monsieur, que je ne connaissais pas, était entré et me l’avait remis. Il s’appelait
‘’Rishi’’ (c-à-d ‘’sage’’) et je songeai que c’était certainement le divin qui était à l’œuvre.
Je me souvins encore comment, lorsque j’avais interrogé l’officier, d’une manière très
surprenante, il avait répondu à toutes mes questions, l’une à la suite de l’autre, contre luimême ! J’avais sûrement prié Bhagavan avant de commencer et jamais je n’aurais espéré une
telle tournure d’événements aussi spectaculaire, car sinon, le policier avait une volonté forte.
Et puis, le nom du juge qui devait rendre le jugement m’encourageait aussi. Il s’appelait Sri
Sant Prakash (‘’lumière du saint’’). Je sentais que je ne devais pas me tracasser, puisque la
lumière ne peut que jaillir d’un saint ! Et finalement, ce fut le jeudi 17 mai 2001 que le verdict
de ce procès tant attendu tomba en notre faveur ! Nous étions enchantés, car toutes ces
longues années d’adhésion patiente aux valeurs avaient fini par triompher du mensonge, de la
contrefaçon et de la manipulation.
Prêt à aider
Une autre fois, une personne âgée
avait réclamé mon aide. Appelons-la
Savitha, pour respecter sa vie privée.
Elle avait perdu son mari et un fils
adulte dans un tragique accident de la
route. Elle s’était ensuite retrouvée
prise dans un conflit immobilier avec
sa belle-sœur qui revendiquait les
droits de la maison où vivait Savitha.
Complètement désespérée dans sa
situation pitoyable, elle me présenta
quelques feuilles blanches signées
par son mari et par sa belle-mère et
elle me demanda si je pouvais les
utiliser pour fabriquer un testament
qui attesterait qu’elle avait hérité des
biens immobiliers laissés par son mari.
J’étais ébranlé. Devais-je l’aider en fabriquant de faux documents ou devais-je adhérer
strictement à la voie de la rectitude ? C’était un réel dilemme, car d’un seul coup, je pouvais
la sauver d’une situation injuste, mais cela signifiait aussi d’avoir recours à la fausseté.
Je lui demandai de patienter un moment et je rentrai dans mon bureau pour être tout seul
pendant quelques minutes. Je priai intensément Bhagavan et je scrutai mon être intérieur pour
déterminer le bon chemin. Mes émotions me poussaient à l’aider à tout prix, car c’était une
victime sans défense. Peu de temps après, la voix de ma conscience parla. La voie que je
devais suivre était claire.
Je me rendis auprès de ma cliente et je lui dis que je ne pouvais pas utiliser ces papiers pour
rédiger un document comme un testament, mais que je pourrais certainement présenter ces
papiers au tribunal pour convaincre les juges de sa bonne foi en tant que personne honnête, à
condition qu’elle n’en fasse pas un mauvais usage, en aucune circonstance. Je lui dis aussi
qu’en adhérant à la vérité, il était possible qu’elle ne gagne pas dans ce conflit immobilier,
mais qu’elle serait la gagnante à ses propres yeux et que Dieu prendrait certainement soin
d’elle.
Elle s’empressa d’accepter ma proposition, et le courage et la conviction que nous retirâmes
de ce petit épisode nous donnèrent la confiance de n’adopter que des moyens honnêtes. C’est
alors que les choses prirent une tournure étrange, lorsque la belle-sœur de Savitha fournit un
prétendu testament au nom de la belle-mère défunte qui léguait tous les biens à sa fille, à la
belle-sœur ! Nous étions sidérés de voir se jouer devant nous cette combine que nous avions
refusée comme étant immorale et contraire à nos principes.
Le testament n’avait été prétendument rédigé que quelques jours avant le décès de la dame,
période durant laquelle elle luttait contre le cancer. Obtenir la vérité de ce qui s’était passé et
fonder nos soupçons fut une tâche ardue et difficile.
Il s’avéra qu’une personne, M. Janardhan (nom changé), un avocat, comparut comme témoin
dans l’affaire. Il était censé avoir rédigé le dit testament. Lors de son témoignage au tribunal,
il mentionna clairement qu’il ignorait si le testament était l’œuvre de la vieille belle-mère de
Savitha. Il dit qu’il avait été appelé chez elle par la belle-sœur de Savitha et que là-bas, il avait
trouvé la vieille dame couchée dans son lit.
C’est la belle-sœur qui lui a alors transmis les papiers – prétendument le testament de sa mère.
Il les a simplement signés sans connaître le contenu, ni vérifier si c’était bien elle qui en était
l’auteur ou pas. L’affaire est toujours en cours et le verdict consécutif au témoignage de M.
Janardhan est attendu dans les mois à venir, mais intuitivement, je sais que seule la vérité
triomphera. En fait, cette foi elle-même est une victoire pour moi et pour ma cliente.
Un témoin juste
Je me rappelle aussi comment, simplement en entreprenant un voyage en train jusqu’à
Puttaparthi, je fus sauvé d’une situation désespérée, quand quelqu’un porta de fausses
accusations contre moi. J’avais mené un procès contre un avocat qui avait agressé
sexuellement la rédactrice en chef d’un journal. Mû par un sentiment d’indignation, je
défendis l’affaire avec acharnement contre l’avocat et en conséquence, sa demande de
libération sous caution anticipée fut rejetée. Ceci provoqua l’hostilité de l’avocat et il conçut
un plan astucieux pour me démolir.
Il déposa une fausse plainte contre moi à Sarahanpur, Uttar Pradesh, en portant des
accusations graves et déshonorantes concernant mon caractère et ma conduite. L’incident
qu’il avait concocté se rapportait au 14 juin et la stratégie astucieuse concernant cette date,
c’était qu’au mois de juin, la Haute Cour était fermée à cause des vacances d’été. Donc, il ne
m’aurait pas été possible de prouver dans ma défense qu’à la date de l’incident, j’étais
présent au tribunal en train de débattre d’une affaire ou l’autre.
Néanmoins le 13 juin, cette année là,
j’avais pris le Karnataka Express à
New Delhi jusqu’à Dharmavaram
pour me rendre à Puttaparthi. Et
imaginez que le passager qui était
assis à côté de moi ce jour-là dans le
train n’était nul autre que le Président
de la Haute Cour du Pendjab et de
l’Haryana de l’époque qui se rendait
lui aussi à Puttaparthi !
De retour à Chandigarh, je fus cité à
comparaître en raison de cette vilaine
plainte à mon encontre et c’est plutôt choqué que je priai Bhagavan avec ferveur. Suivant Son
inspiration, je me rendis directement au cabinet du Président de la Haute Cour et je lui
expliquai toute l’affaire. Il téléphona immédiatement à son homologue de la Haute Cour
d’Uttar Pradesh et il proposa de comparaître comme témoin personnel en ma faveur, puisqu’il
était présent avec moi dans le train du 13 au 15 juin. Le Président de la Haute Cour d‘Uttar
Pradesh fit en sorte que la fausse plainte à mon encontre soit clôturée et donc, je m’en sortis
totalement indemne, de par Sa grâce.
Nul doute que le voyage vers Sai ne conduise quelqu’un vers la destination assurée de Sai
Lui-même, mais ce voyage en train jusqu’à Puttaparthi fut quelque chose de spécial, car il
démontra me protéger de tout mal ! Ce fut une réservation magistralement conçue pour
secourir un humble travailleur qui s’efforçait de suivre le chemin de la vérité au meilleur de
ses capacités.
Parvenir à un accord
J’ai récemment mené une affaire pour une personnalité du monde du cinéma. La partie
adverse était une personne en vue de Chandigarh. Après avoir prié Bhagavan, je pus amener
cet homme à la table des négociations et les deux parties parvinrent à un accord mutuel. La
vingtaine de procès en souffrance, qui faisaient l’objet d’une lutte amère furent clôturés en
quelques jours.
La cliente était très satisfaite du
résultat et après quelques jours, la
personne de la partie adverse vint elle
aussi me voir et elle me remercia
pour avoir mis un terme à ce litige
amer. Elle déposa sur la table une
somme de 75 000 roupies et elle
partit.
Ma conscience se mit immédiatement
à protester. Je pensai qu’il me fallait
rendre l’argent à la personne sans
plus de cérémonie. Mais je fus
ensuite saisi par une impulsion
supérieure. Je pensai : pourquoi ne
pas transmettre cet argent à ma
cliente qui avait subi des pertes énormes durant cette affaire ?
Je l’appelai immédiatement à Mumbai et après lui avoir tout expliqué, elle accepta la somme
avec plaisir. Je lui demandai aussi d’envoyer un accusé de réception du montant à la partie
adverse. Plus tard, elle me téléphona pour me dire que jusqu’ici, elle n’avait jamais cru qu’un
avocat lui transmettrait de l’argent dans une telle situation !
C’est seulement grâce au système de valeurs régissant ma conduite et à la confiance d’écouter
ma conscience, gagnés via la noble éducation dispensée à l’Université Sri Sathya Sai que j’ai
pu agir ainsi. ‘’L’HONNETETE DANS LA VIE PERSONNELLE ET DANS LA VIE
PROFESSIONNELLE EST LA PREMIERE POLITIQUE’’ est une importante leçon que
l’on nous enseignait dans notre Alma Mater chérie et au fil des ans, c’est devenu une
conviction profonde qui s’est enracinée dans mon âme. Il nous faut seulement avoir le
courage et la conviction de la mettre en pratique dans la vie réelle.
Bhagavan, dans Sa grâce abondante, nous fournit beaucoup d’occasions où il nous faut nous
accorder sur Lui dans ces situations dangereuses de zones moralement floues. Il est très facile
de tomber dans les pièges posés par les autres et par notre propre mental ! Mais Son amour
nous retient toujours, pour autant que nous suivions Ses paroles à la lettre. Quelques jours
avant que je ne quitte l’Université Sri Sathya Sai, Swami me révéla le sens réel de mes
diplômes – LLB (licence en droit) et MBA (maîtrise de gestion). Il dit que LLB signifiait
‘’Live and Love Baba’’ (vivre et aimer Baba) et MBA ‘’Mind on Baba Always’’ (esprit
toujours sur Baba). A présent, je sais ce que cela veut réellement dire. Quand nous vivons
réellement conformément à Ses idéaux, nous L’aimons vraiment. D’autre part, Son regard
affectueux est toujours fixé sur nous en permanence, où que nous soyons et quoi que nous
fassions. Cela ne requiert qu’un petit effort de notre part de regarder en nous et de voir le
Seigneur qui nous regarde ! Son regard ne nous fait jamais défaut.
Illustrations : Mme Lyn Kriegler Elliot, Nouvelle-Zélande
Heart2Heart
Avril 2008